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Nord

Région :
Hauts-de-France
Département :
Nord

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(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
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(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
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(1944 - 1948) Commissaire régional de la République
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Adolphe Sokolski

Texte pour ecartement lateral

Douai 59500 Nord
Nom de naissance: Abraham Sokolski
Date de naissance: 17/01/1898 (Varsovie (Pologne))
Date de décès: 02/04/1967 (Menton (06))
Arrestations: 11/09/1942
Date et lieu de la déportation : 15/09/1942
Numéro de convoi : 10
Nom du camp : Auschwitz (Pologne)
Date du retour de camp : 20/05/1945
Profession: Tailleur
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Adolphe-Sokolski
Adolphe et Sosia Sokolski
source photo : Coll. Privée C. Sokolski
crédit photo : D.R.
Histoire

Une famille juive de Douai avant la guerre

Adolphe Sokolski né le 17 janvier 1898 à Varsovie, est représentatif de ces nombreux Juifs polonais émigrés dans le Nord et le Pas-de-Calais, fuyant l’antisémitisme féroce de la Pologne des années trente, et considérant la République française tel un pays de rêve et de liberté. Dénommé Abraham, dans les années vingt, il prend le prénom d’Adolphe « plus français » selon son fils Claude Sokolski.

Au début des années trente, Adolphe se marie dans le Nord avec Sosia Gruszka, née le 17 mai 1918, à Siedlice en Pologne.

Le couple vit modestement : Sosia est mère au foyer et Adolphe est tailleur. 

Le couple réside au 4 rue du Champ-Fleuri à Douai.

Rapidement, la famille s’agrandit. Trois enfants naissent à Lille et Douai et sont ainsi Français : Jacqueline en 1936 à Lille, Arlette en 1938 et Francine en 1939, à Douai.

Les parents manifestent une forte volonté d'intégration à la France, à l'image des nombreux Juifs immigrés dans la région, dans l'entre-deux-guerres, qui croient fermement en la République française et ses valeurs. Le choix des prénoms, très français, des enfants du couple en est une preuve évidente, de même que l’engagement volontaire d’Abraham, en septembre 1939 dans la Légion Étrangère, en France. Celle-ci le renvoie chez lui à Douai car l'usine Cousineau, où il est chef d’atelier, fabrique des uniformes militaires. Enfin, la demande de naturalisation obtenue par Adolphe juste avant-guerre indique, très clairement, le choix de sa nouvelle patrie. Il fut dénaturalisé par le régime de Vichy, comme nombre de Juifs naturalisés après 1927.

Dès octobre 1940, en vertu de l’accord passé entre l’administration militaire allemande, d’un côté, avec les secrétaires généraux des ministères belges et, de l’autre côté, avec le régime de Vichy, les Juifs du Nord–Pas-de-Calais et de Belgique sont tenus de se faire recenser dans les mairies.

Adolphe est arrêté le 22 juin 1941 comme « otage juif bolchevik », puis il est interné six mois au Fort d’Huy en Belgique entre le 21 août 1941 et le 16 mars 1942 et enfin relâché pour une raison inconnue5. Adolphe ne goûte pas longtemps à la liberté et à sa vie de famille retrouvées.

En juin 1942, Eichman ordonne aux « chargés d'affaires juives » de France, Pays-Bas et Belgique, de procéder à la déportation, à l’été 1942, de 10 000 Juifs de Belgique et Nord–Pas-de-Calais1.  

Pour atteindre cet objectif en Belgique et dans le Nord–Pas-de-Calais, deux procédés vont être utilisés par les nazis. Dans un premier temps, en juillet-août 1942, 13 000 « Convocations au travail » à l'Est de l'Europe sont distribuées à des Juifs. Ces Juifs « convoqués » sont tenus de se présenter par eux-mêmes à la Caserne Dossin à Malines7. Puis dans un deuxième temps, en août-septembre 1942, les nazis lancent quatre grandes rafles sur Anvers (trois) et sur Bruxelles (une). La rafle des Juifs du Nord–Pas-de-Calais du 11 septembre 1942 s'inscrit donc dans cette continuité logique. Pour l’organisation de ce 11 septembre, initié par l’administration militaire allemande, les ordres sont adressés aux différentes Kommandanturen du Nord–Pas-de-Calais. La veille, celles-ci s’adressent à la police locale qui leur délègue des policiers.

La rafle touche tout le bassin minier, comme le Valenciennois où la brigade de gendarmerie de Denain et de Valenciennes se présente vers quatre heures du matin, aux Kreiskommandanturen de ces deux villes. De là, la brigade est répartie en groupes, sous la direction de feldgendarmes, afin de les accompagner aux domiciles des Juifs étrangers. Les rôles sont bien répartis : les gendarmes français assurent la garde et la surveillance des immeubles des Juifs, les nazis procèdent à l'arrestation dans les logements.

Ce jour tragique du 11 septembre 1942, il est donc quatre heures du matin quand on frappe à la porte des Sokolski. La famille est brutalement tirée du lit par les feldgendarmes aidés de quatre agents de la police française. Les Sokolski, mais aussi trois autres familles juives étrangères, sont ainsi brutalement arrêtées lors de la rafle de Douai, soit un total de quatorze personnes.

