Félix Goldschmidt

Félix Goldschmidt est né à Paris, en 1898, dans une famille juive, originaire d’Allemagne. A l’adolescence, il part faire ses études en Allemagne.

Il se marie et se fixe à Leipzig. Mais le couple et ses cinq enfants doivent fuir le régime nazi en 1938 ; ils s’installent à Strasbourg.

En 1940, quand les Nazis annexent l’Alsace, la famille se replie en Berry, près de Mézières-en-Brenne. Ils louent une maison sur la route de Subtray. Là, Félix entre en résistance. Il vient au secours des réfugiés juifs qui affluent : il les accueille, leur procure de faux papiers, fait des interventions dans le camp de Douadic. La nuit, à l’aide de mie de pain, de pommes de terre et de caoutchouc prélevé sur des chambres à air de vélo, il fabrique de fausses cartes. Il « emprunte » des tampons au secrétaire de mairie pour appliquer un cachet officiel sur les documents. Il réussit même à faire sortir des internés du Camp de Douadic.

Il finit par être arrêté chez lui à Mézières-en-Brenne le 12 juillet 1943 par la Gestapo. Il est condamné à mort pour faits de résistance - fabrication de faux papiers, de charges explosives, interventions pour faire sortir des détenus de divers camps d’internement et de prison -, Emprisonné à Châteauroux, puis à Limoges, interrogé sous la torture plusieurs fois par semaine, condamné à mort, il a été transféré au camp de Drancy  comme juif en octobre 1943.

C’est à cette époque qu'une équipe clandestine commence à y creuser un tunnel pour permettre aux détenus de s’évader du camp.
Dénoncés, la plupart d’entre eux seront embarqués dans le même train et le même wagon que Félix – convoi n° 62 pour Auschwitz parti le 20 novembre 1943 de la gare de Bobigny, et la plupart sauteront en même temps que Félix Goldschmidt, entre Bar-le-Duc et la rampe de Lerouville.

Le dimanche 21 novembre 1943, deux jeunes enfants de Nançois-sur-Ornain trouvent Félix Goldschmidt assis près du pont, gravement blessé à la jambe. 

Les deux enfants retournent au village pour appeler de l’aide : Abel Baudot et Gabriel Philbert* le transportent jusque chez les Philbert* sur une brouette.

Simone* et Gabriel Philbert* cachent Félix Goldschmidt dans leur maison à Nançois-sur-Ornain et prennent soin de lui, malgré les affiches de la Kommandatur menaçant d'exécution immédiate toute personne qui prêterait assistance aux évadés.

Les Philbert* font établir une fausse carte d’identité pour Félix Goldschmidt, et au bout de 5 semaines – le jour de Noël – ils accompagnent Félix Goldschmidt en train jusqu’à Dijon, près de la ligne de démarcation.
Félix Goldschmidt passe en zone libre, arrive à Aix-les-Bains où sa femme et deux de ses filles le rejoignent. Ensemble ils franchiront la frontière suisse en février 1944.

Après la guerre, Félix Goldschmidt prendra la direction d’une maison de l’O.S.E.* à Versailles. Il mourra en 1966.