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Haute-Loire

Région :
Auvergne-Rhône-Alpes
Département :
Haute-Loire

Préfets :
Robert Bach
(1941 - 1943) Préfet de la Haute-Loire
Charles Chevreux
(1941 - 1941) Jacques Charles Adrien Chevreux, Préfet de la région de Clermont-Ferrand (Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme et la partie non-occupée de l'Allier)(1883-1951)
Paul Brun
(1942 - 1944) Paul Ferdinand Eugène Brun, Préfet de la région de Clermont-Ferrand (Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme et la partie non-occupée de l'Allier) (1892-1965)
Henri Ingrand
(1944 - 1946) Commissaire régional de la République (Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme et la partie non-occupée de l'Allier)(1908-2003)

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Paul Schaffer Paul Schaffer
Le soleil voilé - Auschwitz 1942-1945

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La Haute-Loire sous l'occupation

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Les Tsiganes en France - Un sort à part (1939-1946)

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Les Juifs ont résisté en France (1940-1945)

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Les orphelins de la Shoah - Les maisons de l'espoir (1944-1960)

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L'Auvergne des années noires 1940-1944

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Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945

Texte pour ecartement lateral
Code postal : 43400
cf. Ladreyt Gentilé : Chambonnais, Chambonnaises

Sous-préfecture : Yssingeaux

- Haute-Loire
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Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Le Cholet à Le Genest
source photo : Havang(nl)
crédit photo : Domaine public
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
La Place de Chambon-sur-Lignon
source photo : Carte postale
crédit photo : D.R.
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Le Chambon-sur-Lignon
source photo : Ville Le Chambon-sur-Lignon
crédit photo : D.R.
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Plaque posée en 1979 au Chambon-sur-Lignon
Le souvenir du Juste restera pour toujours (Psaume 112_6).
Hommage à la communauté protestante de cette terre cévenole, et à tous ceux entraînés par son exemple croyants de toutes confessions et non croyants, qui, pendant la guerre 1939-1945, faisant bloc contre les crimes nazis ont au péril de leur vie, sous l’Occupation, caché, protégé, sauvé par milliers tous les persécutés.
Les Juifs réfugiés au Chambon-sur-Lignon et dans les communes avoisinantes.

source photo : Inconnu
crédit photo : X
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
La mairie
source photo : Havang(nl)
crédit photo : Domaine public
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Enfants juifs ayant trouvé refuge auprès de la population protestante du village de Le Chambon-sur-Lignon. France, entre 1941 et 1944.
source photo : United States Holocaust Memorial Museum
crédit photo : USHMM
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Groupe d’enfants mis à l’abri au Chambon-sur-Lignon, un village du sud de la France. Le Chambon-sur-Lignon, France, août 1942.
source photo : United States Holocaust Memorial Museum
crédit photo : USHMM
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Gare Le Chambon-Mazet
source photo : Havang(nl)
crédit photo : Domaine public
Le Chambon-sur-Lignon en 1939-1945
Le Chambon-sur-Lignon, vue du village
source photo : Inconnu
crédit photo : D.R.

Voir l'histoire du département de la Haute-Loire
Histoire
Le Chambon-sur-Lignon est une ville huguenote du Massif central, située dans les monts du Vivarais.

Dès la fin du XIXème siècle l'œuvre des Enfants à la Montagne envoie chaque année au bon air plusieurs centaine de jeunes de la Loire.

En 1914, le village héberge des réfugiés alsaciens, et de 1936 à 1940 des républicains espagnols.

De 1939 à 1944, le Chambon et les villages alentours du Mazet Saint-Voy, Freycenet Saint-Jeures, Fay-sur-Lignon, Devesset, Tence, Saint-Agrève, deviennent une nouvelle terre d'asile pour les réfugiés et les maquisards.

Ici, persécutés, déshérités, réfugiés ont trouvé asile. Ici, juifs menacés de mort ont trouvé protection. Ici, maquisards et combattants de l'ombre ont trouvé abri.
Cette terre d'asile est l'un de ces lieux où souffle l'esprit de résistance. Ce pays, qui a payé chèrement le prix de la liberté de conscience, a vu très tôt des femmes et des hommes se lever pour dire non.

Jacques Chirac, le 8 juillet 2004 au Chambon-sur-Lignon.

25/10/2009

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Les Justes protestants des Cévennes

Les Justes protestants des Cévennes « La commune du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) et le plateau Vivarais-Lignon occupent une place exceptionnelle dans l’histoire du sauvetage des Juifs en France… Non seulement [la population de la commune] prodigua une aide immense aux Juifs, mais elle en fit une norme largement respectée…
Par dizaines, des familles du Chambon et des communes du plateau ont donné abri qui à un ou plusieurs enfants, qui à une famille entière…
L’insigne modestie et la discrétion naturelle des Chambonnais ont rendu particulièrement aléatoire la mise au jour des actes de sauvetage. Un cinéaste juif établi en Californie, mais né au Chambon en 1944, Pierre Sauvage, a néanmoins recueilli des récits de sauveteurs de cette commune. Il a réalisé un film documentaire, Les armes de l’esprit, qui reconstitue une partie de l’histoire du sauvetage de Juifs dans cette région.
Plusieurs centaines de Juifs sauvés par des Chambonnais et des habitants du plateau ont témoigné…
Une stèle érigée sur le site du Mémorial Yad Vashem en hommage à la population du Chambon-sur-Lignon et du plateau Vivarais-Lignon porte l’inscription : « Ils sont tous des Justes ceux de ton peuple » (Isaïe, LX, 21). La commission de Yad Vashem a cru devoir déroger à la loi qui n’autorise de décerner le titre de Juste qu’à des personnes nommément désignées, et l’a attribué dans ce cas unique à l’ensemble de la population (la seule autre dérogation concerne la commune néerlandaise de Nieuwlande).
Le Chambon et les communes avoisinantes du plateau Vivarais-Lignon devinrent un refuge unique en France pour les persécutés juifs. [Extrait du texte sur pasteur Édouard et Mildred Theis.] Occupe une place unique dans l’histoire de la France : nulle part ailleurs les Juifs ne furent accueillis et sauvés en aussi grand nombre et avec pareille générosité. [Extrait du texte sur le pasteur Charles Guillon.] »
Il faut noter que sous l’Occupation, le terme « plateau Vivarais-Lignon » était inconnu ; c’est une récente entité administrative dont se préoccupe une organisation intercommunale. Pour la population alors, on parlait du Plateau tout court — ou de « la Montagne » (protestante). De plus, si une partie de la population, tous les pasteurs, bien des hameaux, et certaines autres communes du Plateau — on peut citer tout particulièrement Le Mazet-Saint-Voy — participèrent activement à l’accueil des réfugiés, celui-ci ne fut cependant nullement uniforme sur le Plateau. C’est légitimement que Le Chambon-sur-Lignon et « la région du Chambon-sur-Lignon » sont devenus le symbole incontournable de l’accueil collectif des Juifs (et des autres réfugiés) sous l’Occupation.

04/09/2008
Auteur : établi pour Yad Vashem par Lucien Lazare
Source :
Extraits du Dictionnaire des Justes de France
Lien : Yad Vashem

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Résistances spirituelle et armée dans le pays du Mont Lizieux 1940-1944

L’histoire de la Montagne a une montagne toute particulière : le mont Lizieux (1388 mètres). Ce mont symbolise le pays. Il est au centre de la résistance spirituelle, notamment protestante, d’abord avec les Juifs puis avec les réfractaires du Service au Travail obligatoire qui font naître les maquis. Nous voudrions en quelque sorte réaliser une histoire de la Montagne, non à partir d’un bourg donné, mais de la montagne-refuge elle-même, qui se partage entre les communes d’Araules, Champclause, Saint-Jeures et Le Mazet-Saint-Voy et ses 6000 habitants d’alors.

I. Le pays du Lizieux : d’un pays traditionnel à un pays-refuge judéo-protestant

Si nous lisons les archives du registre du conseil municipal du Mazet ou d’Araules, le mont Lizieux est d’abord une réserve de bois et de genêt dans une période de restrictions. Le premier refuge est donc matériel.

Face au maréchal Pétain, le cultivateur de la Montagne n’est pas plus iconoclaste qu’un autre. Il n’est pas hostile à la personnalité patriotique du maréchal Pétain, qui est attentif de surcroît au sort matériel et moral des paysans. En revanche, il se méfie rapidement du gouvernement du Vichy, du cléricalisme ambiant. Les premiers suspects de la Montagne fin 1941 ne se trouvent pas cependant autour du mont Lizieux, mais au Chambon-sur-Lignon, avec l’élite protestante.

Plusieurs centaines de Juifs résident sur la Montagne par différents moyens : hôtels, pensions de famille, homes d’enfants, pièces d’accueil chez le paysan. Est-ce que les communes d’Araules, Champclause, Saint-Jeures, Le Mazet-Saint-Voy sont à l’écart ou au coeur de ce refuge ?

Premier élément : l’organisation du refuge, matériel, intellectuel et moral, passe par Le Chambon. Mais la diffusion du refuge, dans l’urgence de contrer les rafles dans un deuxième temps, passe par le monde paysan de toutes les communes environnantes, surtout à travers l’organisation d’une fuite vers la Suisse. Le témoignage du passeur Pierre Piton montre toute l’importance de cet arrière-pays afin de "passer au vert".

Deuxième élément : l’hostilité du monde réformé sur la Montagne aux rafles trouve le témoignage de l’élite, comme l’accueil pour le moins difficile du secrétaire général de la jeunesse Georges Lamirand au Chambon. Sa visite à Tence est parfaite ; quant au Mazet, il ne s’y déplace pas. Mais le monde populaire et paysan, surtout réformé, de la Montagne, désapprouve tout autant les rafles de l’été 1942. Les aspects spirituels de rapprochement judéoprotestant, à travers la lecture de la Bible et les souvenirs des persécutions, sont clairement perceptibles, chez les réformés comme chez les darbystes ou l’Eglise du Riou5.

Troisième élément : La cinquantaine de Juifs qui arrivent au pays du Lizieux semblent venir plutôt en 1943-1944. Ce ne sont pas les premiers arrivés, mais plutôt ceux qui se cachent dans l’incognito. Ils font peut-être moins partie de l’élite juive comme au Chambon. Ils sont placés dans des familles et apportent un coup de main supplémentaire, nécessaire, dans le travail de la terre, comme le jeune François Stupp à Araules.6

II. Contre le STO et avec le maquis

Le refus en bloc de la loi du 16 février 1943 sur le Service du Travail Obligatoire trouve son illustration avec l’arrivée des nombreux réfractaires dans le pays du mont Lizieux : réfractaires autochtones, souvent protestants, jeunes gens de la Loire ou du Puy-de-Dôme. Le refuge des Juifs peut être utilisé pour les jeunes réfractaires du STO. Les familles cachent des leurs7.

Les opérations de gendarmerie se concentrent autour du Lizieux à l’été 1943 sans obtenir beaucoup d’arrestations. En août 1943, le service des renseignements de la France Libre à Londres le Bureau Central de Renseignements et d’Actions (BCRA) signale : "la région du Chambon-Mazet abrite actuellement plusieurs milliers de jeunes"8. Au cours de l’année 1943, le particularisme protestant joue de nouveau à plein pour le refuge des jeunes réfractaires qui trouvent dans le pays du Lizieux, un refuge exemplaire, peut-être un des plus importants dans les deux départements de la Haute-Loire et de l’Ardèche.

Fin 1943 et début 1944, la présence des maquis de plus en plus active et opérationnelle devient une menace. Le sous-préfet d'Yssingeaux en février 1944, après une visite dans le pays, ne distingue plus les réactions des deux populations religieuses face au maquis. Son jugement sur l'état d’esprit est alors plus global : la crainte domine.

Au cours de la journée du samedi 22 avril 1944, l’horreur est atteinte pour la première fois en Haute-Loire. Des Allemands, accompagnés de quelques civils parlant le français, non-miliciens, semble-t-il, "littéralement terrifient" le pays du mont Lizieux. Ils assassinent sauvagement cinq résistants FTP et quatre cultivateurs sur les communes d’Araules (Arnissac, Montbuzat, "Chièze" et "Majal") et d’Yssingeaux ("La Champ des Cayres"), entre les massifs du Lizieux et du Meygal. Trois fermes sont brûlées et cinq personnes prisonnières. C’est l’événement le plus sauvage de l’histoire de la Montagne pendant ces années dramatiques. Début juin 1944, contre ces "hordes', un tract demande "vengeance".

Avec l’annonce du Débarquement, la Montagne se libère une première fois en juin 1944 avec les FFI, mais commence alors une période trouble, incertaine, sans gendarmerie, où l’Allemand et le milicien peuvent toujours revenir. Les maquis tiennent la Montagne, avec les places fortes des monts Lizieux, Meygal et Mézenc. Les parachutages de juillet-août peuvent rassurer. La Libération se manifeste surtout par l’arrivée, début septembre, de l’armée française d’Afrique.

L’épuration sauvage, puis judiciaire, est modeste. En revanche, comme ailleurs, les haines de village redoublent. Au Mazet, le maire sous l’Occupation, Pierre Salque, conseiller départemental en 1942, est réélu. A l’élection du maire le 12 mai 1945, sur 14 bulletins, treize se prononcent pour Pierre Salque, un vote pour Lucie Ruel* ; les nouveaux conseillers sont sept hommes et une femme sur quatorze.

Le "génie du lieu" dans ce pays du Lizieux est donc réel entre 1940 et 1944 avec les différents combats de la Résistance française : du type-même du refuge juif en pays huguenot à la photographie la plus célèbre d’un maquis de France, prise à Boussoulet à la fin du printemps 1944.

François Boulet, professeur agrégé, docteur en histoire, membre du Conseil d’Administration de la Société d’Histoire de la Montagne, auteur de "L’état d’esprit en Haute-Loire 1940-1944 : des refuges aux maquis, Le Puy-en-Velay", in Les Cahiers de la Haute-Loire, Société d’Histoire de la Montagne, 2003.

11/12/2012
Auteur : François Boulet Lien : Bulletin du Mazet-Saint-Voy

[Compléter l'article]

Village d'asile depuis des siècles

A la frontière de la Haute-Loire et de l’Ardèche, la commune du Chambon-sur-Lignon est au cœur du Plateau Vivarais-Lignon. Ses habitants, de même que ceux des communes avoisinantes, sont à forte majorité protestante et ont toujours été marqués par une tradition d’accueil et d’asile aux persécutés et déshérités : prêtres réfractaires pendant la Révolution, enfants miséreux des bassin miniers de Saint-Étienne recueillis par l’œuvre des « Enfants à la Montagne » créée par le pasteur Louis Comte à la fin du XIXe siècle.

Avant même le début de la Deuxième guerre mondiale, de nombreux réfugiés trouveront asile chez les habitants du Plateau : de tradition républicaine, ils ont été sensibilisés par leurs pasteurs aux dangers du totalitarisme et de l’antisémitisme. Par vagues successives, de 1937 à 1939, ce sont les familles de républicains espagnols qui fuient la guerre civile, ainsi que les premiers réfugiés autrichiens et allemands, qui fuient le nazisme.
En octobre 1938, Charles Guillon*, ancien pasteur et maire du Chambon, dans une lettre adressée aux habitants, les remercient d’avoir reçu avec désintéressement toutes les personnes fuyant les pays d’Europe centrale et de « s’être préparés à recevoir dans vos maisons des centaines d’enfants que l’on voudrait vous confier pour les mettre à l’abri ».

Le plus grand sauvetage de Juifs en France sous l'Occupation

Ce sont surtout des juifs, d’origine étrangère, puis français, qui seront sauvés, réalisant « le plus important sauvetage collectif de Juifs en France pendant l’Occupation ».

Dès décembre 1940, la Cimade est présente dans les camps d’internement du Midi de la France (Camp de GursCamp Joffre à RivesaltesCamp des Milles), et elle ouvre des centres d’accueil, en particulier celui du Côteau Fleuri près du Chambon-sur-Lignon.

Les mesures antisémites du gouvernement de Vichy accélèrent la mobilisation des protestants. Après les rafles des juifs d’août 1942, les protestants – réformés, darbystes ou libristes -, unis aux quelques communautés catholiques du Plateau, ouvrent leurs portes aux « Juifs errants », « transformant chaque ferme en refuge, chaque cuisine en asile ».

Plusieurs centaines d’enfants extraits grâce à l’action de la Cimade, ou d’associations comme le Young Men’s Christian Association (YMCA, représentée au Chambon par Charles Guillon*) ou encore l’Organisation de Secours aux Enfants (OSE), seront sauvés, ils pourront suivre l’école publique des différents villages, ou l’École Nouvelle Cévenole Cévenol du Chambon-sur-Lignon. L’aide du secours Suisse sera précieuse, qui entre 1941 et 1942 crée trois maisons d’enfants : La Guespy,  L'Abric, le Faïdoli.

Adolescents et étudiants, de toutes confessions, venant de tous les pays occupés par les nazis, seront accueillis aux Grillons, au Côteau Fleuri, au foyer universitaire des Roches. Ils seront progressivement suivis par les réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et par les « combattants de l’ombre » des premiers maquis.

Quelques noms parmi les plus célèbres

De très nombreux noms devraient être cités. Parmi les 13 pasteurs des 12 paroisses du Plateau, on retiendra ceux de Chambon : André Trocmé*, Édouard Theis*, Noël Poivre.   

De nombreuses femmes eurent un rôle essentiel : Mireille Philip* (épouse d’André Philip, ministre du général de Gaulle à Alger) qui camoufle des juifs, participe aux filières d’évasion vers la Suisse, puis à la résistance armée ; Dora Rivière*,  Madeleine DreyfusSimone Doise-Mairesse* qui organisent le placement dans les fermes de tous les réfugiés. On devrait ajouter les noms des différentes directrices des pensions ou hôtels, également le nom des enseignants, des médecins. Ce qui est significatif : dans des fermes et hameaux, une foule d’anonymes, toute une population, accueille, héberge et sauve.

Faux papiers et passages de frontière

Les faux papiers établis par la Cimade, mais aussi par des secrétaires de mairie ou encore d’habiles faussaires, protègent ces réfugiés et facilitent leur fuite en transitant par des filières clandestines. D’abord vers l’Espagne, mais les Pyrénées sont difficiles à franchir et les franquistes ne facilitent pas l’évasion vers le Portugal ou le Maroc. Puis vers le « refuge » de Genève, en passant soit par la montagne jusqu’à Martigny, accompagnés par des équipiers de la Cimade connaissant la montagne, soit par la plaine en transitant par les presbytères de Romans, Grenoble, Annecy.  

Raflés et rescapés

Le Chambon, « nid de juifs en pays huguenot », a-t-il échappé aux lois de la guerre, sanctuaire bénéficiant d’une relative immunité de la part du préfet de la Haute-Loire, voire de la Wehrmacht ou de la Gestapo ? Non, et le 19 juin 1943, la Gestapo fait une rafle à la maison des Roches, et la vingtaine de jeunes embarqués seront dirigés vers les camps concentration de Buchenwald et Auschwitz ; l’enseignant Daniel Trocmé*, cousin du pasteur, meurt au camp de Maïdanek.  

Le nombre exact de réfugiés sur la Plateau est impossible à affirmer, probablement entre 3500 et 5000 : si d’autres régions protestantes, Cévennes, Tarn (Vabre), Drôme (Dieulefit, surnommé « oasis de paix ») ont eu une action identique, l’importance de ce chiffre fait du Chambon-sur-Lignon le symbole de l’attitude du protestantisme français vis-à-vis des victimes du nazisme, tout spécialement des juifs. 

L’ensemble des habitants du Chambon-sur-Lignon a reçu la distinction « Justes parmi les Nations », seul exemple d’attribution collective. 

Sources :

  • Bibliographie Sites Lieu de mémoire au Chambon, Lieu de mémoire au Chambon-sur-Lignon
  • Livres BOLLE Pierre, Le Plateau Vivarais-lignon, accueil et résistance : 1939-1945, actes du colloque du Chambon-sur-Lignon, S.H.M., 1992, p. 699
  • Articles BOLLE Pierre, « Protestants et Juifs dans la Seconde Guerre mondiale », Actes sous la direction de CABANEL Patrick et GERVEREAU Laurent, La Deuxième Guerre mondiale, des terres de refuge aux musées, 2003

11/04/2022
Auteur : Pierre Bolle Lien : Musée protestant

[Compléter l'article]

Les camps et les lieux d'internement de la Haute-Loire

139e GTE La Chaise-Dieu 43160 La Chaise-Dieu
190e GTE Lavoûte-sur-Loire 43800 Lavoûte-sur-Loire
190e GTE Paulhaguet 43230 Paulhaguet
Camp d'Espaly-Saint-Marcel 43000 Espaly-Saint-Marcel
Camp de la Chartreuse 43000 Le Puy-en-Velay
Camp de la Papeterie 43190 Tence
Centre Vedène 84270 Vedène
GPTE La Besseyre 43170 La Besseyre-Saint-Mary
GPTE Saint-Laurent-Chabreuges 43100 Saint-Laurent-Chabreuges
Prison de Brioude 43100 Brioude

Les lieux de sauvetage de la Haute-Loire

Beau Soleil 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Collège Cévenol 43400 Le Chambon-sur-Lignon
École des Prophètes 43190 Tence
Faïdoli 43400 Le Chambon-sur-Lignon
L'Abric 43400 Le Chambon-sur-Lignon
La Guespy 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Le Côteau Fleuri 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Les Airelles 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Les Grillons 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Les Marguerites 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Les Ombrages 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Les Roches 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Oeuvre des enfants à la Montagne 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Orphelinat de Langeac 43300 Langeac
Pension de Victorine Charreyron 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Petits Bergers 43000 Polignac
Petits Bergers 43200 Yssingeaux
Petits Bergers 43000 Le Puy-en-Velay
Presbytère de l'Eglise Réformée 43400 Le Chambon-sur-Lignon
Séminaire de Vals 43750 Vals-près-le-Puy
Tante Soly 43400 Le Chambon-sur-Lignon

Maires de Le Chambon-sur-Lignon

Charles Guillon *   (1931-1941) pasteur
Benjamin Grand   (1941-1944)
Benjamin Chave   (1944-1948)
Charles Guillon *   (1948 - 1959) pasteur

Cultes à Le Chambon-sur-Lignon

Édouard Theis *  Pasteur 
André Trocmé *  Pasteur  (07/04/1901-05/06/1971)
Noël Poivre  Pasteur 
André Morel *  Pasteur 
Charles Guillon *  Pasteur 
Raoul Lhermet *  Pasteur  Aumônier du Coteau Fleuri
Victor Manevy  Vicaire ( 1937 - 1963 ) (1905-1967), né et mort à Araules

Les 102 Justes parmi les Nations de la Haute-Loire



34 Familles réfugiées à Le Chambon-sur-Lignon [Compléter]
1942 / 1944
Famille Adler - Hilda Adler
1942 / 1945
Famille Ambrunn - André, né le 15/09/1930 à Paris 15 est élève au Collège de 1942 à 1945.
Famille Blas - Emilio, enfant réfugié espagnol, est caché aux Grillons.
Famille Cascarosa - Antonio, enfant réfugié espagnol, est caché aux Grillons.
Famille Dutry - Amédé, enfant juif, est caché aux Grillons.
1943 / 1944
Famille Feigl - Pierre (Peter), enfant juif hébergé aux Grillons, est inscrit au Collège Cévenol en septembre 1943 sous le nom de "Pierre Fesson".
Famille Fogelman - Paul, enfant juif, est caché aux Grillons.
Famille Fullenbaum - Simone, enfant juive, est cachée aux Grillons, au Chambon-sur-Lignon durant l'Occupation.
Famille Grossman - Kurt, enfant juif autrichien, est caché aux Grillons.
Famille Guzy - Rachel

>> Voir les 34 familles réfugiées <<



12 Familles arrêtées (Le Chambon-sur-Lignon) [Compléter]

29/06/1943
Famille Balter - Jacques, né le 1er janvier 1914 à Paris, est réfugié à Marseille puis au Chambon-sur-Lignon. Il est raflé parce que juif, enfermé à la prison de Moulins, il est interné au camp de Compiègne puis déporté sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 57 du 18 juillet 1943.
Déportation : 18/07/1943
   convoi no 57


29/06/1943
Famille Goldenberg - Léonidas est né en 1921. Il est raflé parce que juif, interné à la prison de Moulins et déporté sans retour de Drancy vers Auschwitz par le convoi n° 57 du 18 juillet 1943.
Déportation : 18/07/1943
   convoi no 57


29/06/1943
Famille Kimmen - Robert


29/06/1943
Famille Le Haan - Alexandre


29/06/1943
Famille Loewenstein - Herman

>> Voir les 12 familles arrêtées dans la commune <<


Chronologie [Ajouter]

06/09/1940 - Le général Cochet, ancien commandant des Forces aériennes de la Ve armée lance de la Haute-Loire son premier appel à la Résistance.
25/08/1942 - Rafle des Juifs étrangers effectuée par la police et la gendarmerie française dans la nuit du 25 au 26 août.
11/11/1942 - Les Allemands et les Italiens se partagent la zone dite "libre".
29/06/1943 - Rafle de la Gestapo à la Maison des Roches au Chambon-sur-Lignon. Dix-huit pensionnaires et le directeur, Daniel Trocmé*, sont arrêtés. Ils seront déportés : cinq jeunes juifs mourront à Auschwitz et Daniel Trocmé à Maïdanek.
08/05/1945 - L'Allemagne capitule.


Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires [Ajouter le votre]

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Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Le Chambon-sur-Lignon sur Wikipedia 
2 Blog sur quelques Justes et sur le livre (Blog hébergé par la Tribune de Genève sur quelques justes honorés par Yad Vashem sur l'intervention du délégué pour la Suisse et la région frontalière Ain et Haute-Savoie, Herbert Herz, ainsi que sur divers événements organisés autour de la parution du livre "Mon combat dans la Résistance FTP-MOI" )
3 Le site du poète Pierre Emmanuel (Le site officiel du poète Pierre Emmanuel. Vous y trouverez aussi des pages sur sa vie et son action à Dieulefit durant la guerre, à Beauvallon, puis à la Roseraie. )
4 Guy Sanglerat, ancien membre du Coq Enchaîné (Le Coq Enchaîné était un réseau de résistance de la région qui pendant l'occupation allemande rassemblait des syndicalistes, des socialistes et des radicaux de la mouvance d’Édouard Herriot. Membre du réseau, Guy Sanglerat publie ses souvenirs.. )
5 Le Coq enchaîné (Le Coq enchaîné : un journal clandestin sous l'occupation allemande. Le premier numéro fait son apparition en mars 1942. Les membres du Coq Enchaîné mèneront aussi des actions de résistance. Il a compté jusqu'à 400 membres. Le réseau sera décimé en 1943. Guy Sanglerat raconte ... )
6 L'honneur du Chambon-sur-Lignon (
Un film réalisé par les élèves de troisième du Collège Ponsard au cours de l'année scolaire 2007-2008. Ce film a remporté le premier prix du concours de la résistance en 2008. )
7 Les archives du conseil général de Savoie (La liste des 168 "travailleurs israëlites" en partance de Ruffieux, établie le 24 Août 1942. )
8 Là où coule le Gier (La guerre, énorme chaos bouleversant les vies. Tel est le décor dans lequel évoluent René et Aima. De leur jeunesse à leurs combats, l'auteur nous invite à les suivre dans cette aventure où chacun fera preuve d'un courage incroyable. Ce roman, basé sur des faits réels, nous emmène de la Vallée du Gier dans la Loire à Clermont-Ferrand et nous fait traverser certains camps de concentration en Allemagne en suivant le parcours de deux jeunes gens que la vie a forgé pour combattre aussi bien dans l'univers ouvrier des années 30 que pendant la seconde guerre mondiale avec leur implication dans la résistance. Cette plongée dans le passé a nécessité de nombreuses recherches suivies d'une longue enquête menée sur la vie de ces deux personnages. )
9 Marianne Cohn (Page dédiée à Marianne Cohn et à ses compagnons de résistance. Un mois avant d"être arrêtée, elle a sauvé ma tante Eva et mon père Maurice Finkelstein )
10 L'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 (Page consacrée à l'ouvrage "L'attentat de la Poterne, un drame au cœur de Clermont" (2015).
Cette étude sur l'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 recoupe des documents d'archive à des témoignages oraux et écrits. Elle reprend de manière chronologique les évènements, de l'attentat de résistants sur un détachement allemands à l'immensité des représailles qui ont suivi : incendie d'immeubles, nombreuses arrestations, déportations et condamnations à mort. )
11 "Objectif Lyon !"
12 Laurent Neury, l'espoir au bout du pont. Histoire et mémoire de la filière de Douvaine, Cabedita, 2019
13 L'abbé André Payot, résistant et chef de réseau (Biographie détaillée d'André Payot et de ses activités de résistant durant la seconde guerre mondiale à Chamonix et Vallorcine (Haute-Savoie). Livre écrit par Jean-Luc de Uffredi, publié en 2019 aux éditions les Passionnés de bouquins. )

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***  Famille Goron- Yssingeaux Déposée le 08/02/2014

    Recherche tout renseignement sur la famille/les personnes/école-internat, qui aurait accueilli , ou qui aurait connu Yvonne et Jean-Claude GORON, vers 1940, (plus tard leurs parents Sacha et Marguerite GORON, les auraient rejoint aussi)
    Ils ont rencontrés là-bas la famille de républicains Espagnols RAGASSOL.
    La famille Goron a finalement fui vers l´Espagne et après au Mexique.
    [répondre]


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