Tous les Juifs étrangers raflés sont ensuite rassemblés à la gare de Lille-Fives d’où part un train avec des wagons de troisième classe. Ils parviennent le jour même à la Caserne Dossin à Malines. « L'Aufnahme », « La Réception », dirigée par le tyrannique adjudant SS, Max Boden, est le premier « service » vers lequel les Juifs sont présentés à leur arrivée. Les Juifs y sont inscrits sur une liste pour le prochain convoi par des « Hof Arbeiter », secrétaires juives. La famille Sokolski reçoit les n° 148 -149-150-151 et 152.

La famille Sokolski et les Juifs du Nord–Pas-de-Calais arrivés le 11 septembre, quittent la Caserne Dossin dès le 15 septembre 1942. Ce convoi est alors le dixième convoi envoyé à Auschwitz-Birkenau. Il comporte 1047 déportés (537 hommes et 510 femmes), dont 229 enfants de moins de seize ans. La moitié des déportés provient des rafles anversoises des 11 et 12 septembre 1942. L'autre moitié (513 déportés) provient de la rafle des Juifs du Nord–Pas-de-Calais. Le convoi X atteint Auschwitz le 17 septembre.  

À l’arrivée, Sosia et ses trois enfants : Arlette, Francine et Jacqueline sont gazées immédiatement. Adolphe passe la sélection pour travailler à Auschwitz (matricule 64095). 

Le 6 août 1944, Adolphe est transféré au camp de concentration de Dachau, puis le 13 au Kommando Mühldorf.

Libéré du camp par les Alliés, Adolphe rentre dans le Nord, par train, le 20 mai 1945. 

Adolphe et Tauba se rencontrent à leur retour de camp. Tauba dite Thérèse, vendeuse sur les marchés, polonaise née à Varsovie le 22 août 1904 arrivée dans le Nord dans les années 20, tombe enceinte de Claude à 50 ans. Adolphe a alors 56 ans.

Tauba est vendeuse sur les marchés, les carreaux de mines, les routes, avec une charette à bras pour transporter la marchandise. Adolphe travaille à l'usine Cousineau de Lille, plus petite et moins éprouvante que celle de Douai. Il a souffert du dos après la guerre à cause des coups de schlagues reçus en captivité.

Atteint de la maladie de Parkinson, en 1965, Adolphe, avec Thérèse et Claude, s'installe sur la Côte d'Azur. Sa santé se dégrade rapidement et Adolphe meurt à Menton le 2 avril 1967. Claude a 13 ans. De son vivant, Adolphe a caché à son fils le destin tragique de sa famille. « On m'expliqua, après son enterrement, qu'il avait trois filles Jacqueline, Arlette et Francine, d'une épouse assassinée à Auschwitz ». 

30/06/2023
Auteur : David Laboux Lien : Tsafon

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Les persécutions des Juifs victimes de la Solution Finale à Berck sur Mer pendant la 2de Guerre mondiale , Mémoire ou thèse 60 pages, réalisation 2014
Auteur : Cyril Brossard - terminal
Étude réalisée à la suite d'un voyage d'études à Auschwitz-Birkenau et suite à une demande d'élèves de Terminales ES du lycée Jan Lavezzari. Etude qui sert aussi à la préparation au CNRD 2014-2015 dont le thème est la découverte des camps de concentration, le retour des déportés et la découverte du système concentrationnaire nazi.
Histoire des Communautés Juives du Nord et de Picardie , Mémoire ou thèse 148 pages, réalisation 2009
Auteurs : Frédéric Viey, Franck d'Almeyda - terminal
Cette Histoire des Juifs du Nord et de Picardie relate le quotidien des Juifs dans le Nord de la France à partir du Moyen-Âge jusqu'à nos jours. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Communautés Juives de ces régions ont payé un lourd tribu en perte humaine : la déportation et l'exécution après être passé par le Camp des Malines. Aujourd'hui dans toutes les Communautés un monument rappelle les sacrifices faits par le Peuple Juifs. Après la Seconde Guerre Mondiale, la population juive de France est exsangue. Les survivants vont essayer de faire revivre leur patrimoine religieux et culturel.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 la Famille Angel (Histoire tragique d'une famille qui a tenté d'échapper à son destin en se sauvant de Lille, vers la Loire Atlantique )
2 François Molet (François Molet, né à Beaurevoir le 14 mars 1905 est fusillé le 7 avril 1942 au Mont-Valérien. )
3 "Lettre à Esther" et "Enfances volées" ("Lettre à Esther" : vidéo (20mn) réalisée dans le cadre d'un projet scolaire sur l'histoire de la famille Angel, réfugie à St-Michel-Chef-Chef, arrêtée en juillet 1942, déportée à Auschwitz
"Enfances volées" : vidéo (10mn) sur Rachel Angel et Victor Pérahia, arrêtés en juillet 1942 )
4 René Wallard (Page facebook du livre qui est en préparation sur son histoire.
Titre du livre "Dis leur de ne jamais pardonner". )

Notes

- 1 - Maxime Steinberg, Un pays occupé et ses Juifs : Belgique entre France et Pays-Bas, Gerpines-Ottignies, Belgique, éd. Quorum, 1998.

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