Émile Mercier

Paulette est née Perrottet le 5 janvier 1911 à Privas. Son père est avoué, mais sa famille était enracinée depuis des siècles en Provence, issue de ces protestants vaudois descendus des vallées alpines pour subsister et travailler la terre au XIIIe siècle. Tous étaient et sont, des personnages de caractère. Les Perrottet avaient fondé le hameau des Cortasses à Gordes (Vaucluse) à cette époque.

Elle fait des études de pharmacie à la faculté de Lyon. Là, elle rencontre Émile Henri René Mercier (né le né le 16 janvier 1910 à Chalon-sur-Saône) au cours de ses études de pharmacie à Lyon. Ils se marient en 1935, année où elle s'installe comme pharmacien à Nantua au 30 rue Nationale.

Émile, ses études achevées, la rejoint en 1936. Émile crée un cabinet médical au 30 rue Nationale. (actuelle rue Dr Emile Mercier) Le couple habite au-dessus.

Paulette et Émile Mercier auront quatre enfants : Jacques et Catherine nés avant le 17 juin 1940, puis Élisabeth née le 19 mai 1941 et Pierre né le 13 mars 1943.

Pharmacienne à Nantua, hostile à la défaite et au maréchal Pétain, Paulette Mercier s'engage dans la Résistance dès 1940, aux côtés de son mari, le Docteur Émile Mercier au sein du réseau Pat O'Leary puis dans l'organisation médicale des maquis de l'Ain et du Haut-Jura. 

La maison familiale à Nantua sert de lieu de culte à la communauté protestante des environs, célébré par le pasteur Liotard de Bellegarde. Les familles Jacquard et Monnet assistent régulièrement au culte, ils gérent une propriété recluse dans la montagne au dessus de La Balme sur Cerdon : le Sappel. Paulette Mercier est en contact avec le pasteur suisse Roland de Pury* qui officie à Lyon. Il est engagé dans l'aide aux enfants juifs au sein de L'O.S.E. (Organisme de Secours aux Enfants) en contact avec la C.I.M.A.D.E.. Paulette Mercier lui fait connaître le domaine du Sappel, ce havre de paix et Arthur* et Wilhelmine Jaccard*.
Le pasteur Liotard connait de son coté la famille Fonjallas, installée à la frontière suisse, à Prevessin.

En 1942, le pasteur suisse Roland de Pury* installé à Lyon, membre actif de l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) prend contact, par l’intermédiaire de Paulette Mercier, avec Ruth Jaccard Monney* et ses parents Arthur* et Wilhelmine Jaccard* et les Dupeyreix d’origine suisse, exploitantes au domaine du Sappel, pour établir une filière avec la Suisse.

Situé dans le Bugey, à Labalme-sur-Cerdon, entre Lyon et Genève, ce domaine est un refuge pour plusieurs fillettes d’origine juive : Sophie et Rachèle Markowitz, Fanny Krinbert, Hélène Sismann et sa mère, Mme Sismann. Il sert également de lieu de transit vers la frontière.

Paulette Mercier placera des jeunes filles comme "bonnes" à Nantua, dans des familes du Canton et au-delà.

Le 14 décembre 1943, Émile Mercier est raflé parmi 150 personnes à Nantua  en représailles au défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax. Dénoncé il n'est pas déporté mais emmené par la Sipo/Sd (gestapo) vers Lyon. Son destin s'arrête à Maillat où il est fusillé par les Allemands...  

Paulette Mercier, surnommée la "Führerine" par les Allemands, est "arrachée" à sa pharmacie le 12 juillet 1944, alors que les Allemands sont aux portes de la ville, par le procureur Davenas et le sous-préfet Dupoizat. Elle rejoint la colonie de vacances de la Gotette à Apremont transformée en hôpital où ont été transportés les blessés des hôpitaux de Nantua et Oyonnax.

Elle demeure aux côtés des blessés durant leurs onze jours de refuge en forêt. Puis les blessés sont transférés au Crêt de Chalam où le Poste de Commandement de Noël Perrotot dit « Montréal » s'est replié. Là, Paulette assiste le chirurgien anglais « Parsifal » et dirige une équipe d'infirmières. La Libération survient quelques jours plus tard. 

Après-guerre, durant laquelle elle a perdu son mari et sa sœur, elle reprend ses études et devient médecin. Elle a reçu de multiples décorations dont la Légion d'Honneur, la Médaille de la Résistance et la Croix de Guerre.

Elle décède le 30 juin 2006 à Montélimar.