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Alpes-Maritimes

Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Carte du département

Préfets :
Paul Escande
(09/1944 - 08/1946)
Marcel Ribière
(1940 - 1943) Marcel Julien Henri Ribière, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1892-1986)
(23/07/1943 - Mai 1944) Marie Joseph Jean Chaigneau, Préfet de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse). Arrêté en mai 1944 par les Allemands, il est déporté au camp d'Eisenberg
Jean Moyon
(08/1944 - 09/1944) Préfet des Alpes-Maritimes
Raymond Aubrac
(1944 - 1945) Raymond Aubrac, de son vrai nom Raymond Samuel, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1914)
Paul Haag
(1945 - 1946) Paul Maurice Louis Haag, Commissaire de la République de la région de Marseille (Alpes-Maritimes, Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Var et le Vaucluse) (1891-1976)

À lire, à voir…

Danielle Baudot Laksine Danielle Baudot Laksine
La Pierre des Juifs

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Serge Klarsfeld Serge Klarsfeld
Nice, Caserne Auvare : Les transferts de Juifs de la région préfectorale de Nice... et de la principauté de Monaco vers le camp de Drancy en vue de leur déportation, août-septembre 1942

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Journal, 20 décembre 1940-24 septembre 1943

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Département des Alpes-Maritimes en 1939-1945


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Histoire

La drôle de guerre

L’annexion de l’Autriche par l'Allemagne nazie en mars 1938, la conférence de Munich et l’occupation d’une grande partie de la Tchécoslovaquie amènent les ressortissants d’Autriche, de Tchécoslovaquie ou d’Allemagne, en majorité des Juifs, à quitter leurs foyers et à chercher refuge hors de portée des Allemands.

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.

520 000 français sont évacués des zones frontalières comprises entre la ligne Maginot et l’Allemagne.

L'Allemagne nazie envahit la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas le 10 mai 1940.

Le gouvernement désemparé se replie à Bordeaux dès le 11 juin. La France est envahie. C’est l’exode vers le sud.
Le président du Conseil : Paul Reynaud, est contraint de démissionner.

07/08/2011

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L'Occupation et la collaboration

L'Occupation et la collaboration
Le 10 juin 1940 Mussolini déclare la guerre à la France. Il veut conquérir Nice et sa région et atteindre Marseille. Mais rapidement son offensive est brisée par la résistance de l'armée des Alpes.
A l'issue de la campagne des Alpes, du 10 au 25 juin 1940, les troupes italiennes occupent Menton, Fontan dans la Moyenne-Roya, Isola, les hameaux stéphanois de La Blache et Douans, dans la Haute-Tinée, Le Bourguet, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Rimplas, Valdeblore, Saint-Martin-Vésubie, Roquebillière, Belvédère, Saorge, Breil-sur-Roya, Sospel et Castellar.

Les batailles pour "l’occupation annexion "des communes de Fontan et de Menton ont lieu du 10 au 25 juin 1940. Les populations frontalières de Menton, celles des communes de la Haute-Tinée, de la Haute-Vésubie, de la Bévéra, de la Roya avaient été évacuées dès le début du mois de juin sur Grasse, Cannes, Antibes, Barjols (Var), Annot, Saint-André-les-Alpes, Barrême et Castellane (Basses-Alpes).
Les troupes italiennes occupent Menton, Fontan dans la Moyenne-Roya, Isola, les hameaux stéphanois de La Blache et Douans, dans la Haute-Tinée, Le Bourguet, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Rimplas, Valdeblore, Saint-Martin-Vésubie, Roquebillière, Belvédère, Saorge, Breil-sur-Roya, Sospel et Castellar.

Le 22 juin 1940, la France écrasée par les armées d'occupation signe l'Armistice.
Les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises et le trafic postal entre deux grandes zones délimitées par la ligne de démarcation qui sépare la zone sud où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands.
La ligne de démarcation traverse treize départements sur 1 200 km : Ain, Allier, Charente, Cher, Dordogne, Gironde, Indre-et-Loire, Jura, Landes, Loir-et-Cher, Pyrénées-Atlantiques, Saône-et-Loire, Vienne.
Le maréchal Pétain forme alors un nouveau gouvernement et obtiendra les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La République est abolie.

Un armistice signé le 25 juin avec les Italiens démilitarise presque tout le département et l'est du département est annexé.
Le 10 août 1940 est publié un décret du gouvernement transalpin, daté du 30 juillet, relatif au statut des territoires occupés.
Les territoires ainsi annexés par l'Italie sont soumis aux obligations des Italiens : l’Italien devient la langue officielle et la Lire la monnaie légale, tandis que la correspondance avec la France est soumise au tarif étranger et les services publics transalpins s’installaient à la place des français, ce qui complique les relations administratives et commerciales avec la France.
Les bornes routières indiquent désormais la distance de Rome...
Les fonctionnaires français sont soumis à une surveillance étroite par les commissaires civils nommés.
Fontan et Menton passent sous le contrôle de Rome.
Menton est soumise à l’administration d’un commissariat civil.1 D'abord l’ancien vice-consul Aldo Loni, puis l’administrateur civil Virgilio Magris, et enfin l’inspecteur des Fasci à l’étranger Giuseppe Frediani.
Le sous-préfet Alberto Castaldi est nommé commissaire civil de Fontan et c'est d'abord l’administrateur civil Luigi Giovenco, puis Guido Botto qui seront nommés successivement à Isola.

Occupation italienne
Le 11 novembre 1942, la France entière est occupée, suite au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.
Les Italiens occupent les Alpes-Maritimes, le Var, les Hautes et Basses-Alpes, l'Isère, la Drôme, la Savoie et la Haute-Savoie.

Les troupes italiennes traversent Monaco et Nice et se déploient de Bandol à Menton. Les unités italiennes occupent les Basses Alpes, le Vaucluse, La Drôme, la Savoie et la Corse.

Si les Italiens ne pourchassent pas les Juifs du département, ils opèrent des rafles musclés de résistants et d'Italiens antifascistes réfugiés en France.

Un camp d'internement est créé à Sospel (06). D'autres camps seront construits à Castellane et à Embrun.

La résistance pratique de nombreux attentats contre les troupes italiennes durant les 9 mois d'occupation.
Le 16 août 1943 le couvre feu général est décrété sur le territoire occupé et la peine de mort en cas d'insurrection, sabotage, pillage des biens militaires... et "terrorisme". Des peines de prisons sont appliquées en cas de détentions d'armes, provocations envers les soldats italiens, incitation à la désertion et "outrages à la nation italienne".

Les Italiens déploieront jusqu'à 142 000 soldats. Des détachements sont installés dans le département à Nice, à Grasse, à Valbonne, à Colomars, à La Trinité, à Villefranche-sur-Mer, à Cagnes-Sur-Mer, à Antibes, au Cros-de-Cagnes, à Saint-Laurent-du-Var, à Villeneuve-Loubet, à Biot, à Vallauris, au Cannet, à La Bocca, au Cap d'Antibes, à La Napoule, à Golfe-Juan, à Théoule-sur-Mer, à La Colle-sur-Loup, au Cannet Rocheville, à Roquebrune-Cap-Martin, à Cap-d'Ail, à Isola...

Occupation allemande
Le 8 septembre 1943, les Alpes-Maritimes sont occupées par les Allemands et le resteront jusqu'à août 1944.

26/05/2012

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Le rôle du préfet dans les Alpes-Maritimes

Entre 1940 et 1945, la préfecture des Alpes-Maritimes a été organisée en fonction de deux organigrammes, le premier date de la fin de 1940 et le second de la fin de 1943. Celui-ci a été utilisé pour les services de la Libération en l’adaptant pour certains services spécifiques.

L'arrêté du 12 octobre 1940 apporte une nouvelle organisation des bureaux de la préfecture des Alpes-Maritimes et une nouvelle répartition des affaires entre le cabinet du préfet, les secrétariats généraux et les divisions.
A partir de cette date la préfecture est constituée du cabinet du préfet (bureau du cabinet et bureau de la défense passive) et de deux secrétariats généraux : le secrétariat général pour l'administration et le secrétariat général pour la police.
Le secrétariat général pour l'administration est formé de trois divisions et les contrôle : la première division concerne l'assistance, l'hygiène
publique et la mutualité, la deuxième division concerne les finances, l'administration départementale, les travaux publics et les transports et la troisième division concerne l'administration communale, les bureaux de bienfaisance, l'agriculture, le commerce, l'instruction publique, les affaires militaires et les élections.
Le secrétariat général pour la police est constitué par la quatrième division et la contrôle. Il s'agit des services de police (police de l'Etat, police générale, passeports, expulsions et naturalisations), du service des cartes d'identité des étrangers, du travail, du ravitaillement et de la surveillance des prix.
Le 6 novembre 1940, une note du ministère de l'Intérieur du gouvernement de Vichy incite les préfectures à réformer et réorganiser les bureaux pour harmoniser les différentes préfectures (pour lutter contre "l'empirisme et la confusion préjudiciable à une bonne administration"). Une structure type est proposée.
Le préfet des Alpes-Maritimes, qui vient de réorganiser ses bureaux se contente de quelques modifications conformes à l'esprit de la note : dès 1941 l'instruction publique qui faisait partie des attributions du deuxième bureau de la troisième division est adjointe à la 1ère division. Par arrêté du 28 mars 1941 le secrétaire général pour la police a dans ses attributions certaines affaires qui étaient traitées par le troisième bureau de la deuxième division : police générale de la circulation, application des lois et règlements concernant la circulation des automobiles (cartes grises, cartes mauves, brevets de chauffeur, certificats internationaux de route et permis internationaux de conduire, autorisation de circuler en automobile, rationnement des produits pétroliers et pneumatiques).
La situation géographique et l'importance économique du département des Alpes-Maritimes incitent le gouvernement à renforcer les pouvoirs de police du préfet : c'est au cours de l'année 1941, qu'un intendant de police est adjoint au préfet pour renforcer ses pouvoirs.
La loi du 29 novembre 1941 confère au préfet les pouvoirs donnés aux préfets régionaux par la loi du 11 août 1941 (possibilité de suspendre de leurs fonctions les agents de l'Etat, du département ou des communes dépendant de son ressort). La loi du 8 novembre 1941 crée à Nice un poste d'intendant adjoint aux affaires économiques.
La présence à Nice d'un intendant adjoint aux affaires économiques doit permettre de régler sur place la plupart des questions économiques, par délégation de pouvoir. Mais une liaison étroite doit être maintenue entre les services de la préfecture et ceux de la préfecture régionale de Marseille, entre l'intendant adjoint de Nice et l'intendant des affaires économiques de Marseille chargé de donner les impulsions pour les départements de son ressort.
Ainsi la collaboration d'un intendant de police, d'un intendant des affaires économiques et les pouvoirs du préfet régional conférés au préfet des Alpes-Maritimes renforcent les attributions de police de la préfecture.
Le 22 mars 1943 l'organigramme de la préfecture est de nouveau remodelé. Une cinquième division est mise en place par arrêté du 11 janvier 1943, pour regrouper les affaires économiques et sociales : le premier bureau de cette cinquième division doit s'occuper du travail et des questions sociales, le deuxième bureau, de la production industrielle, du commerce et de l'industrie, le troisième bureau de l'agriculture et du ravitaillement.

Plusieurs autres modifications vont encore intervenir pendant l'année 1943 :
Le 25 mai, le troisième bureau de la cinquième division (agriculture, ravitaillement, eaux et forêts, police économique, prix et taxations) et le bureau départemental des bois et charbons sont placés sous l'autorité de l'intendant adjoint des affaires économiques.
Le 30 mai, est instituée une direction générale des services d'architecture et d'urbanisme, comprenant un service central d'architecture et un service central d'urbanisme.
A partir de juillet, le service de l'instruction publique, qui avait été confié à la première division, est rattaché à la deuxième division. Le service de la défense passive qui avait été rattaché provisoirement à la première division devient un bureau spécialisé, rattaché à l'intendance de police. Le service des réfugiés va constituer un bureau rattaché à la première division.
Le 9 décembre 1943, le service des allocations militaires, de la délégation familiales et du fonds de solidarité, est rattaché à la troisième division.2

07/08/2011
Auteur : Geneviève Profit

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Les Juifs dans les Alpes-Maritimes

Entre 1940 et 1944, les lois anti-juives prises par le gouvernement de Vichy sont petit à petit appliquées à Nice et dans le département des Alpes maritimes.

La Loi sur les ressortissants étrangers de race juive est publiée le 18 octobre 1940, au Journal Officiel. Elle prévoit :
Article I
"Les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés dans des camps spéciaux par décision du préfet du département de leur résidence.
Article II
Les ressortissants étrangers de race juive pourront en tout temps se voir assigner une résidence forcée par le préfet du département de leur résidence".

Les juifs sont assignés à résidence au Bar-sur-Loup, Colmar B.A, Guillaume, Lantosque, Leyens, Peymenade, Puget/Thenier, Roquebrune S/Ma, Roquesteron, Seranon, Sospel, Saint-Auban, Saint-Etienne Tinée, Saint-Martin de Vésubie, Thorenc, Valdoblore et Villars-du-Var.

Le 2 juin 1941, tous les Juifs doivent être recensés. Le Préfet des Alpes-Maritimes estime qu'il y a 15 000 Juifs dans le département.

De nombreux juifs tentent d'émigrer vers les États-Unis et l'Amérique du Sud.

