Robert Pouille

Robert Pouille est né rue des Jésuites (Jean-Jaurès), à Armentières, le 5 septembre 1900. Il meurt mort le 22 octobre 1989 à La Chapelle-d'Armentières.

Son père, Victor (1870-1944), était mécanicien, et sa mère s'appelait Élise Pottier (1877-1941). Elle était la soeur de l'épouse de Gustave Lambin (1865-1947), poète patoisant et historien local d'Armentières.

Robert fut scolarisé au collège d'Armentières (aujourd'hui lycée Paul-Hazard) et, après avoir obtenu son baccalauréat, il intégra l'école nationale supérieure des Arts et Métiers de Paris. Il en sortit avec le diplôme d'ingénieur qu'il obtint en 1924.

La même année, il épousa Andrée Morand, et il entra dans l'entreprise familiale, située juste en face de son habitation, pour travailler avec son père dans l'entreprise de mécanique Pouille Frères fondée par son grand-père François Pouille (1836-1908).

Et, en 1934, Robert Pouille se chargea de donner à la société une dimension plus industrielle, lui permettant d'accéder au rang de constructeur de machines outils. Il s'agissait d'une machine à scier les métaux circulaire automatique de grande production, mise au point par Robert Pouille, donnant à l'usine dans cette spécialité un grand renom tant pour les techniques mises en oeuvre que pour la qualité du matériel livré. Robert Pouille innova en créant aussi les accouplements « Pouille Flex », une des grandes spécialités de l'entreprise, qui ne nécessitait ni graissage ni entretien et simplifiait les montages. Citons encore les arbres articulés élastiques « Drewel », remarquables dispositifs de transmission destinés à de nombreuses applications difficiles. En 1936, l'entreprise tournait alors avec une bonne cinquantaine d'ouvriers. 

Il débute en politique comme conseiller municipal du Parti démocrate populaire. il est été élu quatrième adjoint dans la municipalité d'Armentières administrée, du 12 mai 1935 au 3 juin 1940.

Durant l'invasion allemande de 1940, alors qu'il tente de transférer la production de la société familiale en Charente, l'un de ses jeunes fils est tué par balle, l'obligeant à abandonner le projet. La famille fait le choix de la Résistance fin 1940.

En 1943 il entre au comité directeur du réseau Voix du Nord¹. Il est arrêté en décembre de cette année-là, incarcéré à la prison de Loos et condamné aux travaux forcés. 

En juin 1944, il est déporté avec d'autres prisonniers, notamment à Buchenwald. Il est rapatrié peu avant la capitulation allemande en mai 1945.

En octobre 1945, candidat sur la liste MRP à l'élection de la Ire Assemblée nationale constituante, il accède à un siège de député dans la deuxième circonscription du Nord aux côtés de Maurice Schumann, autre résistant. Robert Pouille ne siègera que pour un seul mandat, préférant se consacrer à son entreprise.

Promu chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Liberté et de la médaille de la Résistance, il est le père de Brigitte Bout, sénatrice du Pas-de-Calais de 2002 à 2011.