Pierre Flipo

La société voit le jour en 1867 à Tourcoing au 333 chaussée Fernand Forest. Jules Joseph Flipo* fait édifier un tissage sur le « boulevard industriel » en 1925.
A l’origine spécialisée dans le tissage de tapis et tissus d’ameublement, l’entreprise fabrique aussi de la moquette de qualité. La société toujours a, entre autres, fournit ses services à l’hôtel d’Angleterre à Genève en Suisse, l’hôtel du Palais à Biarritz ou encore le Sofitel Baltimore de Paris.
Un toit en terrasse couvre les deux étages des bâtiments (bureaux et atelier) construits en béton armé et en brique.

Fuyant la Hongrie, Charlotte et Joseph Rozenberg arrivent de Budapest dans le nord de la France en 1924 et s’installent dans le quartier Saint-Vincent de Paul à Roubaix. Ils auront trois enfants : Lili née le 15 septembre 1932 à Croix, Robert né le 17 décembre 1933 à Roubaix et André né le 2 avril 1940 à Roubaix.
Joseph Rozenberg trouve un emploi de teinturier tandis que Charlotte est couturière.
Les enfants fréquentent l'école communale proche de leur domicile.

A la fin de l'année 1942, le curé de la paroisse Saint-Vincent, Pierre Flipo*, devant l’aggravation des mesures anti juives, vient trouver les parents fin 1942 et leur propose d’aller cacher les enfants dans sa propre famille. C’est ainsi que Lili est chaleureusement accueillie dans le foyer du frère du prêtre, Marie-Thérèse et Jules Flipo. Le couple a trois enfants et le père est brigadier de police.

Robert est caché chez les parents du prêtre, Élisa* et Jules Joseph Flipo* et le bébé André chez la sœur du prêtre et son mari, Élisa* et Marcel Guilbert*.

Fin septembre 1943, Charlotte et Joseph Rozenberg jugent qu’il est temps de reprendre leurs enfants avec eux.

Vraisemblablement suite à une dénonciation, la Feldgendarmerie vient arrêter toute la famille le 27 octobre 1943. Les enfants avaient préparé de beaux dessins, des poèmes à réciter et le papa avait acheté un gros gâteau et des fleurs... pour ce beau jour de l'anniversaire de Charlotte Rozenberg.
Après un passage au camp de Malines, en Belgique, tous sont déportés. Joseph Rozenberg est envoyé à Buchenwald où il sera assassiné par les SS quelques jours avant l’arrivée des soldats américains.
Charlotte Rozenberg et les trois enfants sont déportés à Ravensbrück jusqu’en février 1945, puis à Bergen Belsen jusqu’à la libération du camp par les anglais le 15 avril 1945.

La mère et les enfants partent alors récupérer leurs forces dans un préventorium à Hendaye avant d’aller retrouver leur appartement de Roubaix, complètement pillé. Du fait de l’absence du père et de leur déportation, leurs conditions de vie vont rester très précaires et difficiles.

Lili a conservé des relations étroites avec la famille de ses sauveteurs.

Le 30 novembre 2011, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à
Élisa née Prévost* et Jules Joseph Flipo*, Marie-Thérèse née Vanhoutte* et Jules Flipo*, ainsi qu'au père Pierre Flipo* et à Élisa et Marcel Guilbert*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem