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Paris

Région :
Île-de-France
Département :
Paris

Préfets :
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(1934 - 1940) Achille Joseph Henri Villey-Desmeserets, Préfet de la Seine (1878-1953)
Charles Paul Magny
(13/10/1940 - 19/08/1942) Préfet de la Seine (1884-1945)
François Bard
(14/05/1941 - 01/06/1942) Amiral François Marc Alphonse Bard, Préfet de police de la Seine (1889-1944)
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(01/06/1942 - 19/08/1944) Préfet de police de la Seine lors de la rafle du Vél d’Hiv (1886-1953)
René Bouffet
(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
Charles Léon Luizet
(1944 - 1947) Préfet de police de la Seine (1903-1947)

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Texte pour ecartement lateral

Henri Lang

Texte pour ecartement lateral

Paris 75007 Paris
Nom de naissance: Henri Salomon Lang
Date de naissance: 13/06/1896 (Rambervillers (88))
Date de décès: 21/05/1942 (Oswiecim (Pologne))
Nationalité : Français
Arrestations: 12/12/1941
Age de l'arrestation : 45
Date et lieu de la déportation : 27/03/1942
Numéro de convoi : 1
Nom du camp : Auschwitz (Pologne)
Profession: Haut-fonctionnaire
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Henri-Lang
Plaque à la mémoire des agents de la SNCF tués par faits de guerre 1939-1945
source photo : Coll. Rail et Mémoire
crédit photo : D.R.
Henri-Lang
La carte d'identité d'Henri Lang
source photo : Coll. Lang
crédit photo : D.R.
Histoire

Bibliographie

  • Catherine de Béchillon fille d'H. Lang , "Dans les ombres de la S.N.C.F. - Témoignage", in Revue d'histoire des chemins de fer hors série 7, 2e éd., Paris, AHICF, 2004.
  • Revue Ferrovissime - n° 2 Février 2008 - "Henri Lang, visionnaire du génie".
  • Nathalie Bibas, "Henri Lang, un dirigeant de la SNCF mort à Auschwitz" - Editions LBM - mars 2012 - ISBN 2-915347-95-6.
  • 250 ans de l'École des Ponts en cent portraits, Presses de l'École nationale des Ponts-et-Chaussées, 222 p. (ISBN 2-85978-271-0), « Lang (Henri) ».
  • Louis Armand, Discours inaugural, inauguration du poste d'aiguillage et de régulation de la ligne Paris-Lyon.

25/01/2019
Lien : Rail et Mémoire

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Henri Lang, un dirigeant de la SNCF mort à Auschwitz

Sous-directeur, ingénieur Polytechnique & Ponts-et-Chaussées Chargé de l’électrification de la ligne PARIS-LYON 

Henri Lang est né en 1895 à Rambervillers (Vosges). Ingénieur Polytechnicien (Promotion 1913) puis École des Ponts-et-Chaussées, il participa à la conception et à la construction de divers ouvrages d'art comme le pont de la Tournelle, le pont de la Concorde ou encore le barrage de Suresnes. Dans les années 1930, il devint ingénieur en chef Voie et Bâtiments du réseau d'Alsace Lorraine et conduisit le projet de rénovation de la gare de Mulhouse ainsi que celui de la percée du tunnel ferroviaire entre St Dié et Ste Marie aux Mines . En parallèle à ses missions, il exerça les fonctions de professeur adjoint, puis titulaire de la Chaire de maçonnerie de l'École des Ponts et Chaussées. En 1938, à la création de la SNCF, il fut nommé sous-directeur de la région Sud-Est, et chargé du projet d'électrification de la Ligne Paris - Lyon. Le 26 octobre 1940, il présenta le "rapport rose", qui fait état des études préliminaires de l'électrification de la ligne Paris - Lyon et servira ensuite de référence à ce projet.

À cette même époque, les premiers effets du statut des juifs se font sentir et leur interdisent notamment l'exercice de certaines professions. Henri Lang est alors destitué de ses fonctions d'enseignement à l'école des Ponts ainsi que de la direction du Sud-Est. Il reste néanmoins chargé du projet d'électrification de Paris - Lyon qu'il continuera à mener jusqu'à la veille de son arrestation.

Le 12 décembre 1941, deux feldgendarmes allemands l'arrêtent à son domicile et l'emmènent, avec plus de 700 autres hommes juifs au camp de Compiègne. Il y restera plus de trois mois au cours desquels, la faim, le froid et la privation de liberté l'affaibliront considérablement. Il est déporté le 27 mars 1942 par le premier convoi vers Auschwitz où il décèdera deux mois plus tard.

Un bâtiment, situé rue Chrétien de Troyes à Paris 12e, porte le nom de « Centre Henri-Lang » et héberge différents services de la SNCF, dont le Centre régional des opérations (CRO) de la Région SNCF Paris-Sud-Est et le Poste d'Aiguillage et de Régulation (PAR) de la ligne à grande vitesse (LGV) Sud -Est, c'est-à-dire Paris-Lyon. A l'entrée de celui ci, une plaque commémorative rend ainsi hommage au concepteur de ce projet, qui œuvra inlassablement à la construction d'ouvrages d'art et chez qui le sens artistique accompagnait pour le meilleur l'expertise de l'ingénieur.

25/01/2019
Lien : Rail et Mémoire

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Une vie marquée par l'occupation

Henri Lang était né le 13 juin 1896 à Rambervillers (Vosges). Il était le fils de Jacques Emile Lang et de Julie née Veil. Sa famille, profondément française et républicaine, était originaire d'Alsace et de Lorraine, et avait quitté leur belle région pour choisir la France en 1870.

Henri Lang avait fait ses études au lycée Lakanal à Sceaux puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il avait été reçu à l'école Polytechnique en 1913. Il partit à la guerre dès sa déclaration. Pendant les quatre années de guerre, il était officier d'artillerie et pendant longtemps c'est à Douaumont qu'il a combattu. Dès l'armistice signé, il est retourné à l'école Polytechnique, a été reçu à la sortie dans les premiers. « Bottier », il a choisi l'école des Ponts et il a donc appris essentiellement à construire ponts, chaussées, canaux et tunnels. Il a été nommé ingénieur à Paris et il a participé à la construction de plusieurs ponts. Plus tard, mon père fut nommé professeur à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées.

Il avait épousé Jacqueline née Hirsch, issue d'une famille de la grande bourgeoisie. Son père, Marcel Hirsch était ingénieur, propriétaire de la compagnie du Niger. Il avait également créé une minoterie coopérative dont les ouvriers étaient intéressés aux bénéfices et, pendant la guerre, un atelier "protégé" de fabrication de lunettes pour que puissent travailler des personnes mutilées.
Jacqueline avait fait des études de droit et prêta serment, mais n'exerça jamais sa profession. Elle avait passé son baccalauréat avant la guerre de 14. Quand, en 1913, elle commença ses études universitaires, elle se rendait à la faculté soit avec ses frères, soit avec la femme de chambre, puisqu'une jeune fille de la bourgeoisie ne sortait pas seule. 

Jacqueline et Henri Lang habitaient 10 avenue de Tokio à Paris dans le 16e arrondissement (aujourd'hui avenue de New-York) où étaient nés trois enfants, Philippe, né le 7 avril 1924, Catherine, née le 13 juin 1925 et Elisabeth née le 27 octobre 1929. Ils avait été très éprouvés par la mort de maladie de Philippe le 30 novembre 1930 et de Elisabeth le 27 mars 1933.

Après la mort de Philippe, la famille s'installe à Strasbourg (26 allée de la Robertsau) en février 1932 et vont y rester jusqu'en 1938. C'est là que va naître Geneviève le 12 mai 1932. C'est en fréquentant l'école maternelle dans un cours privé que Catherine va se lier d'amitié avec Solange Morel et Anita Schlumberger, deux petites filles protestantes. 

Chez Jacqueline et Henri Lang il y avait une femme de chambre et une cuisinière, Marianne Sahores originaire de Pau, et pour les enfants une nounou « Nanie » qui venait du Morvan et elle portait le petit bonnet de dentelle blanche de sa région. Il y eu plusieurs cuisinières mais une seule femme de chambre. Joséphine Baret, originaire de Bayonne, entra chez les Lang en 1929 et resta au service de Jacqueline Lang jusqu'à sa mort. Avant de travailler chez les Lang elle s'occupait des petits enfants du célèbre Capitaine Dreyfus. Joséphine accompagnera la famille tout au long de la guerre.

À la création de la SNCF, le 1 janvier 1938, Henri Lang a été nommé à Marseille, pour y prendre la direction d'une nouvelle région au bord de la Méditerranée. La famille s'installe dans un appartement face au Palais de Justice où ils vont rester deux ans. C'est le commissariat aux questions juives qui s'installera dans l'appartement après eux.
La famille rentre s'installer à Paris. Henri Lang loue une appartement au 11 quai d'Orsay dans le 7e arrondissement et loue une petite maison dans le village d'Evry Petit Bourg pour que, son épouse Jacqueline Lang, sa belle-mère, Joséphine, Geneviève et Catherine soientà l'abri du risque de bombardements. Les filles sont pensionnaires à l'Institution Notre Dame de Sion avec Elisabeth de Gaulle, fille du colonel qui allait devenir général...
 
Henri Lang était resté à son poste à Paris jusqu'au 13 juin 1940, jour de l'entrée des Allemands. Il avait eu la responsabilité d'emporter en partant le dernier des dossiers importants de la SNCF et il a rejoint Clermont-Ferrand avec sa voiture personnelle, emmenant et sa secrétaire et un ingénieur à qui il avait recommandé de lui parler pour qu'il ne s'endorme pas au volant. Henri Lang fait venir sa famille près de Grenoble, à Saint-Nizier-du-Moucherotte où il a passé quelques heures avec eux et repart, les laissant pour quelques semaines à la montagne comme s'il s'agissait de vacances.
 
Dès le retour à Paris, fin septembre 1940, la famille s'est regroupée quai d'Orsay. Catherine est scolarisée à Notre Dame de Sion. Geneviève est inscrite au court Boutet de Monnel.
Le statut des Juifs le 3 octobre 1940 va modifier leur vie.
 
Henri Lang restait autorisé à exercer des fonctions publiques parce que ancien combattant. Ceci devait se modifier ultérieurement puisqu'il lui fut interdit d'avoir des fonctions de direction. Sa chaire de professeur à l'École des Ponts et Chaussées lui fut bientôt été retirée. Ses fonctions et son grade à la SNCF furent modifiés et il fut privé d'un service actif pour ne plus pouvoir se consacrer qu'à des études. Il perdait tout commandement, mais il fut chargé d'étudier l'électrification de la ligne de chemin de fer de Paris à Lyon. Après la guerre, ce fut son rapport qui servit de base à la réalisation de l'électrification de la ligne de Paris à Lyon, et son nom sera donné au bâtiment construit pour y abriter la commande centralisée qui est toujours celle des TGV.
 
En octobre 1940 avait été institué le fichier des Juifs pour lequel il avait fallu se déclarer au Commissariat de Police. Henri Lang avait été se faire recenser. Et puis commencèrent les mesures discriminatoires. Interdiction d'avoir un poste de « TSF », interdiction de quitter sa résidence... et les premières rafles à l'été 1941.
Henri Lang se senti soulagé lorsqu'il a dû aller à la Préfecture de la Seine, au début de l'automne 1941, pour un nouveau recensement qui ne concernait que les Français Anciens Combattants des deux guerres. Il pensait alors que Vichy respecterait ses engagements.

Au début de décembre 1941, un officier allemand a été tué à Paris. Immédiatement un couvre-feu à 18 heures a été promulgué avec la promesse d'autres sanctions. Le 8 décembre l'invasion japonaise à Pearl Harbour était suivie de l'entrée des USA dans la guerre.

Le 12 décembre 1941 à 6 h du matin, lors de la rafle dite "des notables", des gendarmes se présentent au 11 quai d'Orsay, dans le 7e arrondissment de Paris, au domicile pour arrêter Henri Lang, directeur à la SNCF et professeur à l'École Normale, parce que juif.
Ce jour-là, 743 Juifs Français Anciens Combattants dont les noms figuraient sur le dernier recensement ont été arrêtés, dont son beau-frère Pierre Hirsch, né en 1900 à Paris, le mari d'Odette née Lang.

Henri Lang est conduit à l'Ecole militaire où sont regroupés les autres hommes arrêtés par les Allemands ce matin-là. Tous sont juifs. Ils sont conduits le jour même au camp de Compiègne-Royallieu où ils seront détenus pendant trois mois dans d'indignes conditions. Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, officier d'artillerie pendant la Grande Guerre où il fut cité à deux reprises pour sa bravoure, chevalier de la Légion d'honneur, Henri Lang est un haut fonctionnaire qui a toujours eu à coeur de servir son pays. Lorsqu'il est arrêté, il est chargé pour la SNCF de l'électrification de la ligne Paris–-Lyon. Il travaille sans trop se préoccuper des lois anti-juives promulguées par l'Etat de Vichy le 3 octobre 1940. Rien ne pourra empêcher la logique bureaucratique implacable des forces d'occupation allemandes. Le 27 mars 1942, Henri Lang est déporté sans retour à Auschwitz par le convoi n° 1 avec son beau-frère Pierre Hirsch. Il y meurt d'épuisement le 21 mai 1942. Du groupe du camp de Compiègne-Royallieu, aucun ne reviendra.

Jacqueline Lang et ses deux filles restées seules continuent à subir les interdictions qui se succedent : suppression du téléphone, interdiction d'appeler depuis un téléphone public, interdiction d'avoir une byciclette... et l'obligation de porter l'étoile jaune à partir du 7 juin 1942.

La semaine suivante d'autres interdictions sont publier : il devenait impossible d'entrer dans un jardin public et dans les lieux publics que sont la poste, le théâtre, le cinéma... dans les cafés et avait été édictée l'obligation de n'entrer dans les magasins d'alimentation que de 11 à 12 heures et dans les autres de 15 à 16 heures, heures où les magasins étaient vides.

Elles trouvent appuis à la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Sion à Paris, située au 61 bis rue Notre-Dame-des-Champs où Mère Francia (Gabrielle de Linarès*) dirige les études et le pensionnat. Elle procure des faux papiers à Catherine au nom de Marie-Alice Simonnet, fait découdre ses étoiles sur ses robes pour lui faire franchir la ligne de démarcation la veille de la rafle du Vel d'Hiv.

Alors que le 16 juillet 1942 commencera la grande rafle du Vel d'Hiv, le 15 juillet 1942 au matin Catherine est à la gare de Lyon accompagnée par une religieuse avec Suzanne, une enfant Juive pourvue des papiers de la sœur de Marie-Alice, Micheline Simonnet. Elle a pour mission d'amener la petite fille au couvent de la Congrégation des sœurs de Notre-Dame de Sion à Lyon.

Par chance, sa mère et sa soeur ne seront pas interpellées, mais Jacqueline Lang conduit Geneviève à la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Sion à Paris où elle restera un moment avant de rentrer à la maison.

Catherine sera accueillie de juillet 1942 à octobre 1944 au Foyer d'étudiante de la Congrégation des sœurs de Notre-Dame de Sion à Lyon où elle rencontre Germaine Ribiere* qui avait installé son PC clandestin au Foyer pour cacher des enfants Juifs avec le Pierre Chaillet*. 

Durant l'été, Catherine va rendre viite à ses grands-parents cachés à Villeneuve-de-Berg en Ardèche, puis la mère de son amie Janine Crémieux l'invite dans le chalet loué par la famille aux Houches.

Catherine avait passé les epreuves du bac à Paris et parvient à passer l'oral à Lyon en septembre... Elle sera reçue avec la mention "assez bien" et entrera en classe de 1ère supérieure au lycée de filles Edgar Quinet. La famille de son professeur d'histoire Mme Guilmart devient sa famille "d'accueil". M. Guilmart qui dirigeait une usine de papier et leurs enfants, Claudine, Catherine et Jacques, mais aussi les grands-parents qui avaient été instituteurs, deviendront des amis proches.
C'est un cours de Madame Guilmart qui révélera à Catherine l'existence des Ashkénazes et des Sépharades, l'aventure des Juifs du Pape et les chemins par lesquels ont été donnés les patronymes aux Juifs que la Révolution venait de rendre français et citoyens à part entière...

En 1943, Catherine rejoint une compagnie de Guides scouts. Elle y rencontre des amis sûrs. Pendant l'été 1943, elle encadre une colonie de vacances. Un stage préparatoire à Chamonix avait été organisé par la SNCF. Elle est affectée à une colonie pour garçons de 6 à 14 ans au Le Monastier-sur-Gazeille, près du Puy avec des moniteurs qui étaient tous là pour échapper au STO. La Directrice, Madame Massât divorcée Jospin, nommée de son totem « Messua » (mère de Mowgli du Livre de la Jungle) était accompagnée de sa fille Hélène Jospin et de son fils Maurice Jospin, dit Mowgli. Du second mariage de Robert Jospin était né en 1937 un petit frère, Lionel Jospin, dont personne d'entre nous ne pouvait imaginer qui il deviendrait.

En octobre 1943, Catherine se rend à Paris et elle loge à la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Sion à Paris et y retrouve sa soeur Geneviève avant de repartir pour Lyon 3 semaines plus tard.

Jacqueline Lang reste à Paris avec sa mère.Les épouses de ses frères s'étaient regroupées et cachées à Trivy, un tout petit village de Saône-et-Loire près de Cluny. Le minuscule hôtel devait comporter trois ou quatre chambres. Elles en occupaient deux avec leurs enfants. Catherine va leur rendre visite et passe trois journées à Trivy et rentre à Lyon le 29 mai 1944 alors que la ville vient d'être fortement bombardée et dénombre 2000 personnes tuées. Un autre 29 mai allait devenir une date essentielle dans son avenir, celle de la naissance de mon fils.

En juin 1944, d'autres bombes tombent sur la région. Les cours cessent au lycée et Catherine part à Cognin près de Chambéry pour y encadrer les enfants d'une autre colonie de vacances de la SNCF installée dans les locaux de l'Institut National des Sourds-Muets.

"En juin 1944 Mère Francia* reçoit la visite d’un commissaire de police du quartier. Il vient chercher les enfants cachés, sans doute suite à une dénonciation. Mère Francia* affirme qu’il n’y a là que les élèves du collège. Puis elle lui demande combien de temps il aurait donné pour faire partir les enfants s’il y en avait eu. Il répond : 48 heures puis il est parti. Dans l’heure, les quatre ou cinq petites filles juives ont été emmenées, dispersées dans des familles"1Geneviève, qui était à l'infirmerie avec la varicelle, avait été conduite chez un cousin de Mère Francia*. Elle était seule dans la journée car il ne rentrait que la nuit et les repas lui étaient apportés de Sion. Après deux jours, Jacqueline Lang vient la chercher pour la conduire Boulevard St-Michel chez Mademoiselle Olga Popovitch, son professeur du cours Boutet de Monvel qui était prête à l'accueillir. Geneviève était ainsi entourée par Olga, sa soeur et Jacqueline Lang, mais ce n'était qu'une solution provisoire parce que ces dames cachaient aussi un résistant célèbre, Jacques Debu-Bridel.
Après la réunion de Marcel Reinhard*, le professeur d'histoire et le Docteur Clément Launay pédiatre, dont les enfants étaient en classe avec Geneviève, Marcel* et Marthe Reinhard* propose d'ajouter Geneviève à leurs six enfants. Guérie, Geneviève est installée chez les Reinhard et cette famille est devenue à tout jamais la sienne.

En juillet 1944, Catherine continue à encadrer des enfants de plus en plus mal nouris, voire des enfants malades ajoutés au groupe de plus de 100 enfants. Le groupe fait des miracles pour nourrir tous ces enfants.

En octobre 1944, après 27 mois à Lyon, Catherine retrouve sa mère et sa soeur à Paris. Jacqueline Lang accueille sa cousine Berthe et sa fille Cécile qui ne parviennent pas à récupérer leur appartement. 
Catherine et Cécile commencent ensemble leurs études d'assistante sociale.

Catherine apprit que Jacqueline Lang avait dormi pendant deux ans dans la petite chambre du 6e étage et que Geneviève avait été placée chez Marcel* et Marthe Reinhard* qui recevront également la médaille des Justes.

Le 8 mai 1945, Catherine et Geneviève se rendent à la Concorde et se mêlent à la foule heureuse  qui remonte les champs-Elysées.

Catherine et Cécile offrent leurs services pour l'accueil des prisonniers de guerre qui rentraient enfin. Elles voient arriver des fantômes qui ne parviennent même pas à raconter l'horreur vécue.. Des listes de rapatriés sont affichées sur des panneaux, devant l'hôtel Lutétia. 

Le soir du 12 juin 1945, à la veille du 20e anniversaire de Catherine et du 50e anniversaire de  du demi-siècle de Henri Lang, Claudette B. qui venait d'être rapatriée d'Auschwitz, tandis que son mari avait été arrêté et déporté en même temps que Henri Lang leur dit « ils étaient tous morts quand je suis arrivée au camp en juillet », brisant les trois années d'attente pour revoir Henri Lang. Son récit relevait de l'impensable...

Thérèse, une cousine germaine de Jacqueline Lang, professeur de piano, qui avait pris en charge un groupe de petites filles de parents déportés et installées par l'UGIF dans une maison de Saint-Mandé avait été arrêtée et déportée avec toutes « ses » enfants dont une seule est revenue. De même, Etienne Mantoux, l'aîné des arrières-petits-enfants de Louise et Henri Hirsch, brillant universitaire qui avait rejoint l'Angleterre et les Forces Françaises Libres avait  été tué en mai 1945, en Allemagne, à la veille de l'armistice. 

C. de Béchillon

25/01/2019

asso 460

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

Notes

- 1 - Témoignage de Catherine Lang épouse de Béchillon, non daté. Source : CDJC, CMLXXV(15)-9

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