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Étampes en 1939-1945
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Texte pour ecartement lateral
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Photo de soldats allemands,
face au 37 rue Louis-Moreau (entre 1940 et 1944)
source photo : Archives municipales d’Étampes
crédit photo : D.R. |
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Hôtel de ville
source photo : Patrick Giraud
crédit photo : D.R. |
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Etampes
source photo : Dorian Bianco
crédit photo : D.R. |
Voir l'histoire du département de l'Essonne
Histoire
Étampes est une sous-préfecture de l’Essonne, située à 49 km au sud-ouest de Paris.
Lors du recensement de 1936, la commune comptait 10 610 habitants et 10 425 en 1946.
02/10/2011
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Etampes
De par sa situation géographique à la croisée de deux voies très importantes de circulation (nord-sud — de Paris à Orléans et Toulouse —; est-ouest — de Sens et Fontainebleau à Chartres —), Étampes occupe une position stratégique dont la prospérité en temps de paix se transforme en handicap en période de guerre. L’histoire de la ville en fournit la preuve à maintes reprises (invasion normande au Xe siècle, guerre franco-anglaise au Moyen Age, combats et sièges des guerres de Religion et de la Fronde aux XVIe et XVIIe siècles, bombardements de 1940 et 1944).
Étampes apparaît comme une étape incontournable pour toutes armées en mouvement vers la capitale ou vers le sud-ouest du pays. Et ce, d’autant plus qu’Étampes est la principale ville de la moitié sud du département de Seine-et-Oise: elle compte environ 9000 habitants en 1940, et apparaît comme la localité la plus peuplée. Pour ce qui est de ses équipements militaires, elle dispose d’une base aérienne à Mondésir, laquelle suscite évidemment les convoitises en cas de guerre.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Introduction
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Les combats de la Libération
Durant l'occupation et jusqu’en 1944, Étampes fut l’un des quartiers généraux de la Luftwaffe, ce qui valut à la ville, qui était aussi un carrefour ferroviaire important, un bombardement sévère le 10 juin 1944 tuant 141 habitants et dix fois plus d’allemands.
Au cours de ce raid important, cent huit Lancaster et neuf Mosquito de la RAF, six bombardiers furent détruit.
Libérée le 22 août 1944, Étampes se trouve sur la célèbre Voie de la Liberté.
La commune d’Étampes a été décorée de la Croix de guerre 1939-19451.
02/10/2011
Lien : Wikipedia
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Le début de la guerre
La vie politique étampoise est difficile à la fin des années 1930. À la dissolution du parti communiste — décidée par le gouvernement en raison de la bonne entente existant entre l’Allemagne et l’URSS —, s’ajoute en octobre 1939 la suspension du maire pour la durée des hostilités, selon une procédure qui touche également trente-trois autres villes. Le Dr. Camus, maire d’Étampes, est très décrié pour sa gestion. Sa suspension est d’ailleurs approuvée par le conseil municipal, dans sa séance du 27 janvier 1940.
Pendant la “drôle de guerre”, les pouvoirs publics ne restent pas inactifs. Ils procèdent à la construction de tranchées-abris pouvant accueillir 2828 personnes (place de l’Ouche, à la porcelainerie Saint-Martin, au Marché Franc, place du Port, à Guinette, au Bourgneuf, au Petit-Saint-Mars, à l’Abattoir, à la Piscine et à Saint-Pierre). Ces efforts sont toutefois insuffisants pour espérer pouvoir protéger l’ensemble de la population (ils couvrent environ un tiers des besoins), et se révéleront presque totalement inefficaces pendant les bombardements, lesquels interviennent par surprise et de nuit, sans laisser aux Étampois le temps de gagner les abris.
Les efforts en matière de défense passive — on achète une grande quantité de masques par crainte de gaz toxiques — s’accompagnent de réquisitions en vue de constituer des stocks. Ainsi chez les commerçants Gaillard (rue Paul Doumer) et Beauvallet (rue Sainte-Croix), sans oublier l’achat de bicyclettes chez Champy…
Bien qu’Étampes ne figure pas dans la zone des combats, les effets négatifs de la guerre se font sentir très nettement à la mi-juin 1940. La conscription a vidé les usines et enlevé des champs nombre de bras nécessaires, des réfugiés fuyant devant l’avancée du front (mais aussi des habitants de la région) pillent des magasins, des soldats jettent leurs fusils et s’habillent en civils dans l’espoir de ne pas être capturés par l’ennemi… De manière générale, l’attitude des pouvoirs publics est défaitiste ou tournée uniquement vers la défense: on ne cherche pas vraiment à résister aux Allemands, ou alors, on le fait avec une désorganisation qui en dit long sur l’impréparation aux évènements.
Les Étampois sont également inquiets à titre administratif. Leur sous-préfecture a été supprimée et ils relèvent désormais de Rambouillet… alors qu’il n’existe pas de transports en commun directs entre les deux villes! Cet état de fait compliquera la tâche de l’administration locale pendant l’Occupation.
Les loisirs eux-mêmes — tant prisés en période de crise ! — deviennent difficilement praticables, les dancings et établissements de jeux étant fermés par le gouvernement.
Le déclenchement de la guerre, la levée de troupes, la réquisition d’une bonne partie des moyens de transport pour l’outre-mer, le danger que la marine italienne (alliée de l’Allemagne) représente en Méditerranée, compliquent sérieusement la vie des entreprises et des familles. La fonderie Lory, par exemple, qui emploie 125 personnes, doit en partie sa prospérité aux clients d’Indochine et d’Afrique Équatoriale. Elle doit cesser ses fabrications à partir de l’Armistice, et ne dispose plus que de deux mois de commandes et donc de travail… Les laboratoires de produits pharmaceutiques Dausse (rue de la République) sont en butte à des difficultés assez voisines, étant tributaires de l’exportation. Les 124 personnes qu’ils emploient se retrouvent au chômage technique, faute d’approvisionnement en glycérine et en huile d’olive, nécessaires à la production. Quant à la Porcelainerie, elle manque de charbon, de même que les industries métalliques Monin-Harlé (à Etréchy et à Étampes).
L’inquiétante situation sociale qui en découle est encore compliquée par l’afflux de réfugiés venus de Belgique et du Nord de la France. Les malheureux sont temporairement hébergés au Centre d’accueil aménagé dans les locaux de l’ancienne Malterie, et à hôpital militaire installé à l’Institution Jeanne d’Arc, sous la conduite des Dames françaises.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Le début de la guerre
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Arrivée des Allemands
Les nouvelles militaires sont mauvaises. Étampes est meurtrie une première fois le 3 juin 1940: son aérodrome de Mondésir est bombardé et une dizaine de personnes trouvent la mort. Dans la nuit du 7 au 8 juin, c’est la ville elle-même qui est attaquée (cinq familles sont touchées; nous renvoyons au livre de Collard, Étampes au cours des Journées tragiques de 1940 et 1944). Le 13 juin, un afflux subit de Parisiens fait comprendre que les Allemands se rapprochent dangereusement.
Le bombardement redouté intervient dans la nuit du 14 au 15 juin 1940. Il est suivi de mitraillages. Les quartiers de Saint-Pierre et du Port sont particulièrement atteints; des immeubles sont touchés et au moins partiellement détruits rue Saint-Jacques, place Notre-Dame, rue de la République et rue de la Tannerie. On dénombre au moins 400 morts et 117 maisons endommagées (dont 29 pour la seule rue de la République). Des inhumations ont lieu à la hâte dans des fosses communes…
Notons que selon une légende tenace, des avions italiens auraient participé à l’attaque. Ce qui relève soit de l’absurdité soit d’une erreur de bonne foi. L’aviation italienne n’est pas entrée en action au nord de la Loire et, par ailleurs, la Luftwaffe allemande se suffisait à elle-même et n’a demandé aucune assistance transalpine. De plus, le rayon d’action des appareils italiens n’aurait pas permis d’effectuer l’aller-retour depuis une base de la péninsule. Du reste, pourquoi les forces de Mussolini auraient-elles choisi Étampes comme objectif? On peut, en outre, observer que les autres populations de notre région ne livrent aucun témoignage sur la prétendue aviation italienne. Est-ce à dire que certains Étampois ont pu confondre cocardes italiennes et cocardes françaises? C’est l’hypothèse la plus vraisemblable.
Conséquence immédiate des évènements du 15 juin, les services départementaux encore présents dans la ville partent pour le sud, bientôt suivis du maire Liger et des services municipaux. Ils n’arriveront pas très loin: leur périple s’achève à Crottes-en-Pithiverais, dans le Loiret.
Le même 15 juin, les Allemands font leur entrée à Étampes, ville presque désertée par ses habitants. On estime leur nombre à un millier, les autres ayant pris la route de l’exode ou d’un toit temporaire aux environs, hors les murs de la cité. Après le départ précipité des forces de l’ordre françaises et avant l’arrivée de la Wehrmacht, les pillards s’en donnent à cœur joie. On déplore des viols et des meurtres. Une fusillade a lieu à la gare, quand des soldats de la 7e section des Chemins de fer de campagne tirent sur l’avant-garde allemande (on déplore une dizaine de morts).
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Arrivée des Allemands
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Installation et OccupationInstallation et Occupation
Les Allemands inspectent la ville le 16 juin. Pour la population, la priorité se nomme eau, gaz et électricité. Dans l’immédiat, l’eau est puisée dans les rivières, puis bouillie. Les évacués commencent à revenir. Une boulangerie ouvre à nouveau, celle de M. Plé, sise rue de la République. Les services de la Kommandantur occupent le rez-de-chaussée de la mairie; des coupons d’alimentation sont distribués.
Les Allemands sont environ 10 000; les Étampois presque 5000 en septembre 1940 (les autres n’étant pas encore rentrés), selon les statistiques de Pierre-Ulysse Lejeune, président de la Délégation municipale spéciale installée le 28 août par le Préfet. La vie reprend tant bien que mal.
Deux exemples de cohabitation difficile sont rapportés par le journal L’Abeille d’Étampes. Dans la rubrique d’intérêt local, le rédacteur écrit le 24 août 1940 :
“On nous fait connaître que certain percepteur de la région aurait refusé de l’argent allemand en paiement des impôts. Puisque les commerçants sont tenus d’accepter eux-mêmes cet argent, n’est-il pas logique qu’ils règlent de la même manière leurs contributions?”
“On nous prie de demander s’il ne serait pas possible de mettre, en dessous des textes et indications allemands, des textes français pour indiquer les sens interdits dans certaines rues de notre ville. Bien des personnes de la campagne qui viennent à Étampes éviteraient ainsi de se faire interpeller”.
Deux autres exemples sont sujets à discussion… Le couvre-feu est fixé à 21h. Pourquoi ? Après enquête, L’Abeille d’Étampes affirme que “le principal motif en est qu’au jour tombant, maintes jeunes filles de la commune – toujours les mêmes — font un peu trop commerce de leurs charmes avec les soldats allemands”. Pour ce qui est des cafés et autres auberges, la vente au détail (par les débitants) de boissons alcoolisées est interdite les mardis, jeudis et samedis… mais est autorisée pour les militaires et civils allemands !
Ces derniers profitent de “lieux de convivialité” aménagés à leur intention. Ainsi le restaurant "Le Grand Monarque" qui devient Kameradschaftsheim Westfrankreich de la Deutsche Arbeitsfront (Foyer du Front allemand du Travail, pour l’Ouest de la France). Le Cabaret, sis 28 place Saint-Gilles, est destiné aux officiers allemands et propose des soirées musicales dans un eleganter Rahmen (un “cadre élégant”), erstklassige tanz-und klassische Musik, unter Mitwirkung prominenter pariser Künstler; die besten Getränke (“de la musique classique et de la danse de premiers choix, avec la participation de célèbres artistes parisiens, et les meilleures boissons”), tous les soirs de 20 h à 23 h 45 (ouverture dès 17 h le samedi et 15 h le dimanche).
Une promiscuité gênante est imposée par la réquisition d’immeubles. Ainsi, une maison de la rue Saint-Jacques (au numéro 105), comprenant dix pièces et deux chambres de bonnes, est occupée par 35 Allemands ; la propriétaire — revenue d’exode — est obligée de loger ailleurs, ce qui lui coûte un loyer mensuel de 475 F !
La vie scolaire est perturbée. Le collège a été transformé en hôpital complémentaire en 1939; les épreuves du Bac sont reportées à octobre 1940 (dans la salle des patronages de la rue Léon Grenier) ; les élèves des petites classes auront cours dans les anciens locaux de L’Abeille ; les autres au Port, à côté de l’hôtel-café du Casino (également occupé par les Allemands).
En matière économique s’accentuent les restrictions de matière première et donc de production, par exemple dans la branche textile, où la production tombe à 30 % du chiffre de 1938. Or, Étampes produit moins, mais doit fournir plus ! Les réquisitions auprès des commerçants et artisans locaux sont au plus haut, surtout pour l’alimentation et la quincaillerie, dont les denrées et objets sont désormais payables… en reichsmark (lequel a cours forcé de 1 reichsmark pour 20 francs, ce qui est évidemment très avantageux pour l’Occupant !). La pénurie de légumes verts s’aggrave d’autant plus que les gelées ont été fortes pendant l’hiver de 1940-1941. L’approvisionnement en viande, pomme de terre, beurre, fromage et sel devient également très faible…
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Installation et Occupation
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L’attitude des Français
En janvier 1941, le maire, Pierre-Ulysse Lejeune, proteste officiellement auprès des Allemands. Il se plaint également, en septembre 1941, des quotas imposés aux agriculteurs d’Étampes. Ces derniers sont bien incapables de fournir ce qu’on leur demande. Les semences sont insuffisantes, certaines terres sont traditionnellement de peu de rendement, beaucoup d’ouvriers agricoles ont été mobilisés et sont prisonniers en Allemagne; enfin, le temps a été froid et pluvieux.
La Résistance naît très tôt à Étampes, malgré la très forte présence allemande qui rend les actions clandestines très dangereuses. Pierre Pecquet, cafetier à Saint-Martin, rassemble un petit groupe, en liaison avec un gendarme, François Faudet. Au début de 1943, Pecquet est recruté par Louis Moreau (chargé d’organiser le secteur d’Étampes). De leur côté, les Allemands font insérer des articles de propagande dans L’Abeille. Les informations internationales (traditionnellement en première page du journal) font la part belle aux victoires des armées du Reich ; d’autres articles incitent à la relève des prisonniers français en Allemagne : les volontaires toucheront une prime d’équipement de 1000 F, se verront remboursées leurs factures d’achats de chaussures… (le tout devant permettre le retour de prisonniers libérés)… Cette propagande demeure largement inefficace, obligeant les Allemands à mettre en place le Service du Travail Obligatoire, lequel doit permettre de suppléer au manque de volontaires.
Que la résistance s’organise transparaît à travers certains “avis” publiés par L’Abeille, ainsi le 26 septembre 1942 : “Il est défendu de cacher, d’héberger ou de prêter assistance de quelque façon que ce soit à des membres d’un équipage ou d’un avion, ou à des parachutistes ennemis. Toutes les infractions seront punies de mort.”
Le S.T.O. est créé le 2 février 1943. Il touche Étampes à raison de 4 habitants de la classe 39, 18 de la classe 40, 15 de la classe 41, 13 de la classe 42 ; d’autres habitants sont requis pour des travaux de fortification sur la côte, ainsi à Saint-Nazaire (57 pendant l’hiver 1942-1943) ; d’autres le sont moins loin : à Mondésir, en 1944 (près de 500).
On observe une intensification des enquêtes et des réquisitions. Sont recensés les radios, vélos, bidons de lait, arbres fruitiers, poules, lapins, chevaux (ce qui pénalise l’agriculture). Ces ponctions accroissent le désir de résistance… et la vigilance des autorités (Étampes jouant un rôle majeur pour le haut commandement militaire aérien allemand). Louis Moreau et ses amis se spécialisent dans les tâches de renseignement, la réception d’armes parachutées, la diffusion de tracts… mais la prétendue exécution du général allemand Weissmann — qui aurait laissé échapper le code secret des transmissions de la Luftwaffe, et qui aurait été de ce fait puni de mort par sa hiérarchie — relève d’une autre légende tenace. Les Alliés connaissaient dès 1940 le code des transmissions allemandes et Weissmann est mort paisiblement dans son lit, après la guerre.
Henri Poirier est un autre grand personnage de la résistance étampoise en 1942. Chef local du réseau Libération Nord, il vient de Nantes où il est fonctionnaire des contributions, ce qui lui permet de circuler assez facilement. Résister expose à un danger évident. Ainsi le 18 mai 1943, quand un parachutage au hameau de la Montagne se passe mal. Dénoncés, les Résistants sont arrêtés par la Wehrmacht, qui les attendait. Six d’entre eux sont déportés, dont Gabriel Gautron, qui échappera à l’univers des camps de concentration et qui reviendra à Étampes via la Suède.
Pour les habitants de la ville, le danger des bombardements alliés “ciblés” se précise. Pendant la première quinzaine de septembre 1943: plus de 2000 morts sont à déplorer, pour ce motif, dans la population civile française.
Face à l’autorité d’occupation, le conseil municipal d’Étampes mène un double jeu visant à ménager les intérêts de la ville et des habitants. On peut citer deux exemples. Au cours de sa séance du 28 mai 1943, il vote une subvention spéciale de 2000 F en faveur de Louis Moreau, inspecteur primaire — et surtout Résistant presque notoire —, officiellement pour aider à la réédition de son livre Ma Petite Patrie; dans sa séance du 11 juin 1943, le même conseil municipal adresse publiquement ses sentiments de sympathie à la famille de Pierre Audemard, maire adjoint, récemment arrêté par les autorités allemandes, en raison de son appartenance à la Résistance. Il mourra en déportation.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : L’attitude des Français
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Retraite allemande et Libération
Alors que les services de l’État Major de la Luftwaffe ont déjà quitté Étampes pour Nancy, de même que les services de la Kommandantur dirigés par le major Braun, une compagnie allemande d’arrière-garde comprenant quelques soldats des trois armes, dont plusieurs serveurs de DCA et même un soldat de la Kriegsmarine, occupe encore Saint-Martin et réquisitionne des habitants pour transporter des pavés et ériger une barricade en travers de la grande rue, au débouché de la rue du Paradis.
L’essentiel du dispositif destiné à freiner l’avance des Alliés est concentré entre la route de Saint-Hilaire et la route de Dourdan, particulièrement sur les hauteurs qui dominent le cimetière Saint-Martin. Six pièces antichar et de DCA ont été camouflées à proximité immédiate des ruines du Temple, tandis que deux pièces de 88 sont positionnées route de Dourdan, et deux autres respectivement à 100 mètres du carrefour de la route de Dourdan et de l’actuelle rue des Lys. Deux autres pièces de 88 et quatre pièces antichar sont placées temporairement à Villesauvage, et le carrefour des routes de Malesherbes et de Pithiviers est couvert par six autres canons antichar et deux de 88. Enfin, une dernière pièce de gros calibre surveille à la sortie d’Étampes, la côte de la route d’Orléans, et quatre canons antichars occupent l’Humery.
L’arrière garde allemande doit battre en retraite et quitter la ville le lundi 21 août, en fin de matinée, non sans avoir accroché les troupes américaines et mis quatre de leurs chars hors de combat, deux sur la route de Dourdan et deux sur les hauteurs de Chalo-Saint-Mars, et d’avoir incendié plusieurs maisons du quartier Saint-Martin, ainsi que les deux principales écoles du faubourg.
Dans son avancée, l’infanterie américaine bénéficie du soutien d’avions de reconnaissance de l’Air Force, et des renseignements communiqués par la Résistance, en particulier par Gaston Beau, sous-chef de la gare d’Étampes, qui communique par téléphone à Monnerville déjà libérée, les renseignements qui permettront aux alliés de localiser et réduire au silence les pièces d’artillerie du dispositif allemand de défense d’Étampes.
Le 22 août enfin, “après une lourde nuit traversée par des pluies chaudes”, les troupes américaines font leur entrée dans la ville.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Retraite allemande et Libération
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La voie de la liberté
Étampes, ville bombardée
L’annonce du débarquement allié sur les plages de Normandie, provoque l’enthousiasme des Étampois, mais bon nombre d’entre — eux, à l’image d’Henri Collard, cheville ouvrière du journal L’Abeille d’Étampes, s’inquiètent pour leur ville, menacée d’un bombardement aérien "qu’appelaient les nécessités de la stratégie".
Les prédictions les plus pessimistes se vérifient malheureusement dans la nuit du 9 au 10 juin 1944. A minuit cinq, les bombes alliées pleuvent sur la cité "…éclairée comme en plein midi. Des fusées blanches et rouges descendent de toute part, pareilles à un gigantesque feu d’artifice… Les chasseurs et bombardiers s’accumulent… En trente minutes, plus de deux mille bombes s’abattent sur la ville…La défense aérienne allemande est aussi inexistante que la nôtre en 1940. L’alerte n’a même pas été donnée à l’aide des sirènes…"2.
Ce bombardement, suivi d’un second, le 14 juin, est terriblement meurtrier: plus de 150 Étampois trouvent la mort, 50 d’entre - eux sont gravement blessés, près de 150 maisons sont complètement détruites, 356 partiellement, 203 sont légèrement atteintes. Une salle de classe est hâtivement transformée en chapelle ardente, où a lieu la levée des corps, en présence de Mgr Roland Gosselin, évêque de Versailles, et de M. Marquet, le sous-préfet de Rambouillet. Des cercueils de fortune sont confectionnés à la hâte, à partir de tables, de commodes, d’armoires…3. Qui plus est, tous les corps n’ont pas encore été extraits des décombres, malgré le dévouement sans faille des membres du Secours National et des Equipes Nationales d’André Lorry, du C.O.S.I. (Comité Ouvrier de Secours Immédiat), des sapeurs pompiers de Robert Piqueret, de la Croix Rouge de Robert Leflon, des équipes de la Défense Passive, dirigées par Robert Couvé, et de beaucoup d’autres organismes et associations de bénévoles4.
Dès les jours qui suivent, les avions alliés opèrent des mitraillages dans la région, provoquant de nouvelles victimes. A 50 mètres de la gare de Puiselet-le-Marais, le «tacot» est pris pour cible par des chasseurs anglais. Le libraire Brière et cinq autres personnes, sont blessés5. Le vendredi 23 juin, vers 14 heures 30, après un rapide combat aérien au-dessus du hameau de Pierrefitte, un Lightning américain prend feu et s’écrase près du mur ouest de la ferme de Guinette6.. Le 15 juin, ce sont une vingtaine de maisons de Guillerval qui subissent une attaque aérienne.
Du départ des Allemands à l’arrivée des Américains
Alors que les services de l’Etat Major de la Luftwaffe ont déjà quitté Étampes pour Nancy, de même que les services de la Kommandantur dirigés par le major Braun, une compagnie allemande d’arrière-garde comprenant quelques soldats des trois armes, dont plusieurs serveurs de DCA et même un soldat de la Kriegsmarine, occupe encore Saint-Martin et réquisitionne des habitants pour transporter des pavés et ériger une barricade en travers de la grande rue, au débouché de la rue du Paradis.
L’essentiel du dispositif destiné à freiner l’avance des Alliés, est concentré entre la route de Saint-Hilaire et la route de Dourdan, particulièrement sur les hauteurs qui dominent le cimetière Saint-Martin. Six pièces antichar et de DCA ont été camouflées à proximité immédiate des ruines du Temple, tandis que deux pièces de 88 sont positionnées route de Dourdan, et deux autres respectivement à 100 mètres du carrefour de la route de Dourdan et de l’actuelle rue des Lys. Deux autres pièces de 88 et quatre pièces antichar sont placées temporairement à Villesauvage, et le carrefour des routes de Malesherbes et de Pithiviers est couvert par six autres canons antichar et deux de 88. Enfin, une dernière pièce de gros calibre surveille à la sortie d’Étampes, la côte de la route d’Orléans, et quatre canons antichars occupent l’Humery.
L’arrière garde allemande doit battre en retraite et quitter la ville le lundi 21 août, en fin de matinée, non sans avoir accroché les troupes américaines et mis quatre de leurs chars hors de combat, deux sur la route de Dourdan et deux sur les hauteurs de Chalo-Saint-Mars, et d’avoir incendié plusieurs maisons du quartier Saint-Martin, ainsi que les deux principales écoles du faubourg7.
Dans son avancée, l’infanterie américaine bénéficie du soutien d’avions de reconnaissance de l’Air Force, et des renseignements communiqués par la Résistance, en particulier par Gaston Beau, sous-chef de la gare d’Étampes, qui communique par téléphone à Monnerville déjà libérée, les renseignements qui permettront aux alliés de localiser et réduire au silence les pièces d’artillerie du dispositif allemand de défense d’Étampes.
Le 22 août enfin, "après une lourde nuit traversée par des pluies chaudes", les troupes américaines font leur entrée dans la ville8.
Étampes devient une ville américaine
Du 22 août 1944 à la fin janvier 1946, Étampes devient une ville américaine. Le camp de Mondésir, propriété du ministère français de l’Air, est réquisitionné par l’Air Force jusqu’au 25 juin 1945. Le Captain G.S. Manent est le "Commanding Officer" de la base précédemment occupée par la Luftwaffe, qui comprend sept bâtiments et cent soixante-deux chambres.
Toutes les maisons d’Étampes qui n’ont pas été détruites par les bombardements, ainsi que les entrepôts, accueillent des services et des soldats américains. Ainsi en est-il par exemple du Castel Matho, de l’hôtel du Chariot d’or, transformé en dépôt, de la Malterie du carrefour des Religieuses, qui abrite le Headquarter Office des "39th RB and 18th RC", de l’aile gauche de l’Hôtel de Ville (du 15 janvier 1945 au 16 janvier 1946), des garages construits par les Allemands en bordure de la route de La Ferté-Alais et entre la rue de la République et l’avenue du Bourgneuf (garage et dépôt de matériaux du "39th Motor Pool"), d’une aile du collège (de février à septembre 1945), du Marché Franc, où les Allemands avaient construits des baraques (occupées cette fois par le "327th Stationary Hospital"), ou encore des terrains de la scierie Berthelot, à l’angle du boulevard Berchère et de la rue de La Roche Plate ("Air Force Hospital 831").
Au total, cent immeubles sont mis à la disposition au moins partielle des autorités militaires américaines, ainsi que seize châteaux des environs, sept magasins, deux garages et dix hôtels9.
Assez curieusement, le ministère français de la Guerre fixe pour les propriétaires des immeubles réquisitionnés, des indemnités de logement variables en fonction de la taille de la ville. Étampes se situe dans la seconde catégorie, celle des villes de 500 à 500 000 habitants, ce qui ouvre droit à une indemnité de 18 francs par jour pour un officier et de 10 francs pour un sous-officier ou un soldat. Des majorations sont prévues pour le chauffage, l’occupation d’un bureau ou d’une cuisine, la présence d’un mulet dans l’écurie ou encore d’une automobile dans un garage clos. Les prestations exigibles auprès de l’habitant, sont un lit avec literie complète, pour les simples soldats et les sous-officiers, assortis d’une salle de bains ou d’un cabinet de toilette, pour les officiers10.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Étampes de 1944 à 1946
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Entre guerre et paix
De plus, dans les régions françaises où la souveraineté républicaine a été rétablie, la vie ne reprend que difficilement. A l’été 1944, plusieurs dizaines d’Étampois sont toujours retenus contre leur gré en Allemagne, déportés du travail ou pour fait de résistance, ou prisonniers de guerre, sans compter ceux qui ont rejoint les forces combattantes sitôt leur ville libérée, et qui poursuivent la lutte aux côtés des Alliés, sur les frontières de l’est. Le chroniqueur André Demain, qui entreprend dans la Marseillaise de Seine-et-Oise, à partir de novembre 1944, de conter «la Libération d’Étampes, page glorieuse d’histoire locale», croit d’ailleurs nécessaire de taire certains renseignements, dans la mesure où "un certain nombre de ceux qui se sont dévoués dans la lutte clandestine, sont encore internés en Allemagne…"11.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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La guerre continue...
La Seconde Guerre mondiale ne s’achève pas avec la libération d’Étampes et de Paris, elle se poursuit encore pendant de longs mois. En mars 1945, le général de Gaulle ne déclare-t-il pas, dans une allocution radiodiffusée, que "les Américains ont quelques conceptions aventurées quant à la capacité de résistance de l’Allemagne", mais aussi du Japon ?"12.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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Les soldats du front
Des jeunes gens de la région qui combattent sous les drapeaux, plusieurs trouveront la mort, parfois quelques jours à peine avant la capitulation de l’ennemi et la fin du conflit. René Chantalou en fait partie. Engagé d’abord dans la Résistance, il rejoint à la Libération le corps d’armée du général Koenig, et décède au combat à Liesheim, dans la région allemande de l’Eifel, le 2 avril 1945, à l’âge de 18 ans. Le 15 avril, c’est André Nicolas, de Guignonville, qui meurt pour la France, et le 21 avril, Jacques Monceau.
Au début du mois de février 1945, se constitue un "Comité pour nos soldats du front", présidé par le maire, Barthélémy Durand. Il aide grâce à des dons, ceux qui reviennent dans leurs foyers, et les familles de ceux qui ne reviendront plus13.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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Les prisonniers de guerre allemands
A la date du 1er août 1944, le nombre d’Étampois prisonniers de guerre en Allemagne, s’élève à 14414. Chaque semaine, le Journal d’Étampes publie le "calendrier des rapatriés", en adressant "aux camarades rentrés vœux et souhaits les meilleurs" et en "pensant aux mères, femmes de prisonniers et déportés, en espérant que demain peut-être ce bonheur sera pour elles"15.
Pourtant, les nouvelles ne sont pas toujours bonnes. Le 5 février 1945, par exemple, les avions alliés qui opèrent au-dessus de l’Allemagne, bombardent par erreur l’Oflag xB. Une bombe détruit quatre baraques du camp, occasionnant la mort d’une centaine de prisonniers, dont le lieutenant Jean Blondeau.16
A partir de la fin du mois d’avril 1945, le rapatriement de prisonniers s’accélère. A ce titre également, Étampes est un nœud ferroviaire important. Chaque jour, deux mille prisonniers et rapatriés transitent en moyenne par la gare de la ville.17
Le Comité d’assistance des prisonniers de guerre d’Étampes, est particulièrement actif. Au lendemain de la guerre, il peut fièrement tirer le bilan de ses actions. Depuis le 5 décembre 1940, il a diffusé 16200 colis, sans aucune contrepartie financière à partir de mars 1942, pour un coût total de 2 140 000 francs, dépense entièrement couverte par des dons, parrainages et opérations de collecte. Des livrets de caisse d’épargne, pour un montant total de 1 160 000 francs, ont été ouverts, ce qui permet à chaque prisonnier rapatrié, de disposer d’un capital de 3000 à 6000 francs, en fonction de sa situation familiale. Les familles des absents ne sont pas oubliées: elles bénéficient de secours et se voient remettre le traditionnel arbre de Noël18. Dès mars 1943, des familles étampoises prennent l’habitude de recevoir tous les jeudis à table, les enfants de prisonniers. La mairie d’Étampes participe également à l’effort: les trois ouvriers communaux prisonniers en Allemagne, bénéficient d’une indemnité mensuelle portée à 1500 francs en janvier 1945.19
Au premier septembre 1945, la presque totalité des prisonniers de guerre et déportés ont regagné leurs foyers. Afin de dégager des ressources budgétaires permettant de leur venir financièrement en aide, les établissements qui organisent des bals ont pour obligation de réserver 10% de leur recette nette au bénéfice soit de la Commission des manifestations pour les prisonniers (si les bals sont organisés au profit des prisonniers de guerre ou déportés), soit de l’Entraide française, pour les bals tout publics20.
Notons également que lors du marché du samedi, les prisonniers et déportés ont droit à un tour de priorité à l’étalage des maraîchers et des marchands de primeurs, à l’image des femmes enceintes et des familles nombreuses, et qu’à plusieurs reprises, des majorations de prix sont pratiquées dans certains bistrots, restaurants et hôtels, sur les boissons consommées, le différentiel étant reversé au Centre d’entraide des prisonniers et déportés. Du 29 avril au 13 mai 1945, 5131 F sont ainsi récoltés21 chez les cinq débitants qui participent à l’opération.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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Travail obligatoire et résistants déportés
Si Gaspard Lafouasse et son fils André, déportés à Buchenwald en 1943 suite à un parachutage d’armes alliées au hameau de La Montagne, rentrent en mai 1945 à Boissy-la-Rivière, de même qu’André Picot, réfractaire au STO, arrêté le 17 juillet 1944 et libéré du même camp le 23 avril 1945, certains de leurs compagnons d’infortune n’ont pas la chance de revoir la terre de France.
Le 19 mai 1945, le faire-part de décès de Louis Moreau, arrêté le 29 juin 1944, déporté et mort dans le même camp de Buchenwald le 28 septembre 1944, est publié dans le Journal d’Étampes. La veille, une émouvante cérémonie d’adieu au principal chef local de la résistance, a eu lieu à la collégiale Notre-Dame. Lui-même ancien résistant, l’abbé Grossetête, curé de Saint-Martin, a prononcé l’éloge funèbre, saluant "la communion du prêtre et du laïque en un même amour pour la France"22. Une plaque à la mémoire de Louis Moreau, offerte par la Fonderie Lory, est inaugurée sur la façade de sa maison, 27 rue Saint-Jacques, le 28 octobre 1945. Dès le 14 juin de ladite année, le conseil municipal avait décidé de donner son nom à la partie de la rue Saint-Jacques comprise entre la place du Port et la place du Théâtre, et au premier groupe scolaire qui serait construit.
Autre déporté politique, arrêté par dénonciation suite à ses tentatives de gagner l’Angleterre et à son refus d’aller travailler en Allemagne, Jacques Rohaut est libéré de captivité le 5 mai 1945, mais succombe en raison de son état d’extrême faiblesse, le 23 mai, à Schwerin, à l’âge de 22 ans23. Quant à Pierre Audemard, résistant du mouvement "Ceux de la Libération – Vengeance", dirigé par Louis Moreau, puis par Henri Poirier, il est arrêté le 8 juin 1943 et déporté à Mathausen où il décède le jour même de la libération du camp.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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Règlements de comptes et revanchisme…
Libérée, le temps est parfois au règlement de comptes, sans toutefois donner lieu à des exactions comparables à celles rencontrées dans d’autres régions. Dans son édition du 10 mars 1945, le Journal d’Étampes relate l’internement administratif pour une durée de deux mois, d’une femme domiciliée rue de l’E…, convaincue d’avoir écrit une lettre à la Kommandantur, "dans laquelle elle se proposait de faire connaître aux autorités allemandes, les noms des communistes de la ville." Le 2 juin, le même journal dénonce le "retour de silhouettes connues aux temps bénis, pour eux, de l’Occupation… alors que d’autres attendent encore dans des camps, que des moyens de transport permettent leur rapatriement. Appel est fait aux camarades de la Résistance, de les surveiller, car ils sont l’embryon de la prochaine cinquième colonne."
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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Les prisonniers de guerre allemands
En novembre 1945, la région d’Étampes compte encore un certain nombre de prisonniers allemands, gardés par l’armée américaine et mis à la disposition des autorités civiles françaises ainsi que des agriculteurs, en temps que force d’appoint. A ce titre, le toujours vindicatif Journal d’Étampes dénonce le refus des Américains, de répondre favorablement à la demande des services municipaux, de pouvoir employer lesdits prisonniers au curage des rivières, attendu que ce travail pénible serait incompatible avec la Convention de Genève. Et les rédacteurs du Journal, d’accuser "les généreux vainqueurs américains de gaver les Allemands d’oranges, de cigarettes et autres delikatessen !"24. En fait, les prisonniers cantonnés avenue de Bonnevaux, sont simplement autorisés par les Américains et la Ville, à utiliser le stade, tôt le dimanche matin.
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
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Victimes du déminage
Les opérations officielles de déminage se poursuivent jusqu’à la fin de l’année 1945, non sans faire régulièrement des victimes. Le 14 août, par exemple, une bombe de 300kg explose dans la cour d’un immeuble sis au numéro 158 de la rue de la République, tuant les deux artificiers venus de Versailles pour la désamorcer, et le 21 septembre, un obus de 155 que l’on croyait sans danger, explose à Villesauvage, coûtant la vie à un artificier et blessant sept personnes. La presse locale s’en émeut, exigeant "que des travaux aussi dangereux soient confiés à des criminels de guerre allemands"25. Aux accidents provoqués par les tentatives de désamorçage, s’ajoutent ceux produits par l’inconscience. Le 27 juin 1944, route d’Orléans, un jeune de 16 ans est tué, et deux autres de 17 ans blessés, "en s’amusant à déterrer une fusée".
02/10/2011
Auteur : Clément Wingler
Lien : Entre guerre et paix
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Les camps et les lieux d'internement de l'Essonne
Linas-Montlhéry 91310 Montlhéry
Prison d'Étampes 91150 Étampes
Prison de Corbeil 91100 Corbeil
Les lieux de sauvetage de l'Essonne
Château de Quincy
91480 Quincy-sous-Sénart
École nationale de cadres féminins de Champrosay
91210 Draveil
École nationale des cadres de la jeunesse d'Île de France
91600 Savigny-sur-Orge
Institut Bouteilly
91310 Montlhéry
La Maison Sainte-Hélène
91860 Épinay-sous-Sénart
Les Glycines
91210 Draveil
Maison de Grandbourg
91000 Évry
Maison de l'enfance de Balesbat
91720 Courdimanche-sur-Essonne
Maison des religieuses de Marie Auxiliatrice
91210 Draveil
Orphelinat Saint-Vincent-de-Paul
91160 Ballainvilliers
Pensionnat Saint-Michel
91420 Morangis
Maires de Étampes
Lucien Camus
(05/1929 - 1940) Médecin, né le 8 juillet 1876 à Gurgy-le-Château et décédé le 12 avril 1947 à Étampes. Il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et est limogé.
Pierre-Ulysse Lejeune
(1940 - 08/1944)
Louis-Barthélémy Durand
(08/1944 - 04/1953)
Les 60 Justes parmi les Nations de l'Essonne
Familles réfugiées à Étampes
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Article non renseigné. Si vous avez connaissance de personnes hébergées, sauvées ou cachées dans la commune, cliquez ci-dessus sur “Compléter” et ajoutez leur nom, prénom, leur date de naissance, les circonstances du sauvetage, si possible.
Familles arrêtées (Étampes)
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Chronologie [Ajouter]
7/04/1942 -
François Molet, fusillé le 7 avril 1942 au Mont Valérien ( les Nazis) né le 14 mars 1905 à Beaurevoir aisneMont-Valérien France
10/1940 -
Le recensement effectué par les services de la préfecture de Police de la Seine (réparti aujourd'hui entre Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), dénombre 149 734 hommes, femmes et enfants juifs, dont 64 070 Juifs de nationalité étrangère.
20/08/1941 -
Ouverture du camp de Drancy en région parisienne
16/07/1942 -
16 et 17 juillet 1942, la rafle du Vel’ d’Hiv’ à Paris et dans son agglomération, le "Jeudi noir" comme l’appelle les Juifs, l’opération "Vent printanier" selon le code allemand, visant les familles juives étrangères. 13.000 arrestations dont 4 000 enfants.
Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires
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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse
7 pages,
réalisation 2013
Auteur :
Thierry Noël-Guitelman
- terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.
Liens externes
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1 Étampes sur
Wikipedia
2 Le témoignage d'Eddy Mendelsohn (Chez Lise )
3 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
4 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques. Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
Notes
- 1 - Rapport sur les journées du 16 au 22 août 1944 par Robert Piqueret, capitaine des pompiers d'Étampes.
- 2 - René Collard, Étampes pendant les journées tragiques de 1940 et 1944, Étampes, 1944, p. 27-28.
- 3 - L'Abeille d’Étampes, 1er juillet 1944.
- 4 - L'Abeille d'Étampes, 17 juin 1944 et 1er juillet 1944.
- 5 - L'Abeille d'Étampes, 24 juin 1944.
- 6 - L'Abeille d'Étampes, 1er juillet 1944.
- 7 - Marseillaise de Seine-et-Oise, 21 octobre 1944, 25 novembre 1944 et 2 juin 1945.
- 8 - Journal d’Étampes, 22 août 1944.
- 9 - Archives municipales d’Étampes, 2W2.
- 10 - Journal d’Étampes, 17 mars 1945.
- 11 - Marseillaise de Seine-et-Oise, 17 novembre 1944.
- 12 - Marseillaise de Seine-et-Oise, 17 novembre 1944.
- 13 - Archives municipales d’Étampes, 2W9.
- 14 - Archives municipales d’Étampes, 2W5.1.
- 15 - Journal d’Étampes, 17 mars 1945.
- 16 - Marseillaise…, 24 mars 1945.
- 17 - Journal d’Étampes, 28 avril 1945.
- 18 - Journal d’Étampes, 23 juin et 30 juin 1945.
- 19 - Archives municipales d’Étampes, Registre du conseil municipal, 30 janvier 1945 ; 2W5.1.
- 20 - Journal d’Étampes, 29 décembre 1945.
- 21 - Archives municipales d’Étampes, Registre du conseil municipal, 14 juin 1945 ; 2W5.1.
- 22 - Journal d’Étampes, 26 mai 1945; Archives…, 1D50: 30 novembre 1945.
- 23 - Journal d’Étampes, 8 septembre 1945.
- 24 - Journal d’Étampes, 19 mai 1945.
- 25 - Journal d’Étampes, 18 août, 29 septembre et 22 décembre 1945 ; Marseillaise…, 18 août 1945.
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