Madeleine Stellamans

Jean Stellamans* et Émilienne*, née Depoorter, sont marchands de fruits et légumes à Lille, rue Paul-Lafargue. Ils habitent avec leur fille Madeleine, dite Mado.

Azriel Rochman, tailleur, son épouse Ida née Nidderman et leurs enfants, Suzanne, 18 ans, Paul, 17 ans, et Simone, 7 ans, habitaient à Clichy, dans le 17e arrondissement de Paris. 

Les 16 et 17 juillet 1942, ils échappent à la rafle du Vél d’Hiv.
Une connaissance, dans leur quartier, les aide à se rendre à Lille où ils pourraient être logés dans une grande maison. 
Une fois arrivés à Lille, la famille ne sort pas de sa cachette, à part Azriel Rochman, qui se rend chez le marchand de fruits et légumes de la rue Paul-Lafargue, tenu par Émilienne* et Jean Stellamans*. 

Le 11 septembre 1942, les nazis organisent une rafle dans la région lilloise. Leurs logeurs à Lille prennent peur à cause des affiches placardées partout dans la ville indiquant que toute personne hébergeant des Juifs serait arrêtée, déportée ou fusillée. 
Les Rochman se retrouvent alors à la rue...

Azriel Rochman demande à Émilienne* et Jean Stellamans* s'ils n'ont pas un appartement à louer. Comprenant la situation dans laquelle ils se trouvent, ces derniers leurs proposent de les loger dans la rue Paul-Lafargue et Émilienne* et Mado les aident à emménager. 
Non seulement toute la famille vient se réfugier, mais ils leur donnent les marchandises invendues dans leur commerce de fruits et légumes, ajoutant parfois une boîte de sardines ou de conserve. 
Azriel Rochman trouve du travail à domicile pour découdre des vêtements pour les retourner afin de leur donner une nouvelle jeunesse et permettre aux gens de se vêtir sans ticket d’habillement.

Paul Rochman, âgé de 17 ans à son arrivée, est embauché comme commis par Jean Stellamans* pour la fabrication et la livraison des blocs de glace. La fabrique se trouvait 34 de la rue de Brigode à Lille, à un kilomètre de leur domicile. 
Jean Stellamans* et Paul livraient les boucheries, les restaurants et les cafés. 

Jean Stellamans* fait passer Paul Rochman pour un réfractaire au STO auprès de ses clients qui lui offrent alors des restants de repas, du pain et des os sur lesquels s’accrochait un peu de viande, pour faire la soupe. 

Avec quelques planches, Azriel Rochman et son fils Paul fabriquent un clapier, qui accueille un couple de lapins offert par Émilienne* et Jean Stellamans*. Après la naissance et l’élevage des lapereaux, ils mangeront de la viande.

Durant un an, la petite Simone n’a pu aller à l’école. 
À la rentrée 1943-44, Émilienne Stellamans* l'inscrit à l’école sous le faux nom de "Roche".

Suzanne Rochman, la fille aînée, se souvient qu'elle se rendait au marché avec sa mère pour chercher les bas morceaux de viande et des produits bon marché sans ticket de ravitaillement, de très bonne heure, afin d’éviter les rafles. Elle n’oubliera jamais la bonté et la gentillesse de Émilienne* et Jean Stellamans*.