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Région :
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Département :
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(14/05/1941 - 01/06/1942) Amiral François Marc Alphonse Bard, Préfet de police de la Seine (1889-1944)
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René Bouffet
(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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Denise Lévy Gamzon

dite Pivert
Texte pour ecartement lateral

Paris 75000 Paris
Nom de naissance: Lévy
Nom d'épouse: Gamzon
Date de naissance: 26/04/1909 (Paris)
Date de décès: 29/10/2002
Aidé ou sauvé par : - Gilbert Lesage - Hélène Rulland Profession: Directrice du Chantier rural de Lautrec
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Denise-Levy-Gamzon
Mariage de Denise Lévy et de Robert Gamzon, 4 août 1930
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Denise-Levy-Gamzon
Les trois enfants Gamzon en 1947 : Daniel, Myriam et Elie, né à Castres en 1943.
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Denise-Levy-Gamzon
Denise, totem Pivert, en paysanne en 1942
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Denise-Levy-Gamzon
35 jeunes filles Juives arrivées à Lautrec le 23 août 1942 et envoyées à la Grange de Renne à Vabre quelques jours plus tard.
source photo : Arch. EEIF
crédit photo : D.R.
Denise-Levy-Gamzon
Denise au Keren Kayemeth Leisrael, 1938
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Histoire
Denise est née le 26 avril 1909 à Paris, fille unique de Maximilien, dit Max Lévy et de Sophie née Bernheim, Juifs originaire de Mulhouse, qui se sont mariés en juin 1908.

Denise rencontre Castor en 1929. Robert Gamzon est commissaire général des EI (Éclaireurs Israélites) à Berlin, alors qu'elle est cheftaine adjointe d'une section d'Éclaireuses et qu'elle prépare une licence d'allemand.

Ils se marient civilement le 30 juillet 1930 et religieusement à la synagogue de la rue Buffault, le 4 août 1930.

En juin 1940, Denise se réfugie au Portugal  avec leurs deux enfants, Lia dite Lilette, 9 ans, née en 1931, et Daniel, 8 ans, né en 1932. Ils y resteront un an et rejoindront Robert à Lautrec en avril 1941.

En novembre 1940,
Robert Gamzon avait organisé le Chantier rural israélite des Ormes à Lautrec dans le Tarn afin d'accueillir les enfants et les adolescents Juifs expulsés d'Alsace-Lorraine et des Juifs réfugiés de la région parisienne. Il loue la ferme de "La Grasse" et quelques mois plus tard, une autre bâtisse, "La Roucarié». Il en assumera la direction jusqu'au printemps 1944.

En mai 1941,
Denise, Lia et Daniel arrivent à Lautrec. La vie s'organise. Les enfants vont à l’école à Saint-Pierre.
Denise prend en main la direction du Chantier, Castor étant souvent en déplacement et Jacques Pulver s’occupe des problèmes administratifs.
Du 28 avril au 14 mai, Castor avait organisé un camp destiné aux jeunes professeurs et fonctionnaires chassés de leur poste par le “statut des Juifs”.

Denise se souvient : "Nos rapports avec les voisins n’étaient pas très bons, au début. Les paysans du Tarn regardaient avec méfiance ces citadins venus de Paris, qui parlaient “pointu” - très différent de leur français du Midi, mêlé d’occitan - et puis ils riaient de voir les efforts maladroits de nos garçons pour, par exemple, charger une charrette de foin. Mais plus tard, ils ont commencé à nous estimer parce qu’ils voyaient que nous voulions vraiment apprendre le travail agricole, et aussi parce que nos filles ne tombaient pas enceintes - ce qui se serait vu !

Avec la mairie par contre, les rapports sont toujours restés assez mauvais : le maire et le secrétaire de mairie avaient été nommés par Vichy et n’étaient pas très heureux d’avoir reçu dans leur commune, un groupe de 50, bientôt 80 Juifs. Ils nous délivraient les papiers nécessaires, mais rien de plus. Par exemple, pour avoir des chaussures à semelles de cuir, il fallait un bon, délivré par la mairie. Or pendant les deux ans 3/4 où nous avons été là-bas, nous n’avons jamais obtenu un bon de chaussures. Les femmes - légitimes! - qui se sont trouvées enceintes, dont moi, ont obtenu un bon pour le métrage d’une robe sur présentation d’un certificat médical. Dans le bourg de Lautrec, assez pittoresque, avec d’anciennes fortifications, il y avait un médecin dont on nous a dit qu’il n’était pas extraordinaire. Mon mari a décidé d’embaucher pour le “Chantier”, un jeune médecin d’origine roumaine, naturalisé français, qu’il avait rencontré au centre de l’O.S.E., et qui cherchait un emploi. Le docteur Schaeffer était certainement un meilleur médecin que celui de Lautrec, mais cela nous a valu encore plus d’animosité de la part des notables du village.
"

En novembre 1941, le gouvernement de Vichy a imposé à toutes les organisations Juives d'entrer à l'UGIF (Union Générale des Israélites de France". Les EI, contraints, décident d'adhérer à l'UGIF, ce qui ne les empêche nullement d'avoir en même temps des activités clandestines qui se mettent alors en place et Robert Gamzon sera le représentant pour la zone Sud.

En juillet 1942, les Gamzon apprennent les grandes rafles de Juifs étrangers à Paris et dans la zone nord.
En août 1942, Robert Gamzon est informé que les arrestations de Juifs étrangers vont commencer en zone sud. Gilbert Lesage, quaker qui travaillait au Service Social des Étrangers du Ministère de l’Intérieur à Vichy, informait Castor des rafles en préparation.

Le 23 août, arrivent au Chantier des Ormes un groupe de 35 filles, étrangère de La maison de Moissac envoyées par Chatta Simon. Elles avaient été transféré de Lauré dans le Massif Central à une maison dans la Montagne Noire, à Moissac, avant d'arriver à Lautrec. Parmi elles, Irène Israël, Berthe Manéla et Annie Weil.
Le même jour,
Denise est informée par téléphone d'une rafle concernant les Juifs Français naturalisés après 1936. Kurt Klein, un allemand et son copain Erwin Spitz, et le polonais ‘Haïm Weintraub sont concernés et vont dormir dans la forêt.
Le lendemain matin à 5 h 30, les gendarmes étaient là, mais les trois personnes recherchées n'étaient pas là et les 35 jeunes filles avaient été envoyées à La Grasse.
Le lendemain, Hélène Rulland*, cheftaine éclaireuses unionistes, protestante, qui habite à Castres, demande à Guy de Rouville de mettre à disposition des Juifs recherchés une grange, à Renne, au dessus de Vabre, lui appartenant et le pasteur Cook* de les accueillir. Elle servira de lieu d'accueil durant deux ans.

Il y a de plus en plus d'échanges de jeunes entre La maison de Moissac et le Chantier des Ormes et commence alors la fabrication de faux papiers d'identité.

Mais le 11 novembre 1942, les Allemands envahissent la zone sud.

Castor créé une école pour préparer les jeunes aux bac. Denise assure les cours de philosophie et a pour élèves Jérôme Lindon, futur directeur des “Éditions de Minuit”, Claude Lévy, qui deviendra médecin et Erwin Fleicher.

Denise a une grossesse difficile et part en janvier 1942 à Cannes chez Anne-Marie Gentily puis à Beauvallon chez les Fleg.
En juin 1943 nait Élie.

Le 5 septembre 1943, les Allemands envahissent la zone italienne (Alpes-Maritimes, les Hautes et Basses-Alpes, l’Isère et la Haute-Savoie) où étaient réfugiés de nombreux Juifs étrangers.
Des chefs de la 6e sont dénoncés et les EI décident de liquider
La maison de Moissac et le Chantier des Ormes de Lautrec.
Sous les noms de Henri et Marthe Lagnès,
Robert Gamzon et Denise s'installent à Castres, mais le chantier ne sera définitivement fermé qu'en mars 1944. En janvier 1944, les Lagnès/Gamzon déménagent à Lamalou-les-Bains

En mars 1944, Denise, enceinte, et les enfants passent en Suisse avec ses enfants (retour en France en octobre).
Robert Gamzon avait rejoint le Maquis EI (la Sixième) depuis décembre 1943.
Le 13 novembre 1944, naît Myriam.

Robert Gamzon rejoint les Maquis de Vabre dont il prend le commandement de la 2e compagnie (dite Marc Haguenau) en 1944, à la tête de laquelle il libère les villes de Mazamet et de Castres.

Après la guerre, Robert et
Denise fondent l'école Gilbert Bloch d'Orsay. Elle se propose d'aider les jeunes juifs traumatisés par la guerre et la Shoah à reconstruire leur identité juive par l'étude de l'histoire juive, de la Bible, de la Guemara (Talmud) et de donner ainsi un sens à leur vie.

Robert Gamzon, Denise et leurs enfants partent vivre en Israël en été 1949.
Robert Gamzon meurt par noyade.

25/04/2009

[Compléter l'article]

Résistante juive

Période de Résistance
D'août 1942 à septembre 1944 (Lautrec, Castres)

Réseau
Sixième-EIF

Responsable
Robert Gamzon (Castor)

Pendant l'été 1942, commencent, en zone Sud les grandes rafles contre les Juifs étrangers entrés en France depuis 1936.

Au chantier rural de Lautrec, dirigé par Denise Gamzon, il y a trois hommes sortis des GTE.

Le mardi 23 août, arrivent de Moissac 30 filles en danger. Elles sont accueillies et nourries.

En l'absence de son mari, Denise Gamzon dirige tout. À 15 heures, elle reçoit un coup de téléphone de Moissac, on lui dit : « Revois les factures de 1936 ! » Surprise, elle répond : « Je n'ai pas de facture de 1936 ! » L'interlocuteur ajoute : « Réfléchis ! » et raccroche. Elle comprend alors qu'il s'agit des Juifs entrés en France en 1936. Elle avertit Kurt Klein, Erwin Spitz et Haïm Weintrob de rafles probables. Ils vont dormir dans les bois. Le lendemain matin, à 5h30, les gendarmes arrivent et recherchent les trois hommes qui ont disparu. Après vérification par les gendarmes des identités des présents, ils font signer le rapport à Denise Gamzon. Entre-temps, elle a consulté une amie de longue date, Hélène Rulland*, cheftaine des éclaireuses protestantes (reconnue en 1984 Juste parmi les nations), pour trouver un abri pour les 30 filles. Le lendemain, son amie lui annonce que M. de Rouville, le père de Guy de Rouville, un des dirigeants du maquis de Vabre, met à leur disposition une cabane dans la forêt au-dessus de cette localité. Denise Gamzon amène les 30 filles jusqu'à Castres, où Hélène Rulland* les prend en charge et les conduit à Vabre.

Pendant cette même période, la Sixième-EIF s'organise et trouve des solutions en Suisse pour toutes ces filles. Elles seront aidées chez des paysans ou dans des écoles professionnelles. Toutes seront sauvées.

En 1943, devant le danger grandissant, l'équipe nationale des EIF (Éclaireurs israélites de France) décide de disperser tous ses centres, c'est-à-dire les maisons d'enfants et les centres ruraux. La famille Gamzon s'installe alors à Castres avec de « vrais faux papiers ». Denise Gamzon accueille une jeune fille planquée qui s'occupera de son bébé.

En janvier 1944, les Gamzon quittent Castres pour Lamalou-les-Bains  au nord de Béziers. La jeune fille est transférée vers l'un des centres clandestins de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants). Denise Gamzon a perdu sa trace. 

27/08/2017
Auteur : Frida Wattenberg Lien : Organisation juive de combat : Résistance-sauvetage. France 1940-1945

[Compléter l'article]

Chronologie [Ajouter]

26/04/1909 - Naissance de Denise Lévy à Paris.
04/08/1930 - Mariage de Denise Lévy et de Robert Gamzon (alia Castor).
1931 - Naissance de Lia (dite Lilette) Gamzon.
1932 - Naissance de Daniel Gamzon.
1934 - Denise Gamzon travaille comme secrétaire au "Comité International pour les Intellectuels réfugiés".
1936 - Denise Gamzon travaille à la WIZO puis au KKL.
1939 - Denise Gamzon commence à organiser les premières maisons d'enfants des EEIF dans le sud de la France.
06/1940 - Denise Gamzon se trouve à Perpignan avec ses enfants en attendant de passer en Espagne puis au Portugal (où ils resteront un an).
08/1940 - Réunion de l'Équipe nationale des dirigeants E.I. pour tracer l'action future du mouvement, à Moissac.
11/11/1940 - Création du Chantier rural de Lautrec.
03/1941 - Denise Gamzon rentre du Portugal avec ses enfants et s'installe à la Ferme école des Ormes à Lautrec, où elle prend la direction du Chantier.
06/1943 - Naissance d'Élie Gamzon.
1944 - Au printemps 1944, Denise Gamzon et ses enfants passent en Suisse où ils resteront jusqu'en octobre. Castor (Robert Gamzon) rejoint le maquis de Vabre.
13/11/1944 - Naissance de Myriam Gamzon.
06/1946 - Création de l'École Gilbert Bloch à Orsay, dirigée par Castor.
1949 - Alyah en Israël de la famille Gamzon et installation à Sdé-Elihaou.


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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

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