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Paris

Région :
Île-de-France
Département :
Paris

Préfets :
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(1934 - 1940) Achille Joseph Henri Villey-Desmeserets, Préfet de la Seine (1878-1953)
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(13/10/1940 - 19/08/1942) Préfet de la Seine (1884-1945)
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(14/05/1941 - 01/06/1942) Amiral François Marc Alphonse Bard, Préfet de police de la Seine (1889-1944)
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(19/08/1942 - 19/08/1944) Préfet de la Seine. Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
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(1944 - 1946) Préfet de la Seine (1892-1971)
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Pauline Weingarten

Texte pour ecartement lateral

Paris 75000 Paris

Date de décès: 1980 (Pologne)
Parcours : Paris - Marseille - Meymac - Paris
Profession: Médecin
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Histoire

Interview du docteur Pauline Weingarten

Madeleine Hardouin était directrice du service social de la Caisse de compensation et d'allocations familiales de la région parisienne, crée en 1919, et devenue depuis la Caisse d'allocations familiales de la région parisienne. Son siège était et est toujours au 8-10-12 de la rue Viala Paris 15e. Madeleine Hardouin fut décorée de la légion d'honneur en 1933.
Madeleine Hardouin était directrice de l'enseignement ménager de cette même Caisse.

Dans les années 30, créant pour la "caisse", un dispensaire et un laboratoire d'analyses médicales, Madeleine Hardouin embauche de jeunes médecins. L'un d'eux, Jean Bernard, qui tenait la consultation de pédiatrie, deviendra le professeur Jean Bernard, éminent spécialiste de la leucémie, gloire nationale, membre de l'institut etc. Le laboratoire avait pour directeur, je crois, le docteur Rivallier, aidé d'une jeune assistante, Pauline Weingarten. Celle-ci était juive et polonaise. A cette époque, la Pologne imposait aux étudiants juifs un numerus clausus. Pauline Weingarten s'était donc vue contrainte d'aller faire sa médecine en France. Madeleine Hardouin l'embauche au labo. Elle soutient sa thèse le 7 Juillet 1938 à Paris. (Elle est née le 1er juillet1906) et a donc 32 ans.

En 1938 ou 39, elle se fait baptiser quoique n'ayant aucune conviction religieuse. Madeleine Hardouin est sa marraine. Le prêtre qui la baptise est lui même un filleul de Madeleine Hardouin et prêtre de la mission ouvrière, si je ne fais pas erreur.

Arrive la guerre, l'occupation, les lois antijuives de Vichy d'octobre 40 et les suivantes. Ces lois interdisaient pratiquement aux juifs de travailler. Madeleine Hardouin passe outre et continue de faire travailler Jean Bernard et le Dr Weingarten.
Jean Bernard intègre très vite la résistance, se cache par moments dans les chambres du 8ème de la "Caisse" et rejoint Marseille où il monte un réseau.

Le Dr Weingarten, elle, reste à Paris.
Une de ses sœurs, handicapée physique, m'a-t-elle dit, était là. Pour quelle raison ? Je l'ignore. Le Dr Weingarten logeait chez Madeleine Hardouin et son amie Eulalie Desmoulins qui avaient un appartement de fonction au premier étage de la rue Viala. Sa sœur était hébergée au 8e et ne sortait pas. Marie-Paule Hardouin, qui travaillait à la "caisse", dormait aussi dans ces chambres de temps en temps, et se souvient lui avoir porté à manger.

Le 16 juillet 1942, Pauline Weingarten était sortie faire des courses. En revenant, la concierge lui dit: "Mademoiselle, ne montez pas, les Allemands sont chez vous". Elle va alors se réfugier chez Madeleine Hardouin et son amie Eulélie Desmoulins et voit de la fenêtre qu'on emmène sa sœur, Henricka Weingarten, née le 29 octobre 1904 à Stranlawow (Pologne). Arrêtée parce que juive, elle sera déportée sans retour par le convoi n° 12 de Drancy le 29 juillet 1942 pour Auschwitz.
Assistant à l'arrestation de sa sœur, elle veut la rejoindre. Madeleine Hardouin et Eulalie Desmoulins l'empêchent de sortir. Le même jour, Madeleine Hardouin l'emmène dans sa voiture à Orsay où elle loue une maison pour les dimanches de la belle saison. Le docteur Weingarten reste là plusieurs jours. Mademoiselle Boussand, assistante sociale de la "caisse", et dont la sœur faisait partie d'un réseau de résistance (maître Boussand Dufour), future marraine de Marie Élyse, lui procure de faux papiers. Contrôlée dans le train qui l'emmène à Marseille, elle passe. Elle est certaine que les contrôleurs ont compris.

Il faut dire qu'elle mesurait peut être 1 m 70, en tout cas était très grande, avait une grosse voix, un accent polonais à couper au couteau... Pour passer inaperçue, un peu dur...

A Marseille elle retrouve Jean Bernard qui lui propose d'entrer dans son réseau. Elle refuse."Tu te rends compte, m'a t'elle dit, malgré ce qui c'était passé, je n'avais rien compris". Le réseau la prend en charge et elle arrive à Meymac en Corrèze. A Meymac, elle est cachée dans le camp de vacances que la "caisse " avait acheté pour faire camper les jeunes ouvrières pendant leurs congés. Ce camp de vacances "la Feuillade" existe toujours et est toujours un centre de vacances de la "caisse".
Elle y restera, m'a t'elle dit, avec d'autres, jusqu'à la fin de la guerre sans être autrement inquiétée.

Quand Pauline Weingarten m'a parlé, elle pleurait. J'étais tétanisée je n'ai pas posé de questions.

Elle est morte d'un arrêt cardiaque dans les années 1980.

Interview de Pauline Weingarten, avril 1975.

26/03/2010
Lien : Aussedat

[Compléter l'article]

Madeleine Hardouin est née rue du Cherche Midi à Paris.
Sa mère meurt lorsqu'elle a 10 ans.
Les trois enfants ont trouvé refuge avec leur père à Étampes, berceau de la famille, chez leur grand-mère paternelle.
Celle ci meurt un an après la maman.
Leur père perd sa situation un an après, à cause de la faillite du courtier en grains pour lequel il travaillait. Il est victime d'une attaque cérébrale qui le laissera diminué jusqu'à la fin de ses jours.
La famille se retrouve alors, toujours à Étampes chez la grand-mère maternelle. Madeleine passe son brevet supérieur et tient la maison. L'aîné des garçons trouve un emploi à Paris. Paul, le plus jeune des trois passe aussi son brevet et entre comme employé à la Société Générale où il apprendra la comptabilité.

A la mort de leur grand-mère maternelle, plus rien ne les retenant à Étampes, Paul, Madeleine et leur père partent s'installer à Paris, rue Bonaparte.
Paul se passionne pour un mouvement nouveau : le Sillon. Il y milite comme jeune garde.
Madeleine se lie d'amitié avec Marc et Renée Sangnier. Elle sera la marraine de leur fils Jean.
Madeleine tient bénévolement la coopérative et la bibliothèque des étudiants membres du Sillon. Elle brode tous les drapeaux du mouvement. Tout est encore visible boulevard Raspail, dans l'immeuble de la famille Sangnier.

Mais elle réalise que, sans fortune, elle est, avec son père, à la charge de ses frères. Elle décide de travailler et cherche un emploi social, dans l'esprit du "Sillon". Elle s'occupe des "cas" sociaux présentés à la Présidence de la République. Elle devient ainsi une des toutes premières assistantes sociales. Elle réalise alors la grande misère des familles ouvrières de l'époque. Elle met de l'ordre et du professionnalisme dans l'exercice de la charité.

Arrive 1914. Elle passe un diplôme de surintendante d'usine, l'une des toutes premières en France et part, embauchée par une de ses relations, comme surintendante dans une usine d'obus à Orléans. Ce sont des femmes qui fabriquent les obus et les accidents sont fréquents. Elle procède à un examen des postes de travail, met de l'ordre et impose des règles de sécurité. Les accidents diminuent. En même temps, elle crée une cantine pour les ouvrières et une crèche à l'usine pour les bébés. Le premier bébé sera d'ailleurs accueilli dans sa propre chambre.

En 1919, l'usine ferme et plusieurs patrons, ses anciens du "Sillon" dont elle est très fière, lui proposent des postes. Finalement, elle est embauchée à la caisse de Compensation et d'Allocations familiales de la Région Parisienne, rue Viala Paris 15e, comme directrice du service social. Elles sont cinq. Cette Caisse a été crée par des patrons "sociaux" soucieux de l'éducation de la masse ouvrière, et particulièrement des femmes, et conscients de la misère des familles ouvrières.
Elle créera là un service d'assistantes sociales, un enseignement ménager, dirigé par son amie Eulalie Desmoulin, des dispensaires, un laboratoire d'analyse, des camps de vacances pour les jeunes ouvrières.

Madeleine Hardouin et Eulalie Desmoulin partagent le même appartement situé au 1er étage de la rue Viala.

Madeleine Hardouin est décorée de la légion d'honneur le 13 juillet 1933.

En 1940, toujours soucieuse de la misère ouvrière, elle accepte d'entrer dans le conseil municipal de Paris, nommée par Pétain, malgré les avis de ses amis résistants. Au sein du conseil, elle prend en charge les problèmes de ravitaillement. Sa grande préoccupation : les familles ouvrières. Dans le même temps, elle refuse d'appliquer dans son service les lois antijuives de Vichy et garde les médecins juifs qui travaillent à la Caisse, particulièrement Pauline Weingarten et Jean Bernard qui deviendra le célèbre professeur Jean Bernard et rentrera très vite dans la Résistance. Elle s'est préoccupée dès juin 1940 du sort des enfants juifs et en fait évacuer plusieurs. Elle procure aussi des faux papiers à certains.

Frappée d'indignité nationale à la libération, elle refuse l'intervention de ses amis et leur dit qu'elle assume. Elle est très vite innocentée et retrouve ses droits civiques. Elle prend sa retraite une dizaine d'années plus tard. Sa devise, retrouvée dans ses papiers après sa mort : "Dieu Premier servi".

Madeleine Aussedat, née Hardouin, mars 2008

Madeleine Aussedat

26/03/2010

asso 1878

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Notre Dame de Sion : les Justes (La première religieuse de Sion à recevoir ce titre en 1989 est Denise Paulin-Aguadich (Soeur Joséphine), qui, à l’époque de la guerre, était ancelle (en religion, fille qui voue sa vie au service de Dieu). Depuis, six autres sœurs de la congrégation, ainsi qu’un religieux de Notre-Dame de Sion ont reçu la même marque de reconnaissance à titre posthume. Ils ont agi à Grenoble, Paris, Anvers, Rome. L’action de ces religieuses et religieux qui ont sauvé des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale mérite de ne pas être oubliée. Et il y en a d’autres, qui, même s’ils n’ont pas (encore ?) reçu de reconnaissance officielle, ont œuvré dans le même sens, chacun à leur place. )
4 L'histoire des Van Cleef et Arpels (Blog de Jean-Jacques Richard, très documenté. )
5 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
6 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
7 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
8 Les grands entretiens : Simon Liwerant (Témoignage de Simon Liwerant est né en 1928. Son père Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et sa mère Sara née Redler, seront arrêtés et déportés sans retour. )

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