Jean Parent

	Abbé Jean Parent source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.
	Jean Parent source photo : Coll. Parent crédit photo : D.R.

L'abbé Jean Parent* est né en 1911 à Cosne-Cours-sur-Loire dans la Nièvre

Il devient vicaire de Decize dès son ordination en 1936.
Il y encadrera ainsi qu'à Saint-Léger-les-Vignes des sections de Coeurs Vaillants et de Scouts de France jusqu'à la déclaration de la guerre.
Il crée le cinéma familial des Minimes qui deviendra plus tard le « Rex ». Les Séances avaient d'abord lieu le jeudi en fin d'après-midi après le patronage, puis les samedis et dimanche avec un succès grandissant.

Il est mobilisé en tant qu'aumônier militaire dès le premier jour et observe avec désenchantement les errances et la désorganisation de l'Armée française, se retrouve à Dunkerque, passe en Angleterre en mai 1940, revient en France le 3 juin suivant, se retrouve prisonnier à Chevaigné-du-Maine (53) le 22 juin puis parqué dans un camp sur la route de Domfort jusqu'au 14 juillet.
Transféré dans un autre camp, il s‘en évade le 22 octobre 1940 avec quatre copains.

Deux jours plus tard, il passe la ligne de démarcation et on le retrouve sous le pseudonyme de l'abbé Jean Gérard*, vicaire de la paroisse de Saint-Just à Lyon située 39, rue des Farges.

Elément actif de la résistance Lyonnaise, il sera interrogé plusieurs fois par la police politique française devant laquelle il démontre un aplomb étonnant.

A titre anecdotique, en 1941 il est dénoncé par un membre de la Légion Française qui a eu vent de son journal de guerre et cela lui vaut un long interrogatoire à domicile pour lui faire avouer l'endroit où il a caché ce manuscrit qui justement est astucieusement dissimulé dans le fauteuil sur lequel l'inspecteur de la Police Nationale est assis !
Il aide de nombreuses familles juives traquées par la Gestapo durant l'année 1942, fournissant de faux papiers, des certificats de baptême, logeant des familles dans le quartier et une quinzaine d'enfants dans le presbytère, en attendant de leur trouver des cachettes plus sûres avec l'aide d'autres religieux dans divers couvents et monastères.
Il réussit, avec l'aide de jeunes militants des mouvements qu'il anime, à camoufler une centaine de juifs lors de la rafle du quartier des Brotteaux à Lyon en juillet 1942, puis d'avoir facilité leur transfert vers la Suisse.

Il s'occupe de la presse clandestine, Combat et Témoignage chrétien et multiplie les contacts pour organiser les filières pour ceux qui veulent rallier l'Afrique du Nord ou l'Angleterre.

Adolphe Kulb est réfugié à Lyon avec son épouse et leurs deux enfants. Lors des rafles d'août 1942, la famille se trouve en grand danger. L'abbé Parent* place Adolphe et son fils au petit séminaire, tandis que Madame Kulb et sa fille sont cachées dans un couvent.

Lorsqu'il devint nécessaire de trouver un autre abri, l'abbé Parent* pris les enfants chez lui.

Munis de faux papiers et de cartes d'alimentation, les Kulb purent partir à Tourette, près de Craponne, où ils vécurent jusqu'à la Libération.

En mai 1943, alors que ses activités résistantes sont enfin découvertes à Lyon, il revient exercer son sacerdoce à Decize sous son vrai nom.
Il y recommence aussitôt ses actions résistantes en coordination avec le capitaine Louis (Paul Sarlette) chef du maquis des Fréchots W.O dépendant directement du War Office.
Il lui facilite la transmission d'information vers Londres, lui sert d'agent recruteur et utilise même sa propre filleule Claire Poutot, comme agent de liaison !

De Novembre 1945 à octobre 1950, il devient curé de Montenoison (58700) et à partir de cette date celui d'Imphy (58160).

En 1947, il édite son journal de guerre, écrit entre le samedi 26 août 1939 et juin 1941. L'abbé y retrace sa "drôle de guerre", les événements de 1940, la captivité et son évasion.

Il décède le 19 mai 1991.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem