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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Préfets :
Edmond Pascal
(1936 - 1941) Préfet des Ardennes
P. Philip
(1941 - 1941)
(09/1941 - 05/1942) Jean François Quenette, Préfet régional de Saint-Quentin (Aisne, Somme, Oise, Ardennes) (1903-1971). M. Daugy
(1941 - 1942)
R. Billecard
(1942 - 1943)
Émile Pelletier
(1942 - 1943) Émile Amédee Pelletier, Préfet de la région de Laon-Saint-Quentin (Aisne, Ardennes, Oise et Somme) (1898-1975)
Gaston Mumber
(1943 - 1944) Gaston Jules Antoine Mumber, Préfet de la région de Laon-Saint-Quentin (Aisne, Ardennes, Oise et Somme) (1897-1970)
F. Lambert
(1944 - 1944) Préfet des Ardennes
M. Scaillerez
(1944 - 1944)
Roger Homo
(1944 - 1944) Roger Marie Calentin Paul Homo, Préfet de la région de Laon-Saint-Quentin (Aisne, Ardennes, Oise et Somme) (1892-1977)
Georges Rastel
(1944 - 1945) Préfet des Ardennes (1910-1993)
Pierre Pène
(1944 - 1946) Commissaire régional de la République de la région de Laon-Saint-Quentin (Aisne, Ardennes, Oise et Somme) (1898-1972)
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Une stèle pour les Juifs déportés du Rethélois source photo : AFMD crédit photo : D.R. | |
La mairie de Seraincourt source photo : Havang(nl) crédit photo : D.R. |
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La commune des Seraincourtois
Seraincourt est un village des Ardennes.
Lors du recensement de 1936, la commune comptait 462 habitants et 417 en 1946.
En 1940, le département des Ardennes est évacué et est classé en zone interdite. Les agriculteurs sont envoyés dans des camps à Tagnon et Quatre Champs. L'Allemagne veut alors installer de nouveaux colons sur ces terres et la WOL-Wirtschaftoberleitung- ou service de mise en culture avait l'autorisation d'employer de la main d'œuvre juive. C'est ainsi que 700 juifs seront répartis en quatre ans dans 53 communes du Rethélois.
Ils vont travailler la terre dans des conditions difficiles. Le 4 janvier 1944, une grande rafle va avoir lieu. 223 juifs de la WOL sont emmenés à Drancy puis déportés à Auschwitz. C'est en mémoire de ces déportés qu'une stèle a été édifiée devant le mur du cimetière de l'église de Seraincourt, donnant ainsi une tombe à laquelle ces déportés n'ont pas eu droit.1
21/05/2015
La rafle du 4 janvier 1944
Le 4 janvier 1944, quarante travailleurs agricole juifs de la W.O.L.2 et leurs familles sont raflés à Seraincourt, à Fraillicourt, à Remaucourt, à Écly, à Son, à Hauteville et à Rethel sur ordre de la Gestapo.
21/05/2015
Auteur : Hervé Chabaud
Source : L'histoire en rafale
Lien : 4 Janvier 1944 : Rafle Dans Le Rethélois
Une stèle pour les Juifs déportés du Rethélois
Dimanche 13 octobre, a été posée à Seraincourt une stèle portant les noms des quarante travailleurs agricoles juifs et leurs familles raflés le 4 janvier 1944 dans les communes de Seraincourt, Fraillicourt, Remaucourt, Ecly, Son, Hauteville, Rethel, pour être déportés et exterminés au camp de concentration d'Auschwitz.
Allocutions de Christine Dollard-Leplomb, présidente de l'AFMD des Ardennes :
Je salue la présence de survivants, (du travail et enfants cachés), les familles des déportés, et la présence de membres des familles de Justes, reconnus ou non, qui les ont sauvés.
Les nazis avaient institué à l’échelle d’un continent la plus grande entreprise d’extermination d’êtres humains organisée industriellement, servie par une administration implacable, où disparurent 6 millions de Juifs d’Europe et des milliers de Tsiganes, dont on voulait tout effacer, jusqu’à leur souvenir et à leurs noms. Dans les Ardennes aussi.
En 1940 notre département est entièrement évacué sur ordre des autorités françaises, déclaré «prise de guerre » et placé en zone interdite. L’Allemagne nazie veut annexer la zone en cas de victoire et y installer des nouveaux colons. Les cultivateurs sont donc indésirables et refoulés, ou mis en rétention dans les camps de Tagnon et de Maison-Rouge (Quatre-Champs), dans des conditions très dures.
La W.O.L., Wirtschafstoberleitung, ou service de mise en culture, est une filiale de l’Ostland , entreprise privée influente à Berlin, qui n’obéit à aucune autorité d’occupation sauf à la Gestapo. Elle emploie des prisonniers de guerre en congé de captivité, ou « prisonniers libres », des travailleurs étrangers déjà présents avant guerre, des prisonniers Nord-Africains, et des civils français dont certains agriculteurs rentrés en fraude, dépossédés de leurs terres et, à partir de mars 1943, des Polonais catholiques déportés par trains entiers.
Cette organisation s’inscrit dans la politique raciale d’occupation des territoires du grand Reich , qui assigne des populations déracinées comme des pions dans des zones périphériques de l’Europe, afin de supprimer les mélanges de « races ».
Dès le mois de mai 1941, les hommes juifs étrangers, qui sont les plus nombreux en France, sont arrêtés, internés dans les camps du Loiret et du Sud-Ouest. Certains en sortiront à la condition de s’engager pour les Ardennes.
Ces étrangers vivant à Paris se sont réfugiés en France entre les deux guerres, suite aux persécutions en Europe de l’Est. Principalement polonais, et de 21 nationalités différentes. Rappelons qu’à la déclaration de guerre en 1939, ils s’étaient engagés en nombre aux côtés de l’armée française.
Du 11 novembre 1941 et le 4 janvier 1944, ils sont presque 700 concernés au total, répartis dans 53 communes ardennaises du Sedanais et du Rethélois.
Ils viennent parfois en famille, tous ne travaillent pas la terre : les enfants sont scolarisés, les vieillards suivent. Certains viendront plus tard, clandestinement ou non, car, à Paris, la vie est impossible : interdiction de travailler, de fréquenter les lieux publics, rafles quotidiennes et disparition des familles, famine. L’U.G.I.F., organisme social juif créé par Vichy, les enrôle contre la promesse (qui se révèlera illusoire) d’une vie plus facile à la campagne et surtout celle de la protection des biens et des familles restées à Paris, qui se révèlera illusoire aussi, ils sont même déportés à 44 % alors que les Juifs de France le sont dans l’ensemble à 25 %.
De plus, leur statut de « volontaires » au profit d’une entreprise allemande leur vaudra après-guerre de ne pouvoir prétendre à aucune indemnité. Sans parler des Ausweiss dont ils étaient munis pour se rendre en permission à Paris : ils ignoraient qu’ils n’avaient aucune valeur en zone occupée, dès qu’ils avaient dépassé Rethel … Certains sont ainsi arrêtés et déportés.
Ces gens ne connaissant rien du travail de la terre souffrent : ils sont pour la plupart ouvriers dans le cuir ou le tissu, vendeurs sur les marchés, mécaniciens sur machine à coudre… Ils arrivent en vêtements de ville, qui ne résistent pas longtemps au travail des champs. Le travail est pénible par tous les temps, mais la dureté réelle de leur vie dépend du chef de culture, qui contrôle tout dans chaque village. Certains sont des tyranneaux cruels, d’autres ne font pas de différences, certains sont anti-nazis et aideront les Juifs et les Ardennais à échapper à la terreur du Reich. Il faut leur rendre hommage.
La vie s’organise : les Juifs sont censés ne pas quitter la commune, respecter un couvre-feu et ne pas avoir de contact avec la population, mais ils le font et reçoivent bon accueil : les témoins gardent des souvenirs vivaces des Juifs, avec qui ils s’entraidaient. Les Juifs soignent, réparent les chaussures, les vêtements, refont des vêtements aux jeunes français qui grandissent trop vite, dans les vieux habits tirés des armoires, car il est impossible de trouver du tissu. Ils troquent ces services contre de la nourriture, œufs, lait, beurre , car ils sont payés 30 F par jour alors que les autres travailleurs reçoivent 60 F, les femmes et les jeunes ne reçoivent que 18 F. Des amitiés se nouent, des amours aussi. Certains ont appris à leurs amis ardennais à danser, à nager , à jouer aux échecs ou au billard : 60 ans après, ceux-ci l’évoquent avec les larmes aux yeux. « On les aimait bien les Juifs», « C’étaient des bonnes gens. »
L’expérience s’arrête brutalement les 4 et 6 janvier 1944, lors de la grande rafle ordonnée par la Gestapo, qui emporte de Charleville à Drancy, dans des wagons à bestiaux, 224 juifs de la WOL, 288 Juifs du Judenlager des Mazures et 9 Juifs ardennais, dont les fillettes Dora Levi de Vouziers et Hélène Cyminski de Rethel.
