Édith Cérézuelle

	source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

Assistante sociale à Bordeaux, Édith Cérézuelle* porte assistance aux Juifs rassemblés au camp de Mérignac. Avec un groupe d’éclaireurs protestants ainsi qu'une chaîne de solidarité protestante de Bordeaux, elle aide à faire passer des familles et des enfants pourchassées en zone libre.
Édith Cérézuelle* demanda à Hélène Schweitzer* de faire une douzaine de tampons de différentes mairies de localités situées en zone libre. Ces tampons lui permirent d'établir environ 200 cartes d'identités parfaitement conformes. Son action est associée à Bordeaux par Germaine Courtiau-Lavier, secrétaire de la préfecture, recrutée par Édith Cérézuelle*.

La famille Minc arrive en Allemagne en 1919 venant de Pologne. Les parents et leurs deux filles habitent Breslaw en Silésie. Le père est représentant de commerce de textile.
Les Minc viennent se réfugier en France, d’abord à Paris, puis les parents et leur plus jeune fille, Margot, partent pour Reims tandis que la fille aînée part en Angleterre. M. Minc est arrêté à Reims en mars 1942, il est déporté vers Compiègne puis vers Auschwitz, dont il ne reviendra pas.
Mme Minc est très malade et manque de médicaments. Le médecin, supplié de venir à son chevet, ne se déplacera pas. Elle décède le 9 avril 1942.
Margot est alors prise en charge par Mademoiselle Lebrun qui l’emmène chez sa sœur, Madame Oudot. Protestante, à la retraite et veuve, elle habite une maison un peu en dehors de Reims. Une véritable chaîne va alors permettre à Margot de rejoindre Bordeaux. En effet, Mme Oudot et sa fille Madeleine confient Margot au pasteur Élie Loux, de Reims, qui l’envoie vers le pasteur Jean-Baptiste Couve de la paroisse de Talence, le pasteur Hébert Roux de la paroisse des Chartrons à Bordeaux et le pasteur Ullern de l’Église libre de Bordeaux.
Margot est hébergée chez Jean Beruges durant plusieurs mois, puis vient habiter chez Édith Cérézuelle*, où Henri le frère d’Édith* et toute la famille l’accueille chaleureusement. Margot aide Édith* à confectionner des colis pour les prisonniers. Mais Édith* refuse de la mêler à ses activités clandestines.
Quelques mois après son arrivée à Bordeaux, Margot Minc rend visite à la sœur de son amie Léa, qu’elle avait rencontré à Reims, comme elle le lui avait promis. Elle découvre une jeune femme qui vit dans la plus grande détresse. Au cours d’un bombardement dans les Ardennes, sa petite fille avait été tuée dans ses bras. Mais ce qu’ignore Margot, en allant rendre visite à la sœur de Léa, c’est que cette pauvre femme est tombée dans une épouvantable souricière. Des allemands sont reçus par sa logeuse et abusent des pauvres femmes à la merci de la tôlière. Dès qu’elle voit Margot, la matrone mesure le bénéfice qu’elle pourrait en tirer et la menace captieusement de la dénoncer.

Margot, craignant pour la sécurité des personnes qui la protègent, quitte Bordeaux le jour même et part se cacher chez la sœur du pasteur Couve à Paris.

Toutes ces personnes constituèrent des maillons importants d’une chaîne d’amitié et de solidarité qui fournit des faux papiers, cacha les Juifs et protégea leurs biens.
Le 17 mai 1943, un raid anglais sur Bordeaux fit trois cents cinquante victimes et Édith Cérézuelle* profita de l’émotion suscitée pour évacuer dix-neuf enfants juifs hors de Bordeaux.

Édith Cérézuelle* savait que la déportation en Allemagne signifiait, pour les Juifs et les opposants politiques, la soumission à des violences inhumaines et dégradantes. Pour Édith c’était un motif suffisant pour résister. Elle fit tout ce qu’elle put pour protéger les internés et les Juifs.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem