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Paris

Région :
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Département :
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(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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Texte pour ecartement lateral

Sylvain Bloch

Texte pour ecartement lateral

Paris 75017 Paris
Date de naissance: 19/07/1895 (Duttlenheim (67))
Date de décès: 23/09/1942 (Auschwitz (Pologne))
Arrestations: 05/1942
Age de l'arrestation : 47
Date et lieu de la déportation : 23/09/1942
Numéro de convoi : 36
Nom du camp : Auschwitz (Pologne)
Aidé ou sauvé par : - Jean Bousquet
Profession: Chef mécanicien
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Histoire

Réfugiés à Sainte-Orse

Fernand Cahn et son épouse Blanche née Lehmann, natifs de Zellwiller ( Bas-Rhin ) habitaient Wasselonne, où Fernand Cahn était marchand de bestiaux. 
Après la mobilisation de Fernand CahnBlanche Cahn est retournée chez son père Camille Lehmann à Barr avec ses deux enfants, Maurice et Raymond.
En juillet 1940 la famille est expulsée en camion par les allemands jusque dans le Jura près de Lons-le-Saunier. Suivent des pérégrinations par Lyon, puis dans des baraquements près de Castellane, enfin à Sainte-Orse (Dordogne) fin 1940 où toute la famille est logée au lieu-dit " La Tannerie ", à l'exception de Arthur, commerçant international, parti à Londres depuis les années 1920 ou est né son fils Gaston en 1929.

La famille Lehmann - Bloch - Cahn - Loeb :

Camille Lehmann était le patriarche des familles réfugiées et il exercait la fonction de rabin. C'est ainsi qu'il a eut la joie de marier deux de ses filles à Sainte-Orse :

  • Le 18 juin 1942, Simone Lehmann épouse Armand Bloch, né le 2 avril 1906 à Drachenbronn-Birlenbach (67), fils de Moïse Moses Bloch (1881-1953) et Henriette Lévy (1879-1940).  
  • Le 10 novembre 1942, Albertine Lehmann épouse Marcel Loeb né à Oberseebach (67).

Les hommes acceptaient tous les travaux qu’on leur proposait : mineur, bûcheron, charcutier en usine, ouvrier agricole...

En août 1942, la petite communauté juive réfugiée était forte de 72 réfugiés dans ce petit village de 300 habitants. Plusieurs familles quittèrent peu à peu Sainte-Orse pour rejoindre des bourgs plus importants. Il en fut ainsi pour les familles Wertheim, Caen, Schreiber, May, Klein, Kaufman, Mann.

A Sainte-Orse, Jean Bousquet*, dit aussi Jean-Albert bien que Jean soit le seul prénom inscrit sur son acte de naissance, était le fils de François Bousquet, propriétaire cultivateur, alors âgé de 28 ans et de Marie Blondy. 

Il fut mobilisé d’août 1914 à avril 1919 dans l’artillerie, arme dans laquelle il avait effectué son service, comme canonnier conducteur. Il servit successivement dans le 21e puis le 261e RA. Intoxiqué par les gaz le 6 octobre 1918 au fort de Malmaison, il obtint une pension. 
Il résida successivement à Sainte-Orse puis à Périgueux à partir de 1935, mais il conservait une propriété à Rozas près du hameau des Chauffours, commune de Sainte-Orse. Cultivateur, il était marié et père d’un garçon. 

En 1942, après le retour de captivité de Fernand Cahn, la famille déménage à Rozas chez M. Laguionie, hameau rattaché à Sainte-Orse.

Début 1943, il ne reste à Sainte-Orse que 52 personnes juives réfugiées et dispersées dans le village.

En février 1943, la petite communauté appris l’arrestation de l’un des siens, Marcus Greif Schachter, qui sera déporté par le convoi n° 50.
En novembre 1943, le jeune Léon Bloch âgé de 23 ans (né à Plaine 67), neveu d’Abraham Kahn de Kolbsheim et fils d’Anna Bloch, requis à la société Guyenne-Pétrole d’où il s’enfuit, fut raflé à Vézac et déporté.

En 1944, la famille est toujours installée à Sainte-Orse avec le frère et la soeur de Blanche : André Lehmann, son épouse non-juive Marie née Vogel et leur fils André Bowe et Armand Bloch, son épouse Simone et leur fille Henriette, âgée d'un an. 

Le 19/01/1944, Fanny née Strauss, l'épouse de Camille Lehmann décède, sans médicaments, sans médecin, mais entourée de sa famille. La santé de Camille Lehmann déclina rapidement.

Le samedi matin 1er avril 1944, Jean Bousquet* informé des assassinats de La Bachellerie et de Saint-Rabier avertit la famille Lehmann hébergée dans une petite maison lui appartenant de prévenir tous les réfugiés juifs de ce hameau que les Allemands étaient arrivés à Sainte-Orse et qu’ils devaient vite aller se cacher dans une borie dans les bois. Une demi-heure plus tard, une section de 5 à 6 soldats allemands arriva devant le portail d’entrée de la cour, accompagnée de Marie Lehmann qu’ils avaient arrêtée à Rozas et qui leur servit d’interprète. Deux soldats allemands firent sortir la famille Bousquet pendant que les autres fouillèrent la maison. Jean Bousquet* fut interrogé car on le soupçonnait, à juste titre, d’appartenir à la Résistance et de cacher des Juifs. Les Allemands le frappèrent au visage à coups de crosse. L’autre groupe de soldats fit sortir les vaches de l’étable et mit le feu à la maison. Jean Bousquet* fut abattu sur le chemin de Rozas devant sa femme, sa belle-mère et son fils âgé de 7 ans.

Jean Bousquet* avait alerté les réfugiés de Rozas, les incitant à fuir dans la forêt. Tous les juifs raflés sont conduits à la mairie, battus, fouillés, interrogés, dépouillés, 30 personnes au totalJean Bousquet* faisait partie des victimes exécutées à 200 mètres du village au lieu-dit les Châtenets :

  • Kahn Abraham, 49 ans, faible d’esprit, né le 02/06/1895 à Kolbsheim, apeuré tente une fuite, il est abattu froidement dans le dos.
  • Lehmann Camille, 72 ans, né le 30/03/1872 à Zellwiller 
  • Lehmann Léopold, 63 ans, né le 10/12/1881 à Schwenheim
  • Moch Léon, 67 ans, né le 25/06/1877 à Strasbourg, malade, tiré de son lit
  • Moch Raymond, 39 ans, né le 04/05/1905 à Strasbourg
  • Moch André, 37 ans, né le 04/01/1907 à Strasbourg
  • Meyer Oscar, 49 ans, né le 26/03/1895 à Hochfelden
  • Weil Emmanuel, 61 ans, né le 22/02/1883 à Bouxwiller

Tandis que brûlent les maisons des réfugiés, femmes et enfants sont chargés dans des camions, destination Limoges, Drancy, Auschwitz par le convoi 71 :

  • Bloch Anna née Kahn le 09/09/1892 à Kolbsheim, sœur d’Abraham et mère de Léon Bloch,
  • Greif Derzo né le 31/01/1903 à Budapest
  • Greif Édith, 8ans, née le 18/10/1936 à Anvers, fille de Derzo,
  • Grumbach Alice née Lévy le 17/11/1891 à Zellwiller, mère de Jean qui sera fusillé le 18/04/1944 à Sarlat.
  • Lévy Mathilde née Lévy le 09/12/1876 à Duppigheim, mère de Carmen et Lilie Moch,
  • Lévy Carmen née le 06/01/1913 à Mittelbronn,
  • Loeb Albertine née Lehmann le 24/08/1910 à Zellwiller, fille de Camille,
  • Meyer Alice née Moch le 17/11/1907 à Mertzwiller, épouse de Oscar Meyer,
  • Meyer Arlette, 9 ans, née le 16/12/1935 à Strasbourg, fille de Oscar et Meyer Alice,
  • Moch Jenny née Roos le 21/03/1881 à Bischheim, épouse de Léon,
  • Moch Denise née Weil le 26/06/1910 à Paris, épouse de Raymond,
  • Moch Lilie née Lévy le 15/07/1911 à Mittelbronn, épouse de André,
  • Moch Philippe, 5 ans, né le 19/01/1939 à Strasbourg, fils de André et Lilie,
  • Weil Fanny née Meyer le 06/04/1881 à Paris,
  • Weil Henri, né le 25/07/1873 à Bouxwiller, frère d’Emmanuel,
  • Weil Sara née Baer le 12/11/1879 à Rodalben, épouse de Henri,
  • Weil Florine née Weill le 24/08/1879 à Quatzenheim, épouse d’Emmanuel,
  • Weil Alfred Hugo, né le 29/12/1916 à Bouxwiller, fils de Henri et Sara.

Miksa Greif dit Max, né le 31/03/1899 à Budapest, probablement frère de Derzo, fut arrêté dans le salon de coiffure de Périgueux où il exerçait, le 8 avril suivant et déporté par le convoi 73.

Seuls deux reviendront :

  • Albertine Loeb née Lehmann
  • Léon Bloch qui rejoindra son village de Plaine (67).

Il y avait 10 survivants non-déportés à Sainte-Orse : 

Il était devenu trop dangereux de rester au même endroit plusieurs jours. Commença alors pour ce groupe de survivants une longue marche durant près de trois mois dans les bois, de cache en cache. Les familles Hoenel et Mittel furent cachées dans un poulailler tandis que brûlait la maison attenante. Il en fut de même pour la famille Rauner tapie dans une grange au milieu des incendies.

De nuit les hommes retournaient dans les hameaux réclamer de la nourriture.

Cependant, cette nomadisation devenait critique pour la petite Henriette et sa mère Simone Bloch sur le point d’accoucher.
Avec la complicité du maire délégué, Monsieur Brachet, et de toute la population, un stratagème fut mis au point : Henriette fut déclarée "enfant trouvée" par Margot la bergère et le maire établit de faux papiers au nom de Marguerite Lavignaud (Marguerite comme la bergère, Lavignaud comme le lieu de la "trouvaille").

La même solidarité s’exerça quelques jours plus tard, pour extraire Simone Bloch de la forêt et la conduire à la maternité de Clairvivre à Salagnac où elle accoucha le 27 mai 1944 de Michèle Fanny.

Soulagé, Armand Bloch rejoignit alors la résistance, accompagné de Marcel Loeb et de André Lehmann.

Début 1945, le calme revint en Dordogne et à Sainte-Orse ou Simone Bloch donna naissance à Denise en juillet 1945.

Ce n’est qu’au début de l’année 1946 que tout le monde rejoint la maison familiale de Barr, occupée par des filles du pays qui avaient épousé des soldats allemands… 

Le 10 juillet 2006, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Jean Bousquet*.

Source : Récit réécrit par Hellen Kaufmann d'après le témoignage de Jean Camille Bloch

Sources documentaires :

Bernard Reviriego, les juifs en Dordogne, éditions Fanlac.
Martial Faucon, Récits vécus, imprimerie ACDS Bordeaux.
Raymond Cahn : "condensé de ma mémoire pour l’histoire", notes personnelles.

03/05/2020

asso 12283

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

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