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Région :
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Préfets :
(27/09/1941 - 22/08/1944) Charles Daupeyroux
(18/07/1939 - 27/09/1941) Préfet de la Lozère
Pierre Olivier de Sardan
(1941 - 1942) Préfet de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales)
Alfred Hontebeyrie
(11/10/1942 - 16/07/1944) Alfred Roger Hontebeyrie, Préfet de l'Hérault et de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales) (1895-1969)
Henri Cordesse
(22/08/1944 - 24/09/1946) Préfet de la Lozère
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Vialas 48220 - Lozère | |||||||||||||||||||
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Hommage aux habitants de Vialas
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs,
je veux d’abord remercier le Professeur Patrick Cabanel et son équipe ainsi que les habitants de Vialas pour avoir organisé cette rencontre. Merci aussi pour avoir porté l’attention sur le sort des juifs, refugiés dans les Cévennes, dans la dernière édition de la revue
Causses et Cévennes.
Mon frère, Cristian Juliard et moi-même sommes ici, représentant les dix membres de la famille Juliard qui ont survécu à la Seconde Guerre mondiale grâce au courage et au dévouement des gens des Cévennes. Beaucoup de ces Cévenols ont été vos parents, grands-parents et arrière-grands-parents. Ma soeur Claudie et son mari, Lynmar, n’ont pu venir cette fois-ci et étaient désolés de ne pas pouvoir assister à cette rencontre.
D’autre part nous avons parmi nous, aujourd’hui, Fanchon Maurel Mercier, ma soeur française, et toute sa famille, Isabelle, Antoine, et Hélène et les enfants de Max Maurel, Olivier et François et leurs enfants et petits-enfants, ainsi qu’Yvette Brignand-Rota et les descendants du Pasteur Burnand. Toutes ces personnes nous ont chaleureusement accueillis et ont contribué à nous sauver la vie. Nous sommes extrêmement reconnaissants pour leur courage et leur sang-froid. Ils ont souvent mis leur vie en danger pour sauver la vie de personnes qu’ils ne connaissaient pas.
En 1933, deux frères, André, mon père, professeur de chimie à l‘Université Libre de Bruxelles et son frère, Alex, philatéliste, avaient épousé deux soeurs de nationalité anglaise, Denise, ma mère, et Andrée, sa soeur. Mon père, pendant un voyage d’études aux Etats
Unis, avait, par hasard, rencontré Albert Einstein dans un train entre New York et Princeton. Albert Einstein étant d’origine juive, lui raconta combien Hitler devenait dangereux. Selon lui, les juifs en Allemagne n’étaient plus considérés comme des citoyens égaux.
Ainsi en 1939, mes parents avaient-ils mis tous leurs meubles dans un garde meuble et avaient-ils loué un appartement sur la côte belge pour pouvoir s’échapper en France dès que mon père pourrait être libéré de son poste à l’Université.
Mes parents, qui n’avaient pas internet pour se renseigner, comme nous avons tous maintenant, avaient décidé de se diriger vers les Cévennes parce qu’ils avaient appris, à l’école, l’histoire des Huguenots qui s’étaient refugiés dans les montagnes des Cévennes, il y a trois cents ans, afin d’échapper aux persécutions.
Durant quatre ans, entre 1940 et 1944, les Cévennes sont devenues notre refuge. Nous cherchions à éviter d’être éliminés comme ce fut le cas pour 64 membres de notre famille et pour les six millions de juifs ou de leurs descendants. Mes parents n’étaient pas pratiquants mais nous avons souffert d’être juifs.
Nous avons eu beaucoup de chance : grâce non seulement aux gens des Cévennes mais aussi grâce au fait que nos parents avaient été bien informés. Ils ont eu la sagesse de planifier une alternative à leur vie confortable à Bruxelles pendant les années 1930.
Mon grand-père maternel, un citoyen anglais qui était un marchand de diamants à Anvers, leur donna sa grosse voiture et des diamants. Il retourna en Angleterre mais les deux soeurs n’ont pas pu l’accompagner parce que les Anglais ne voulaient pas accepter leurs époux qui étaient de nationalité belge et hollandaise. Un des avantages d’avoir été élevé en Angleterre était que les deux soeurs
parlaient l’anglais et avaient la capacité d’écouter la BBC. Cette radio était informée des événements qui se déroulaient dans le reste du monde et surtout de ceux d’Allemagne où la situation empirait de jour en jour.
Je veux répéter à nouveau que nous avons eu de la chance. Le jour de l’invasion de la Belgique par les Allemands, quand l’Université a fermé ses portes, nous nous sommes dirigés vers la France et avons été une des dernières voitures qui a reçu la permission d’entrer en France. Beaucoup d’autres Belges ont fait la même chose. Beaucoup d’entre eux sont retournés en Belgique parce que les Allemands les ont rassurés que tout irait bien et qu’ils n’étaient pas en danger. Mes parents ont résisté à cet appel. Après plusieurs aventures que je détaille dans mon livre, « Survivre avec foi et courage dans une époque troublée », traduit par Juliette Bonijol, nous sommes arrivés dans les Cévennes. Une grande partie du livre est paru dans la revue Causses et Cévennes, publié récemment et se
trouve parmi d’autres articles sur les juifs sauvés par les Cévenols.
Notre premier arrêt en mai 1940 fut Bédoués (Lozère) où nous avons passé l’été. Là, mes parents ont appris à cultiver la terre et récolter les fruits de la saison. Mais cet endroit ne nous donnait pas assez de sécurité et c’est pourquoi Lafont, une ferme isolée, située au dessus de Soleyrols, est devenu notre refuge durant plus de deux ans. Pour des gens de la ville, nous vivions d’une manière très primitive, pas d’eau courante, pas de chauffage excepté celui des animaux qui habitaient en dessous de nous. Mes parents ont appris à récolter les châtaignes, traire les chèvres, élever des cochons, tuer les poules et lapins et récolter le miel. Si on s’est habitué
à vivre de la terre, on se sentait bien la grâce à l’aide et la gentillesse des habitants de Soleyrols et de Vialas.
Entre-temps, la Résistance française se développait contre les Allemands qui demandaient à tous les hommes entre 18 et 65 ans de se
présenter à la Milice pour être envoyés en Allemagne et travailler dans les usines. Au début de 1943, grâce à Max Maurel, le Pasteur Donadille et bien d’autres membres de la Résistance, mon père et son frère avaient appris qu’ils devaient se cacher. Enfants, on
nous avait dit que nos pères étaient en Espagne mais ils étaient cachés chez les Guibal du Vilaret et plus tard chez les Guin du Tronc, qui habitaient de l’autre côté de la montagne. Finalement, ils sont restés chez les Guin, « nourris et blanchis », comme on dit, pendant le reste de la guerre mais ils ont aidé les Guin dans leurs travaux quotidiens.
Un mois plus tard, les femmes et les enfants ont reçu cette même directive : ils allaient être arrêtés. Grâce à la Résistance qui interceptait les messages reçus à la gendarmerie et le courage des gendarmes tels que le brigadier Salager et le gendarme Pellet, nous avons été avertis à temps. Je me rappelle encore la figure et le geste d’Yvette Brignand Rota qui est montée en courant de Soleyrols pour nous avertir de partir à Lafont.
Toutes nos affaires personnelles étaient déjà emballées. Le Tonton Brignand était à la ferme pour ramasser du foin avec sa charrette. Nos malles furent mises en dessous du foin où elles sont restées dans la grange des Brignand à Soleyrols, avec notre voiture pendant le reste de la guerre. Notre fidèle chien, Touté, bien malheureusement a dû être tué. Comme il était si attaché à nous, il aurait pu nous suivre.
Notre famille composée de dix personnes fut dispersée dans cinq différents foyers. Nos parents sont devenus actifs dans la Résistance et ont participé, par exemple, au détournement de 500 moutons qui devaient nourrir l’armée allemande et qui sont finalement restés dans le pays pour nourrir le maquis.
Pour nous, les liens avec les Cévennes sont encore très forts, non seulement avec le banc, prés du temple que notre famille a donné à Vialas mais avec la tombe de mon grand-père qui est mort en 1940. Sur sa tombe est inscrit « Ici repose Louis Juliard dans cette terre hospitalière. »
Depuis la fin de la guerre, nous sommes revenus en France et dans les Cévennes très souvent. Maintenant, nous espérons que ces liens et relations se poursuivront avec nos petits enfants et ceux des familles Maurel et Mercier.
J’espère que cette plaque perpétuera la mémoire de toutes ces bonnes personnes ; que leurs descendants se rappellent à jamais la
tradition d’accueil et de protection à l’égard de ceux qui risquent de perdre leur liberté.
Merci encore mille fois aux Cévennes et à tous ses habitants.
Vialas, le 28 mai 2011
24/02/2013
Auteur : France Pruitt
Lien : Témoignage de France Pruitt
En 1933, les deux fils de Louis Juliard, André et Alex avaient épousé les deux filles d'un marchand de diamants à Anvers de nationalité anglaise, Denise et Andrée.
André était professeur de chimie à l‘Université Libre de Bruxelles, de nationalité belge, et son frère, Alex était philatéliste, de nationalité hollandaise.
André et Denise auront trois enfants, Christian, France et Claudie.
Lors d'un voyage d’études aux Etats-Unis, André avait, par hasard, rencontré Albert Einstein dans un train entre New York et Princeton. Albert Einstein, d’origine juive, lui raconta combien Hitler devenait dangereux. Selon lui, les juifs en Allemagne n’étaient plus considérés comme des citoyens égaux.
Ainsi en 1939, André et Denise mettent tous leurs meubles dans un garde meuble et louen un appartement sur la côte belge pour pouvoir s’échapper en France dès que André pourrait être libéré de son poste à l’Université.
Le père de Denise et Andrée, citoyen anglais, leur donna sa grosse voiture et des diamants avant de rentrer en Angleterre où ses filles ne pouvaient l'accompagner parce que les Anglais ne voulaient pas accepter leurs époux qui étaient de nationalité belge et hollandaise.
Le jour de l’invasion de la Belgique par les Allemands, quand l'université ferme ses postes, André, Alex et leurs familles décident de se diriger vers les Cévennes parce qu’ils avaient appris, à l’école, l’histoire des Huguenots qui s’étaient réfugiés dans les montagnes des Cévennes, il y a trois cents ans, afin d’échapper aux persécutions.
Ils arrivent à Bédoués (Lozère) en mai 1940, où ils vont passer l'été, apprenant à cultiver la terre et à récolter les fruits de saison. L'endroit ne leur semble pas assez en sécurité, et ils louent Lafont, une ferme isolée isolée, située au dessus de Soleyrols, qui deviendra leur refuge durant plus de deux ans, sans eau courante et sans chauffage excepté celui des animaux qui habitaient au dessous d'eux. André et Denise apprennent à récolter les châtaignes, traire les chèvres, élever des cochons, tuer les poules et lapins et récolter le miel. Ils s’habituent à vivre de la terre, et se sentent bien grâce à l’aide et la gentillesse des habitants de Soleyrols et de Vialas. En 1940, Louis Juliard, le père d'André et d'Alex, décède à Vialas, où il est enterré.
Au début de 1943, grâce à Max Maurel, le Pasteur Marc Donadille*, à son épouse Françoise Donadille* et bien d’autres membres de la Résistance, André et son fils apprenent qu’ils doivent se cacher. On dit aux enfants de la famille qu'ils sont partis en Espagne mais ils se cachent chez les Guibal du Vilaret et plus tard chez les Léon* et Yvonne Guin* qui habitaient une ferme à Tronc (commune de Saint-Maurice-de-Ventalon), de l’autre côté de la montagne. Finalement, ils vont rester chez les Guin, "nourris et blanchis", pendant le reste de la guerre, aidant les Guin* dans leurs travaux quotidiens.
Un mois plus tard, les femmes et les enfants ont reçu cette même directive : ils allaient être arrêtés. Grâce à la Résistance qui interceptait les messages reçus à la gendarmerie et le courage des gendarmes tels que le brigadier Salager et le gendarme Pellet, la famille a été avertie à temps par Yvette Brignand Rota qui est montée en courant de Soleyrols pour les avertir de partir à Lafont. Toutes leurs affaires personnelles étaient déjà emballées. Le Tonton Brignand était à la ferme pour ramasser du foin avec sa charrette. Leurs malles furent mises en dessous du foin où elles sont restées dans la grange des Brignand à Soleyrols, avec leur voiture pendant le reste de la guerre.
La famille composée de dix personnes fut dispersée dans cinq différents foyers.
André et Denise ont rejoint la Résistance et ont participé, par exemple, au détournement de 500 moutons qui devaient nourrir l’armée allemande et qui sont finalement restés dans le pays pour nourrir le maquis.
Durant quatre ans, entre 1940 et 1944, les Cévennes sont devenues le refuge de cette famille tandis que 64 membres de leur famille qui n'ont pas eu la chance d'être réfugiés dans les Cévennes seront exterminés.
Chronologie [Ajouter] Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires
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157 pages,
réalisation 2014 Liens externes
Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur :
SYLVIE GOLL SOLINAS
- terminal
1 Rencontre avec Paul Niedermann (Conférence de Paul Niedermann (1h24) enregistrée en mars 2011 au collège d'Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Paul Niedermann retrace son parcours entre 1935 et 1945 de Karlsruhe à la Maison d'Izieu, en détaillant son passage au Camp de Rivesaltes. )
2 Le site d'Anny Bloch (A lire, entre autres : le refuge cévenol (1940-1944), hommage aux habitants de Vialas et hommage au pasteur Boegner*, 22 août 2012 )
3 Page Facebook de Lois Gunden Clemens
4 Lien vers l'éditeur du livre "La Villa St Christophe à Canet-Plage" (La Villa Saint Christophe maison de convalescence pour enfants des camps d'internement avril 1941 février 1943 )
5 Vous êtes venus me chercher (Blog de l'auteur - parutions, conférences, signatures... )
6 Elie Cavarroc, Juste des Nations (M. Elie Cavarroc, nommé Juste des Nations. Référence du dossier n°10002 du Comité Français pour Tad Vashem )
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