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(10/03/1939 - 09/06/1944) Préfet de la Moselle puis chargé des expulsés répartis dans les départements de zone libre à Montauban (1945 - 1947) Préfet de Moselle. |
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Sarraltroff source photo : http://sarraltroff.free.fr crédit photo : D.R. |
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La commune des Sarraltroffois
Sarraltroff, Altrof dans le dialecte germanique, est un village mosellan situé sur la Sarre.
02/05/2016
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
La crise de 1929, l'échec de la République de Weimar, la pauvreté en Allemagne et l'humiliation ressentie en Allemagne à propos du traité de Versailles (non signé par l'Amérique, dont la faiblesse ne fut pas compensée par le désastreux accord Briand-Kellogs) ouvrent la voie à la propagande nazie. Dans Mein Kampf, Hitler annonce la couleur mais on ne le croit pas. Arrivé au pouvoir, Hitler réarme quitte à passer des accords secrets avec Staline pour tester ses armes en Russie. En 1938, il annexe l'Autriche : c'est l’Anschluss (12.03.1938). Les accords de Munich suivent l'annexion des Sudètes : on croit la paix sauvée. L'accord secret Molotov-Ribbentrop le 23 août 1939 lui assurera la neutralité de l'Union soviétique dans un premier temps. Hitler se trompe en croyant ainsi neutraliser l'intervention de la France et de l'Angleterre. Il réclame Dantzig à la Pologne. La mobilisation générale est décrétée le 28 août 1939 en France à la suite de l'attaque de la Pologne le 25 août 1939 qui sera envahie en six semaines malgré une résistance acharnée grâce au Blitzkrieg. L'Angleterre puis la France déclarent la guerre à l'Allemagne le 03.09.1939. Sarraltroff est inclus dans le dispositif de la ligne Maginot sous les ordres du général Prételat qui a installé son PC à Villers-les-Nancy. Le village de Sarraltroff est déclaré Centre mobilisateur pour la ligne Maginot. On fait croire que la ligne Maginot empêchera les Allemands de passer. Plus de 2 000 soldats doivent toucher leur paquetage à Sarraltroff. Ils seront dirigés par convois SNCF à partir des gares de Réding et Sarrebourg. Mais le maire de l'époque Limon Joseph doit faire face à un autre problème, l'évacuation. Un plan d'évacuation des villages situés au-delà de la ligne Maginot avait été programmé dès 1920. 700 000 civils alsaciens lorrains dont 300 000 Lorrains représentant 300 communes issus des cantons de Forbach, Boulay, Thionville et Bitche sur 765 doivent être évacués avec les bêtes et 50 kg de bagages. Ils rejoindront la Dordogne, la Charente, etc. Mais rien ne vint à se produire entre le 03.09.1939 et le 10 mai 1940. On appela cette période la Drôle de guerre. Le 10 mai 1940, les Allemands attaquent les Pays-Bas et la Belgique. La ligne Maginot est rapidement enfoncée ou contournée. La campagne de Lorraine durera 5 jours : Metz se rend le 17 juin 1940 et Nancy le 18. Le 17 juin, les Allemands qui avaient déjà fait des incursions la veille étaient à Sarraltroff. L'occupation commençait. Puis l'annexion et la nazification. En France, Pétain succède comme chef du gouvernement à Paul Reynaud qui démissionne. Il demande l'armistice qui est signé le 22 juin à Rethondes et installe son gouvernement à Vichy. La France est partagée en deux, l'Alsace-Lorraine1 est annexée purement et simplement, il n'en est même pas fait état dans les clauses de l'Armistice.2
Le Gau Westmark
Pour les Nazis s'ils réannexaient l'Alsace-Lorraine, ils ne l'entendaient pas de la même façon. Cette fois ce n'était pas l'Elsass-Lothringen mais ils parlaient d'Elsass UND Lothringen. La nuance était de taille car ils pensaient que de les laisser ensemble risquait de se solder par un échec comme la dernière fois. C'est pourquoi l'Alsace fut rattaché au Pays de Bade, la Moselle aux marches de l'Ouest c'est-à-dire le Gau Westmark avec pour capitale Sarrebruck. Le Gauleiter Wagner fut nommé à Strasbourg, tandis que Josef Burckel prit la tête du Gau Westmark le 7 août 1940. La Gestapo toute puissante mise en place en même temps que les troupes de Witzleben pénétraient en Moselle, avait préparé le terrain dès le 25 juillet 1940. Elle était surpuissante ce qui veut dire par exemple qu'un prévenu passible d'être traduit devant une juridiction même spéciale ne pouvait pas l'être sans l'aval préalable de la Gestapo. L'administration allemande se substitua à la française. On expulsa tous ceux qui furent jugés indésirables : curés, familles jugées trop francophiles... Il convient à ce propos de signaler le particularisme du statut juridique des Alsaciens Lorrains annexés : comme aucun traité n'avait validé cette annexion, ils restaient Français sur le plan juridique et tout au plus pouvait-on leur appliquer l'article 3 de la Convention d'armistice... et encore car entre l'Alsace-Moselle et le reste de la France fut mise en place une ligne de démarcation lourdement surveillée pour éviter tout contact avec le reste du pays. À Sarraltroff le maire Limon Joseph resta maire mais il n'avait aucun pouvoir. Saaraltdorf devint le village centre d'un Ortsgruppe constitué des quatre villages de Sarraltroff, Oberstinzel (devenu Oberstein) Bettborn et Hilbesheim et administré par un fonctionnaire nazi du nom de Steins.
La germanisation et la nazification3
Hitler avait fixé à trois mois le délai au bout duquel la germanisation devait être achevée : langue officielle allemande, changement de toute l'administration, argent, noms publics des rues, des places, des localités. Toutefois on ne reprenait pas systématiquement les noms de la période du Reichsland mais on donnait des noms comme Adolf-Hitler Strasse, Goebbels Strasse, Goeringerplatz... Tout était orienté par l'effort de guerre et la société organisée selon un modèle rappelant la Wehrmacht. Chaque lorrain faisait partie de la Deutsche Volksgemeinschaft "Lothringen" (communauté du peuple allemand-DVG en abrégé) et devait entrer dans une des nombreuses organisations nazies comme la Hitlerjugend... On exigeait d'eux pour n'importe quelle fonction un serment contraire à l'article 25 de la Convention de La Haye (1907) qui interdit « de contraindre la population d'un territoire occupé de prêter serment à la puissance ennemie. » L'instauration immédiate de tickets de ravitaillement entraina l'instauration immédiate d'un marché parallèle au noir. Les familles dont l'un des conjoints "était" Français étaient expulsées. Les Siedler (colons allemands) : il s'agit là d'un phénomène d'une ampleur inconnue en Alsace qui résulte de la volonté de Burckel d'implanter 400 000 Allemands pour résoudre le problème du glacis allemand. Des Siedler occupèrent Sarreck. Mais le nombre fixé ne fut jamais atteint. Le 25 avril 1941 Burckel introduit le RAD pour les jeunes âgés de 17 ans. Le Reichsarbeitsdienst est une sorte de service civique organisé de façon paramilitaire où la pelle ou la bêche remplace le fusil, avec montée des couleurs tous les soirs mais surtout serment officiel de fidélité au Führer à l'issue. Le service militaire obligatoire est introduit en août 19424 par Burckel qui violait ainsi les articles 44 et 45 de la Convention de La Haye du 9 juillet 1889 paraphée par l'Allemagne alors que Burckel plus tôt le 15 mars 1941 affirmait que cela n'entrerait en vigueur qu'à partir de la signature d'un traité avec la France qui n'eut jamais lieu. Au contraire le 31 août 1942 la nationalité est accordée d'office à tous les Lorrains de la communauté linguistique allemande qui sont de souche germanique à 98 %. ! Malgré les protestations de la Commission de Wiesbaden et de Laval. Des sanctions graves sont prévues. Ils avaient les mêmes devoirs mais pas les mêmes droits.
30 000 jeunes Lorrains furent immédiatement incorporés de force. 20 000 Lorrains et leur famille furent déportés à Dachau, au Struthof selon la Sippenhaftgesetz, loi qui prévoyait la responsabilité du cercle familial présumé d'office coupable de complicité et sanctionnée avec saisie de ses biens occupés par des Siedler. Les enrôlés de force prirent le nom de Malgré-nous. Environ 61 jeunes de Sarraltroff furent mobilisés : mis à part deux ils le furent tous sous l'uniforme feldgrau. Ils appartenaient aux classes 1913 à 1927 en Lorraine, alors qu'en Alsace les classes 1908 à 1927 étaient concernées, mais seulement de 1920 à 1927 au Luxembourg. 20 sont morts du fait de la guerre et leur nom figure sur le monument aux morts du village : sauf trois ils sont tous morts sous l'uniforme ennemi. Tous sont "Morts" pour la France. L'enrôlement de force5 des Malgré-nous fut qualifié de « crime de guerre » par le tribunal de Nuremberg car contraire au droit et aux accords signés. Ils ont combattu sur tous les fronts mais essentiellement sur le front Est (Pologne, Hongrie, Estonie, Russie mais aussi en Grèce, Roumanie, Yougoslavie). D'autres comme Knittel Aloyse est mort sous uniforme français en combat aérien au-dessus de l'Algérie. Certains ont déserté sur le front russe et ont atterri au camp de sinistre réputation de Tambov près de Moscou. Comme Gigy Paul, Roos Jean Baptiste, René Meyer ou Rabot Charles. Ce dernier comme Roos J B terminèrent pourtant la guerre dans l'armée de Lattre de Tassigny. Le camp 188 de Tambov6 était le principal camp russe réservé aux Alsaciens-Lorrains. De nombreux autres furent réfractaires ou désertèrent malgré les risques encourus, par exemple lors des permissions, car la Gestapo perquisitionnait en permanence. Parmi les faits marquants de cette époque, il faut signaler les Heimatbriefe (lettres de chez nous) de Marcel Gassmann7.Tout le monde se devait d'appartenir à une association dans le cadre de la DVG. Pour donner le change on transforma le foyer Saint-Michel en Turn und Sportgemeinschaft (Société de sport et de gymnastique). Les Allemands fournirent même une machine à écrire et une Ronéo à son président.
Quand il fut question de l'enrôlement dans le RAD tous ses membres firent un serment d'amitié et de fidélité entre eux et demandèrent à Marcel Gassmann de jouer le rôle de pivot central. C'est ainsi que les différents camarades ou qu'ils fussent eurent des nouvelles des uns et des autres de la vie au village mais en même temps de l'évolution de la guerre car M.Gassmann écoutait la BBC. Il put même grâce à des expressions codées connues des seuls protagonistes donner le signal pour déserter. Il y eut 17 lettres en tout jusqu'au jour où, à la suite d'une perquisition de la Gestapo dans la maison d'un membre on découvrit le pot aux roses. M.G devait être jugé par le tribunal spécial de Berlin pour tentative de démoralisation de l'armée ce qui se traduisait en général par la peine de mort. Heureusement pour lui la prison de Moabit où on devait l'amener ayant été détruite par l'aviation alliée dans la nuit son programme fut changé ce qui lui donna l'occasion de s'évader de retrouver son village sain et sauf.Par ailleurs de nombreuses filières d'évasion passaient par Sarraltroff et rejoignaient Sarrebourg ou Réding notamment en utilisant le chemin de fer8.
La BBC par la voix de Schuman avait fait savoir aux Alsaciens-Lorrains de ne pas hésiter si on leur demandait de signer des documents ou de s'engager dans les organisations de la DVG, car mieux valait que ce soit eux plutôt que de laisser la place à des nazis.C'est ainsi que l'Ortsgruppenleiter de Sarraltroff put prévenir à temps les parents de trois déserteurs du village condamnés à mort par contumace qui devaient être déportés en guise de représailles ."Le train de la révolte" est un autre épisode marquant où les futurs enrôlés saccagèrent le train qui les emmenait vers l'incorporation.
La libération du village9
Le village fut libéré par les chars de la 2e DB du général Leclerc le 20.11.1944. Voulant prendre l'ennemi qui décrochait de la Vogesenstellung à revers et résoudre le problème de la trouée Phalsbourg-Saverne puissamment fortifiée, le général Leclerc décide de contourner Sarrebourg en définissant quatre axes de pénétration dont deux par le nord de la ville constitués du sous groupement Rouvillois et du sous groupement Quilichini à partir de Cirey sur Vezouze. La 44e division d'infanterie américaine ouvre le passage en s'emparant du pont sur le canal de la Marne au Rhin à Xouaxange. Une batterie de 88 installée dans le jardin de l'hôpital Saint-Nicolas gênant la progression est neutralisée. Un brouillard épais gêne la visibilité et les tirs fusent de partout. Une pièce d'artillerie PAK 88 empêche la progression aux approches de la gare (elle prenait la route de Lunéville en enfilade). Le char Le Dunkerque commandé par le maître torpilleur José Caja est en tête. Il neutralise la pièce. Mais en arrivant au carrefour de l'actuelle rue de Verdun avec la chapelle Notre-Dame-de-la-Pitié-Caja est tué par un tireur embusqué à partir d'une fenêtre. Tous les chars foncent. Ils arrivent vers 14 h 30 sur la route de Dolving surplombant le village. Ils placent trois obus incendiaires qui mettent le feu à trois bâtiments. Les Allemands décrochent mais font sauter le pont. Guidés par Robert Schaeffer et Ruby Joseph ils empruntent le gué de L'Ecart du moulin de la Schneymuhle. Les habitants quittent leurs abris dans les caves. Vers 16 h tout le village est libéré. Le corps de Caja arrive avec Le Dunkerque vers 17 h. Il sera veillé dans l'église et inhumé le 23 novembre au cimetière militaire de Sarraltroff. Quilichini et ses trois chars passent la nuit dans la maison du forgeron Karleskind au carrefour à l'entrée de Sarraltroff. Le 21 au matin les Sherman prennent la direction de Hilbesheim et enlèvent la postion de Mittelbronn puis foncent libérer Strasbourg.
Le retour à la normale
Le village était libéré mais la guerre n'était pas terminée pour autant. Les Américains qui avaient beaucoup souffert dans la campagne en Lorraine10 où ils connurent leur plus importante bataille de blindés durant ce conflit en Europe se tenaient sur leur garde. Les Allemands plus on se rapprochera de l'Allemagne plus ils se défendraient. Beaucoup de Malgré-nous du village étaient encore engagés avec la Wehrmacht sur les autres fronts mais maintenant on resterait sans nouvelle d'eux, l'angoisse n'avait pas disparu pour autant. Le 16.12.1944 Hitler déclenche la bataille des Ardennes (offensive von Rundstedt) qui ne s'achèvera que fin janvier 1945. Pour soulager ses troupes dans les Ardennes et réoccuper l'Alsace et la Lorraine, tout un symbole, Hitler conçut l'opération Nordwind11. Cette offensive entre le Nord de l'Alsace et Gros Réderching direction Sarrebourg devait anéantir l'armée américaine. L'attaque est déclenchée le 1er janvier 1945 et fut rapidement stoppée en Lorraine mais le front s'effondra dans les Vosges du Nord obligeant les Américains à se replier sur la Moder en position défensive, jetant une multitude de civils sur les routes de peur des représailles allemandes.Ils ne réussirent pourtant pas à forcer le passage du côté de Haguenau et Hitler stoppa l'opération le 25 janvier au soir. Vue la violence des combats (que certains soldats allemands comparèrent à Stalingrad) les blessés ne purent être soignés sur place et furent évacués à Sarrebourg notamment ceux de Rimling au centre du plan d'attaque allemand. Des prisonniers allemands de la 17e SS Panzergrenadier Division "Goetz von Berlichingen" avouèrent que leur but était de reprendre Sarrebourg (et la Lorraine et l'Alsace). Le plan nazi qui ne consistait pas seulement à faire diversion pour la bataille des Ardennes mais nourrissait des buts beaucoup plus larges échoua de peu. Hitler avait arrêté l'opération alors que le sort eût pu lui être favorable sur ce front, ce qui aurait pu changer la donne sur le plan politique et du partage territorial de L'Europe. Il avait dû dégarnir le front Ouest et prélever des troupes pour les transférer à l'est où les Russes progressaient à toute vitesse et étaient déjà en Hongrie. On avait eu très peur et le bilan fut lourd des deux côtés : 17 000 morts côté allemand, 12 000 côté américain et français, des centaines de tués civils et blessés, des destructions massives. La Moselle quant à elle ne fut totalement libérée que le 31 mars 1945.
Tant bien que mal l'administration française se mit en place pour remplacer les Allemands et essayer de redémarrer l'économie. Les monnaies française et allemande furent utilisées ensemble jusqu'au 1er mars 1945 (au taux de 15 francs pour 1 mark avec un maximum de 200 marks par famille lors de l'échange des monnaies le 15 mars 1945 alors qu'il était de 1 pour 20 en 1940 donc ce fut une double spoliation). Une fois que les stocks allemands furent épuisés, on mit en place un "Service des titres d'alimentation" mais la situation se dégrada vite car les rations françaises étaient plus petites que les allemandes. Les tickets de pain ne disparurent qu'en 1948. Le marché noir était florissant. Il fallut attendre les années 1950 pour qu'un semblant de vie à peu près normale se rétablisse. Pour les Malgré-nous, les déportés, les victimes du nazisme un autre combat commençait afin d'obtenir à la fois la reconnaissance de leur statut et une indemnisation de leur préjudice. Mais ils étaient libres... Le bilan de l'incorporation de force s'établit comme suit : Incorporés : nombre total 130 000 (30 000 en Moselle, 64 000 dans le Bas-Rhin, 36 000 dans le Haut-Rhin). Parmi eux 30 à 40 000 sont morts, 12 000 ont disparu dans les camps soviétiques. On dénombre 30 000 blessés ou invalides. Les Malgré-Elles durent attendre 2008 pour se voir reconnaître et indemniser. Le bilan fut donc très lourd sans compter l'esprit de suspicion dans le reste de la France qui ne connaissait pas grand chose de l'histoire des trois départements, ignorance entretenue par les réticences du PCF et le début de la guerre froide car beaucoup de Malgré-nous avaient combattu sur le front russe ou y avaient été fait prisonniers rapportant des faits illustrant une réalité différente de la propagande officielle mal venue en France où le PCF faisait de gros scores.
02/05/2016
Lien : Wikipedia
Les familles francophones ou francophiles sont expulsées
Sarraltroff, dont le nom redevient Saaraltdorf (comme entre 1871 et 1918) devient le centre d’un Ortsgruppe, regroupement de 4 communes = Sarraltroff, Hilbesheim, Oberstinzel (qui devient Oberstein) et Bettborn.
Ces communes sont placées sous la direction d’un Ortsgruppenleiter et flanqué d’un fonctionnaire nazi du nom de Steins. L’ancien maire de Sarraltroff : Joseph Limon, continua d’exercer ses fonctions mais n’avait pratiquement plus aucun pouvoir. Cela explique que l’état civil de ces 4 villages est tenu par Sarraltroff du 1/7/1940 au 20/11/1944. La frontière avec la France passe par Avricourt.
Malgré les promesses, le statut des Alsaciens-Lorrains se dégrade rapidement notamment le 25 avril 1941 avec l’introduction du travail obligatoire (RAD = Reichsarbeitsdienst) et le service militaire obligatoire en août 1942, ce qui entraîna des désertions et des déportations.
Ceux qui n’avaient pas porté l’uniforme allemand furent appelés réfractaires, ceux qui devaient porter l’uniforme malgré eux furent appelés les Malgré Nous. Cet enrôlement était contraire au droit.
La Gestapo faisait des perquisitions dans les familles des déserteurs et parfois des familles entières furent déportées, ce qui incita beaucoup de jeunes gens à se « sacrifier » en servant dans la Wehrmarcht afin d’épargner leur famille… Mais tout était bon pour échapper à la suspicion des Allemands. Et dans la population, la plupart de ceux qui avaient des fonctions « obligées » essayaient de donner le change aux autorités allemandes. Quant aux incorporés de force dans la Wehrmacht, ils connurent les rigueurs de l’hiver en Russie, les blessures, la mort, certains disparurent, d’autres désertèrent chez les Russes et connurent l’horreur des camps soviétiques de Tambow, au moins aussi durs que les camps nazis où beaucoup moururent. Leur histoire tragique est souvent ignorée.
Avec le débarquement, la présence alliée devient plus forte. Un jour même l’aviation anglaise attaque un convoi sur la voie ferrée : il y eut de nombreux morts parmi les allemands.
02/05/2016
Lien : Sarraltroff
La Libération
Le 19 novembre 1944, le Général Leclerc est à Cirey sur Vezouze. Il y définit son plan pour la percée de la trouée de Phalsbourg-Saverne. Il décide de contourner Sarrebourg. Le sous-groupement Quilichini doit foncer sur Sarrebourg, déborder la ville par le nord pour franchir la Sarre à Sarraltroff. Le 20 novembre l’attaque est lancée. Le char Dunkerque, avec son chef José Caja est en tête. Il liquide une pièce d’artillerie PAK 88. Le char se trouve en bas de la Rue de Verdun à Sarrebourg. Un tir isolé : Caja est tué. Le char continue son trajet vers Sarraltroff. Les artificiers allemands font sauter le pont de la Sarre, à proximité du moulin Rein. Les blindés passent alors par un gué au niveau du moulin de la Schneymühle.
Quilichini fait halte à Sarraltroff, dans la grange de Louis Karleskind (près du feu tricolore actuel), où il établit son PC. Le lendemain, il se dirige vers Hilbesheim puis Strasbourg.
02/05/2016
Lien : Sarraltroff
Un Juste originaire de Sarraltroff
Antoine Corriger, né à Sarraltroff en 1884, sauve la vie de 15 juifs dans sa paroisse de Chaumontel en Val d’Oise, de 1941 à 1944.
02/05/2016
Si vous connaissez des lieux de sauvetage dans le département, merci de nous les signaler par mail.
Nicolas Duhr (Sierck-les-Bains) (Saint-Georges-lès-Baillargeaux) | Pierre Nicolini (Metz) (Albstadt) | Georges Pierrot (Sarreguemines) (Albstadt) |
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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog
2 pages,
réalisation 2011 Liens externes
22/06/1940 -
L'armistice met fin aux combats. L'Alsace est occupée par l'Allemagne nazie. L'administration civile de l'Alsace est confiée au Gauleiter de Bade-Alsace, Robert Wagner, avec pour mission de gagner en une décennie la population alsacienne à la cause du national-socialisme.
13/07/1940 -
Le Gauleiter Robert Wagner décide d'expulser les Juifs restés en Alsace, et de confisquer tous leurs biens, intérêts et droits au profit de l'État.
14/07/1940 -
Les Alsaciens non Juifs sont autorisés à rentrer chez eux.
16/03/1941 -
Le gauleiter Bürckel, responsable, entre autre, de l'Alsace Lorraine, demande aux Mosellans se reconnaissant Français une déclaration d'option.
08/04/1941 -
Départ vers la France des Mosellans se reconnaissant Français.
29/07/1941 -
L'allemand devient la langue obligatoire en Alsace-Lorraine.
25/12/1944 -
L'Alsace étant annexée et les déboires de l'armée allemande sont fréquents. Le 2 décembre 1944, toutes les unités des forces terrestres, de l'air et des Waffen-SS sont placées sous le haut commandement du Reichsführer-SS Heinrich Himmler et doivent coute que coute empêcher que les Forces de Libération traversent le Rhin. Ce sera le début de la "Poche de Colmar" Heinrich Himmler en personne vient galvaniser ses troupes et sera signalé à Wuenheim durant la Nuit de Noël 1944 où il passera la nuit au presbytère du villageWuenheim France
06/02/1945 -
Les troupes de 1ère Armée Française sont arrêtées sur la rivière de la Doller depuis quelques semaines. Il a beaucoup neigé en ce début d'année 1945. Fin janvier l'état major décide de reprendre les combats pour éradiquer la "Poche de Colmar" Au Sud des combats ont lieu à l'Ochsenfeld et dans les rues de Cernay. Le 4 février au petit matin les Allemands quittent Wuenheim et font sauter le pont au bas du village. Vers 14 heures le 4ème RSM et le 1er RTM libèrent le village et poursuivent vers Soultz Guebwiller et quelques éléments arrivent même à entrer dans RouffachWuenheim France
07/05/1945 -
Le général Jodl et l'amiral Freideburg signent la capitulation sans condition au quartier général d'Eisenhower à Reims, en présence de représentants britanniques, français, américains et soviétiques. La reddition entrera en vigueur le 8 mai à minuit.
Auteur :
Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé
2 pages,
réalisation 2011
Auteur :
Alain LAPLACE
- terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)
Notes
- 1 - Marcel Gassmann, « Collabos ou résistants1940-41 », Ouvrage collectif ANNEXION 1940-1945, no Témoignages du Pays de Sarrebourg SHAL Sarrebourg,
, p. 253.
- 2 - Bernard Le Marec et Gérard Le Marec, Les années noires La Moselle annexée par Hitler Documents et témoignages, Editions Serpenoise, 1990, 319 p.
- 3 - Robert Beauvais, Sarraltroff 2400ans déjà, SARRALTROFF La germanisation et la nazification, SHAL Sarrebourg Monographies locales N°7,
- 4 - N.MENGUS, « Comprendre... l'incorporation de force Les jeunes d'Alsace et de Moselle dans l'Armée allemande », l'ami Hebdo, no Numéro Hors série de l'ami Hebdo,
, p. 78.
- 5 - Robert Beauvais et Bertrand Kugler, « Malgré Nous, Malgré Elles, insoumis et réfractaires, un lourd dossier de l'histoire régionale entre incompréhension et compréhension du drame vécu. », Bulletin communal, no Bulletin communal de Sarraltroff 2011, , p. 32-33-34.
- 6 - Bruno Schoeser, Notre captivité en Russie Camp 188 Tambow et camps assimilés. Nous avons bu le calice juqu'à la lie!ouvrage collectif.Documents recueillis par Bruno Schoeser, Sarrebourg, Amicale des anciens de Tamboww et camps assimilés Section de Sarrebourg. Imprimerie sarrebourgeoise, , 134 p.
- 7 - (de) Marcel Gassmann, « Heimatbriefe an unsere Kameraden im RAD und in der Wehrmacht Brief 11 », Bulletin communal, no Onzieme lettre. année 2013(traduction Bertrand KUGLER),
, p. 39 à 41.
- 8 - Joseph Dillenschneider, Les passeurs lorrains. Souvenirs de guerre de passeurs et de résistants au pays de Sarrebourg et de Dabo 1940-1945, Editions Pierron, , 212 p.
- 9 - René Caboz, La Bataille de la Moselle 25 août-15 décembre 1944 500 000 victimes civils lorrains-Soldats français et américains sacrifiés Pourquoi et comment ?, Editions Pierron, 1984, 495 pages dont 50 pages photos p.
- 10 - Stéphane Przybylski, La campagne lorraine de 1944-Panther contre Sherman, Editions Serpenoise,
, 165 p.
- 11 - Francis Rittgen, Opération Nordwind:Dernière offensive allemande sur la France, Editions Pierron-Sarreguemines,
, 143 p.
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*** Manternach - Rayeck - Lévy Déposée le 07/05/2023 |
J'ai trouvé un entrefilet dans le journal "Le Petit Lorrain" du 6 octobre 1935 où une avocate de Metz, Renée Lévy, publie l'annonce du divorce entre Barbe Rayeck épouse de Henri dit Louis Manternach, "sans domicile connu" mais ayant demeuré à Chelaincourt (commune de Flévy) et Henri Kurwers également "sans domicile connu". Le même KURWERS apparaît également par une annonce de la même avocate au sujet d'un divorce entre lui et Marie FRIESENHAHN, la même année. Si quelqu'un avait des informations au sujet de l'avocate ou du couple Manternach-Rayeck, cela m'aiderait beaucoup dans mes recherches. Les mentions "sans domicile connu" me semblent étrange. La façon dont sont rédigés les 2 articles pourrait-elle laisser penser à des messages codés ? Merci de toute information que vous pourriez partager. [répondre] |
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*** camps de lichtkauf en tchéquoslovaquie Déposée le 03/07/2016 |
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Répondue le 01/01/2017
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Justes parmi les Nations - Righteous among the Nations - De Gerechten mank de Völker - Giusti tra le nazioni - Drept între popoare - Gerechter unter den Völkern - Sprawiedliwy wsród Narodów Swiata - Rechtvaardige onder de Volkeren - Justuloj inter la popoloj - Rättfärdig bland folken - Spravodlivý medzi národmi - Spravedlivý mezi národy - Vanhurskaat kansakuntien joukossa - Világ Igaza - Justos entre as nações - Justos entre las Naciones - Justos entre les Nacions |
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