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Paris

Région :
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Département :
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René Bouffet
(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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Annette Szwarcberg

Texte pour ecartement lateral

Paris 75000 Paris
Nom de naissance: Szwarcberg
Nom d'épouse: Thau
Date de naissance: 1939
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Annette-Szwarcberg
Annette
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Histoire
D’origine polonaise, les Szwarcberg arrivent en France dans les années 1930.

Annette Szwarcberg est née en 1939.
Son père, coiffeur à Paris, est interné en 41 à Pithiviers. Gravement malade il peut s’en échapper.

Avec de faux papiers, la famille se réfugie en 1942 à Sainte-Feyre, Avec de faux papiers, la famille se réfugie en 1942 dans la Creuse à Sainte-Feyre, où naît un garçon. Avec trois enfants en bas âge, se cacher, fuir pour éviter une arrestation devient difficile.

Mis en relation par Mme Cécile Gros, de Chanteloube, les parents décident de confier leurs filles, Annette, 3 ans, et Berthe, à la famille Pinet.

Rejoindre La Chaise-Gonot, à 50 km environ, est une véritable expédition qui démontre le grand isolement de la Creuse à l'époque. Le train de Guéret à Aigurande, puis un chauffeur de l'entreprise Guillon les conduit en camion jusqu'à Lourdoueix-Saint-Pierre, enfin le trajet - épuisant pour les deux enfants - se termine à pied jusqu'à La Chaise.

Le couple Pinet héberge Annette et sa sœur Berthe, sous le nom de Germond, jusqu’à la fin de la guerre en sachant pertinemment qu’elles étaient juives. Elles sont un peu devenues les filles adoptives de ce couple, à l'époque sans enfant.

Un garçon plus âgé, Paul Celik ou Sélik était aussi réfugié chez les Pinet.

Les Pinet étaient des agriculteurs creusois ordinaires. Il n’avaient pas d’engagements philosophique, religieux ou politique marqués. Ils n’étaient pas membres actifs de réseaux de résistance, même si, étant la seule famille du village à posséder un poste de radio, les résistants venaient le soir chez eux écouter les messages de la BBC.

Annette n’a pas gardé le souvenir du passage de la ligne de démarcation, mais elle s’étonne encore d’avoir compris qu'il lui fallait impérativement oublier son patronyme (Szwarcberg) : s'appeler Annette Thau serait la clé de sa survie.

A Sainte-Feyre, son père est soigné au sanatorium par le docteur Delbecque, responsable médical - un résistant - et par sa secrétaire Cécile Gros.

Son témoignage est la traduction d'un article paru en anglais, dans le magasine Three Generations Speak. Annette Thau y fait le récit de son séjour en Creuse durant la guerre.

Une grande difficulté pour raconter.
"J'ai assisté à quelques manifestations, sur les enfants cachés, qui se sont tenues dans le comté de Bergen et, là, j'ai découvert l'atelier d'écriture de l'École de Moriah. J'avais eu l'idée d'écrire un récit sur la guerre depuis longtemps mais je ne m'y étais pas vraiment mise. J'ai pensé que l'atelier de Moriah pouvait me donner l'énergie nécessaire pour prendre du papier. C'est ce qui s'est produit. Je suis encore très partagée par rapport à cette expérience. Je veux la vivre mais, en même temps, je la refuse. J'ai trouvé très éprouvant d'écrire ce morceau. J'ai du mal à penser à moi enfant et à mes parents morts, tous deux, sans tristesse ni larmes. J'aimerais, à la fois, continuer et terminer le morceau que j'ai commencé.

L'état d'esprit de sa famille après la guerre.
Je n'arrive pas à me souvenir d'un moment où je n'avais pas connaissance de l'holocauste. Il est attaché de façon inextricable à mes plus lointains souvenirs d'enfant et plus tard partie intégrante de ma vie. Un grand nombre d'amis rencontrés aux Etats-Unis étaient également des survivants et ils parlaient souvent de la guerre. J'ai grandi au milieu de récits d'horreur. Un couple qu'ils connaissaient s'était connu à Auschwitz où la femme avait mis au monde un enfant. Ils avaient tué leur bébé de leurs propres mains pour éviter à tous trois une mort certaine.

Grandir dans la maison de mes parents fut difficile. Ma mère était une femme malheureuse qui pleurait constamment sur sa famille disparue. Curieusement, mon père ne parlait jamais de sa famille à Varsovie. Mais il était obsédé par la guerre et avait réuni une énorme collection à ce sujet. Il parlait constamment de la guerre et des expériences de notre famille.

Pendant des années, je pensais à ma vie comme à un souvenir lointain. C'était vraiment difficile pour moi de classer les différents événements échoués dans ma mémoire. Une chose est certaine : je n'étais qu'une enfant quand la guerre s'est terminée

Ses souvenirs de Creuse durant la guerre
Mes souvenirs sont, pour la plupart, liés à un endroit particulier : le village de Creuse où j'ai passé les trois dernières années de la guerre et, plus tard, mes vacances d'enfant. Finalement, en raison de la façon dont j'ai été élevée, la chronologie des événements de l'époque est confuse dans mon esprit. J'ai du mal à faire la distinction entre ce que mes parents m'ont raconté et ce dont je me souviens réellement.

Les souvenirs les plus vivaces sont ceux du village et de la vie que j'y ai eue étant enfant. De façon curieuse, ils sont, pour moi, des souvenirs heureux. La Creuse était alors une région pauvre et arriérée. Je me rappelle la maison de René et Lucienne Pinet, cette famille de paysans qui me cachèrent ainsi que ma sœur pendant trois ans. C'était une maison de pierre avec une pièce unique, une grande cheminée et un toit de tuiles rouges. L'étable avec les vaches faisait partie de la maison. Il n'y avait aucun sanitaire : nous allions dans les champs. La cheminée et un poêle à bois étaient les seules sources de chaleur en hiver. Il n'y avait ni électricité ni bougie mais des lampes à pétrole. Le seul point d'eau était le puits où nous tirions l'eau en remontant le seau à la main. La famille Pinet produisait tout ce que nous mangions. Ils cultivaient la terre avec une charrue. Les vaches donnaient le lait, les poules les œufs. J'ai appris à filer la laine avec une quenouille après la tonte des moutons, à faire le beurre et la crème avec une baratte.

Cependant, quand je pense à ce lieu, je me sens envahie par un sentiment de bonheur et de grande beauté. Des scènes indélébiles sont restées gravées en moi. Je me souviens des jours d'été quand on coupait le blé. C'était mon travail de glaner et lier les chaumes (…).

A la moisson, tout le village s'activait à la batteuse. Un villageois, André Fauconnier, jouait du violon, on dansait, on festoyait. A Noël, un autre villageois m'avait fait cadeau d'une paire de sabots sculptés d'une rose.

La rafle du Vel d'Hiv'
Plus tard, dans ma vie, la guerre semblait s'être évanouie de moi. Je n'y pensais plus, exceptées les occasions où nous retournions en France voir la famille Pinet mais, d'une certaine manière, la guerre n'était jamais loin de moi. Un incident relaté dans un documentaire français "Le chagrin et la pitié" me l'a remise en mémoire. Un des narrateurs du film évoque une pratique, peu connue dans les années 1942-1943, qui était en cours à Paris. Les nazis demandaient à la police française de les aider à trouver les enfants juifs. Ils les emmenèrent dans un grand gymnase, le Vel d'Hiv, et les gardèrent trois jours sans nourriture. Les enfants terrifiés furent mis dans des wagons à bestiaux et expédiés à Auschwitz. Aucun ne survécut.

Je ne savais pas cela ou peut-être l'avais-je oublié. Pourtant, quand j'ai vu le film, j'ai réalisé combien j'avais eu de la chance. Si mon père ne m'avait pas emmené hors de Paris, si la famille Pinet ne m'avait pas cachée, j'aurais été un de ces enfants et serais depuis longtemps : cendres et fumée.
"

Lettre d'Annette Thau à un ami rencontré pendant la guerre : Traduite de l'anglais par Mme R. Ney.

Après guerre, toute la famille Szwarcberg reste en relation d’amitiés avec M et Mme Pinet et revient les voir durant l’été. Elles et sa sœur Berthe (décédée en 1999) sont un peu devenues les filles adoptives de ce couple sans enfant.

En 1949, le père d’Annette décide d’émigrer vers les États-Unis. La traversée s’effectue sur le "Ville de Paris", mais au troisième pont, dans une atmosphère surchauffée par la proximité des machines.

L’intégration aux États-Unis se passe mal. Débarqués sans le sou, la fortune ne leur sourit pas. Aux difficultés matérielles s’ajoutent des difficultés psychologiques. Les parents d’Annette sont, comme tant d’autres survivants, hantés par les fantômes de leurs proches disparus dans la Shoah. Elle garde le souvenir douloureux d’une mère constamment en pleurs et d’un père, irritable, qui déforme la réalité de son passé.

Dès qu’elle le peut, pour fuir une atmosphère familiale pesante, Annette s’échappe vers l’Université où elle réussit de très brillantes études. Elle décroche, à la grande fierté de ses proches, le titre de Docteur. Spécialiste de littérature française, elle l’enseigne à l’Université et publie plusieurs livres sur des écrivains français dont Max Jacob. Plus tard, elle se tourne vers les sciences économiques.

Mariée - son époux est aujourd’hui directeur du Département d’électronique appliquée à la City hall University de New York - elle a deux fils, tous deux diplômés d’Harvard. Son cadet est un des concepteurs d’Apache, le système de gestion de site web, dont le code est mis à la disposition de tous, en freeware.

Une réussite personnelle qui va occulter pendant longtemps le passé. Mais, dans les années 90, Annette éprouvera le besoin de préciser son histoire personnelle qui croise, on le voit, l’histoire contemporaine. C’est ce qu’elle tente aujourd’hui..

30/10/2010
Lien : Bonjour les enfants !

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

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