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Paris

Région :
Île-de-France
Département :
Paris

Préfets :
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(1934 - 1940) Achille Joseph Henri Villey-Desmeserets, Préfet de la Seine (1878-1953)
Charles Paul Magny
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(14/05/1941 - 01/06/1942) Amiral François Marc Alphonse Bard, Préfet de police de la Seine (1889-1944)
Amédée Bussière
(01/06/1942 - 19/08/1944) Préfet de police de la Seine lors de la rafle du Vél d’Hiv (1886-1953)
René Bouffet
(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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Texte pour ecartement lateral

Henri Minczeles

Texte pour ecartement lateral

Paris 75000 Paris
Date de naissance: 10/06/1926 (Paris)
Date de décès: 10/03/2017 (Paris)
Aidé ou sauvé par : - Marie Ménérat - Suzanne Ménérat Leulier Profession: Journaliste et historien
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Henri-Minczeles
Henri Minczeles
source photo : Arch. famille Minczeles
crédit photo : D.R.
Histoire

Témoignage de Minczeles

Journaliste, historien, ancien président du Centre Medem, diplômé de l’École des Hautes Études en Sciences sociales, Henri Minczeles est spécialiste des communautés juives d’Europe orientale. Il raconte la prise de conscience de son identité juive durant la guerre et comment, plus tard, il a répondu à la question : comment revendiquer une identité juive socialiste, laïque, yiddishiste et diasporique !

PARIS, 1926
« Mon père est arrivé à Paris en 1924. Un an plus tard, il a fait venir ma mère à laquelle il n’était que fiancé. En 1926, je suis né, en 1931, ce fut mon frère. C’est aussi simple que cela. Je suis né dans un milieu yiddishophone, mais selon la volonté de mon père, nous nous sommes astreints à parler français au sein de la famille. Peut-être qu’en tant qu’émigré, il voulait faire un trait sur le passé. Il venait de Pologne, de Varsovie. Il avait eu des activités politiques au sein du parti communiste et était devenu persona non grata en Pologne. Il voulait rompre avec la langue du ghetto. La France représentait le pays de l’universalité par excellence, la patrie des Droits de l’homme et il a dit : je vais me franciser. Donc, chez nous, nous parlions français. Mais comme dans beaucoup de familles, entre eux, nos parents parlaient yiddish... Surtout quand il s’agissait de parler de nous. À la longue, autant dire que nous finissions par tout comprendre. Au point qu’ils avaient fini par se parler en polonais ! »

ENFANCE
« Nous avons vécu dans la dualité : une sorte de yiddishkeit diffuse à la maison ; et en même temps la francisation puisque mon frère et moi sommes allés à l’école communale. Nos copains étaient à la fois français non juifs et français juifs. Il y avait dès cette époque une double culture, une manière d’être à la fois juif et français. Parmi mes copains juifs, la plupart sortait d’un milieu yiddhishophone. Nous habitions le XVIIIe arrondissement, derrière la butte Montmartre, où était réunie une grande communauté juive immigrée d’extraction ouvrière. Mon père était ouvrier tailleur, par la suite il est devenu coupeur modéliste. C’était un milieu imprégné de la yiddishkeit. Cela a été mon premier contact, un contact un peu confus mais bien réel, avec le judaïsme et le yiddish. »

OCCUPATION
« Et puis est arrivée la guerre. Mon père a été arrêté, déporté à Auschwitz où il est mort. Nous avons vécu cachés. À part une interruption de quelques mois, j’ai passé toute la guerre à Paris. J’ai participé à la libération de Paris, mais cela c’est moins important. C’est à ce moment-là que naît le désir d’un retour vers un judaïsme réel. Une culture que je ne connaissais en rien, puisque j’avais grandi dans un milieu très laïc. La première fois que j’entends parler de synagogue, c’est en 1940 quand un attentat détruit une partie de celle qui était en bas de chez nous rue Sainte-Isaure.

L’occupation a constitué un choc provoquant un retour vers ma judaïté. Ce retour s’affirmait à chaque fois que s’affichait l’antisémitisme de la presse d’occupation. Je dis juif, et pas israélite, parce que je ne confondais pas avec les Juifs français qui étaient assimilés et pour qui le yiddish était un jargon qu’ils préféraient oublier. Pour moi, il s’agissait d’un retour aux racines. Parce que je m’étais posé la question, pourquoi les nazis avaient-ils voulu me tuer ? Cette question était une raison de plus pour affirmer son origine et son identité juives. »

YIDDISH ET ENGAGEMENT POLITIQUE
« À ce moment, je ne parle pas yiddish, disons que je l’ai à l’oreille, que les sonorités sont pour moi familières. À la Libération, avec des copains, je m’implique dans un mouvement socialiste juif, le mouvement des jeunesses du Bund. Depuis l’occupation, je militais clandestinement à la S.F.I.O. Probablement me serais-je complètement assimilé s’il n’y avait pas eu la guerre, mais Hitler en a décidé autrement. Avec la guerre, je m’étais imbibé de judaïsme. J’avais perdu mon père et la plupart des membres de ma famille qui habitaient Varsovie avaient été exterminés ou étaient morts du typhus dans le ghetto. C’est pour cela que je me suis senti pour la première fois juif. Le coup de pouce, ça a été mes amitiés, mes copains. C’est ainsi que je suis devenu à la fois juif, socialiste et bundiste. J’étais loin du sionisme. Je considérais qu’habiter en France et être juif était conciliable. Qu’il était possible de vivre dans ce pays qui m’avait vu naître. Et puis j’avais confiance en l’humanité. Vous voyez, le genre « les lendemains qui chantent ». Socialistes, on était tous plus ou moins internationalistes. C’était le vent de l’époque. Je n’avais donc aucune envie de partir pour Israël. Tout en considérant que ceux qui partaient avaient des motivations tout à fait valables puisqu’ils voulaient totalement rompre avec l’Europe, avec ce qui s’y était passé, toutes ces horreurs qu’on avait traversées.

Il ne s’agissait pas de se prétendre simplement juif. Ce n’était pas un label. Il fallait retourner aux sources, retrouver ses racines. Et pour moi, ces racines étaient toutes trouvées : il s’agissait de revenir au yiddish, d’apprendre un yiddish qui était jusqu’alors entendu pour devenir un yiddish lu et écrit. C’est comme cela que j’ai vraiment appris le yiddish après-guerre. J’avais déjà une vingtaine d’années. Puis j’ai épousé ma femme qui venait d’un milieu très bundiste, très yiddishiste. Il faut faire la différence : parler yiddish et être yiddishiste, ce sont deux choses différentes. Être yid- dishiste, c’est avoir une volonté de connaître la culture yiddish. Il y a un mot pour cela, on parle de yiddishkeit. J’ai perfectionné mon yiddish suffisamment pour déchiffrer les bouquins qui m’intéressent.

Le point de repère religieux ne pouvait exister puisque je n’étais pas croyant. Il me restait l’autre repère, le repère linguistique, qui a servi de substitution, est devenu une forme de judaïsme. Pour les bundistes et pour tous ceux pour qui la langue a été un substitut de territoire, dans la mesure où grâce à elle existaient une histoire commune et une littérature yiddish. »

DIASPORA
« Le yiddish a subi le destin d’une langue diasporique. Parce qu’une langue qui s’appuie sur la structure d’un État comme l’hébreu en Israël a plus de possibilités de se défendre et de perdurer. En ce qui concerne une langue forgée par des Juifs disséminés dans le monde entier, il y a beaucoup plus de vulnérabilité. Mais, à la limite, c’est un faux problème. Parce que la vulnérabilité n’empêche pas une langue de résister pendant des siècles. Prenez le judéo-espagnol, la langue parlée par les Juifs d’Espagne avant qu’ils ne soient chassés de la péninsule en 1492. Et bien en cette fin de XXe siècle, il subsiste des îlots où des communautés parlent encore cette langue.  »

LA TRAGEDIE
« Il ne faut pas négliger que le yiddish fut une langue importante, parlée par une grande majorité de la population juive d’Europe. En 1939, on évalue à 11 millions le nombre de yiddishophones pour une population juive qui à travers le monde avoisinait 16 à 17 millions de personnes. Le yiddish n’a pas connu un échec, il a été victime d’une tragédie. Ou plutôt de trois tragédies qu’il ne faut pas mettre sur un même plan. La première, c’est tout simplement la Shoah, l’extermination de cinq millions de yiddishophones. La deuxième tragédie se déroule en Union Soviétique. Avant, pendant et après la Shoah, le yiddish a subi un véritable génocide intellectuel. À partir de 1936/1937, dans le cadre de la doctrine soviétique qui vouait à l’anéantissement toute pensée minoritaire, une grande partie des locuteurs du yiddish et toute son intelligentsia sont laminées. Le troisième événement est très différent et concerne la création d’Israël qui choisit de faire de l’hébreu la langue officielle du nouvel État. L’hébreu, après tout pourquoi pas, c’était la langue multiséculaire du peuple juif qui, même s’il ne le parlait pas, l’étudiait dans les livres. Il s’agissait à la fois d’un choix politique et d’un choix linguistique. Tous les Juifs ne parlaient pas yiddish... Ne serait-ce que les Séfarades. La raison politique, c’est que les sionistes ont considéré à tort ou à raison que le yiddish était plutôt la langue de la diaspora alors que le rassemblement des exilés en Palestine devait être fondé sur une langue fédérative : l’hébreu. »

CULTURE ET POLITIQUE
« Beaucoup d’autres raisons expliqueraient l’érosion de la langue yiddish. Dans l’immédiat après-guerre s’est produite une fugace mais réelle renaissance du yiddish. Beaucoup de gens se sont mis à raconter la guerre. Il a existé une littérature autour de l’holocauste. Il y a une renaissance de la presse et le désir de jeunes gens — comme moi alors — de renouer avec leurs racines. Ce désir est surtout culturel. Mais il est difficile de parler de culture en faisant mine d’oublier le politique. Les choses sont indissolublement liées. Dès l’instant où vous vous intéressez au yiddish, il y a engagement politique. La symbiose est naturelle. Après-guerre, j’ai pu reprendre des études supérieures interrompues par la guerre. Je me suis intéressé à la culture yiddish et plus tard à Vilno, la Vilnius d’aujourd’hui1. J’ai cherché à comprendre pourquoi c’était là qu’était né le mouvement bundiste, pourquoi Vilno avait été le grand centre de la culture yiddish, pourquoi parler yiddish était un honneur et non pas une honte dans cette ville. »

05/02/2011
Lien : Vacarme

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Hommage

Henri Minczeles nous a quittés le 10 mars 2017. Il était un membre dèle et assidu du comité de rédaction de la Revue d’histoire de la Shoah depuis 1993.

Historien, journaliste, écrivain, militant associatif, ancré dans la cité, défenseur du yiddish, passeur de mémoire : il est difficile de dissocier ces divers éléments ou d’en privilégier un, tant il a été avec passion tout cela à la fois. Grand, la voix grave et le rire tonitruant. Fidèle en amitié, il aimait les gens, il aimait partager, partager son savoir.
Né le 10 juin 1926 à Paris dans une famille juive polonaise immigrée, Henri dont l’enfance est liée au 18e arrondissement, fut douloureusement marqué par l’arrestation de son père le 14 mai 1941 lors de la ra e du « Billet vert », suivie de sa déportation sans retour à Auschwitz le 17 juillet 1942, par le convoi numéro 6.
Henri était alors âgé de 16 ans. Il a pieusement gardé la dernière lettre écrite par son père à sa mère avant son départ pour Auschwitz, dans laquelle il af chait un certain optimisme : « Je pars aujourd’hui même. Peut-être nous reverrons-nous en Pologne ? Ne crains rien, on ne tuera pas tant de monde. Veille sur les enfants... Je te prie de ne pas pleurer sur notre sort. Sois courageuse. Nous sommes encore jeunes. Je t’embrasse bien fort avec les enfants... »
Par miracle, le reste de la famille échappa à la rafle du 16 juillet. Mais Henri qui avait contracté la tuberculose se retrouva en sanatorium en compagnie de son ami Jo Amiel. Plus tard, revenu à Paris sous un faux nom, il fabriqua de fausses cartes d’identité, trouva un emploi comme apprenti décorateur et participa à la Libération de Paris, sous la houlette des jeunesses socialistes.

Il décida de devenir journaliste et passa par le Centre de formation des journalistes entre 1946 et 1948, avant de se marier en 1949 avec Léa Radacz dont il eut deux enfants, Chantal et Alain. Henri faisait les délices des organes de la presse juive. Dans le local du n° 110 de la rue Vieille du Temple, il travaillait au journal Le Réveil des jeunes, puis plus tard à Actualité juive. Il a partagé la page « Mémoire » de L’Arche, et collaboré aux Cahiers Bernard Lazare aux côtés de Claude Hampel.

Après la guerre, Henri Minczeles exerça divers métiers : aide-comptable, comptable, directeur administratif et P.-D.G. dans une entreprise textile spécialisée dans le tricot. Après la fermeture de cette entreprise, il décida de reprendre ses études interrompues en 1942 et s’inscrivit en septembre 1984 à l’École des hautes études en sciences sociales. En 1985, au terme de son premier cycle, il présenta un mémoire intitulé Les origines du mouvement ouvrier juif, 1870-1897. Une fois la retraite venue, il se lança dans des études d’histoire, et obtint un DEA en 1986, puis un doctorat en 1991.
L’idéologie d’Henri Minczeles est fortement in uencée par les conceptions de l’historien juif russe Simon Dubnow, qui a écrit que « le peuple juif demeure vivant et créateur grâce à ses innombrables combats sur les champs de bataille de l’esprit ».

Il est l’auteur d’innombrables ouvrages, dont Vilna, Wilno, Vilnius, la Jérusalem de Lituanie, Histoire générale du Bund, un mouvement révolutionnaire juif, Lituanie juive, message d’un monde englouti (en collaboration avec Yves Plasseraud), Yiddisland (avec Gérard Silvain) ou encore Histoire des Juifs de Pologne : religion, culture, politique.
Il a obtenu en 1991 le prix de la Mémoire de la Shoah Jacob-Buchman attribué par la Fondation du judaïsme français avant de devenir membre de différents jurys pour l’attribution des plusieurs prix (le prix Max-Cukierman, le prix Mémoire de la Shoah et le prix Korman).
Dès sa plus tendre jeunesse, Henri Minczeles a participé activement au mouvement bundiste dont il était devenu une gure incontournable. Il a présidé, dans les années 1990, le Cercle amical Arbeter Ring.
Henri Minczeles était un militant acharné de la mémoire. Dans l’ouvrage consacré au Convoi 6, à la mémoire de son père Charles Szepsel Minczeles, il écrit : Hitler est responsable de mon retour au judaïsme. C’est la raison pour laquelle je suis depuis plus d’un demi-siècle un militant de la mémoire, un chien de garde du souvenir. Je l’ai exprimé dans de nombreuses études et articles à la radio. J’ai écrit des ouvrages consacrés au judaïsme, à son histoire événementielle et à diverses idéologies et doctrines de la judaïcité. J’assiste depuis 1946 à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie. J’ai incité mes enfants et mes petits-enfants à venir à cette manifestation du souvenir. Le reste est silence.

En 2000, Henri adhère à l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du 18e arrondissement. Il a été délégué au CRIF de 1979 à 2001, puis à la commission du souvenir du CRIF. Il était aussi un militant de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France de Serge Klarsfeld.

Après la mort de Charles Baron, son ami et cousin dont il était très proche et qui collaborait aussi à la Revue d’histoire de la Shoah, Henri démissionna du comité de rédaction après un discours extrêmement digne et émouvant sur la vieillesse, sur ce qu’il ne pouvait plus apporter, ajoutant qu’il préférait partir que se sentir inutile. Il est mort quelques mois plus tard. 

Source : Katy Hazan, « Henri Minczeles », Revue d’Histoire de la Shoah 2017/2 (N° 207), p. 448-449.

04/10/2018
Auteur : Katy Hazan Lien : Hommage de Katy Hazan

[Compléter l'article]

Sauvés par des Justes

Marie Ménérat*, vivait à Paris avec sa fille, Suzanne*, épouse Leulier. Marie* était concierge d’un immeuble du XIXe arrondissement. Elles habitaient la loge.
Suzanne*, 38 ans, travaillant dans la tannerie de Charles Kern, qui était juif.

Szepsel Minczeles, né le 21 février 1906 à Varsovie, tailleur, de nationalité polonaise, arrivé en France en 1924, fut raflé lors de la rafle dite du "billet vert" en mai 1941 parce que Juif et sera déporté sans retour vers Auschwitz.
Au lendemain des grandes rafles des 16 et 17 juillet 1942 à Paris, son épouse, Ruchla Minczeles, originaire de Varsovie elle aussi, avait échappé à la rafle avec ses deux fils de 11 ans et 16 ans.
Aucun d'eux n'avait la nationalité française et ils se retrouvèrent à la rue.

Henri, atteint d'une pneumonie dû être hospitalisé. Sa mère, Ruchla Minczeles, et sa tante furent recueillis par une vielle tante de nationalité française, la tante de Charles Kern. Ruchla Minczeles se confia à Suzanne* et lui demanda son aide.

La jeune femme lui dit qu'un petit logement d'une pièce était libre dans l'immeuble.
Elle le loua en son nom et Ruchla Minczeles vint s'y installer, d'abord seule, puis son jeune fils vint la rejoindre.
Lorsque Henri quitta la maison de convalescence en juin 1943, il les rejoignit.
Ils vécurent ainsi jusqu'en octobre 1943.

Ruchla Minczeles parvint à envoyer son plus jeune fils à la campagne, tandis qu'elle resta avec Henri dans son petit logement jusqu'à la Libération.

Suzanne* et sa mère, Marie*, se chargeaient de faire les courses afin que Ruchla Minczeles ne sorte pas.
Marie Ménérat* cachât aussi les objets précieux de la famille, qu'elle rendit après la guerre.

« C'est grâce à elle, qui connaissait un logement vacant dans son immeuble, que nous avons pu nous cacher, pendant deux ans. Elle et sa fille, Suzanne*, nous ont procuré des cartes d'alimentation pour ma mère d'abord, pour mon frère et moi ensuite. Au début, à diverses reprises, elles ont effectué des courses pour nous procurer à manger et nous ont ainsi aidés matériellement sans accepter le moindre argent, disant que l'on verrait cela plus tard." 2

Henri Minczeles, diplômé de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et docteur en histoire, deviendra historien, spécialiste des communautés juives d'Europe orientale, journaliste, animateur de radio et responsable communautaire.
Il a obtenu, en 1991, le prix de la Mémoire de la Shoah Jacob Buchman attribué par la Fondation du judaïsme français.

05/02/2011

asso 3697

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

Notes

- 1 - Vilna, Wilno, Vilnius : la Jérusalem de Lituanie, Henri Minczeles, éd. La Découverte, 1993.
- 2 - CFYV, dossier Ménérat, n° 6029, témoignage d'Henri Minczeles.

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