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Département :
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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Odette Dawny

dite Odette Savy
Texte pour ecartement lateral

Paris 75014 Paris
Nom de naissance: Dawny
Nom d'épouse: Kouchniroff
Date de naissance: 25/02/1935 (Paris 14e)
Aidé ou sauvé par : - Jeanne Bagaradès - Jean Joseph Moussaron
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Histoire
Un jour de l’été 1943, une petite fille de 8 ans, Odette Dawny, est recueillie par Sœur Marie-Paule* qui lui offre le refuge du couvent du Sacré-Cœur et veillera sur elle jusqu’à la Libération.

M. Dawny, d'origine polonaise, arrive à Paris à 23 ans, en 1919. Il y rencontre son épouse, originaire de Vienne en Autriche et ils auront deux enfants, Odette, née le 25 février 1935 et son frère né le 6 juin 1937, tous deux à Paris dans le 14e arrondissement.
Après l'Anschluss, en 1938, ils recueillent Henri Steiner, âgé de 16 ans, un neveu de Mme Dawny.

Le 3 septembre 1939, Henri Steiner est interné dans un camp en qualité de ressortissant d'un pays ennemi.
Libéré en 1940, Henri s'engage dans l'armée française. Démobilisé il s'installe dans le Tarn et trouve une place de domestique dans une ferme.

En juillet 1942, les parents Dawny et leurs deux enfants, âgés de 5 et 7 ans, cherchent à quitter Paris et à rejoindre leur neveu Henri.
Un passeur payé d'avance les abandonne à proximité de la ligne de démarcation et ils sont contraints de rentrer à Paris.
Un collègue de travail de M. Dawny lui propose de chercher un autre passeur et de lui prêter la somme nécessaire.
Le passeur est une passeuse, garde-barrière de son métier, qui les mènera à bon port.
Ils rejoignent Henri et son logé dans un grenier au dessus d'une étable de cochons.

Le 26 août 1942, survient la rafle des Juifs en zone libre.
Henri Steiner est arrêté par la police française et envoyé au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe. Le 2 septembre 1942 il sera envoyé à Drancy puis déporté le 11 septembre 1942 vers Auschwitz, par le convoi n° 31 qui emporte 1 000 déportés. Il fera partie des 13 survivants de ce convoi en 1945.

Pour les Dawny la vie s'organise, et Odette fréquente l'école religieuse de Tanus où Sœur Marie-Régis est son institutrice.

En août 1943 les rafles reprennent et la gendarmerie de Pampelonne avertit le maire de Tanus que la famille Dawny sera arrêtée le lendemain au petit jour.
Grâce à la solidarité des villageois toute la famille est cachée. Les parents d'un côté, Odette est recueillie au Couvent du Sacré-Cœur à Valence-d'Albigeois sous le nom d'Odette Savy et son frère au Petit Séminaire de Valence-d'Albigeois.

Odette se souvient : "J’avais 8 ans et je fus prise en charge par Sœur Marie-Paule*. Je dormais dans sa chambre pour éviter les interrogations de mes compagnes de classe et être ainsi mieux protégée. Elle m’entoura de toute son affection, surtout Sœur Marie Paule au moment de la guerre aux périodes de vacances scolaires où je voyais toutes les pensionnaires quitter le couvent pour rejoindre leur famille, alors que moi, petite fille cachée, je devais y rester en attendant des jours meilleurs. Sœur Marie-Régis venait parfois me voir au couvent et servait de messager auprès de mes parents. Elle me faisait aussi parvenir des provisions et de la lecture afin que la séparation familiale me semble moins pénible."

Odette restera cachée jusqu'en mai 1944 au couvent du Sacré-cœur à Valence sous le nom d’Odette Savy et toute la famille sera réuni dès le mois de mai 1944, Henri, lui, rentrera de Dachau en mai 1945, libéré par les Américains le 29 avril 1945.

26/04/2009

[Compléter l'article]

Avant la dernière guerre mondiale, des personnes juives habitant Paris avaient des relations professionnelles avec des industriels ou des négociants du Tarn. C'est ainsi qu'au moment de l'exode, en 1940, de nombreuses familles juives vinrent à Castres, aux alentours, et dans la campagne albigeoise.

Ce furent plus de vingt écoles primaires et secondaires tenues par des prêtres, des religieux ou des religieuses qui cachèrent des juifs de tout âge dans leurs internats, leurscaves ou leurs greniers. Ce furent aussi des monastères et des couvents. »

C'est ainsi que deux fillettes juives, Odette Dawny et Arlette Zenatti furent sauvées au couvent de Valence d'Albigeois.

Sauvetage de Odette Dawny

La famille Dawny est arrivée à Tanus (Tarn) en 1942 ainsi que le rapporte Odette Dawny. "Fin juillet 1942, nous arrivâmes dans le département du Tarn. Après avoir trouvé un toit, nous commençâmes à nous organiser pour survivre. Mes parentsm'inscrivirent à l'école religieuse de Tanus. Mon institutrice fut sœur Marie-Régis", religieuse de la congrégation des sœurs du Couvent du Sacré-Cœur de Valence-d'Albigeois, localité située à 14 kilomètres de Tanus.

Alerte à Tanus et séparation de la famille

Odette Dawny continue dans sa lettre au directeur du département des Justes : « Un jour de juillet 1943, la gendarmerie de Pampelonne (Tanus est dans le canton de Pampelonne vint avertir le maire de ce petit bourg que nous serions raflés le lendemain matin à 5 heures, suite à une dénonciation. Aussitôt, grâce à la solidarité des villageois, une aide immédiate nous fut apportée. Le soir même, nous fûmes séparés. Ma mère d'un côté, mon père de l'autre. Mon frère fut recueilli par le petit séminaire de Valence-d'Albigeois et moi je fus recueillie par le Couvent du Sacré-Cœur à Valence-d'Albigeois sous le nom de Odette Savy. J'avais 8 ans. » La petite fille est emmenée au couvent par sœur Marie-Régis*. Elle poursuit: « Je fus prise en charge par sœur Marie-Paule*. Je dormais dans sa chambre pour éviter les interrogations de mes compagnes de classe et être ainsi mieux protégée. Elle m'entoura deson affection, surtout aux périodes de vacances scolairesoù petite fille cachée, je devais rester au couvent. Et ce fut ainsi de juillet-août 1943 à avril-mai 19442 ».

Souvenirs de sœur Marie-Paule, directrice du pensionnat près du couvent, et de Christine Svaldi, l'élève qui se souvient

« Sœur Marie-Paule*, écrit sœur Yvonne Caussé qui l'a connue comme directrice entre 1939 et 1945 à Valence, était une personne exigeante pour les autres comme pourelle-même, méthodique et bien organisée. C'était une vraie éducatrice. La façon dont elle prit Odette Dawny Savy sous sa protection avec intelligence et discrétion est la meilleure preuve de son cœur. »
Sœur Christine Svaldi écrit dernièrement: «C'est de l'arrivée à Valence au pensionnat du Sacré-Cœur dont j'étais élève, que j'ai toujours gardé le souvenir. Un soir que nous étions au dortoir, sœur Marie-Paule*, directrice de l'institut, se présente tenant une petite fille par la main. C'était une fillette blonde avec des tresses. Sœur Marie-Paule* s'adressa aux élèves en disant: voici une nouvelle pensionnaire, elle s'appelle Odette Savy. Ne lui posez pas de questions, elle est timides ». La silhouette d'Odette et sa présentation sont restées gravées dans ma mémoire de 13 ans. Quand plus tard, j'ai appris le drame vécu par tant de familles juives, que j'ai su également par sœur Marie-Paule* (j'étais alors jeune religieuse) que la petite Odette Savy était juive, son image s'est réveillée dans ma mémoire. 

Les retrouvailles etl'évocation du passé

C'est par l'intermédiaire de Monsieur Steiner, cousin d'Odette qui, après avoir été arrêté à Tanus puis déporté, était revenu habiter Albi, que sœur Christine Svaldi a pu entrer en relation avec Odette Savy-Dawny. Celle-ci lui écrivait le 31 juillet 2001 ; « Vous me remémorez des moments que j'avais complètement oubliés, mon arrivée au couvent, probablement tardive le soir et ma présentation à mes nouvelles camarades. Par contre, je revois assez précisément les vacances scolaires où je restais au couvent et pendant lesquelles je dormais dans la chambre de sœur Marie-Paule qui m'avait totalement prise en charge. Je suis très heureuse de retrouver en vous un témoin de mon passé... C'est grâce à une chaîne de solidarité formidable que notre famille a pu être sauvée. Sœur Marie-Régis* venait parfois me voir au couvent et servait de messager auprès de mes parents et de mon frère (j'ignorais qu'il était caché au petit séminaire du même lieu). J'ai eu la joie de les retrouver en avril-mai 1944.».

Lettres des deux religieuses à Odette

Sœur Marie-Régis* canespondait de Tanus avec Odette Savy lors de son séjour au Couvent du Sacré-Cœur elle lui donnait des nouvelles de ses parents pendant l'année scolaire 1943-1944. Sœur Marie-Paule*, ayant quitté Valence-d'Albigeois pour être directrice à l'école de Lisle-sur-Tarn (Tarn) en septembre 1944, répond en janvier 1945 aux vœux d'Odette et de ses parents. Trois religieuses seulement « savaient» : la supérieure générale sœur Saint Basile, soeur Marie-Régis et sœur Marie-Paule*.

Les démarches de Madame Odette Dawny Kouchniroff

Après avoir repris contact avec sœur Christine, Odette a écrit au directeur du département des Justes. Après avoir parlé de son refuge au couvent de Valence d'Albigeois, elle ajoute : « J'ai pris la décision de rendre hommage à sœur Marie-Régis et sœur Marie-Paule à qui nous devons probablement la vie, mon frère et moi. Les motivations de ces deux religieuses étaient parfaitement altruistes, et les risques qu'elles encouraient étaient grands, pouvant aller jusqu'à la peine de mort. C'est la . raison pour laquelle j'estime que leurs actes d'héroïsme entrent tout à fait dans le cadre de l'attribution de la médaille des Justes... Malheureusement les deux religieuses étant décédées, je crois que leur souhait le plus cher aurait été qu'en cas d'attribution de cette médaille, elle soit remise au couvent du Sacré-Cœur de Valence-d'Albigeoisz », Madame Odette Dawny Kouchniroff était aidée dans ses démarches par son cousin Steiner. A force de persévérance ils ont obtenu gain de cause. 

 

20/11/2019

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

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