Le plus jeune, René Kornberg, né à Sedan le 15 Juillet 1943, n’avait que 5 mois et demi.
Je vous laisse méditer cette question à jamais sans réponse :
Qu’auraient fait de leur vie les 11 400 enfants de France et le million d’enfants d’Europe exterminés à Auschwitz ? Y avait-il parmi eux quelques grands médecins qui nous manquent aujourd’hui ? On voit là que « Tuer les autres, c’est se tuer soi-même » et que le crime contre l’Humanité s’est perpétré contre nous tous, qui n’avons pas pu les connaître, pas pu vivre ensemble, qu’ils soient devenus par la suite savants, boulangers ou mères de famille.
Je vais citer le poète Jean Tardieu : « Puisque les morts ne peuvent plus se taire, est-ce aux vivants de garder leur silence ? »
Non, et c’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui, autour de cette stèle qui sera désormais un peu la tombe à laquelle ils n’ont pas eu droit. La mémoire n’appartient à personne mais nous en sommes tous responsables.
Cette stèle qui doit, comme beaucoup d’autres, après nous et en d’autres temps, perpétuer la mémoire, qui est seule garante de l’indispensable et inlassable lutte permanente contre le déshumain et la tentation totalitaire.
Pour ce faire, Réunissons autour de notre devise : Liberté, Egalité, Fraternité, tous ceux qui la défendent, quelles que soient leur religion, leur origine ou leur ethnie. Hommage aux Justes Madame Simone Veil déclarait, en 2007, lors de l’entrée des Justes au Panthéon : La France s’honore, aujourd’hui, de graver de manière indélébile dans la pierre de son histoire nationale, cette page de lumière dans la nuit de la Shoah. Les Ardennes comptent à ce jour 26 Justes parmi les Nations, reconnus par l’institut Yad Vashem. C’est la plus haute distinction décernée à titre civil par l’état d’Israël. Aujourd’hui en ce moment même, dans l’Yonne, une nouvelle médaille est remise aux enfants de Clémence et Albert Ducloux, qui ont sauvé une maman et ses trois fillettes dont un bébé, à Beaumont-en-Argonne. Pour ce secteur du Rethélois et du Porcien, citons : Lucien et Marie Achart (née Cugnard) de Lalobbe Daniel et Juliette Brunet de Faux Georges et Lucienne Dereims (née Achart) de Remaucourt Jean et Juliette Tarradou de Seraincourt Georges, Jeanne et Denise Wimart de Fraillicourt Roger Beguin de Cuiry-les-Iviers dans l’Aisne toute proche D’autres personnes doivent être nommées, au même titre, bien que non reconnues faute de demandes : Des cheminots qui ont ouvert des wagons du sinistre convoi en gare d’Amagne, des passeurs de la ligne comme Mr Sené, boulanger, ou le livreur du Goulet-Turpin, qui ont caché des gens dans leurs camionnettes, la famille Mennessier , Gisèle Faux, institutrice à Fraillicourt, Roland Sinet à Mainbressy, Mme Suzanne Choisy,et Mr Douzamy, secrétaires de mairie à Remaucourt ,Mr Sarrazin, maire de Seraincourt, Mme Gosset, épicière à Fraillicourt, le chef de culture à Forest qui connaissait votre présence... Je citerai Corentin Carier : arrière petit-fils de Juliette et Daniel Brunet : « je suis fier d’eux, non parce qu’ils sont des héros, mais parce qu’ils ont sauvé des frères ». Et il faut penser aussi à tous ceux qui demeureront inconnus et qui ont œuvré pour sauver des vies au péril de la leur. David Dawidowicz, survivant de la WOL du Radois , ici présent, déclarait : « De cette période 1940-1944, je garde comme une lueur dans la nuit le souvenir de la population des Ardennes, de son sens de l’accueil et de l’hospitalité, de sa discrétion, qualités qui ont permis à nombre de persécutés de se réfugier et de se déplacer sans que nul ne songe à les dénoncer. » Et pour finir, je vous livre cette phrase de Denise Wimart, héroïne s’il en est, phrase qui figure sur le panneau près de la stèle des Justes au Panthéon : “Puisse le bien qu’ils ont fait, rappeler aux générations présentes et à venir que, dans une situation tragique, d’autres attitudes que la résignation, la veulerie ou la lâcheté sont possibles”.
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