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Nord

Région :
Hauts-de-France
Département :
Nord

Préfets :
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(1936 - 1944) Préfet régional
Henry Darrouy
(1941 - 1944) Préfet délégué
Jean Michel Adrien Cabouat
(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
Roger Édouard Verlomme
(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
Francis Louis Closon
(1944 - 1948) Commissaire régional de la République
Roger Verlomme
(1944 - 1946) Préfet
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(1946 - 1955) Préfet

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Histoire des Communautés Juives du Nord et de Picardie

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Olga Warech

Texte pour ecartement lateral

Denain 59220 Nord
Nom de naissance: Elka Warech
Date de naissance: 21/02/1922 (Zaklikow (Pologne))
Date de décès: 1942 (Auschwitz (Pologne))
Arrestations: 15/07/1942
Date et lieu de la déportation : 20/08/1942
Numéro de convoi : 8
Nom du camp : Auschwitz (Pologne)
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Olga-Warech
De gauche à droite : Malka, leur mère Brandla Warech, Elka et Léa à Vihiers
source photo : Coll. Warech
crédit photo : D.R.
Olga-Warech
Elka Olga Warech en 1940
source photo : Coll. Warech
crédit photo : D.R.
Olga-Warech
De gauche à droite : Léa, Sura, Jacques, Malka et Elka
source photo : Coll. Warech
crédit photo : D.R.
Olga-Warech
Elka Olga Warech
source photo : Yad Vashem
crédit photo : D.R.

Histoire

Joseph Warech né le 07/02/1879 à Tarnograd (Pologne), commerçant en confection à Denain est arrivée en France en 1922. Son épouse Brandla née Morenfeld le 13/10/1887 à Zaklikov (Pologne) est arrivée en France le 19 septembre 1925 avec ses cinq enfants : 

La famille parlait yiddish et les parents étaient très pratiquants.

Ils habitent au 58 rue Jean-Jaurès à Denain.

Sura Sarah Warech était une apprentie couturière. Elle rencontre à Denain (59) Chaïa Charles Gotainer né en avril 1907 à Brzeznica, cordonnier.
En France, il a ouvert une usine de chaussures et importé des chaussures usagées d'Amérique qu'il réparait. Plus tard, il a travaillé comme étaliste jusqu'à ce que la guerre éclate.
Ils se marient religieusemant et se marient civilement le 20 juillet 1935. 
Sarah donne d'abord naissance à un enfant mort-né puis Henri naît le 9 mars 1931 à l'hôpital Rothschild dans le 12e arrondissement de Paris.

À la naissance d’Henri, il avait une nourrice nommée Elise Raouet, qui vivait dans la même rue que la famille d’Henri. Son mari était M. Fernand. Henri se souvient d'elle comme d'une seconde mère. Plus tard, à cause des longues heures de travail de ses parents, Henri a dû rester dans une pension.
En 1938, Chaïa Charles avait suffisamment d'économies pour acheter un petit magasin de chaussures (Chaussures Charles) situé dans la rue principale de Denain (59). Henri est très fier de ses parents pour ce qu'ils ont pu accomplir en si peu de temps. Pour eux, travailler était une bénédiction car ils avaient été persécutés en Pologne et avaient la chance de vivre librement en France. Tous deux parlaient français avec un fort accent.
Charles, qui n’était pas croyant, était abonné au journal juif communiste en yiddish, Naïe Presse, et a soutenu la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA). Henri se souvient avoir entendu son père parler du fondateur de la LICA, Bernard Lecache.

En juillet 1939, Henri était dans un camp d'été à La Baule (département de la Loire-Atlantique), où sa tante, Laja Léa Warech, était l'une des monitrices, tandis que Elka Olga Warech était surveillante dans la colonie de vacances Nos Enfants au Grand Air (N.E.G.A.) située avenue Josselin dans la villa « Les Clochettes d’Arvor » à La Baule entre (de septembre 1939 au 19 avril 1940).

Lorsque la guerre éclata en septembre 1939, les enfants restèrent au camp jusqu'au printemps suivant. Henri revint à Denain (59) en avril 1940 mais partit bientôt avec sa famille car la ville était bombardée. Ils s'installent finalement à Vihiers (49) où Henri est allé à l'école dans la même classe que 30 autres enfants d'âges divers. Lorsque les premières ordonnances juives ont été promulguées en octobre 1940, la famille n'était pas d'accord sur la question de savoir s'ils devaient ou non s'enregistrer comme Juifs auprès des autorités locales. Le grand-père d’Henri était très respectueux de la loi et a conseillé à la famille de s’enregistrer, ce qu’ils ont tous fait, à l’exception du père d’Henri, qui serait toutefois ajouté plus tard aux listes.

En 1942, malgré des conditions d'études difficiles, Henri passe les examens d'entrée au lycée et s'inscrit au lycée de Chôlet.

Le 15 juillet, il était à l'extérieur de sa maison en train de donner un spectacle de marionnettes Guignol quand il a vu deux Feldgendarmes et des camions militaires sur la route qui menait à sa maison à Vihiers (49). Il y avait eu des rumeurs d'arrestations possibles, et le père d'Henri s'était caché chez un ami en Mayenne. Il a néanmoins été arrêté à la gare routière et se trouvait dans le camion qui s’est arrêté devant la maison d’Henri. La tante d’HenriLéa Warech, a sauté par la fenêtre quand elle a vu les Allemands et s’est échappée.

Sarah et Charles Gotainer, les parents d’Henri, ont tous deux été emmenés dans le camion. Avant de partir, ils ont embrassé Henri et lui ont donné leurs alliances. C'était la dernière fois qu'Henri voyait ses parents.
Le camion s’est ensuite arrêté devant la maison des grands-parents d’Henri et a emmené son grand-père Joseph Warech avant d’arrêter le reste de la famille :

Les membres de la famille arrêtés le 15/07/1942 seront déporté sans retour d'Angers à Auschwitz par le convoi n° 8 du 20/07/1942.

Henri Gotainer et ses cousines Sarah Warech, Monique Simenow et Danielle Simenow seront confiés à leur grand-mère Brandla Warech après l'arrestation de leurs parents.

Henri est resté avec sa grand-mère jusqu'en octobre, date à laquelle le gendarme français qui avait dénoncé son père s'est présenté pour l'arrêter ainsi que les quatre enfants. Ils ont été conduits à la gendarmerie locale et plus tard à un séminaire à Angers où ils ont été détenus dans des cellules. Le 17 octobre, Brandla Warech et ses petits enfants sont conduits à la gare d’Angers (d’où les parents d’Henri avaient été déportés à Auschwitz sur le convoi 8) et de là à Drancy. Brandla Warech sera déportée sans retour de Drancy à Auschwitz le 09/02/1943 par le convoi n° 46.

Fin octobre, Henri a reçu un diagnostic de diphtérie et a reçu un vaccin auquel il a développé une terrible réaction allergique. Il a été conduit à l'hôpital Claude Bernard à Paris et maintenu dans l'unité des détenus et des patients psychiatriques. Il y a été pris en charge pendant trois semaines avant d’être transféré au foyer pour enfants de l’Union générale des Israélites de France (UGIF), rue Lamarck. Il retrouve finalement ses cousines ​​à Denain (59), grâce à l'intervention de sa tante Léa Warech. Ils y sont cachés par leur oncle, Jacques Warech, revenu d'Allemagne où il avait été prisonnier de guerre. Ils y resteront jusqu'à la libération.

Henri est retourné à l'école et a essayé de rattraper ses études. En 1950, il est diplômé du lycée et part à Paris pour étudier le droit. Il a servi pendant 28 mois pendant la guerre d'Algérie et est devenu officier de l'armée de l'air. Cela lui a permis d'obtenir un emploi en 1960 chez Air France, où il a travaillé pendant 31 ans.

Henri a perdu 25 membres de sa famille lors de l'Holocauste, tous déportés et assassinés à Auschwitz : 18 de la famille paternelle Gotainer et 7 de sa famille maternelle.

En 1945, Henri se fit une promesse: bien qu'il ne fût pas pratiquant, il se considérerait toujours comme juif et voulait que ses enfants soient élevés comme tels. Il est marié à Arlette Benichou, née en Algérie, et ils ont deux fils (Bernard et Alain) et cinq petits-enfants. 

