Valentine Verrier

	Valentine Verrier source photo : Coll. Yad Vashem crédit photo : D.R.

Valentine* et Guy Verrier* étaient agriculteurs à Vassy-sous-Pisy (Yonne) où Guy Verrier* exerçait la fonction de maire maire des Vasseyens de 1904 à 1912, puis de 1929 à 1944, un village de l'Yonne qui comptait 171 habitants lors du recensement de 1936 et 190 en 1946.
Le couple avait plus de 70 ans et leurs enfants étaient adultes.

En juillet 1942, Marie-Thérèse Verrier, l’une des filles, coiffeuse à Paris, demanda à ses parents d’héberger Henriette Szufler, une fillette juive dont les parents venaient d’être déportés. Ils acceptèrent sans hésiter.

Herszek Szufler et son épouse Laja née Rytervand habitaient dans le 10e arrondissement de Paris, avec leur fille Henriette Szufler.
Herszek était né à Zelechow (Pologne) le 10 février 1907 et Laja était née à Varsovie (Pologne) le 7 novembre 1907.
Arrêté parce que juif le 20 août 1941, Herszek est déporté sans retour de Compiègne à Auschwitz le 5 juin 1942 par le convoi n° 2, tandis que Laja, arrêtée lors de la rafle des juifs grecs le 5 novembre 1942 sera déportée sans retour de Drancy à Auschwitz le 29 juillet 1942 par le convoi n° 12.

Après l’arrestation de sa mère, Henriette Szufler avait erré dans les rues et retrouvé des amis de ses parents. Par chance, ces derniers connaissaient Marie-Thérèse qui proposa de la cacher à Vassy. Le fils de ces amis, âgé de 14 ans, convoya Henriette Szufler en train chez les Verrier où elle fut reçue « comme une membre de la famille.

Valentine Verrier* était de santé fragile, mais Guy Verrier* prit l’enfant en charge et s’occupa personnellement de sa scolarité. Du fait de sa fonction de maire, il était chargé du recensement mensuel des Juifs de la commune exigé par la Kommandantur. Il envoyait régulièrement un «état néant».

Après le décès de Valentine*, Guy Verrier* partit s’installer chez sa fille aînée Jane* et son gendre René Godard de Donville* qui exploitaient une ferme voisine.
Il emmena Henriette Szufler avec lui et Jane* et René Godard de Donville* « l’adoptèrent » à leur tour « comme l’enfant de la famille ». Elle allait à l’école avec Michel, le plus jeune de leurs fils, et participait avec lui aux travaux de la ferme.
En juin 1945, la jeune fille passe son certificat d'études à Guillon.

En septembre 1945, une tante vint chercher la petite orpheline pour la placer à la Maison de Sèvres. La séparation fut douloureuse mais bien qu’elle soit souvent revenue les voir durant les vacances.
Henriette Szufler deviendra institutrice.

Le 30 mai 2002, Yad Vashem a décerné à Valentine* et Guy Verrier* ainsi qu’à Jane* et René Godard de Donville* le titre de Juste des Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem