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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Préfets :
Fernand Carles
(1936 - 1944) Préfet régional
Henry Darrouy
(1941 - 1944) Préfet délégué
Jean Michel Adrien Cabouat
(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
Roger Édouard Verlomme
(1944 - 1944) Commissaire régional de la République
Francis Louis Closon
(1944 - 1948) Commissaire régional de la République
Roger Verlomme
(1944 - 1946) Préfet
Marcel Lanquetin
(1946 - 1955) Préfet
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Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
5721
Remise de la médaille de Juste : 21/07/1993 Sauvetage : Lille 59000 - Nord | ||
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En 1939, Pauline* et Émile Marquillie*, nés en 1895, habitaient à Lomme, avec leur petit garçon de 10 ans.
Émile*, blessé de la Grande Guerre, était employé des chemins de fer.
Marcel Thumerel*, cheminot, est lui aussi ouvrier à l'atelier de Lille-Fives et habite Lille avec son épouse Adélaïde*.
Les deux cheminots et leurs épouses vont aider et abriter des familles et des jeunes rescapés tandis que Marcel Hoffmann* et d'autres cheminots résistants comme René Douce*, Louis Louis Saint-Maxent et Roger Millien vont sauver le plus grand nombre de juifs possible le 11 septembre 1942.
Ce jour-là, plusieurs des 24 sauveurs ont attrapé des sceaux et des balais et se sont approchés du train stationné prétendant faire partie du nettoyage, selon les quatre années de recherche de Celerse sur ce qu’il s’est passé ce jour-là à Lille.
Encadrés par la police allemande et les cheminots, les sauveurs ont inventé des distractions pour pouvoir faire passer un groupe d’enfants dans un entrepôt abandonné.
Quand il était impossible de distraire, les sauveurs utilisaient la tromperie: l’un d’eux a sauvé une fillette juive en la mettant sur son siège de vélo et en parlant avec elle comme si c’était sa fille donnant ainsi l’impression qu’elle avait rejoint son père au travail.
Lorsque les Allemands occupèrent le nord de la France, Émile Marquillie* décida de se battre pour libérer sa patrie et rallia la Résistance.
Il recevait et transmettait des informations de Londres et cachait sous son toit des fugitifs, parfois juifs.
Émile Marquillie* avait pris contact avec Gabrielle Lavoine, une assistante sociale qui était la déléguée à Lomme du syndicat des employés des chemins de fer, pour lui offrir son aide. En effet, la jeune femme, résistante elle aussi, avait besoin de cachettes pour des résistants et des déserteurs recherchés par les autorités.
En automne 1942, Léa Grosskopf, juive polonaise arrivant d'Allemagne, demanda à l'assistante sociale de l'aider à trouver asile pour elle-même et ses trois enfants, Max, né en 1930, Denise, née en 1932 et Sophie, née en 1940, qui avaient réussi par miracle à échapper à la grande rafle des Juifs de Lille le 11 septembre 1942. Le père, Hersch Grosskopf s'était enfui dans le sud de la France où il comptait trouver un refuge pour sa famille. Gabrielle Lavoine l'envoya chez Pauline* et Émile Marquillie* qui acceptèrent sans hésiter de les héberger.
Léa et Hersch Grosskopf et leurs enfants vécurent environ une année chez eux, sans que jamais Émile* leur demande quoi que ce soit.
Le 20 août 1943, Hersch Grosskopf réussit à faire passer toute sa famille en Suisse.
Pauline* et Émile Marquillie* hébergèrent d'autres Juifs qui avaient été envoyés par Gabrielle Lavoine et notamment Ruth née Szermann, son mari et les deux neveux de Ruth, André Epstein et Simon Rosenpik, né en 1935.
Ils arrivèrent chez Pauline* et Émile Marquillie* en juillet 1943.
Simon Rosenpik avait alors 8 ans. Sa mère Rivka née Szermann et sa petite soeur Liliane, née à Lille le 30 juillet 1941 et âgée de 1 an, avaient été arrêtés lors de la rafle du 11 septembre 1942. Elles seront ensuite déportées sans retour de la Caserne Dossin (Malines-Mechelen) à Auschwitz par le convoi du 15/09/1942.
Son père, Moïse Rosenpik, sera arrêté en 1943 et déporté sans retour de Drancy à Majdanek le 06/03/1943 par le convoi n° 51.
Simon Rosenpik se retrouva seul à la Libération. Pauline Marquillie*, devenue veuve, l'adopta et l'éleva comme son propre fils, Pierre, qui avait le même âge.
Pauline* et Émile Marquillie* aidèrent aussi la famille du tailleur Azriel Rochman, qui avait fui Paris au cours de l'été 1942 pour se réfugier à Lille et étaient aidés par Jean* et Émilienne Stellamans*, marchands de fruits et légumes, rue Paul-Lafargue, et leur fille Madeleine, dite Mado.
Marcel Thumerel* prend en charge la famille Ingwer avec l'aide de son épouse, Adélaïde*. Il leur fournit de faux papiers et, après les bombardements de 1942 sur la zone de Fives, les met à l’abri près d’Armentières, chez Robert Pouille (mouvement Voix du Nord).
Madame et Monsieur Ingwer habitaient à Lille (Nord) avec leurs deux fils : Léon, né en 1922 et Jacques, né en 1927. Malgré l’occupation de la Belgique puis du nord de la France par les Allemands, cette famille juive décida de ne pas quitter la ville, devenue zone interdite à cause de sa proximité des frontières belge et luxembourgeoise.
En septembre 1942 les nombreux Juifs demeurés à Lille et ses environs furent arrêtés et embarqués dans le train qui devait les conduire au camp de Malines (Belgique), puis en déportation vers l’est. Grâce au grand coeur et à la présence d’esprit des cheminots de Fives-Lille, membres du réseau de résistance « la Voix du Nord », les Ingwer et plusieurs autres Juifs réussirent à s’échapper, dissimulés dans des wagons stationnant sur des voies de garage. Marcel Thumerel* conduisit les quatre Ingwer vers quatre cachettes différentes. Il cacha les parents dans un logement pour deux, Léon chez les frères à Lommelet et ramena chez lui, Jacques, qui dormit dans la chambre de son fils unique, jusqu’en décembre 1942. Entre temps, Marcel Thumerel* procura aux Ingwer de faux papiers d’identité au nom de Leclercq. A la suite des bombardements intensifs des Alliés, qui visaient les usines et carrières travaillant pour la Wehrmacht, la population civile fut évacuée des quartiers exposés en décembre 1942. Marcel Thumerel* emmena alors ses protégés à Armantières dans la famille d'un industriel nommé Robert Pouille, près de la frontière belge ; ils y vécurent relativement tranquillement jusqu’à la Libération. Marcel Thumerel* et sa femme refusèrent toute rétribution.
Marcel Thumerel* continua à cacher des prisonniers de guerre évadés d'Allemagne, dans le charbon du tander de sa locomotive, afin de les emmener en zone libre.
Au début de l'année 1943, Émile Marquillie* vint lui porter un complet à raccommoder. Il trouva le tailleur et sa famille dans une mansarde sous les toits. Azriel et Ida Rochman et leurs trois enfants Suzanne, née en 1924, Paul, né en 1925, et Simone, née en 1935, vivaient dans le dénuement le plus complet. Grâce à ses contacts dans la police, Émile Marquillie* leur procura immédiatement des cartes d'alimentation.
Lorsque Pauline Marquillie* se rendit à Jérusalem à l'invitation de Yad Vashem pour planter un arbre, ce fut au tour de Hersch Grosskopf, établi en Israël avec sa famille, de lui offrir l'hospitalité.
Le 7 septembre 1971, Yad Vashem a décerné à Pauline* et Émile Marquillie* le titre de Juste parmi les Nations et à Adélaïde* et Marcel Thumerel* le 21 juillet 1993.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
Marcel Thumerel* avait fait la 1ère guerre mondiale et disait qu'il y avait les bons et les mauvais allemands, et qu'il espérait que cette guerre serait la "der des der". Mais malheureusement ce ne fut pas le cas, le 3 septembre 1939, ils furent informés que la guerre "était déclarée".
Ils habitaient Hellemmes, près d'un dépot de locomotives et d'une usine, aussi furent ils rapidement rodées aux différents exercices d'alertes, même si le début de la guerre était calme. Marcel Thumerel* avait 44ans, il était mécanicien de route à la SNCF et était mobilisé avec sa locomotive: une Pacific 231.
Le fils de Marcel Thumerel* allait dans une école laïque dont le directeur était monsieur Carniaux anticlérical, et faisait du catéchisme avec l'abbé Charles Deconninck, caporal mitrailleur.
Le 11 Septembre 1942, arriva un train rempli de juifs au dépot de Fives. Marcel Thumerel*, accompagné de plusieurs de ses compagnons, parvinrent à délivrer plusieurs familles. Il prit en charge Mr et Mme Ingewer et leurs fils Léon et Jacques. Il cacha les parents dans un logement pour deux, Léon chez les frères à Lommelet et ramena chez lui, Jacques qui partagea la chambre de son fils. Pendant ce temps, Marcel Thumerel* continua à cacher des prisonniers de guerre évadés d'Allemagne, dans le charbon du tander de sa locomotive, afin de les emmener en zone libre.
En Octobre 1942, le fils de Marcel Thumerel* entra à l'institut Diderot à Lille. Il y resta 4 ans. Assez souvent, il se rendait à Lommelet, voir Léon et rapportait de là-bas des provisions à partager avec les clandestins. Il portait au supérieur, le père Benoit, des Voix Du Nord et des tracts qu'il glissait sous le couvre-selle de son vélo.
Le 19 mars 1943, Adélaïde Thumerel* décède et sonf ils est confié à des amis.
Marcel Thumerel* se remaria et sa belle-mère ne lui fit qu'un seul plaisir dans sa vie : deux photos du Général De Gaulle, son héros, qu'il garda toujours avec lui.
En 1943, le fils de Marcel Thumerel* apprit l'arrestation de l'abbé Deconninck, chef direct de son père dans le mouvement clandestin "Voix Du Nord". Ce brave abbé ne parla pas et son père ne fut pas inquiété. L'abbé Deconninck déporté dans le camp de concentration de Gross Posen, y retrouva l'instituteur, Mr Carniaux, résistant aussi, un des chefs du mouvement "Libération" avec qui, il avait des relations très difficiles avant la guerre.
L'instituteur mourut dans les bras de l'abbé. Celui-ci revint dans un état effroyable des camps de concentration et se tua , après la guerre, dans un accident de moto. (quelle ironie du sort...) .
Quant à la famille Ingewer: Léon s'engagea en 44, fut blessé à Dunkerque et reçu la "Croix de Guerre". Il vit à Péronne. le fils de Marcel Thumerel* correspondit avec lui jusqu'à sa mort en novembre 2006. Jacques est parti pour Israël.
Les parents sont restés en France jusqu'à leur décès.
Témoignage de son arrière petit-fils 17/11/2022
asso 2669
Réseau de sauvetage Marcel Thumerel |
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Adélaïde Thumerel André Epstein Léa Grosskopf Hersch Grosskopf Denise Grosskopf Sophie Grosskopf Max Grosskopf Léon Ingwer Jacques Ingwer Hélène Ingwer Chaïm Ingwer Ida Rochman Simone Rochman Paul Rochman Suzanne Rochman Azriel Rochman Moïse Rosenpik (dit Léon) Simon Rosenpik Rivka Rosenpik Ruth Szermann (dite Sherman) Monsieur Szermann (dit Sherman) |
Chronologie [Ajouter] Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires
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Les persécutions des Juifs victimes de la Solution Finale à Berck sur Mer pendant la 2de Guerre mondiale , Mémoire ou thèse
60 pages,
réalisation 2014 Liens externes
Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur :
Cyril Brossard
- terminal
Étude réalisée à la suite d'un voyage d'études à Auschwitz-Birkenau et suite à une demande d'élèves de Terminales ES du lycée Jan Lavezzari. Etude qui sert aussi à la préparation au CNRD 2014-2015 dont le thème est la découverte des camps de concentration, le retour des déportés et la découverte du système concentrationnaire nazi.
Histoire des Communautés Juives du Nord et de Picardie , Mémoire ou thèse
148 pages,
réalisation 2009
Auteurs :
Frédéric Viey, Franck d'Almeyda
- terminal
Cette Histoire des Juifs du Nord et de Picardie relate le quotidien des Juifs dans le Nord de la France à partir du Moyen-Âge jusqu'à nos jours. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Communautés Juives de ces régions ont payé un lourd tribu en perte humaine : la déportation et l'exécution après être passé par le Camp des Malines. Aujourd'hui dans toutes les Communautés un monument rappelle les sacrifices faits par le Peuple Juifs. Après la Seconde Guerre Mondiale, la population juive de France est exsangue. Les survivants vont essayer de faire revivre leur patrimoine religieux et culturel.
1 la Famille Angel (Histoire tragique d'une famille qui a tenté d'échapper à son destin en se sauvant de Lille, vers la Loire Atlantique )
2 François Molet (François Molet, né à Beaurevoir le 14 mars 1905 est fusillé le 7 avril 1942 au Mont-Valérien. )
3 "Lettre à Esther" et "Enfances volées" ("Lettre à Esther" : vidéo (20mn) réalisée dans le cadre d'un projet scolaire sur l'histoire de la famille Angel, réfugie à St-Michel-Chef-Chef, arrêtée en juillet 1942, déportée à Auschwitz
"Enfances volées" : vidéo (10mn) sur Rachel Angel et Victor Pérahia, arrêtés en juillet 1942 )
4 René Wallard (Page facebook du livre qui est en préparation sur son histoire.
Titre du livre "Dis leur de ne jamais pardonner". )
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