En 1946, Laja Léa Warech épouse Serge Gorfinkel, également survivant de la Shoah, et s'installe au 120 rue Nollet dans le 17e arrondissement . Léa voulait aller en Israël, mais son frère Jacques Warech s'oppose à ce qu'elle emmène Monique et Danielle. Elle reste donc en France. Danielle part en internat à Valenciennes pendant quatre ans puis dans une autre école où elle pouvait rentrer chez elle tous les jours. Monique apprend la comptabilité.
Après avoir terminé la première partie du baccalauréat, Danielle a commencé à travailler dans la boutique de lingerie de Léa et Serge à Denain. Plus tard, elle travaille dans une autre boutique à Douai qui appartenait également à Léa et Serge.

En février 1964, Danielle épouse Raymond, neveu d'un prisonnier de guerre ami de son oncle Jacques Warech. Ils s'étaient rencontrés lors du mariage de Sarah en 1960. Danielle a deux enfants : Claire, née en 1964, et David, né en 1967.
En 1972, Danielle et son mari s'installent à Paris où ils ouvrent une librairie dans le 17ème arrondissement. Raymond est décédé le 22 novembre 2009.

La sœur de Danielle, Monique, s'est mariée en 1961 et a eu deux filles : Martine, née en 1962, et Esther, née en 1967. Monique vivait à Valenciennes. Elle est décédée en août 1976.
Danielle se souvient de sa sœur comme d'une personne très extravertie et qui aimait socialiser. Elle avait aussi un bon sens de l'humour. 

Sarah Warech, la cousine de Danielle, s'est mariée en 1960 et a eu deux fils. Elle vivait à Chambéry. Elle est décédée dans les années 1990. Danielle se souvient d'elle comme d'une personne qui aimait le travail manuel et qui était très talentueuse. 

Témoignage de Henri Gotainer le 10/05/2012 pour l'USHMM

08/04/2024

asso 12867

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Les persécutions des Juifs victimes de la Solution Finale à Berck sur Mer pendant la 2de Guerre mondiale , Mémoire ou thèse 60 pages, réalisation 2014
Auteur : Cyril Brossard - terminal
Étude réalisée à la suite d'un voyage d'études à Auschwitz-Birkenau et suite à une demande d'élèves de Terminales ES du lycée Jan Lavezzari. Etude qui sert aussi à la préparation au CNRD 2014-2015 dont le thème est la découverte des camps de concentration, le retour des déportés et la découverte du système concentrationnaire nazi.
Histoire des Communautés Juives du Nord et de Picardie , Mémoire ou thèse 148 pages, réalisation 2009
Auteurs : Frédéric Viey, Franck d'Almeyda - terminal
Cette Histoire des Juifs du Nord et de Picardie relate le quotidien des Juifs dans le Nord de la France à partir du Moyen-Âge jusqu'à nos jours. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Communautés Juives de ces régions ont payé un lourd tribu en perte humaine : la déportation et l'exécution après être passé par le Camp des Malines. Aujourd'hui dans toutes les Communautés un monument rappelle les sacrifices faits par le Peuple Juifs. Après la Seconde Guerre Mondiale, la population juive de France est exsangue. Les survivants vont essayer de faire revivre leur patrimoine religieux et culturel.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 la Famille Angel (Histoire tragique d'une famille qui a tenté d'échapper à son destin en se sauvant de Lille, vers la Loire Atlantique )
2 François Molet (François Molet, né à Beaurevoir le 14 mars 1905 est fusillé le 7 avril 1942 au Mont-Valérien. )
3 "Lettre à Esther" et "Enfances volées" ("Lettre à Esther" : vidéo (20mn) réalisée dans le cadre d'un projet scolaire sur l'histoire de la famille Angel, réfugie à St-Michel-Chef-Chef, arrêtée en juillet 1942, déportée à Auschwitz
"Enfances volées" : vidéo (10mn) sur Rachel Angel et Victor Pérahia, arrêtés en juillet 1942 )
4 René Wallard (Page facebook du livre qui est en préparation sur son histoire.
Titre du livre "Dis leur de ne jamais pardonner". )

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