Catherine Deschamps

	Catherine* et Jean Deschamps*, 1944. source photo : Coll. Janny Le Deley crédit photo : D.R.
	Jardin familial, juin 1944, le jour de la communion solennelle de deux petites-filles Deschamps. Madame Urwicz et Rachel sont présentes. source photo : Janny Le Deley crédit photo : Paule Deschamps, fille ainée
	Catherine* et Jean Deschamps* et Nano, leur petit-fils source photo : Coll. Janny Le Deley crédit photo : D.R.
	Catherine Deshamps-Dasque (1978-1957), en 1945 source photo : Janny Le Deley crédit photo : Famille Deschamps

Catherine* et Jean Deschamps* habitaient 10 rue Sainte Claire à Périgueux, une maison discrète au bout d'une très longue allée bordée de vignes.
Leurs petits-enfants, Jeannie, née en 1922, et Jean Trémouille, surnommé Nano, né en 1925, sont les enfants de leur fille Paule et ils vivent avec eux.

Frania et Abraham Urwicz, originaires de Varsovie, arrivent à Strasbourg en 1926.
Abraham Urwicz est ministre-officiant et sacrificateur rituel. Frania s’occupe de leurs deux fillettes, Annette, née en 1924, et Rachel née en 1926.

En 1939, leur appartement strasbourgeois est réquisitionné et la famille se réfugie en Dordogne.
Après avoir habité à Trélissac, ils trouvent un logement à Périgueux, jusqu’à ce jour de novembre 1942, où la propriétaire ne veut plus louer son appartement à des Juifs…

Frania Urwicz demande à Catherine Deschamps* si elle connaît une chambre à louer pour sa famille de quatre personnes. Catherine Deschamps* répond : « Vous venez chez nous ! ».

La maison familiale est aménagée en deux appartements pour chacune des deux familles. Une pancarte « Ma Campagne » est placée devant la lucarne du grenier afin de la dissimuler. Une trappe quasi-invisible au-dessus du lit de Jean Deschamps* permet d’accéder au grenier au moyen d’une échelle, en cas d’alerte.

Rachel, 17 ans, va au Lycée de jeunes filles jusqu’au moment des rafles et devient très amie avec Paule ; sa sœur aînée Annette, âgée de 18 ans, édite un petit journal et rejoindra très rapidement un groupe de la Résistance.

Abraham Urwicz est très connu et estimé ; il reçoit souvent des amis et connaissances.

Toute la famille Deschamps s’implique pour cacher les Urwicz. Jean Trémouille, surnommé Nano a la double tâche de s’assurer que le portail au fond du jardin est fermé à double tour et de siffler si quelque chose d’anormal apparaît. Ce qui se produit lorsqu’une ronde allemande s’arrête à proximité de la maison, alors que M. Urwicz s’entretient avec son ami, M. Mesch, dans son appartement ; le grand-père aussitôt alerté soulève un gros fagot de sarments de vigne près d’une laurière et la famille Urwicz ainsi que M. Mesch s’y cachent.

Les deux familles vivent ensemble plus de trois années, comme une seule et grande famille, fêtant les anniversaires et fêtes religieuses…

Le gendre de Catherine* et Jean Deschamps*, M. Trémouille, militaire de carrière et résistant, ne peut s’empêcher, lors de ses rares permissions, de dire à son épouse que ses parents ont une certaine inconscience.

Des perquisitions de la milice ont lieu, sur dénonciation, puis les Allemands viendront chez les Deschamps à deux reprises.
La bonne organisation de toute la famille et la lenteur calculée de la courageuse tante Paule qui se déplace pour aller voir au portail qui est là, puis retourner à la maison avec la même lenteur pour chercher la clef afin de donner le temps à la famille Urwicz de monter se cacher au grenier, permettent d’éviter le pire : l’arrestation et la déportation de tous…

Abraham Urwicz est arrêté parce que juif et sera déporté sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 63.

La famille Urwicz rejoignit Strasbourg en janvier 1946, où leur appartement avait été pillé. La famille Urwicz fut toujours reconnaissante à Catherine* et Jean Deschamps* de les avoir secourus et sauvés. Les deux familles se revoient à Périgueux quelques années plus tard et restent en contact.
Au décès des époux Deschamps, Catherine* en 1957 puis Jean* en 1959 la famille Urwicz ressentit un immense chagrin.

Le 10 Juillet 2006, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Catherine* et Jean Deschamps*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem