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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
2203
Remise de la médaille de Juste : 11/01/1982 Sauvetage : Ivry-sur-seine 94200 - Val-de-Marne Montreuil-aux-Lions 02310 - Aisne | ||
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Claire Deutscher, son mari Michel et leur fils Guy âgé de trois ans purent fuir Berlin en Janvier 1939 grâce à l’aide d’un frère de Claire, Maurice Dankowitz, installé à Paris depuis plusieurs années. Il y connaissait l’ambassadeur de Hollande dont il obtint pour sa sœur et sa famille un visa d’entrée en Hollande. Toutefois, il dut s’engager à ce qu’ils ne restent pas en Hollande plus de 6 mois. Au mois de Juillet, Claire et Michel entrèrent en France illégalement sous les barbelés en passant par la Belgique, tandis que Maurice y ramenait Guy qu’il était venu chercher à Amsterdam. Les parents de Claire et Maurice avaient eux aussi pu quitter Berlin et s’étaient installés en Belgique.
A Paris, Claire retrouva aussi un autre frère, Simon Dankowitz. Les trois familles, celles de Maurice, Simon et Claire se retrouvèrent réunies pour quelques mois. En Septembre, à la déclaration de guerre, Michel s’engagea comme volontaire dans l’armée française ou il fut incorporé, après avoir fait ses classes au Barcarès, dans le 21eme Régiment de Marche de Volontaires Etrangers. Ce régiment se battit jusqu’à l’armistice mais contrairement aux accords passés entre l’Allemagne et le Maréchal Pétain, fut néanmoins fait prisonnier et après être passés par Metz ses combattants furent internés au camp de Baumholder jusqu’à la fin de la guerre.
A Paris, Maurice et Simon travaillaient comme métallurgistes dans la récupération de métaux non ferreux, en particulier l’étain. Ils avaient crée ensemble une petite société qui était spécialisée dans la récupération de l’étain utilisé dans la soudure des boites de conserve. Dans le cadre de leurs activités professionnelles ils avaient noué des relations avec Monsieur Robert, directeur de la Société Bousségui, installée à Choisy le Roi, qui récupérait l’étain contenu dans les caractères d’imprimerie.
Lors de l’aryanisation des entreprises détenues par des juifs, mise en œuvre par l’administration française, Simon et Maurice durent céder leur société. Ils la vendirent à Monsieur Robert, qui s’engagea à la leur restituer après la guerre.
Maurice fut arrêté à la rafle d’Aout 1941, interné à Drancy puis à Compiègne en Décembre 1941, avant d’être déporté sans retour à Auschwitz par le convoi no. 1 du 27 mars 1942.
Claire resta à Paris où elle avait encore son frère Simon et sa famille, sa femme Rachel dite Rose et leur fils Norbert.
Claire et Guy furent arrêtés à la rafle du Vel d’Hiv en Juillet 1942, puis relâchés parce que le chef de famille était prisonnier de guerre.
Quelques jours après la rafle du Vel d’Hiv la femme de Maurice, Cilly, et ses deux filles Renée et Evelyne réussirent à passer en zone libre. Simon et sa famille essayèrent d’en faire autant mais “donnés” par leur passeur, furent arrêtés sur la ligne de démarcation à Vierzon et internés à Pithiviers le 5 août 1942. Le 6 août Norbert (12 ans) fut séparé de ses parents déportés pour Auschwitz le 7 août et gazés à l’arrivée le 12 août. Norbert fut muté de Pithiviers à Drancy le 22 Aout et déporté à Auschwitz le 26 août. Il y mourut le 31 août.
Restée seule à Paris avec Guy, Claire alla demander de l’aide à Monsieur Robert qui déclara qu’à son grand regret il ne pouvait rien pour eux. Hélène Bindel*, sa secrétaire, voyant Claire sortir en larmes du bureau de Monsieur Robert, lui proposa immédiatement son aide. C’est ainsi que Claire et Guy trouvèrent refuge pour quelques jours chez les Bindel, Hélène*, René* et leur fils Jean* âgé de 20 ans qui habitaient un modeste appartement 10 route de Choisy, prés de chez Bousségui.
Ensuite, après avoir passé deux semaines chez la mère d’Hélène* à Maisons-Alfort, Claire et Guy furent accueillis par la tante d’Hélène*, Clotilde Pava*, qui avait 77 ans et habitait à Paris au 66 rue Lafayette. Ils y furent installés en sécurité dans la chambre de bonne au dernier étage de l’immeuble.
Très peu de temps après la date officielle de la rentrée scolaire, René Bindel* inscrivit Guy sous un faux nom dans un internat à Saint-Mandé, une institution catholique dirigée par Monsieur Gastebois. Quand cela était possible, René* venait y chercher Guy le Dimanche pour qu’il puisse retrouver sa mère quelques heures chez les Bindel*
En mai 1944, les Bindel* décidèrent que Claire et Guy devaient quitter Paris où la situation devenait vraiment trop dangereuse car la milice s’était présentée chez Clotilde Pava* à leur recherche. De faux papiers au nom de "Delaunay" leurs furent procurés. Ils furent conduits à Montreuil-aux-Lions, un petit village situé entre La Ferté-sous-Jouarre et Château-Thierry sur la route de l’Est menant vers l’Allemagne. Jean Bindel*, résistant, y exerçait sous une fausse identité des activités de soi-disant géomètre. Il plaça d’abord Claire et Guy chez le curé du village qui accepta de les recueillir en attendant qu’une autre solution soit trouvée. En fin de compte, ils restèrent à l’Hôtel de la Croix d’Or de Montreuil-aux-Lions jusqu’à la libération.
Quelques temps avant la fin des hostilités, Michel Deutscher réussit à s’échapper avec quelques amis de Baumholder, d’où l’on devait déplacer les prisonniers vers un autre camp plus loin de la frontière avec la France. Rentré à Paris fin mars, il y retrouva sa femme et son fils sains et saufs.
Il déclarera dans son témoignage à Yad Vashem : "Il n’est pas exagéré de constater que Hélène* et René Bindel* remplaçaient pour nos enfants (Guy et Sylvie, née en Décembre 1945), les quatre grands parents disparus dans l’holocauste. Pour ma femme et moi ils étaient devenus plus proches que la famille. Nous nous voyions presque tous les jours, nous passions les Dimanche et les fêtes ensemble."
Hélène*, René* et Jean Bindel* ainsi que Clotilde Pava* ont été reconnus comme Justes parmi les Nations en 1981.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
Témoignage de Romain Tardy-Panit, 27 ans, gérant d’un établissement de nuit, arrière-petit-fils de René et Hélène Bindel et Petit-fils de Jean Bindel.
Guy Deutscher et ses parents Claire et Michel ont fui Berlin et sont arrivés clandestinement en France en Juillet 1939.
A la déclaration de la guerre, Michel s’engagea comme volontaire dans l’armée française. Il fut fait prisonnier en Mai 1940 et fût rapatrié en avril 1945. Claire loua un appartement à Paris non loin de l’un de ses frères, Simon. Son autre frère, Maurice, habitait dans le 12ème. Tous deux travaillaient dans la métallurgie et au moment des lois sur l’aryanisation, ils vendirent leur société au directeur de la société Bousségui avec lequel ils entretenaient de très bonnes relations.
Les oncles de Guy et leurs familles furent plus tard arrêtés et déportés, ils ne revinrent jamais.
Guy et sa mère furent arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv mais furent relâchés en tant que femme et enfant d’un prisonnier de guerre. Claire décida d’aller voir M. Bousségui pour lui demander de l’aide mais ce dernier, effrayé des risques encourus, leur dit qu’il ne pouvait rien pour eux. Alors qu’elle sortait en larmes de son bureau, la secrétaire de M. Bousségui, Hélène Bindel, arrêta Claire et lui proposa de l’héberger.
Guy et Claire passèrent quelques jours dans l’appartement d’Hélène, puis allèrent chez sa belle-mère avant finalement d’atterrir chez sa tante Mme Pava, rue Lafayette. Cette dernière mis à disposition de Claire une chambre de bonne qui devint pratiquement son domicile fixe jusqu’à la libération.
René Bindel inscrivit Guy dans un internat à Vincennes, qui accepta de le prendre sans révéler son identité.
La nuit où les femmes de prisonniers furent arrêtées, Claire se trouvait comme à l’accoutumée rue Lafayette, grâce à cela, elle fût sauvée de la déportation.
Devant le danger croissant, les Bindel décidèrent de faire quitter Paris à Claire et Guy. Jean Bindel était rentré depuis dans la résistance dans le Jura. En Mai 1944, il les fit venir à Montreuil aux Lions où il exerçait, sous une fausse identité, en tant que géomètre. Il leur procura de faux papiers et les cacha dans le village jusqu’à la libération.
20/02/2014
Lien : Témoignages
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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse
7 pages,
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Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur :
Thierry Noël-Guitelman
- terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Albert Szerman, rescapé des rafles du Vél d'Hiv' et de La Varenne (Le 20 mai 2012, une cérémonie de reconnaissance des sauveurs d'Albert Szerman, les Justes Solange* et Henri Ardourel*, s'est déroulée à la Salle polyvalente de Crouy. Témoignage d'Albert Szerman. )
4 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
5 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
6 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
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