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Ain

Région :
Auvergne-Rhône-Alpes
Département :
Ain

Préfets :
Alexandre Angeli
(1940 - 1944) Alexandre Benoît Joseph Angeli, Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1893-1962)
Charles Donati
(1941 - 1943) Charles Guérin Joseph Louis Donati, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (né en 1891)
Alfred Hontebeyrie
(1941 - 1941) Alfred Roger Hontebeyrie, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1895-1969)
(07/1943 - 30/12/1943) Jean François Quenette, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie), révoqué par Vichy et recherché par la Gestapo pour son activité de résistant (1903-1971).
Georges Bernard
(1944 - 1944) Georges Albert Maurice Bernard, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1890 - 1953)
(24/01/1944 - 05/1944) Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire). Résistant, dénoncé par la Milice, il est arrêté par la Gestapo et déporté à Neuengamme (1899-1945).
André Boutemy
(1944 - 1944) Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1905-1959)
Jean Bouhey
(Mars 1944 - 1945) Commissaire régional de la République de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1898-1963)
Yves Farge
(1944 - 1945) Commissaire régional de la République de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1899-1953)
Jean Mairey
(1945 - 1946) Jean Marie Albert Mairey, Commissaire régional de la République par intérim de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1907-1982)

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Sanatorium juif

Description : Réservé aux tuberculeux israélites

Sanatorium de l’Espérance
durant la Seconde Guerre mondiale (WWII)

Fondation Rothschild
Texte pour ecartement lateralCommune : 01110 Hauteville
Sous-préfecture : Belley
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Sanatorium-de-l-Esperance
Sanatorium de l'Espérance
source photo : Bugey historique
crédit photo : D.R.
Direction : Yvonne Worms, directrice
Léon Bonafé, médecin-chef de 1926 à 1949

Personnel : Madame Marx, infirmière en chef
Docteur Frédéric Dumarest, médecin

Histoire

Créé en 1926 et géré par la fondation Rothschild, l'établissement, d’une capacité de 75 lits, était réservé aux tuberculeux israélites.

L'ensemble du personnel, à commencer par sa directrice, Yvonne Worms, était d’origine juive à l’exception du médecin chef qui exerça de 1926 à 1949 : le docteur Léon Bonafé, également maire de Lompnès.

Il y héberge, soigne et cache des femmes juives. Certaines ayant des enfants, il leur indique des adresses de familles du plateau qui peuvent les accueillir. Ainsi, il crée un réseau de confiance entre les « mères de l’Espérance » et les « nourrices de Cormaranche ».

Son action est soutenue dans l’ombre par l’attitude courageuse de Frédéric Dumarest, « président de la délégation spéciale » d’Hauteville-Lompnès.

« Les enfants cachés d’Hauteville ont gardé un souvenir plutôt bon de l’Espérance et son grand parc où ils jouaient, insouciants de la guerre, près de leurs mamans. […]
Les pensionnaires de l’Espérance vivaient dans les meilleures conditions possibles en temps de guerre. […] Hauteville était un monde presque paisible jusqu’à l’arrivée des Allemands.
»
Georges Levy, Les enfants de l’Espérance. Hauteville 1939-1945

24/10/2019

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Les familles juives et l’Espérance

Ces familles juives qui ont résidé dans la région d’Hauteville sont arrivées en France entre 1920 et 1931 (essentiellement après l’indépendance de la Pologne). Les familles Erlinger, Japkowicz, Markowicz, Kolski, Mirowicz, Goldner et Segal sont nées « russes » et devenues « polonaises » suite aux modifications frontalières de 1918. Les familles Kaczerginski et Margulies sont arrivées de territoires restés russes. Beaucoup de ces familles ont en commun d’avoir un de leur membre soigné dans un sanatorium d’Hauteville : l’Espérance.

Pendant la guerre, les mères de famille placèrent leurs enfants chez des nourrices de la région. Les nourrices percevaient environ 600 francs par enfant et par mois.

Les « enfants cachés » dont les mères étaient à l’Espérance sont nés en France (la plupart à Paris) entre 1928 et 1940. Ils étaient donc français en 1939, hormis Romain Markowicz qui était né belge à Bruxelles. Deux autres enfants (nés autrichiens), Hans Ament et Georges Halpern dont les mères étaient à l’Espérance ont été déportés en avril 1944, suite à la rafle de la maison d’Izieu.

Fin juin 1941, le préfet Thoumas exigea des maires une liste de tous les Juifs de leur commune. Emile Chapuis, maire d’Hauteville, demanda à Yvonne Worms, directrice de l’Espérance, la liste de toutes les pensionnaires ainsi que celle du personnel, tous d’origine juive (sauf le docteur Léon Bonafé). Elle prit le risque de ne déclarer que 34 Juifs travaillant ou étant en soins à l’Espérance (elle-même s’étant notée sur la liste). Une quinzaine de pensionnaires ne furent donc pas déclarées. La liste des Juifs d’Hauteville envoyée en préfecture comprenait 62 noms, dont les 34 de l’Espérance. Sur cette liste, apparaissaient déjà les noms de Kolski, Margulies, Markowicz, Halpern et Kaczerginski. A Lompnes, aucune liste ne fut établie.

24/10/2019
Lien : Lguyhauteville01

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Un afflux de réfugiés juifs à Hauteville suite à la rafle du Vel d’Hiv

Le 16 juillet 1942, à Paris, la police française arrêta 13 152 personnes lors d’une rafle que l’on appela «la rafle du Veld’Hiv» (Vélodrome d’Hiver). Pour la première fois, femmes et enfants sont arrêtés.

Cette rafle de femmes et d’enfants provoqua un afflux massif de familles d’origine juive en « zone libre » alors que la loi leur interdisait de traverser la « ligne de démarcation ». Les familles d’origine juive qui choisirent Hauteville (sous administration de Vichy) connaissaient déjà la ville pour y être venues se faire soigner de la tuberculose.

Le 8 août 1942, Mordko Erlinger arriva directement à Brenod chez les Perrichand où se trouvait déjà son fils Bernard, en nourrice. Il le récupéra et arriva à Hauteville où il retrouva sa femme Hena. Il logea « Aux Marronniers ».

Le 18 août 1942, Szajndla Mirowicz et sa fille Liliane arrivèrent de Paris en train et passèrent clandestinement la ligne de démarcation à Chalon sur Saône. Szajndla Mirowicz plaça sa fille Liliane à Ambérieux (près de Villefranche-sur-Saône) et rejoignit Hauteville pour trouver une nourrice et voir si elle pouvait être admise à l’Espérance. Elle n’était pas malade, car c’était sa sœur Masza, décédée depuis l’année précédente, qui séjournait dans cet établissement. Szajndla Mirowicz arriva à Hauteville le 20 août 1942. Le docteur Bonafé accepta de faire une fausse attestation de maladie pulmonaire pour l’admettre officiellement à l’Espérance. Elle obtint ainsi son « assignation à résidence ». Le docteur Bonafé lui trouva une nourrice parmi ses clientes. Szajndla Mirowicz repartit vite reprendre sa fille et à son retour et la plaça chez Juanna David-Nillet, à Cormaranche, le 25 août 1942.

En Bugey, 23 Juifs furent « raflés » le 26 août 1942. Parmi eux, la famille Buks qui habitait Hauteville (Bajla Buks est la sœur de Masza Markowicz). Haskiel et Bajla Buks ainsi que leurs enfants Fajga et Armand furent arrêtés et internés à Vénissieux. Le 2 septembre 1942, les raflés du 26 août étaient presque tous convoyés de Drancy à Auschwitz. Haskiel et Bella Buks furent déportés par le convoi 27 au départ de Drancy vers Auschwitz.

A la mi-décembre 1942, Liliane Mirowicz (8 ans) fut placée chez la famille Blaudier qui habitait Cormaranche car un autre enfant, prévu de longue date, arriva chez les David-Nillet. Il s’agit de Michel Japkowicz qui est le fils des amis parisiens des Goldner. Leurs enfants se retrouvaient ainsi chez la même nourrice. Claude (8 ans) et André Kolski (9 ans) étaient placés chez le « Père Allard » à Cormaranche également. Un « vieux de la vieille » qui leur raconte des histoires incroyables et terribles sur la guerre de 14. C’est leur deuxième séjour à Cormaranche après avoir passé quatre mois en 1940 dans la famille d’Eugénie Emin. Yvette Minski (11 ans) était toujours dans la famille de Marie-Louise Emin (belle-sœur d’Eugénie). Elle entra à l’école de Cormaranche, ainsi que Liliane, Claude et André. C’est là que Liliane fit la connaissance d’une camarade de classe, Renée Fornerone (Mme Samy). Le 21 décembre 1942, Sura Japkowicz arriva enfin à Hauteville. Elle plaça comme convenu son fils Michel à Cormaranche chez les David-Nillet. Sura Japkowicz entra ensuite officiellement à l'Espérance. Début janvier 1943, André Kolski fut placé dans chez les Savin aux Capucines à Lompnès et son frère Claude chez François et Adèle Robert à la Villa Seytier (Lompnès).A cette époque à Grenoble, Malka Segal confia son fils Joseph Segal (deux ans et demi), par l’intermédiaire de ses belles-sœurs, à Marie-Louise Emin de Cormaranche où se trouvait déjà Yvette Minski (12 ans).

Le 21 février 1943 eut lieu une nouvelle rafle de Juifs qui concerna Hauteville. Cette seconde rafle dans l'Ain (ordonnée par Vichy sur pression des Allemands) prévoyait l'arrestation de vingt hommes Juifs, âgés de 18 à 60 ans, ne bénéficiant pas de la protection d’un pays. Le préfet Thoumas proposa de prendre 20 noms parmi une liste de 37 noms possibles. Sur ces 37 noms, 18 étaient des Juifs d’Hauteville. Cette rafle qui prévoyait l’arrestation de 20 Juifs pour l’Ain fut moins « zélée » et se limita à… 7 personnes ! Benjamin Szor, Meyer Muldworf, David Vogel et Moszek Pakula entre autres furent épargnés grâce aux interventions du docteur Bonafé et du maire Frédéric Dumarest. Finalement, sur Hauteville, seul Manole Reich dit « Max » fut raflé ce jour-là.

Début mars 1943, André Kolski arriva dans la famille Antoine, une famille d’Hauteville. En avril 1943, Michel Japkowicz changea de nourrice : il quitta Cormaranche et se retrouva chez Adèle et François Petit à Lompnès

A la suite d’une réunion à Aix les Bains le 11 août 1943, entre la direction de l'Espérance, les représentants de la fondation Rothschild et la direction santé de l'UGIF (Union Générale des Israélites de France, créée en 1941 par le régime de Vichy), il fut proposé de libérer les 30 places de patients théoriquement guéris. Parmi ces pensionnaires de l’Espérance que l’on voulait faire partir, se trouvaient les mères d’enfants cachés sur le plateau d’Hauteville : Hena Erlinger, Tauba Golner, Séraphine Halpern, Ernestine Ament, Sura Japkowicz, Sura Kolski, Perla Margulies, Laja Minski, Szajndla Mirowicz et Malka Segal.

A Hauteville, le 10 octobre 1943, à 29 ans, Gustave Segal (oncle de Joseph), entra dans le maquis. Il prit le nom de guerre « Guste » et fut intégré au groupe du lieutenant Michel (Camp des Granges).

21/11/2017
Lien : Lguyhauteville01

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Le retour des Allemands à Hauteville

A Hauteville, le 4 janvier 1944, le danger se rapprocha et les Allemands entrèrent pour la première fois à Hauteville depuis… juin 1940 ! Ils venaient arrêter le résistant Henri Chapuis mais trouvèrent un autre résistant du nom de René Bouvret.

Le 5 février 1944, la répression allemande s’accentua sur le plateau d'Hauteville et dans le Valromey. 5 000 soldats allemands appuyés par l'aviation attaquèrent en masse les camps du maquis de l'Ain, y massacrant les maquisards. Il y eut 184 arrestations, 42 personnes fusillées et 38 maisons incendiées au cours du seul mois de février 1944. A Hauteville-Lompnes, la gestapo procéda à 18 arrestations. Parmi elles : Gustave Segal (30 ans), Roger Jacubowicz (23 ans), Dobry Londner (32 ans), Moszek Jacubowicz (FTP-MOI), André Maclet (maquisard et réfractaire au STO) et David Vogel (écrivain exilé).

Le 6 février 1944, les Allemands encerclèrent un groupe de maquisards à Brénod. Henri Chapuis, qui avait échappé à l’arrestation de janvier, fut arrêté avec une quarantaine d'autres résistants. Il fut fusillé par la gestapo à Lyon le 4 avril 1944. Les autres furent déportés (une vingtaine seulement revint des camps de la mort). Le 7 février 1944, Marius Seytier de Lompnes, arrêté à son tour, fut conduit à Montluc puis interné à Compiègne où il mourut.

En février 1944, à Hauteville, les pensionnaires de l’Espérance ne s’inquiétaient pas trop pour leurs enfants qui n’étaient plus à Hauteville même : Bernard Erlinger était en Suisse, André et Claude Kolski à Villereversure, Michel Japkowicz à Clermont Ferrand, Alexandre Kaczerginski à Oyonnax, Romain Markowicz à Bourg en Bresse, Monique Markowicz à Chaley, Sylvain Margulies à Châtillon-de-Michaille, Georgy Halpern à Izieu, Hans Ament à Izieu,Yvette Minski à Cormaranche, Liliane Mirowicz à Cormaranche, Victor Goldner à Cormaranche ou encore Joseph Segal à Cormaranche.

Le 28 avril 1944, la gestapo fit sa première descente à l’Espérance. Ils cherchaient Moszek Pakula et son fils Victor Pakula (16 ans), dénoncés comme résistants. Mais Victor Pakula était déjà passé en Suisse alors que sa famille était encore à Hauteville : son père Moszek résidait aux Ormeaux et sa mère Chaja et sa sœur Tauba (20 ans) étaient à l’Espérance. Ils arrêtèrent Moszek, Chaja et Tauba et les internèrent à Montluc (Lyon) avant de les envoyer à Drancy. Tauba Pakula témoigne : « Nous étions les premiers à être arrêtés par la gestapo. On a été emmené à Montluc près de Lyon puis, après quelques jours, à Drancy avec mes parents. Ensuite le convoi du 20 mai 1944 nous a emmenés à Auschwitz. Evidemment ma mère n’est pas entrée au camp car elle avait des cheveux blancs. A cette époque, on emmenait les vieux et les enfants au crématoire. Et mon père, j’ai été séparée de lui et je ne l’ai jamais revu. Et moi je suis revenue parce que j’étais jeune, j’avais 20 vingt ans et aussi parce que c’était déjà la fin. Ils commençaient à évacuer. » Moszek, Chaja et Tauba Pakula furent déportés, le 20 mai 1944, de Drancy à Auschwitz par le convoi 74. Seule Tauba réussit à survivre aux camps de la mort.

Suite à cette descente et ces arrestations, plusieurs pensionnaires paniquèrent. Ainsi Laja Minski plaça sa fille Yvette à Bioleaz dans la famille René Couturier-Berthelot, Szajndla Mirowicz courut reprendre sa fille Liliane (8 ans) à Cormaranche et partit immédiatement sans destination précise. Tauba Goldner plaça son fils Victor dans une ferme à Virieu-le-Grand. Alexandre Kaczerginski, 16 ans, entra dans le Maquis chez les FFI.

Le 15 juin 1944, au Col de la Lèbe près de Cormaranche, de durs combats eurent lieu entre les Allemands et le Maquis. Le 23 juin 1944, un événement terrible eut lieu à Hauteville-Lompnes : les Allemands réoccupèrent la ville et firent prisonnier Joseph Viallaz, le nouveau maire désigné par la Résistance. Ils le fusillèrent et son corps ne fut retrouvé et ramené à Hauteville qu’après la guerre. Frédéric Dumarest assuma de nouveau et provisoirement la charge de la mairie. A Cormaranche, le 11 juillet 1944, les Allemands traquèrent des maquisards du coin. Ainsi Emile Bochet, Paul Duchêne, Francisque Guillot-Vignot, Léon Emin et Constant Giardino furent tués. Gaby (fille de Marie-Louise Emin) se souvient : « Un jour en juillet 1944, les Allemands cherchaient des maquisards et ils sont venus à Cormaranche. Un soldat allemand est entré dans la maison et il a trouvé mon père César Emin assis avec un enfant sur ses genoux. Mon père a eu très peur mais le soldat voulait simplement remplir sa gourde d’eau et il est reparti. L’enfant c’était Joseph Segal! » 

21/11/2017
Lien : Lguyhauteville01

[Compléter l'article]

La libération

Le 4 septembre 1944, Bourg-en-Bresse et le département de l’Ain furent entièrement libérés. Le 1er octobre 1944, Victor Goldner quitta la ferme de Virieu-le-Grand et revint à Cormaranche chez les David-Nillet alors que Liliane Mirowicz arriva dans la famille Robert de Lompnes qui habitait la maison Seytier. Adèle Robert était l'ex-nourrice de Claude Kolski qui était parti en février rejoindre son frère André à Villereversure. Szajndla Mirowicz retourna à l'Espérance en attendant de retourner sur Paris.

De Chaley, le 1er novembre 1944, Gedela Markowicz revint à Paris et constata que son appartement était occupé par une autre famille. La famille Markowicz ne retrouva leur minuscule logement (rue Vauquelin) qu’en décembre 1944.

Le 18 novembre 1944, Sarah Japkowicz quitta l'Espérance, regagna Paris où elle retrouva son fils chez la famille Godignon (à Champigny). Les Japkowicz récupérèrent leur appartement 20 rue de Thorigny à Paris 3ème. Mais la maison semblait vide, le père Nathan et le fils aîné Maurice qui aurait eu 17 ans n’étaient plus là….

A Hauteville, le 22 novembre 1944, Chaïm Segal quitta Belligneux. Encore convalescent, il partit en ambulance à Grenoble pour rejoindre sa femme Malka. Il passa par Cormaranche, pour retrouver son fils après 2 ans, mais il ne put l’embrasser en raison de l’aspect contagieux de la tuberculose. Joseph resta cinq mois chez Marie-Louise Emin, attendant que ses parents se rétablissent et reviennent à Paris.

Le 5 décembre 1944, Hertzl et Tauba Goldner avec leur fils Victor repartirent à Paris où ils eurent la chance de retrouver leur logement de la rue du Poitou (jusque là, Hertzl habitait chez madame Dumouriez à Hauteville). Plus tard, ils envoyèrent un carton plein de chapeaux à la mode à la famille David-Nillet.

A Hauteville, le 1er janvier 1945, Sura Kolski (mère d'André et Claude), revenue à l'Espérance pour se reposer un peu, voulut « participer » à la fin de la guerre et retourna à Lyon. Sura Kolski dut rejoindre à nouveau l’Espérance pour reprendre les soins et fut de nouveau admise à l’Espérance en février 1945. Ses enfants Claude et André quittèrent la Maison d’enfants de La Chaux et revinrent à Hauteville-Lompnes. Claude retrouva Madame Robert à Lompnes, André fut placé chez une autre nourrice.

Le 8 mars 1945, Laja Minski (mère d'Yvette) quitta l'Espérance et remonta à Paris en laissant sa fille chez Marie-Louise Emin à Cormaranche. Elle tenta de retrouver un appartement car le sien était également occupé. Le 1er mai 1945, ce fut Maryem Segal qui quitta l’Espérance. Confrontée elle aussi à la « course aux appartements », elle choisit de rester à Hauteville encore quelques mois. Sa sœur Sura Segal quitta également l'Espérance. Sura récupéra son neveu Joseph qui allait sur ses cinq ans, elle l’emmena dans le préventorium Albert Calmette à Yerres (Seine et Oise) en attendant que ses parents soient complètement guéris et réinstallés.

Le 8 mai 1945, à Hauteville comme dans le monde entier, ce fut une explosion de joie. Le jour de la capitulation allemande, il y avait 72 pensionnaires à l'Espérance: la moitié quitta l'établissement ce jour là ! On en déduit donc qu’il y avait 35 pensionnaires qui étaient encore cachées, tant que l’annonce de la fin du cauchemar n’était pas officielle. Toujours à Hauteville, le 18 août 1945, Hena Erlinger  (mère de Bernard et de Serge) quitta l'Espérance et rejoignit son mari Morkda à Paris. Mais ils furent obligés de rester un moment à l'hôtel car, comme beaucoup, ils n'avaient pu récupérer leur appartement occupé. Le 15 septembre 1945, Bernard Erlinger  (10 ans) rentra de Suisse et rejoignit toute sa famille (son frère Serge aussi) qui a finalement trouvé un autre logement rue Saulnier à Paris (9ème).


A Hauteville, le 25 septembre 1945, ce fut au tour de Sura (Sarah) Kolski de partir de l'Espérance. Szulim Kolski, son mari, laissa son emploi à Chamonix et les rejoignit peu après. Le 1er novembre 1945, Szajndla Mirowicz partit avec sa fille Liliane. Elles allèrent habiter Villa St Michel à Paris dans le 18ème.

En 1946, Perla Margulies se trouvait encore à l’Espérance. Elle sortit guérie le 31 août 1946. Elle récupéra son fils Sylvain dans la famille Billion à Cormaranche. Ils remontèrent tous les deux à Paris où ils retrouvèrent leur appartement inoccupé du 27 rue Lesage (20ème arrondissement). Le 9 septembre 1946, Séraphine et Julius Halpern (parents de Georgy) remontèrent à leur tour à Paris (195 rue Lecourbe).

21/11/2017
Lien : Lguyhauteville01

[Compléter l'article]

1 Familles hébergées, cachées ou sauvées au Sanatorium de l’Espérance [Compléter]
23/03/1944 / 07/08/1944
Famille Ament - Ernestina Ament autrichienne, était arrivée à Marseille via Anvers. Son mari Max Ament, détenteur d'un passeport allemand, avait été interné au camp de Rivesaltes puis au Camp des Milles.
Au printemps 1942 Ernestina Ament tombe malade et est hospitalisée. Ses enfants sont pris en charge par l'OSE. Alfred né le 15/09/1927 à Vienne (Autriche) est envoyé dans un foyer pour adolescents et sera convoyé en Suisse, tandis que Hans (dit Jeannot) né à Vienne (Autriche) le 15 février 1934, est envoyé à la Maison d'Enfants d'Izieu.
Au début de l'année 1943, Max Ament est transféré du camp des Milles vers Drancy et sera déporté sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 50 du 4 mars 1943.
Ernestina Ament arrive au au Sanatorium de l’Espérance à Hauteville-Lompnès le 23 mars 1944 et décèdera des suites de sa maladie le 7 août 1944.


Familles arrêtées (Sanatorium de l’Espérance) [Compléter]
Article non renseigné. Si vous avez connaissance de personnes arrêtées ou exécutées dans la commune, cliquez ci-dessus sur “Compléter” et ajoutez leur nom, prénom, les circonstances de l'arrestation et la date de l'arrestation, si possible.

Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Maquis de l'Ain et du Haut-Jura (Une référence pour beaucoup de responsables nationaux de la Résistance ou du Maquis à propos de l'histoire des Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. )
2 Blog sur quelques Justes et sur le livre (Blog hébergé par la Tribune de Genève sur quelques justes honorés par Yad Vashem sur l'intervention du délégué pour la Suisse et la région frontalière Ain et Haute-Savoie, Herbert Herz, ainsi que sur divers événements organisés autour de la parution du livre "Mon combat dans la Résistance FTP-MOI" )
3 Mémoires de l'Ain 1939-1945 (Forum à disposition des personnes qui désirent discuter et partager des infos sur la Seconde Guerre mondiale dans l'Ain. )
4 Le site du poète Pierre Emmanuel (Le site officiel du poète Pierre Emmanuel. Vous y trouverez aussi des pages sur sa vie et son action à Dieulefit durant la guerre, à Beauvallon, puis à la Roseraie. )
5 Guy Sanglerat, ancien membre du Coq Enchaîné (Le Coq Enchaîné était un réseau de résistance de la région qui pendant l'occupation allemande rassemblait des syndicalistes, des socialistes et des radicaux de la mouvance d’Édouard Herriot. Membre du réseau, Guy Sanglerat publie ses souvenirs.. )
6 Le Coq enchaîné (Le Coq enchaîné : un journal clandestin sous l'occupation allemande. Le premier numéro fait son apparition en mars 1942. Les membres du Coq Enchaîné mèneront aussi des actions de résistance. Il a compté jusqu'à 400 membres. Le réseau sera décimé en 1943. Guy Sanglerat raconte ... )
7 Les archives du conseil général de Savoie (La liste des 168 "travailleurs israëlites" en partance de Ruffieux, établie le 24 Août 1942. )
8 Là où coule le Gier (La guerre, énorme chaos bouleversant les vies. Tel est le décor dans lequel évoluent René et Aima. De leur jeunesse à leurs combats, l'auteur nous invite à les suivre dans cette aventure où chacun fera preuve d'un courage incroyable. Ce roman, basé sur des faits réels, nous emmène de la Vallée du Gier dans la Loire à Clermont-Ferrand et nous fait traverser certains camps de concentration en Allemagne en suivant le parcours de deux jeunes gens que la vie a forgé pour combattre aussi bien dans l'univers ouvrier des années 30 que pendant la seconde guerre mondiale avec leur implication dans la résistance. Cette plongée dans le passé a nécessité de nombreuses recherches suivies d'une longue enquête menée sur la vie de ces deux personnages. )
9 Marianne Cohn (Page dédiée à Marianne Cohn et à ses compagnons de résistance. Un mois avant d"être arrêtée, elle a sauvé ma tante Eva et mon père Maurice Finkelstein )
10 L'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 (Page consacrée à l'ouvrage "L'attentat de la Poterne, un drame au cœur de Clermont" (2015).
Cette étude sur l'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 recoupe des documents d'archive à des témoignages oraux et écrits. Elle reprend de manière chronologique les évènements, de l'attentat de résistants sur un détachement allemands à l'immensité des représailles qui ont suivi : incendie d'immeubles, nombreuses arrestations, déportations et condamnations à mort. )
11 Amis du musée de la Résistance et de la Déportation dans l'Ain et Jura (Tout ce que vous voulez savoir sur le musée de Nantua et les événements 40/45 dans l'Ain et le Jura )
12 "Objectif Lyon !"
13 Laurent Neury, l'espoir au bout du pont. Histoire et mémoire de la filière de Douvaine, Cabedita, 2019
14 L'abbé André Payot, résistant et chef de réseau (Biographie détaillée d'André Payot et de ses activités de résistant durant la seconde guerre mondiale à Chamonix et Vallorcine (Haute-Savoie). Livre écrit par Jean-Luc de Uffredi, publié en 2019 aux éditions les Passionnés de bouquins. )

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