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Paris

Région :
Île-de-France
Département :
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(1934 - 1940) Achille Joseph Henri Villey-Desmeserets, Préfet de la Seine (1878-1953)
Charles Paul Magny
(13/10/1940 - 19/08/1942) Préfet de la Seine (1884-1945)
François Bard
(14/05/1941 - 01/06/1942) Amiral François Marc Alphonse Bard, Préfet de police de la Seine (1889-1944)
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(01/06/1942 - 19/08/1944) Préfet de police de la Seine lors de la rafle du Vél d’Hiv (1886-1953)
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(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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(1944 - 1947) Préfet de police de la Seine (1903-1947)

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Texte pour ecartement lateral

Adèle Van den Bergh

Texte pour ecartement lateral

Paris 75000 Paris
Nom de naissance: Adèle Margaretha Van den Bergh
Date de naissance: 21/05/1915 (Amsterdam (Pays-Bas))
Parcours : Visa délivré par Aristides de Sousa Mendes à Bayonne le 21 juin 1940
Aidé ou sauvé par : - Aristides de Sousa Mendes
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Adele-Van-den-Bergh
Adèle
source photo : Arch. fam. Van den Bergh
crédit photo : Aristides de Sousa Mendes Foundation - US
Histoire

La famille de Max Van den Bergh (52 ans), son épouse Jeannette née Meerloo (48 ans) et leur fille Adèle (25 ans), ainsi que Simon Van den Bergh (58 ans), son épouse Sonia née Pokrojski (48 ans) et leur fille Tamara (26 ans) ont reçu des visas d'Aristides de Sousa Mendes à Bayonne le 21 juin 1940.

Le lendemain, ils ont voyagé de Bayonne à Porto, au Portugal, sur le navire Milena, une goélette portugaise qui avait été affrété par des financiers belges et néerlandais pour un groupe d'environ 50 passagers.

Simon et sa fille Tamara sont partis pour l'Angleterre depuis Leixoes, au Portugal vers le 22 juillet 1940 à bord du Benedict, un cargo à destination de Liverpool, au Royaume-Uni, où ils sont arrivés le 29.
Ils ont probablement retrouvé à Londres la soeur aînée de Tamara, Lisa Ingeborg née le 3 mars 1912, épouse de Sir Robert James Sainsbury.

Adèle a pu quitter Lisbonne sur l'Excalibur le 28 août 1940 pour New York. Bien que de formation universitaire, elle a voyagé avec le Dr et Mme Serge Voronoff en qualité de « bonne » ou gardienne de leurs chiens.

Sonia, fille de Chonel Pokrojski et Leah Pokrojski née Hollander, a voyagé de Lisbonne à New York sur le navire San Miguel en octobre 1940.
Sonia avait épousé Simon Van den Bergh en 1910, à l'âge de 18 ans.

Journal-témoignage de Adèle

Journal à Bord
Adresse du Capitaine du "Milena"
Antonio Francisco Coruja [Cereja?]
Ilhavo, Portugal
A bord du "Milena"
Cargo de Sardines Portugal

Le Samedi 22 Juin '40 à 17 heures

Mon Chéri,
L'aventure a commencé, parfumée de l'odeur de la fumée du vapeur et de sardines Portugaises.
Nous devions partir hier, mais les sardines n'étaient pas déchargés encore. Des rumeurs: on part - on ne part pas - ce soir - demain. Dans deux jours, tout le monde a son mot a dire et on s'affole et on affole les autres. Je reste calme, pourquoi pas? Je sais que nous partirons bientôt, voila l'essentiel.
Un de notre groupe, Monsieur de Kadt, débrouillard par excellence, a arrangé toute l'affaire.
C'est lui qui, il y a trois semaines, est allé trouver un courtier maritime et lui a demandé s'il pouvait lui procurer un bateau. Le type en question lui riait au nez. Pourquoi voulait-il partir? Ce serait de la folie, il n'y avait aucun danger. C'était il y a trois semaines avant la trahison du roi des Belges ....... Néanmoins de Kadt a gardé le contact avec le courtier en question et il a surement bien fait.
Il y a quelques jours il est allé trouver le type qui lui a parlé de ce sardinier, qui arriverait le lendemain soir il y a deja deux ou trois jours. Le grand conseil de la famille a alors longuement délibéré et on se mettait d'accord pour voir les possibilités de location ou d'achat meme du navire. Beaucoup de parlage, peu de decision....Et le temps pressait.
Pendant ces journées angoissées j'avais rationnellement préparé mes bagages, j'avais acheté un rucksack, pour le cas ou il faut marcher - j'avais un grand sac a moi, une petite valise dans une grande malle, tout ca dont je n'avais pas strictement besoin. Dans chaque valise se trouvaient des souliers, des vêtements et sous vêtements, pour que je puisse toujours avoir quelque chose a mettre, en cas ou je perdrais une de mes valises. J'avais différé les petites choses que je pouvait porter moi meme en cas ou ......Tout était soigneusement prévu. Le jour ou j'appris la possibilité d'aller avec ce bateau, sale, sans comfort, j'ai sorti mes vêtements de ski, des bas de laine, le sac a couchage, pour ne pas avoir froid a coucher dans la belle étoile. J'ai acheté de tissus impermeable, pour emballer mon passeport et mes objets de valeur. J'ai cousu une piece d'identité et un peu d'argent dans mon corset pour toujours le porter avec moi et en cas de naufrage..... J'avais d'ailleurs expédié une partie de mes papiers en double - aux Etats Unis chez mon oncle.
Je me suis procuré une lampe de poche inoxydable, des courroies en élastique pour faire des baluchons, des petits bassins d'eau pliables, toute sorte d'objets pratiques et indispensables que tout le monde m'envie aujourd'hui......
Je suis la seule a être habillée pratiquement dans mes pantalons de ski, veste impermeable, j'ai acheté des espadrilles de marin en corde, ainsi je peux m'asseoir et m'étendre parterre sans me salir.
Ces derniers jours - depuis que j'ai su que le projet du bateau prenait des formes plus définis, j'ai retrouvé mon calme. Pendant la nuit je ne dormait souvent pas, et je notais sur un petit carnet tout ce que je devais faire encore .....

Santander Mercredi le 26 juin '40 Espana 14h30

Quelque part dans les eaux Espagnoles.
Nous voilà repartie. Il y a beaucoup de vent cette fois ci dans la bonne direction et nos 4 voiles font bien leur service. J'ai dit au Capitaine que s'il nous emmènerait a bon port, que ma fille porterait le nom de "Milena" et que je lui enverrais le faire-part. Alors il me demande ou est mon fiancé: au 7e ciel je lui dis. Alors nous ne pouvons pas avoir un enfant. Comme il est au courant ce Capitaine! Et mon fiancé? Au fait ou est il? En France, en Italie, en Allemagne ou encore ailleurs?
C'est si beau ce soir! Je voudrais que tu sois avec moi pour en jouir! Que le monde est merveilleux! La Cote Basque, la mer et pourtant, que de misere en ce monde. Que de gens malheureux partout! J'ai lu dans un journal espagnol que tous les évacués en France devaient retourner chez eux, en laissant tout ce qu'ils avaient avec eux sur place! Voila, a quoi je m'attendais, également pour les autres; soit la Hollande, soit la Pologne. Et comme je n'ai pas voulu vivre en Hollande sans Hitler, je le voulais encore moins avec Hitler, Je suis assise dans la cabine du Capitaine, mais je ne me sens pas bien et je sors a l'air; c'est la seule façon pourquoi je ne tombe pas malade. A tout a l'heure mon petit, oh a -----!

28 Juin Vendredi soir 19h30

Hier soir j'ai été tres malade, des vertiges etc. et je me suis couchée tot. Ce matin je suis restée coucher jusquà midi presque. Mon "lit" est par terre sur le plancher. Je dors dans mon sac de couchage et depuis 2 nuits je me réjouis dans le luxe d'un matelas pneumatique, c'est délicieux! Les autres gens couchent dans des chaises longues. Moi j'aime mieux mon lit improvisé, un peu dur mais je dors tres bien. L'air me fatigue beaucoup et c'est un repos merveilleux quand on veut oublier les soucis un peu .... qui sont nombreux. Les grandparents! Ou sont-ils? Mon Amissimo, quand les verrai-je? Mais je veux y penser avec une optimisme et une laisser aller et un dolce far niente, pendant que c'est encore possible. Les soucis - c'est pour demain. Alors jouissons pleinement d'aujourd'hui.
J'ai un compartiment toute seule pour dormir! Ceci semble extraordinaire, sur ce bateau ou il y a tant de monde! Mais avant d'y arriver il faut ramper par terre dans une espece de tunnel et personne ne semble avoir découvert cela. J'ai étalé tous mes vêtements et objets sur une planche et je jouis de ma solitude, je suis sure que personne ne touchera a mes affaires. J'entends les autres ronfler de loin, mais cela ne me gene nullement. Je dors le sommeil des justes! Et je suis seule. C'est l'essentiel et je pense que nous sommes a deux, et ainsi je supporte mieux mon sort. Pense donc, mon cheri: si j'ai perdu mes grandparents, je n'ai plus que toi au monde!
A part cela, je reste sans un sou, car mon grand-père était sur d'arriver a Lisbonne et il ne voulait rien me donner! Je pense bien que je trouverai quelqu'un qui me payera le voyage en Amérique, et la je trouverai un travail. Je n'ai jamais eu peur que je n'arriverais pas. Je me suis préparée depuis bien longtemps a être un jour réfugiée. Je te l'ai souvent dit: mon grand-père peut perdre tout son argent. Mais ce que j'ai dans le cerveau, cela est a moi! Et toi, tu as ta voix! Voila notre capital a nous deux, et cela suffit amplement!
Deux choses me font peur: que la Grèce entre en guerre (cela depend de la Russie) et qu'aussi tu devras marcher! Tant que tu restes `neutre', je suis sure de te revoir bientôt. Une autre chose que je crains, c'est que l'Angleterre soit battu, et qu'ils iront vers l'Amérique et aidée pas par la 5e colonne, on peut craindre le pire! Si jamais Hitler ou ses gangsters me trouveront sur sa route je serai réexpédiée pour la Hollande ou la Pologne, et alors comment te retrouver? Le jour ou nous aurons la meme nationalité, je n'aurai plus peur. Ce qui t'arrivera a toi, m'arrivera aussi et cela ne fait rien tant que nous sommes ensembles!
"Geteiltes Leid ist halbes Leid." Mais j'espere que nous aurons "Geteilte Freud, ist doppelte Freud!"
Mon petit, j'ai tellement senti les obstacles qui sont entre nous ces derniers jours! Des frontières infranchisables, des courriers qui n'arrivent pas! Pourquoi tout cela? D'un autre coté si je ne t'aurais pas eu je n'aurai jamais eu tant de courage a supporter ce que j'ai supporté ces derniers jours! Weisst du, du mein Amissimo, wie du mir geholfen hast? Ich habe mir immer gedacht, nein ich will leben, frei bleiben fur dich! Ich will nicht zurück nach Holland, denn ich muss dich bald wiedersehen. Ich danke dich, mein Liebster, dass du gerade jetzt fur mich da bist, in meinem Leben gekommen bist, und wann ich dich nicht bei mir habe! So habe ich immer etwas schönes um an zu denken und mir zu freuen.
Die goldene Zeit aus Nizza wird immer in dankbare Erinnerung bei mir bleiben! Schon war es und vielleicht wird es wieder so schon, werden wir alte Stadte zusammen durchkreuzen, weit von der Menschen und der slechte Welt. Vielleicht schon in Lisbonne! Wenn ich beten konnte, wurde ich jeden Tag darum flehen, dass es möglich wird. Ich gebe mir aber --- Rechenschaft von den Schwierigkeiten warin du jetzt bei deine Schwiegerfamilie warst.
Je me rends si bien compte de tout cela. Je comprends également fort bien que tu ne peux pas laisser Edith seule maintenant et peut-être même avant long temps. Je l'admets et j'attendrai ..... je ne suis pas pressée, pourvu que le sort nous soit favorable! Je sais que nous ne nous perdrons pas, j'en suis sure! C'est impossible mon Amissimo! Je le sais!
Je suis toujours restée au milieu de mon histoire. Donc le jeudi 20 Juin, notre sort était décidé. Le lendemain matin à 10 heures, nous aurions rendez-vous tous ensembles avec le chef de l'expedition de Kadt et nous devions aller tous ensemble jusqu'au bateau. La veille au soir on nous faisait savoir qu'aucune voiture n'aurait plus le droit de circuler le lendemain! Débrouillez-vous. J'ai fait tout mon possible pour trouver soit un taxi, soit un camion et finalement mon cousin, qui habitait St. Jean de Luz, a réussi a trouver un camion, qui nous a pris au passage avec les bagages.
La separation des grands-parents était dure pour moi; mais ma Grand-mère coupait court notre emotion: c'est de la sentimentalité. Mon Grand-père me disait: je te defends de faire quoi que ce soit avant que je sois a Lisbonne! Il y croyait si surement. Pourvu qu'il avait raison!
Aussi il n'avait pas donné d'argent. Chacun de nous avait 25.000 frs qu'on pouvait prendre avec soi. C'était tout, surtout que le franc ne vaudrait bientôt plus rien. Par la grace de Dieu, j'avais pu obtenir encore 100$. Pour moi cette somme me paraissait enorme. Je n'avais jamais eu tant d'argent ensemble. Mais si c'est tout ce que nous reste pour vivre et qu'on veut aller aux E.U. c'est pas beaucoup. Mon grand-père avait payé deja notre visa, cert., l'affidavit, mais il refusait de me dire le nom et l'adresse de la personne responsable de ses affaires en Amérique. "Tu m'attendrai, je te dis". Il ne se rendait pas compte de la gravité de la situation. Et moi, je me disais.... je ne le verrai peut-être plus jamais! J'ai obtenu un grand succes, car il a enfin consenti a m'écrire une petite attestation sur sa carte de visite, disant que je suis sa petite-fille et qu'il me recommend. C'est peut être peu de peine, mais combien utile, si je l'ai vraiment perdu. C'est la seule piece qui justifie de mon identité vis a vis de lui, et qui pourra peut-être me faciliter la demarche pour les E.U. Car j'y arriverai s'il le faut comme stewardess ou bien sur un cargo, mais j'irai!! Et toi tu y viendras.
C'est vers 9h30 que nous avons quitté l'hotel, donc 6 personnes de notre mispoche. Marguerite devait aller avec nous. La maudite, quand elle croyait que nous étions "confortablement installés" sur nos valises sur le camion, nous dirait! Elle n'irait pas! Finalement, pour la calmer, on lui a offert la place de luxe a coté du chauffeur. Pendant notre voyage des avions survolaient constamment la region! Pour la premiere fois et mon coeur battait d'émotion. C'étaient heureusement des avions français, mais cela prouvait que la guerre s'approchait de nous! Bordeaux avait été bombardé a plusieurs reprises et ce n'était pas loin. Biarritz, plein de Juifs riches et de diplomates et personnalités était un endroit ideal "objectif de choix pour des aeroboches" et Bayonne, ou tant de navires attendaient pour emmener des réfugiés en Angleterre et pour embarquer des troupes Polonais et autres ......
En passant par des routes de campagne après avoir cherché nos compagnons de fortune, personne ne nous arrêtait ou nous demandait des papiers. C'était heureux. On craignait toujours d'être renvoyé. On nous emmenait d'abord a la douane. "Rien a declarer. Pas plus de 25,000 frs chacun? Alors passez!" C'était tout. On recevait un petit papier et on pouvait embarquer. On respirait. Tous les dollars que chacun avait sur le coeur, leur devenait chaud. Les douaniers étaient des anges! Plus tard dans la journée on devait apprendre qu'ils ne l'étaient pas tous!
Ensuite on allait vers le bateau, qu'on était toujours en train de vider de ses sardines. Il n'y avait pas l'air d'être bientôt vide.
Aussi, nous décidions alors d'aller manger quelque chose; c'était une heure. Impossible. La plupart des restaurants portaient la mention "complet". Aucun magasin n'était ouvert. Par hasard nous rencontrions un douanier du bateau, qui fort gentiment [?] nous menait a travers la ville, nous procurait clandestinement un peu de charcuterie (c'était un jour sans viande, vendredi!) et nous offrait le pain qui lui avait été réservé chez le boulanger! Les scenes dans les rues: indescriptibles! Des ruées de gens devant le Consulat de Portugal, d'Espagne pour les visas. D'Angleterre pour des bateaux. De Belgique et d'Hollande pour ceux qui attendaient de mettre leurs papiers en règle. Les Belges, qui avaient fui la Belgique, devaient pour la plupart se faire faire des passeports au prix de 50 frs. Cela leur faisait perdre beaucoup de temps et il y avait des milliers qui attendaient leur tour. Les gens s'étaient installés sur les bords des trottoirs, ils y mangeaient et cela ne m'aurait pas étonné s'ils y dormaient aussi. Les rues étaient barrées par des cords, des files de gens attendaient devant des magasins, fermés a clé, l'heure de leur ouverture peu probable. Voila la guerre ........
Ainsi nous avions donc pu obtenir un pain et de la charcuterie, et nous réussissions a nous trouver quelques places vides dans un café; parterre c'était bondé. Nous avons pris du café et mangé tranquillement tous. Je me suis presque endormie, j'étais si fatiguée, toute la nuit précédente je n'avais pu fermer l'oeil.
Ainsi nous avons du attendre et attendre ...... a la fin de l'après-midi les douaniers sont venus nous dire que tous les bagages devaient être visités! Et qu'ils ne pouvaient le faire que le lendemain matin. On dirait qu'il y avait eu une erreur auparavant c'était pour ceux qui allaient en Angleterre que les bagages étaient tout de suite marque

Journal-témoignage de Tamara

21 June 1940

250 dollars pour aller à St. Jean de Luz demandait un officier Polonais, 1000 pour Hendaye. Je suis assise sur un base à 9 heures du matin en attendant l'ouverture du magasin sport. Les croissants sont rares. 10 heures en route pour Bayonne dans un camion assis sur des bagages. Drôle de taxi, ils ------- gros. Mais on a oublié de passer à l'hôtel de Bretagne. Le taxi --volte et on cherche [Simon] de Kadt, qui a un permis général d'embarquement.
On va suivre l'auto du Kadt. On perd Simon deux fois. 11 heures assises sur les malles après une inspection sommaire. Pas plus de 25,000 francs.
Assise dans un café à Léopold de la Baule grande effervescence. Toutes les nationalités se rencontrent. Achats de couverture de voyage. Les Dames de France sont fermées. On veut trop. On parle miracle et le ravitaillement est maigre. Nous partons en bateau P. Ecris à Roger. Le douanier me donne 20 ans. On telephone au consulats qui sont débordés. Il y a une mission anglaise avec des dames de l'armée du salut. Pleins de soldats fourbus. Notre bateau est un 4 mats. Je casse un verre. Je veux le payer. "Taisez-vous, Madame," me dit le garçon d'un air gracieux.
Acheté des cigarettes pour le douanier. On ne peut pas acheter plus d'un paquet; le douanier nous conduit à la charcuterie (jour défendu) et après avoir contemplé le consulat Espagnol, assiégé par une foule, il nous trouve un dernier livre de pain et un café Bon Basque. Trois cafés et 3 morceaux de sucre avec une goutte de lait contribue à notre bien être corporel. Le bateau apparait. Il ne partira que vers 2 heures du matin. Le mari de la charcutière est prisonnier. "J'ai navigué dans tous les coins du monde, je suis resté droit." L'autre répond. "C'est là votre erreur."
J'ai un baluchon, deux couvertures et dedans une boîte à bijoux vide et des couverts cuir; le tout tombe à chaque moment et le douanier refait le paquet. Comme l'on dit, "sans être malhonnête, on peut se laisser guider par les offres." "J'ai joué dans la comédie et dans le drame, et dans le drame vous y êtes!"
Je vois un bateau avec des soldats. Les soldats débarquent. Je vois Pighetti, Roger mort ou disparu, Bernheim, Regis, et les 3 filleuls de Roger. Pighetti est blessé à la patte. Il est très sympa. Je donne des cigarettes à un soldat qui s'est sauvé à la nage. Les événements me dépassent.
15 heures, le bateau ne part pas, les sardines sont toujours dans le bateau. La douane le fera demain à 10 heures. 8 heures nous sommes enlevés Ada [van den Bergh] et moi en auto par l'entrepreneur de l'affaire, un vieux couple gaga. Hospitalité charmante. Une maison basque, les enfants nous donnent leurs lits. La chambre des enfants est tapissée par le portrait des grands chefs militaires de cette guerre, aussi les portraits des rois exilés, le roi des Belges a été ôté.
Ce matin rebateau. J'envoie du chocolat à la dame. Des bruits que le bateau ne part pas. On n'a pas de visa de sortie, mais nous avons chacun un visa d'entrée Portugaise, avant nous n'avions qu'un visa collectif. La question de dollars est agitée car on ne peut en emporter. Papa erre nerveux et demande des renseignements à l'inspecteur de police, ce qui fait que l'on mentionne de lui dire de ce tenir tranquille. Enfin, permission d'embarquer. Des chaussures alpins font le bonheur.
J'ai rencontré un lieutenant. Je lui ai demandé d'envoyer P. sur le banc en face des 4 mats. On embarque. Tout est prêt. 12 1/2 j'ai faim. 2 heures. Toujours en garde. J'ai comme voisin un Hollandais, golfeur universel et dilettante. Les sardines sont sorties et nos bagages les remplacent. Des curieux demandent des questions et des français cherchent à s'embarquer.
C'est très difficile d'obtenir un visa de sortie. Le douanier de hier a dit à maman, "Elle est très gentille, si j'avais 20 ans de moins!" Je lui ai donné des cigarettes. Je suis vêtue d'un imperméable et d'un chapeau de paille, et comme dit mon voisin "s'est l'optimisme et le pessimisme." 4 1/2 le bateau part, le halètement du moteur. Le douanier me dit "Vous étiez plus gaie hier, vous avez l'air triste." Je suis triste de partir. Un tchèque: "Pas de cafard, les Anglais auront la victoire." Des soldats du haut d'un rempart nous contemplent. La foule est triste. Un jeune Belge nous envie. Le bateau avance. Quelques bateaux de guerre plein de marins. Le bateau avance dans l'estuaire. Partir sur un bateau avec salle de bain moderne et douche américaine! On require de l'eau de cologne. La perspective de 4 jours de bateau et d'une torpille. Le Portugal, puis l'Amérique ou l'Angleterre. P. n'était pas là. J'ai quitté le chapeau de paille et mis le foulard autrichien. Mon voisin prend son 5 o'clock tea. Je vais l'appeler Burberry à cause de son imperméable.

Le 22 [23?], 9 heures du matin.

La pluie crépite sur le pont. Le vent s'est levé et le bateau se soulève faisant corps avec la mer. Mais moi, réveillée, je fais corps avec le bateau et mon esprit fiévreux m'oblige à écrire. A[da] disparue. Je pense à l'expédition de N., à son sac de couchage. Je suis dans la cale du navire. Tout en bois et clos. Une vaste pièce au milieu une chaine en bois, de chaque côté une double haie de transatlantiques avec un appui pour les pieds suivant la choix de l'habitant. Des corps inertes, appésantis par des monceaux de couvertures et des manteaux. Tout le monde git inertes. Deux lampes à pétrole suspendues à des hauteurs diverses jettent une lumière blafarde sur un decor plus réaliste que Gaston Baby et Dublin. Je m'étais assise ou plutôt écroulée à droite du navire après avoir descendu l'escalier en bois tortueux espérant continuer à voir un coin du ciel et les cordages par la trappe. Mais tout est clos. Je pense à mon grand-père. Il a 86 ans et il a pu partir avec ses 2 frères 86 ou pas.
Visa, le mot est imprimé dans mes yeux en lettres électriques comme les devantures de cinéma. A 10 heures 1/2 nous discutions de notre situation. "Tu seras étendue au milieu des crachats et des rats sur les planches. Ces propos pessimistes me font jouir de la situation présente car jusqu'à présent seulement les crachats se sont réalisés. Je lutte contre un estomac capricieux et la pointe de mon stylo suit le mouvement du bateau qui s'accélère. Hier soir on nous a donné du jambon et B. m'a donné un morceau de pain de mais qu'il avait acheté au marché. Le tout augmenté d'un soupçon de pâté de foie gras et d'un bout de fromage a regagné les planches.
Je fais comme les vaches, je rumine.
On a la manie de l'espionage. Une dame tchèque avec un foulard vert était soupçonnée. Elle donnait des cigarettes au soldat. La nuit elle fouillerait des sacs et elle envoyait des télégrammes. J'arrête. Le bateau ne part pas. Puce puce, le chien, court partout. Un bébé issu d'une mère anglaise et d'un père hollandais sourit, seul innocent du bateau. Nous avançons mal contre le vent. B. mange son pain de mais et étale un panier ingénieusement compris, plus une bouteille de cognac qu'il avalera d'un trait si on rencontre un sous marin. La plupart des gens on l'air émigrant, cheveux à la dormi dessus. L'espionne s'occupe de ses enfants et ses cheveux décolorés n'ont plus l'air dangereux. Je me suis lavé le visage et les mains, mais j'ai remis aussitôt ma main sur du cambouis, ainsi le résultat est relatif.
8 heures 1/2. Arrêt à Santander. Le capitaine prétend qu'il va voir l'Espagne et il fait beau.
Apres dîner de soupe et de macaroni, j'ai dormi pendant le déjeuner. Le bateau est arrêté. On reparle politique. Le capitaine de mitrailleuse tchèque avait acheté un jambon et des conserves, qui font le bonheur de tous.
9 heures. Un petit bateau avec 2 charmantes dames brunes, chapeaux à voilette, arrive à bord. Un jeune homme, souliers beiges, Police. Tout le monde doit montrer son passeport. Le mot d'ordre est "protestant." La femme à voilette est montée sur le bateau. Mme de Kadt lui offre son manteau. L'amie de la police descend presto avec ses hauts talons. Nuit calme, coupée par les ronflements sonores d'un monsieur, humidité grandissante. Matin je me lave les dents. La Sanita nous fait une piqure contre la variole qui règne au Portugal. Hier soir on a débarqué bébé, maman, papa.
La mère avait fui sous les bombardements en Hollande et -------- à nourrir son enfant à cause du manque de nourriture. Une nuit sur le bateau l'a achevée. Le capitaine espagnol descend avec amour portant le bébé dans ses bras.
La police est revenue ce matin. Une partie était là depuis hier soir pour garder le bateau. Ils sont jeunes, gris, sous alimentés. Ils jouent avec le chien, ont une cape noire, un revolver, et un long poignard. L'arrivée d'un journal promis par le Sanita d'hier, l'armistice pas signée. Il y a 8 1/2 d'eau pour le moteur. Puce Puce a trouvé un chien blond, qui est devenu gris, avec qui il partage ses pièces. La jeune policière le prend comme taureau et fait des passes de toréador.
12 1/2 Le Consul Portugais est venu. Madame de Kadt a bouffé la police de cigarettes, chocolat, et moi je jouais mon rôle en souriant. Le jeune policier infirmier devait si ravi qu'il nous a montré la photo de son amie. Déjeuner de biscuits avec pain rassis et grosses boules de fromage coupé en tranches. Nous faisions comme les dromadaires. On buvait toute l'eau au bord. Si demain on continue par bateau, nous serons assoiffées, vu que l'eau ici n'est pas potable. Les plus gros ont toujours faim. Le vent siffle, c'est délicieux d'être amarré. Je me demande si le Consul de Madrid me donnera la permission de continuer par train.
Les 2 Kadt ont un visa et peuvent descendre, mais nous on a le mal de mer, Amen. 5 heures, la police revient. Pluie torrentielle. On parle avec les policiers. Le Duc de Windsor et des Rothschilds sont à Madrid. On doit descendre dans le bas du bateau. On désinfecte le bateau et on parle de ne pas nous permettre de continuer le voyage: les conditions étant trop sommaires. L'odeur du désinfectant remplace. 3 heures. Je donne 50 francs à un policier pour qu'il m'achète des oranges, le sourire fait des miracles. Il veut moins d'argent. Je lui demande des biscuits, mais on ne peut en acheter en Espagne. Mon example est suivi, il achète du savon à laver.
Il a 20 ans, mais il a fait 2 années dans la guerre civile. Il me montre du doigt où Santander a été bombardé. Il y a une chance que nous pourrons partir. La commission d'hygiène en discute. C'est l'odeur des sardines, si nous ne tombons pas tous malades. Le consul hollandais était un allemand. L'espoir renait. Peut-être pourra t'on partir. Le médecin trouve les conditions sanitaires du bateau insuffisantes et la police dit qu'elle nous enfermera si nous débarquons sans visa. Maman veut demander un visa au médecin, mais le médecin a disparu.
A 7 heures arrive un papier. Les 2 Kadt, qui ont un permis, peuvent débarquer. Une grosse dame est verte de peur. On la corde et précédée d'un batelier on la descend .... des dangers de la graisse. Une femme nerveuse à haut talons nous fait apparaitre l'escalier un pic à descendre. Heureusement les jeunes filles et le consul Portugais font preuve d'agilité. Quand à Monsieur de Kadt, il descend comme s'il méditait un problème. Il a bien descendu, est un sujet à méditer.
Quatre heures, dîner dans la cuisine. La bande de Tcheques sont installés et [on] mange une excellente soupe fait avec des conserves données par les Hollandais dans des belles assiettes des H., avec les cuillères des H. Mme de K. vient leur faire une scène. Elle croit encore être dans une maison servie par 10 domestiques et que sa cuisinière a barboté du sucre et que le repas n'est pas servi à l'heure.
Pendant ce temps je me suis mis dans un coin. J'ai pris de la soupe, je l'ai mangé, ce qui a fait que les marins disaient "Sapere vivere" et que le cuisinier m'a offert de la viande et j'ai eu du thé, pendant que les Hollandais étaient mal servis. Après la dame a continué à numéroter les biscuits et les linges personnels, qu'on a retrouvé. Sourire et il faut se servir soi même est la devise sur ce bateau.

Le 25.

Les planches dégageaient une humidité à l'eau de javel qui imprégnait mon transatlantique et je risque d'être pleine de rhumatismes demain. Le bateau devient de plus en plus humide. Le matin on a droit à une tartine de fromage et une confiture. La dame Hollandaise règne et veut que tout soit mesuré. Le capitaine s'est levé une heure plus tard. Il fait mauvais. Du vent. Le baromètre monte. Peut-être on partira demain. Ce matin je me suis bien lavée chez le capitaine alors que les dames en bas se faisaient apporter de l'eau et ne pouvaient que se débarbouiller le bout du nez.
On ne donne rien aux tchèques. Mais ceux ci se nourrissent grassement à la cuisine. Hier j'ai parlé à une jeune tchèque, forte et saine. Elle me parle de son fiancé tchèque. Ils devaient se marier, mais depuis 15 jours elle n'a plus de nouvelles; il sera fusillé, si il est fait prisonnier. Elle m'a dit, j'ai toujours été si heureuse, j'aimais le sport, lui aussi. Nous partions dans la montagne ensemble et maintenant je suis sur ce bateau sans nouvelles. Je lui écris poste restante dans les Pyrénées et au Maroc, car j'ai appris que l'on envoyait l'armée tchèque la bas. Elle a 20 ans et nous rions ensemble de la mentalité des H[ollandais].
Quand au jeune Polonais, il est resté cette nuit sur le bateau. Son amie est dans l'alimentation. Elle est partie avec des réfugiés pendant la guerre Espagnole et elle est revenue maintenant. Il me dit: "Elle s'est réfugiée comme vous et votre ami Hollandais doit beaucoup pleurer. Chaque homme à son tour est le gardien du W.C. Il est obligé d'y veiller. Trois fois il s'est offert pour être soldat, mais il a été refusé, mais pour ce genre de service, on vous accepte.
11 heures. Un coup d'oeil du pont. Mes 50 francs se sont transformés en 4 kg d'oranges et des biscuits secs, bruns dans un sac et bon. J'ai dit "molto gracio" et offert un biscuit et pas demandé des comptes. Le savon à barbe est arrivé, mais il a l'air miserable. Des gens essaient d'acheter des bouteilles d'eau minérale. Ils demandent le prix d'avance. Rencontrée un mur d'ignorance et de méfiance. Ce matin un peu de soleil. Le pont est couvert de sciures de bois. Le menuisier à la chemise à carreaux et au bon sourire scie des planches. Le pont n'est jamais lavé. Casquette blanche (le capitaine du W.C.) et sa femme française à manteau de léopard (elle ne voulait voyager qu'en 1re classe) ont l'aire rhumatisant et désemparé. Les Tchèques engraissent, comment? et font très désordre: bas de soie roulés et troués, barbe, et crasse, mais ils ont l'air heureux. Le majordome court de la cave a la cuisine, maigre mais avec un derrière. Quelques têtes inconnues, un manteau à fourrure et au teint vert, errent mélancolique. C'est l'arrière garde hollandaise.
Un monsieur Hollandais, un banquier en costume bleu marin, foulard à pois d'un bleu roi ravissant, qui dort à la cuisine à un garde manger truffé [de] delicatessen (j'ai goûté hier à ses prunes) prend en fumant un cigare. Le scieur siffle impatient. L'espionne au foulard vert assortit à son teint et entourée de ses enfants non peignés et pieds nus. Maman arrive. La majordome vient de lui reprocher que j'ai acheté des oranges. Maman m'a défendue en disant que nous n'avons aucune reserve (on nous avait dit que le capitaine se chargerait de la nourriture au bateau) et tout le monde à une cachette avec du lait et des fruits. Grand historia me dit que mon griffonnage nihilique "Pas de possibilité de départ par le train." Hourra pour les oranges. La surintendante de la majordome (ma cousine) met les linges à laver et à sécher sur une corde. Je lui conseille de se méfier de la fumée qui sort de la cheminée. Les linges risquent d'être assortis à puyence.
Ada au foulard rouge arrive. Il parait que nous sommes célèbres. Des capitalistes B[elges] H[ollandais] qui ont payé un million pour avoir le bateau. Nous sommes dans les journaux locaux et de Kadt a été interviewé. "Un coeur en noir" me dit "la traite des blanches" en regardant ma bourse rouge en cuir à peau de phoque.
"Ha entrado en el puerto la galeta Milena de 773 tonelada, matriculada en Lisboa. Viajan en ella capitalis[tas] belges et hollandaises. Pagada par el viaje asciende a mas de "un million de francas." La Caceta del Norte. (25 Juin 1940).
7 heures. Nous devenons un objet de curiosité pour le port. Deux nouveaux soldats sont venus nous voir. Un petit bateau avec 2 garçons tourne autour du bateau. La petite fille rousse est malade. Le médecin est venu. Il dit: "Aujourd'hui un peu de poisson, demain un peu de viande."

13/03/2023
Lien : Aristides de Sousa Mendes Foundation

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

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