Jeta Sztybel

Paul* et Valentine Vacheyroux* et leur fille Marie-Louise*, âgée de 16 ans, vont prendre soin de la petite Jeta Sztybel, née en 1940, seule rescapée de sa famille de la rafle du 8 octobre 1942. 

Mirla et Moïse Sztybel, Juifs polonais, s’étaient installés à Metz. Dès le début de la guerre ils se réfugient à Angoulême où va naître  leur fille Jeta le 17 janvier 1940. 
Ils se lient d’amitié avec leurs voisins, Paul* et Valentine Vacheyroux*, qui tenaient une épicerie. 

Sachant que la police française traquait les Juifs étrangers, Mirla et Moïse Sztybel s’inquiétaient de ce qu’il adviendrait de Jeta s’ils étaient arrêtés. Les Vacheyroux les rassurèrent : ils s’occuperaient de l’enfant. 

Lors de la grande rafle d'Angoulême le 8 octobre 1942, les parents de Jeta furent arrêtés parmi les 387 hommes, femmes et enfants juifs arrêtés puis rassemblés dans la salle philharmonique (l’actuel conservatoire). Ils furent ensuite transférés à Drancy avant d’être déportés à Auschwitz., puis déportés vers Auschwitz par le convoi n° 40 du 04/11/1942. 

La petite fille fut placée dans un orphelinat. 

Paul* et Valentine Vacheyroux* et leur fille Marie-Louise* continuèrent à aller la voir et restaient en contact avec la direction de l’établissement. 
A cause de la séparation brutale d’avec sa maman, la santé de Jeta se détériora. 
Les Vacheyroux, comprenant que l’orphelinat n’était pas une bonne solution pour elle, allèrent la chercher et la ramenèrent chez eux. 
Choyée et bien soignée, surtout par Marie-Louise, Jeta se rétablit rapidement. 

Lorsque la police se mit à traquer aussi les Juifs français, Paul* et Valentine Vacheyroux*, craignant le pire, décidèrent de transférer Jeta en lieu sûr. 
C’est Marie-Louise qui accompagna la petite en train vers Marthon (16), le village éloigné où vivait Marjuet, la nourrice de son petit frère. L’adolescente, portant l’enfant dans ses bras, fit trois kilomètres à pied à travers champs pour arriver chez elle. Marjuet accepta d’accueillir Jeta. 

Les Vacheyroux avaient vu juste : la police ne viendrait pas chercher des Juifs en ce lieu isolé. Jeta vécut paisiblement dans ce refuge jusqu’à la Libération. 

Pratiquement toute sa famille ayant péri, ses sauveurs voulurent alors l’adopter. Mais leur demande fut refusée et en 1945 Jetafut placée dans un foyer dirigé par l’Organisation de Secours aux enfants (OSE) puis, en 1948, accueillie par une tante qui vivait à Metz. 

Lorsqu’elle eut seize ans, Jeta Sztybel reprit contact avec Marie-Louise Vacheyroux*, qui vivaient désormais à Royan. Ils ne se perdront plus de vue désormais.

Le 27 octobre 1987, Yad Vashem a décerné à Paul* et Valentine Vacheyroux* et leur fille Marie-Louise* le titre de Juste des Nations.