Denise Bergon abrita 71 enfants juifs et 12 adultes entre décembre 1942 et juillet 1944 au couvent Notre-Dame-de-Massip à Capdenac dont : Annie Bach Nati Michel Fréjer, Albert Seifer (8 ans) et sa sœur Berthe (12 ans) au début de l'été 1943, Hélène Oberman et son frère. La plupart recevait de faux papiers et un nom d'emprunt.

Annie Bach a connu l'exode sur les routes de France après la défaite des armées françaises en 1940.
Partie avec sa famille de Nancy pour se réfugier à Bordeaux, ils furent rattrapés par les lois de Vichy (port de l'étoile jaune, recensement obligatoire, discriminations quotidiennes).
Arrêtée avec son père, internée dans un camp de transit près de Tours où elle demeura un an dans de terribles conditions, elle réussit à s'échapper du camp et à rejoindre la zone libre.
Réfugiée chez une tante à Toulouse, elle est sauvée par l'archevêque de Toulouse, Monseigneur Saliège, qui organisait une filière pour mettre à l'abri les enfants juifs dans des établissements religieux du Sud de la France.
C'est ainsi qu'elle est envoyée au couvent Notre-Dame-de-Massip où elle passera deux années

Annie Bach se souvient : "Lorsque j'arrivai à Massip, il y avait déjà d'autres enfants. Il y en eut en tout quatre-vingt ou quatre-vingt-cinq qui eurent la vie sauve parce qu'une religieuse, Mme Bergon*, sut faire preuve d'énergie, de courage et d'assez d'imagination pour faire face à tous les dangers. Elle seule savait prendre avec sang-froid les décision qui s'imposaient aux moments les plus dangereux."
Elle rappele : "Une porte s'est ouverte alors que les nazis traquaient ceux dont le seul crime était d'être juif. Cette porte ouverte ce fut Massip".

Annie Beck ne reverra jamais ses parents et sa petite soeur âgée de 5 ans, tous trois arrêtés parce que Juifs, déportés et assassinés à Auschwitz.