Marguerite Wajdenfeld

Marguerite Lemoine*, catholique, originaire de Rouen est coiffeuse. En novembre 1936, elle épouse Maurice Wajdenfeld, un juif polonais étudiant en médecine.
Leurs jumeaux, Maurice Jr et Pierre, naissent en 1938.

En 1940, il est inscrit à l'université de Limoges (87) et ne peut rejoindre la zone nord. Il part poursuivre ses études de médecine à Montpellier (34).

Marguerite Lemoine passe la ligne de démarcation avec leurs fils pour venir le rejoindre à Montpellier.

Assignée à résidence et contrainte par la préfecture de l'Hérault, la famille part s’installer à Meymac (19). Pour subvenir aux besoins de sa famille, Marguerite Lemoigne* trouve du travail chez un coiffeur.
Les enfants allaient à l'école près de l'église, « barbotaient dans la fontaine près de la mairie » pendant que le garde champêtre leur jetait son balai pour les attraper.

Monsieur et Madame Altbaum, prévenus d'une rafle imminente par un policier français, confient leur fille de quatorze ans, Simone, à Marguerite Wajdenfeld*, tandis qu'eux et leur fille adulte trouvent refuge dans la région.

A la fin de l'année scolaire 1943-1944, Pierre est envoyé chez ses grands-parents en Normandie. Maurice Jr reste alors seul à Meymac avec ses parents.

Le 14 avril 1944, la résistance française tue quatre soldats allemands et en blesse plusieurs autres.
Les représailles ne se sont pas fait attendre. Trois jours plus tard, le 17 avril 1944, les autorités françaises arrêtèrent 108 juifs et deux chrétiens français à Meymac et les envoyèrent à Drancy.

Marguerite Wajdenfeld* s'est également occupé de Michel Roth-Lévy, quatre ans, dont les parents Monsieur et Madame Roth-Lévy avaient été arrêtés et expulsés. Lorsque les gendarmes arrivent, Marguerite Wajdenfeld* fait tout pour les empêcher d'entrer chez elle et de découvrir les jeunes cachés.
Elle décide donc de se livrer avec son mari Maurice Wajdenfeld et Maurice Jr, son garçon de 5 ans pour éviter que les représentants de la loi n’entrent.

Pour Marguerite, enceinte de 4 mois, marquée de l’étoile jaune, commence la détention dans l’angoisse de l’exécution alors que ses parents et son fils sont sous les bombes à Rouen.
En camion ils sont conduits à la gare de Meymac puis sont envoyés en train à Paris. Ils sont transportés en autobus vers Drancy le 22 avril 1944.

Marguerite, internée sous le numéro 20381, catholique, parvient à se procurer les justificatifs qui leur sauvent la vie et actent leur sortie du camp de Drancy le 5 mai 1944.

Marguerite et son fils sont alors libérés.
Maurice Wajdenfeld, conjoint d'aryenne, est envoyé au Camp annexe d'Austerlitz où il travaille au tri des meubles spoliés aux juifs. Il y restera jusqu'à la Libération.

Marguerite rentre à Elbeuf avec son fils Maurice Jr pour rejoindre ses parents et son fils Pierre. Elle y restera jusqu'à la Libération.
En septembre, Maurice les rejoint.
Les Wajdenfeld ont pu échapper à la déportation et s'installeront à Rouen où Maurice deviendra médecin.

Le 19 septembre 1989, Yad Vashem a reconnu Marguerite Lemoine Wajdenfeld* Justes parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem