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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Préfets :
Fernand Carles
(1936 - 1944) Préfet régional
Henry Darrouy
(1941 - 1944) Préfet délégué
Jean Michel Adrien Cabouat
(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
Roger Édouard Verlomme
(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
Francis Louis Closon
(1944 - 1948) Commissaire régional de la République
Roger Verlomme
(1944 - 1946) Préfet
Marcel Lanquetin
(1946 - 1955) Préfet
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| Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
4685A
Remise de la médaille de Juste : 29/11/1990 Sauvetage : Lille 59000 - Nord | ||
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![]() Thérèse Matter (à gauche) et Éva Durrleman (à droite) source photo : Plaquette Ambroise Paré crédit photo : D.R. | |
![]() Thérèse Matter* et Éva Durrleman* en 1920 source photo : Domaine public crédit photo : D.R. |
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Éva Durrleman*, née à Rochefort, est la fille du pasteur Jean Durrleman, évangéliste, et de Lydie née Pons (1853-1920).
Jean Durrleman prend le poste de la mission populaire Mac All de Rochefort-La Rochelle en 1885. Il y restera jusqu’à sa suppression en 1913.
Son frère, Arthur, dit Freddy Durrleman, né le 17/09/1881 à Saintes (17) sera pasteur fondateur et directeur de "La Cause". Il meurt le 05/0/1944 à Carrières-sous-Poissy (Yvelines).
Sa nièce, France Dressen-Durrleman* sera également nommée Juste parmi les Nations.
Alice Bianquis, Éva Durrleman*, Thérèse Matter* et Madeleine Rives, quatre jeunes diplômées de la Maison de santé protestante de Bordeaux dirigée par Anna Hamilton (1864-1935) décident de fonder un hôpital-école pour former des infirmières après guerre. Elles ont envie d’ouvrir cet hôpital dans une région particulièrement dévastée. Le Nord de la France les attire.
Alice Bianquis et Madeleine Rives se marient. Alice Bianquis épouse en 1919 le pasteur Alfred Escande et Madeleine Rives épouse M. Mörch.
Éva Durrleman* et Thérèse Matter* poursuivent le projet.
Le pasteur Henri Nick*, de Fives-Lille, leur trouve trois grands bâtiments rue Saint-Maur, devenue par la suite avenue Émile Zola, à Lille. Elles réussissent à réunir les fonds pour les acheter.
L'hôpital-école Ambroise-Paré à Lille, destiné à former des gardes-malades qualifiées, est inauguré le 18 novembre 1923. Éva Durrleman* et Thérèse Matter* assurent la direction de l’établissement, qui va accueillir et former de nombreuses générations d’infirmières. Les débuts sont modestes : deux cheftaines protestantes sont engagées, Léa Ménard et Hélène Lavignotte. L’hôpital est vite connu et les patients affluent. L’École inscrit de nouvelles élèves. L’internat est inauguré le 18 novembre 1933 en présence d'Anna Hamilton.
L’Hôpital-école Ambroise-Paré sera le seul hôpital-école à avoir été fondé, en France, selon les conceptions du Dr Anna Hamilton.
Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux enfants Juifs seront protégés grâce à l'aide et à la complicité de France Neubert*, du pasteur Marcel Pasche*, d'Albert Prouvost qui assistait le maire socialiste de Roubaix, de Victor Provo et de Jeanne Rousselle*.
Le sauvetage de Maurice et Michel Baran
Georgette Franchois* est née à Loon-Plage.
A 16 ans, elle entre, comme employée de maison, chez les Baran, une famille juive de Dunkerque, installée à Lille, Abraham (Jankiel) Baran, né à Raddsyce (Pologne) le 19 avril 1901,et son épouse Fanny née Yerkowski le 30 octobre 1913 à Spitalfield (Angleterre). Ils sont commerçant et ont deux fils : Maurice et Michel, né en 1942.
Le 25 juillet 1942, Abraham (Jankiel) Baran est arrêté en tentant de rejoindre la zone sud pour y trouver un abri pour sa famille. Probablement dénoncé par un "passeur", il est arrêté parce que juif, emprisonné à Loos, puis déporté sans retour vers Auschwitz de Malisnes par le convoi n° 1.
Le 11 septembre 1942, à 6 h du matin, la police française se présente au 52 rue de la Vignette à Lille et arrête Fanny Baran et ses deux fils, Maurice, 9 ans, et Michel, 4 mois, à leur domicile.
Ils sont conduits à la gare de Lille-Five, où Georgette* vient leur apporter quelques vêtements et tente de sauver Maurice. Grâce aux cheminots Lillois, Georgette Franchois*, âgée de 18 ans, passe devant les gardes, tenant le petit garçon par la main. Elle l'emmène tout d'abord dans un café à deux pas de la gare. , Maurice a alors la surprise quelques instants plus tard de voir arriver son petit-frère, Michel, soustrait lui aussi à la surveillance des gardes.
Georgette* amène Maurice le soir même chez ses parents, Marcel* et Madeleine Franchois* à Loon-Plage.
Les parents de Maurice seront déportés sans retour et le petit orphelin restera chez Marcel* et Madeleine Franchois* jusqu'en 1945.
Éva Durrleman*, qui avait réussit à sauver le petit Michel, l'emmènera au Château de la Huda. Elle retrouvera Maurice et fera adopter les deux enfants par une famille juive, les Marszak.
Pendant l’Occupation, Éva Durrleman* et Thérèse Matter* étaient également en contact avec plusieurs groupes de résistants et vinrent en aide à de nombreuses familles juives. L’hôpital servait parfois de refuge tant à des Juifs qu’à des résistants.
En 1944, Maurice Serfati, qui avait sauté en marche du train conduisant à Drancy, s’y présenta et les deux femmes lui donnèrent asile. Elles savaient pourtant parfaitement qu’il était recherché par la Gestapo, et le danger qu’elles couraient en le cachant. Elles dirent au personnel de l’hôpital qu’il s’agissait de leur neveu. Elles le gardèrent pendant plusieurs semaines et le mirent en contact avec un réseau clandestin.
Elles accueillirent également à l’hôpital deux adolescentes dont les parents avaient été déportés, Hélène et Perla Lipsyck, les filles du boucher préposé à l’abattage des animaux selon les rites de la religion juive. Éva Durleman* les fit passer pour des élèves infirmières et leur demanda, pour leur propre sécurité, de ne pas dire qui elles étaient et de ne pas pratiquer ouvertement leur religion – notamment le Chabbat et les lois alimentaires. Leur secret fut pourtant découvert et la mère d’une élève-infirmière vint se plaindre que la directrice et son assistante mettaient en danger tout l’hôpital pour deux jeunes juives. Éva Durleman* dut alors trouver une nouvelle cachette pour ses protégées.
Éva Durrleman* et Thérèse Matter* resteront directrices de l’hôpital-école Ambroise Paré de Lille jusque dans les années 1950.
Éva Durrleman* et Thérèse Matter* seront nommées Justes parmi les Nations le 29/11/1990.
En 2024, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné, à France Dressen-Durrelman*, le titre de Juste parmi les Nations.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem