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Moselle

Région :
Grand-Est
Département :
Moselle

Préfets :
(10/03/1939 - 09/06/1944) Préfet de la Moselle puis chargé des expulsés répartis dans les départements de zone libre à Montauban
(1945 - 1947) Préfet de Moselle.

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Monsieur Cerf

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Niedervisse 57220 Moselle

Aidé ou sauvé par : - Constance de Saint-Seine - Germain de Saint-Seine - Simone de Saint-Seine
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Histoire

Le 30 juin 1932, à Paris, dans le 7e arrondissement, âgé de 26 ans, il épouse Simone Nicolas de la Rinière de Sigon*, née le 2 décembre 1905 à Néac (Gironde).
 
Le comte Germain* et la comtesse Simone de Saint-Seine* vivaient au Château de la Roche à Vouneuil-sous-Biard. Parents de 7 enfants, ils étaient à la tête d'une laiterie produisant lait, beurre et fromage.
 
Entre le 1er septembre 1939 et le 10 mai 1940, les habitants de 300 communes de Moselle reçoivent l'ordre de quitter leurs foyers pour éviter l'offensive attendue de l'armée allemande. En septembre et octobre 1939, ce sont d'abord ceux de l'avant de la ligne Maginot qui quittent leurs villages, suivis en mai 1940 par ceux de la zone arrière. 300 000 Mosellans quittent ainsi leurs maisons pour rejoindre les départements de la Vienne, de la Charente, de la Charente-Maritime (Charente-Inférieure, à l'époque), et dans une moindre mesure de la Loire, de la Saône-et-Loire et du Pas-de-Calais.
Niedervisse fut évacué le samedi veille de la déclaration de la guerre.
Arthur Cerf, un drapier de Niedervisse, son père M. Cerf, son épouse et leurs trois enfants, Alphonse, né en 1922, Colette, née en 1925, et Norbert, arrivent à Thiaucourt-Regniéville en Meurthe-et-Moselle, et sont dirigés"s par chemin de fer dans des wagons de marchandises,  à Lussac-les-Châteaux où ils sont provisoirement logés dans des granges.
 
Au début du mois de septembre 1939, ils sont envoyés en char à banc à Lhommaizé, un village à 11 km de Lussac, comme le prévoit le plan d'évacuation. 
 
A Lhommaizé, la famille est provisoirement logée dans une maison vide avec une autre famille de Niedervisse. 
Alphonse Cerf, âgé de 17 ans, flâne dans le bourg. Il est attiré par une boulangerie. La boulangère, Madame Cherpreau le fit entrer et lui proposa de venir aider son mari qui avait un surcroît de travail dû aux réfugiés. Elle proposa de plus de loger la famille Cerf dans les pièces vides au-dessus d'un hangar leur appartenant. 
C'est ainsi que Alphonse Cerf fus le premier habitant de Niedervisse à travailler à Lhommaizé.
 
Au bout de quelques jours, ne voulant pas rester inoccupé, Norbert Cerf alla au service social de la mairie de Poitiers et y trouva un emploi de chauffeur-livreur dans une laiterie appartenant au comte et à la comtesse de Saint-Seine située à Vouneuil-sous-Biard, domaine de la Roche. 
Le comte Germain de Saint-Seine* et son chauffeur étaient tous deux mobilisés. 
Norbert Cerf rentrait en fin de semaine à Lhommaizé.
 
La comtesse Simone de Saint-Seine* propose à la famille Cerf de venir loger dans une dépendance de leur domaine. Ils quittent donc Lhommaizé pour le domaine de la Roche. 
Alphonse Cerf reste seul à travailler à la boulangerie Cherpreau de Lhommaizé jusqu'à la débâche, en juin 1940, date à laquelle il rejoint sa famille.
Deux jours plus tard, Arthur Cerf trouve du travail à son fils dans une boulangerie à Poitiers qui approvisionnant la garnison de Poitiers. C'est là qu'il va rencontrer Auguste Gautron* et son fils Roger*. Le patron était lui aussi mobilisé et restera prisonnier de guerre jusqu'à la Libération. Alphonse Cerf y était logé, nourri, et gagnait 400 francs par mois.
 
Après la défaite, les Allemands occupèrent la zone Nord dont Poitiers. Lhommaizé était toujours en zone sud dite libre.
M. le comte Germain de Saint-Seine* et son chauffeur revinrent tous deux à la Roche. 
Très satisfait des services de Norbert Cerf, le comte décida de louer en ville à Poitiers, au 53 Grand'rue, un petit magasin avec logement, et d'y créer une laiterie-crémeries dont ils confie la gérance appointée à Arthur Cerf et son épouse
La kommandantur était installée au château des 4 vents, situé à 300 mètres seulement du domaine des Saint-Seine* et qui appartenait à la famille de La Rinière, la famille de Simone*. Cette présence allemande n'empêchera pas Madame de La RInière de cacher une famille juive...
 
C'est ainsi que la famille Cerf vint habiter Poitiers, pour gérer le magasin appelé "Les produits de la ferme".
 
Parmi la clientèle, venaient chez nous de très nombreux réfugiés. Parmi eux Élie Bloch, demeurant avec sa famille rue Maillochon à Poitiers.
 
Après l'armistice, tous les réfugiés d'Alsace-Lorraine retournent chez eux, sauf les juifs et les anti-nazis indésirables. Plusieurs juifs de Niedervisse restent à Lhommaizé.
Le premier décret anti-juif en octobre 1940, les oblige à faire tamponner le mot "JUIF" en rouge sur leurs cartes d'identité.
 
Élie Bloch se lie d'amitié avec le père Jean Fleury, supérieur jésuite, professeur au Collège Saint-Joseph à Poitiers, désigné aumônier pour le Camp de la Route de Limoges où sont internés un grand nombre de juifs. 
 
Élie Bloch passe quasi-quotidiennement chez les Cerf au 53 Grand'rue. 
 
Le père Jean Fleury* et Élie Bloch vont parvenir à faire sortir des enfants juifs du Camp de la Route de Limoges et les placent dans des familles juives françaises ou dans des familles non-juives. 
Chez les Cerf, Élie Bloch place cinq enfants juifs, tous nés à Nancy : Gérard Szpiegel, David et Léon Amzelle, Louis Lewkowitz et Sara Dimant.
La police française vient les chercher en 1943 pour les placer au Centre de l'UGIF Lamarck à Paris ou au Séjour de Voisins à  Louveciennes.  David et Léon Amzelle s'évaderont et seront recueillis et cachés par un brave concierge ; ils survivront. Gérard Szpiegel, Louis Lewkowitz et  Sara Dimant seront déportés. Seul Gérard Szpiegel reviendra.
 
A la fin 1942, les Cerf doivent porter l'étoile jaune et n'ont plus le droit d'être en contact avec la clientèle. Ils ferment le magasin.
 
Alphonse Cerf quitte Poitiers clandestinement, et réussi à passer la ligne de démarcation. Il arrive à Lhommaizé. La boulangerie a été cédée à une coopérative. Il devient ouvrier agricole et trouve un emploi dans une ferme, la grande du Bois, à Saint-Laurent-de-Jourdes où il restera près de deux ans et demi.
En 1943, Alphonse Cerf est convoqué au STO à Limoges, tandis que les rafles de juifs "français" ont commencé.
 
En février 1943, Élie Bloch, 34 ans, son épouse Georgette, 25 ans, et leur fille Myriam, 5 ans, sont arrêtés, internés au Camp de la Route de Limoges et déportés sans retour de Drancy à Auschwitz le 17 décembre 1943 par le convoi n° 63.
 
Grâce au Père Jean Fleury*, les Cerf échappent à une première rafle et avec l'aide de leurs amis Rachel* et Auguste Gautron*, ils partent se cacher quelques semaines à Thénezay dans les Deux-Sèvres.
Arthur Cerf, son épouse et Colette furent d’abord cachés par Rachel* et Auguste Gautron* dans leur ferme. Ensuite, la famille Cerf se dispersa : Colette, Norbert et leur mère furent hébergés chez la sœur de Rachel Gautron* à Aubigny
Alphonse avait trouvé refuge dans une forêt où il travaillait chez un garde forestier. Arthur Cerf, réussit à rejoindre Alphonse et, à l’aide de fermiers des environs, trouva une maison isolée à Moussac-sur-Vienon (Vienne). 
 
Pour transférer sans risques les réfugiés juifs d’Aubigny à Moussac-sur-Vienon, Auguste Gautron* affréta un camion chargé de bois sous lequel ils furent dissimulés. 
 
Toute la famille Cerf vécut à Moussac-sur-Vienon jusqu’à la fin de la guerre, protégée par leurs voisins agriculteurs.        
 
Quand à M. Cerf, le père d'Arthur Cerf, dans un premier temps, la comtesse Simone de Saint-Seine* tenta de le loger chez des parents à Ligugé puis elle le transféra à Vouneuil-sous-Biard.
Lorsque les Allemands se présentèrent au domaine à la recherche du vieux monsieur, Simone de Saint-Seine* réussit à les convaincre qu'il avait disparu.
 
En outre, les de Saint-Seine* donnèrent asile à trois autres enfants Juifs, que Germain de Saint-Seine* réussira plus tard à faire passer en zone non occupée.
 
Ils resteront environ un an et demi à Moussac-sur-Vienon avant de retourner à Poitiers en 1945 puis à Niedervisse à la fin de l'année 1946.
 
Dans son témoignage après la guerre, Arthur Cerf souligne que Germain* et Simone de Saint-Seine* leur avaient facilité l'observance des préceptes alimentaires de la religion juive et s'étaient appliqués à donner des tâches à remplir aux réfugiés, leur permettant ainsi de conserver leur dignité.
 
Le 27 mars 1979, l'Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au comte Germain* et à la comtesse Simone de Saint-Seine* le titre de Juste parmi les Nations. 
Le 7 février 2000, l'Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Gaston Thibault* et Jacqueline Thibault épouse Bidegorry* le titre de Juste parmi les Nations.
Le 3 août 2000, Yad Vashem a décerné à Rachel* et Auguste Gautron* et leur fils Roger* le titre de Justes des Nations.

25/02/2020

asso 5759

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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE - terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Journal de guerre de Charles Altorffer
2 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
3 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes. )
4 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
5 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.

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