Sarah Bugajski

Edmond Vandeportaele* est né en 1889. Il était marié à Odile née Delepaut et père de 3 enfants nés à Lille : Pierre en 1930, Henri et Gabrielle dite Gaby en 1933. 

Vétéran de la Guerre de 1914-1918 avec un passé héroïque à la bataille de Verdun à son actif, il était une personnalité respectée, malgré son tempérament de rebelle. Il avait prit sa retraite de directeur technique dans une filature et était devenu marchand forain. 

Son épouse décède à Lille le 9 octobre 1942. Resté veuf, il s'occupe seul de ses trois enfants dont la plus jeune a à peine 9 ans. Il se mit alors à la recherche d’une personne pour l’aider aux travaux domestiques et s’occuper des enfants. 

Sa mère, Gabrielle Vandeportaele, met Edmond Vandeportaele* en contact avec le Pasteur Henri Nick*, responsable de la Mission protestante .
Le Pasteur Henri Nick* lui signale une dame qui cherche à se cacher suite à la rafle de Lille du 11 septembre 1942.

Monsieur Bugajski, tailleur, et son épouse Régine, juifs, habitaient rue de Paris, à Lille, avec leurs deux enfants David et Sarah.
Au cours de la rafle de Lille le 11 septembre 1942, les parents fuient par derrière tandis que David et Sarah sont hébergés par les familles de camarades de classe. 
Monsieur Bugajski réussit à fuir en zone non occupée et partit rejoindre la résistance.

Grâce à l’action du responsable de l’OSE à Lille, Léo Leser, ils furent confiés à la Mission Protestante du Pasteur Henri Nick* qui recueillit à Fives de nombreux enfants menacés de déportation. Ils furent alors pris en charge par l’Abbé Robert Stahl* qui dirigeait une « Société de patronage » et plaçait ses pupilles, vagabonds et mineurs en difficulté. Les enfants furent envoyés à la Maison du Buisson, un orphelinat à Marcq-en-Barœul enregistrés comme vagabonds et leur identité a été modifiée. 
Après la dénonciation de l’Abbé Robert Stahl* par lettre anonyme heureusement interceptée, il fallait disperser à nouveau les enfants. 
David est placé dans la maison de redressement de Bouvines, tandis que Sarah est envoyée à l'orphelinat de Loos.

Edmond Vandeportaele* embaucha Régine Bugajski pour l'aider avec les enfants en décembre 1942 et accueillit David en février 1943 et Sarah les rejoindra en décembre 1943. Il protégera toute la famille jusqu'à la fin de la guerre.
« L’oncle Edmond* » adopta alors les Bugajski et les intégra à sa vie familiale. Les enfants furent scolarisés sous le nom de Vandeportaele et présentés comme neveu et nièce. 

Toute la famille de Edmond Vandeportaele* connaissait leurs origines mais il avait imposé des consignes de grande discrétion qui furent respectées. 
Ils survécurent sous sa protection jusqu’à la Libération et ont retrouvé leur père à la Libération.

Ils ont maintenu des rapports très étroits avec leur sauveur jusqu’à son décès en 1962.  

Le 2 juin 2005, Yad Vashem a décerné à Edmond Vandeportaele* le titre de Juste parmi les Nations.