Francis Weill

Gaston Weill est négociant en textiles à Mulhouse. En 1931, il épouse Adrienne Geismar. Ils auront quatre enfants : Jean Charles, Francis, Gilbert et Jacqueline.

La France décréte le 2 septembre 1939 la mobilisation générale. Gaston Weill est mobilisé et ne sera démobilisé qu'après la naissance de sa fille Jacqueline, née le 9 février 1940.

Mulhouse, qui se trouve sur la ligne de front, est évacué en avril 1940.

Adrienne Weill et ses enfants trouvent refuge au Val d’Ajol dans les Vosges et le 14 juin 1940, laissant Jacqueline chez sa nourrice, la famille quitte les Vosges pour la Haute-Loire où ils louent une chambre dans une auberge du hameau du Mas-de-Tence.

Le 18 juin 1940, les troupes de Hitler entrent dans Mulhouse et l'Alsace est immédiatement rattachée au pays de Bade sous administration allemande. Les Juifs sont "indésirables".

En octobre 1940, les Weill trouvent un logement rue de Saint-Agrève à Tence.

En 1941 sa nourrice lui fait passer la ligne de démarcation et la petite Jacqueline, âgée d'un an, peut alors rejoindre ses parents.

A partir de novembre 1943, la traque des Juifs s’intensifie dans la région et les époux Weill ne se sentent plus en sécurité.

Lors d’une première alerte ils passent la nuit chez des amis à Tence, mais prennent la décision de quitter la commune, tout comme d’autres familles juives demeurant dans ce bourg.

Gaston Weill et Adrienne Weill confient leurs enfants à une réfugiée allemande et partent, à pied, à la recherche d’un nouveau refuge.
Après deux jours de recherches infructueuses, ils rentrent désespérés.

Les enfants Weill, scouts, et leurs parents vont alors être aidés par Louise Astor, cheftaine de scouts protestants, informée de la situation par le Pasteur Leenhardt*.

Elle propose l’aide de sa famille. Les Weill, munis de faux papiers au nom de Vial, sont ainsi mis en contact avec les propriétaires de la ferme voisine à Mazelgirard, Daniel* et Évodie Duron*, résistants, parents de six enfants âgés de 6 à 17 ans, Daniel Élie dit Dany, Dina, André, Marguerite, Marc, Paul .

Daniel* et Évodie Duron* acceptent sans hésiter de loger cette famille juive dans une aile de leur ferme où logeaient les parents d’Évodie Duron*, M. et Mme Jonac, décédés.

La Gestapo, installée à l’hôtel de la Lionchère contigu au lieu de résidence de la famille Weill, est à la recherche d’une famille juive. Les Weill quitte alors discrètement Tence et rejoignent Mazelgirard, hameau de la commune du Mazet-Saint-Voy.

Les enfants Weill et les enfants Duron fréquentent la classe unique de Mazelgirard et partagent les jeux, les goûters et les travaux des champs.

Daniel* et Évodie Duron*, attentifs au bien-être des réfugiés, mettent à leur disposition un coin de leur potager, leur apportant des légumes, du beurre, des œufs et même du pain frais cuit à la ferme. Cela permet aux Weill de ne pas de faire recenser à la mairie de Tence puisqu'ils n'ont pas besoin de tickets d’alimentation.

A la veille de la pâque juive, en 1944, Roland Leenhardt* demanda à Gaston Weill de préparer une grande quantité de pains azymes et les distribua aux enfants juifs abrités dans les environs, dans des familles d'accueil.

L'amitié née à cette époque entre les deux familles Weill et Duron*, a perduré.