Les résidences forcées3

Dans les Alpes-Maritimes, l’effectif assigné à Vence atteignit 120 personnes à la fin du mois d’avril et un millier dans la capitale de la « Suisse niçoise » à la fin du mois de mai, plusieurs dizaines de « résidents forcés » étant logés dans les villages et hameaux voisins de Saint-Martin-Vésubie : Venanson, Berthemont-les-Bains, Belvédère, Roquebillière et La Bollène-Vésubie. Une douzaine d’hôtels et de pensions furent réquisitionnés dans le bourg vésubien4 afin de loger le gros des « résidents forcés », quelques dizaines d’autres logeant chez l’habitant par l’intermédiaire de l’agent immobilier Louis Gasiglia, vite surnommé « le logeur des Juifs », qui percevait du Comité Dubouchage les sommes dues et payait les propriétaires concernés. Des délégations de l’UGIF, de la Fédération des Sociétés Juives, de l’OSE (secours aux enfants), de l’ORT (reclassement professionnel) et du MJS (jeunesse sioniste) étaient présentes sur place en relation avec la métropole niçoise et une forme d’autogouvernement vit le jour avec un comité central représentant les « internés » auprès du commandant de la Place. Un hospice juif fut ouvert, de même que des écoles hébraïques et un atelier de l’ORT employant 80 personnes5 ; une synagogue fut aménagée à l’intérieur du Chalet Ferrix, sur la route de Venanson, au sein de laquelle furent célébrés deux mariages et douze présentations au Temple.

« Il y avait environ 300 familles de Juifs, qui s’étaient bien organisées : elles avaient élu un comité qui les représentait et en était responsable devant les autorités italiennes ; il y avait des écoles pour les enfants et un mouvement sioniste dirigé par des jeunes. La vie se déroulait bien, malgré les temps incertains, grâce aux jeunes surtout ; la vie culturelle était intense. Naturellement, les “résidents” n’avaient pas le droit de travailler, les riches vivaient avec l’argent qu’ils avaient réussi à sauver des griffes allemandes, tandis que les pauvres recevaient des aides du “Joint” par l’intermédiaire du Comité Dubouchage. On pouvait recevoir des visites de parents ou d’amis. Les gens n’étaient pas malheureux et tout aurait été beau si cet état avait duré jusqu’à la fin de la guerre6. »

La rafle des 26 et 27 août 1942
Le 4 juillet 1942, le gouvernement de Vichy donne son accord pour la déportation des Juifs étrangers des deux zones, dont 10 000 Juifs étrangers de la zone non occupée.
Les 26 et 27 août, 557 Juifs étrangers7 dont une vingtaine d'enfants habitant les Alpes-Maritimes, les Basses-Alpes et Monaco sont arrêtés par la police française et remis à la Gestapo après avoir été regroupés à la Caserne Auvare (prévue pour recevoir 3 000 personnes). Ils sont transportés vers Drancy dans des wagons à bestiaux sous bonne escorte. Ils seront ensuite déportés vers Auschwitz.
3 % d'entre eux ont survécu.

L'opinion des Français de la zone non occupée, révélant souvent des sentiments antisémites, bascula après les rafles de l'été 42.
Des tract dénonçant la déportation des Juifs de zone libre se multiplient à l'initiative de mouvements clandestins, juifs ou
communistes.

Les Alpes-Maritimes sont sous occupation italienne à partir du 11 novembre 1942. Les Juifs seront alors relativement protégés par les autorités italiennes.

Le décret du 12 décembre 1942 impose aux Juifs français et étrangers de faire apposer la mention "Juif" sur leur carte d'identité et leur carte d'alimentation.

En revanche, à compter du 8 septembre 1943, les Allemands occupent les Alpes-Maritimes et multiplient les exactions, les perquisitions, les arrestations et les déportations vers les camps d'extermination.

Au total, dans le département des Alpes-Maritimes, 3 612 Juifs ont été déportés dans retour. Parmi eux, plus de 400 enfants et adolescents juifs, nés entre 1924 et 1943, ont été arrêtés, déportés et assassinés par les nazis dans les camps de la mort.
Français ou étrangers, certains étaient scolarisés à Nice, Antibes, Cannes, Vence...

09/10/2024

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Les proscrits du régime

Les Tsiganes
Les Tsiganes sont internés dans les camps français.

Les Franc-maçons
Les Franc-maçons sont démis de leurs fonctions au sein de l'administration.

Les communistes
Les Communistes, considérés comme "indésirables" sont pourchassés, arrêtés et internés.
Dès la fin du mois de septembre 1939, les militants communistes qui soutiennent le pacte germano-soviétique sont limogés ou arrêtés. Les responsables syndicaux sont menacés.

Les réfractaires au STO
A partir de 1943, les réfractaires du STO entrent dans la clandestinité. Certains rejoignent les résistants également pourchassés.

21/08/2010

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La Résistance

Le 1er décembre 1940, les premiers tracts de la Résistance sont découverts à Grasse.8

05/12/2012

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Les combats pour la libération

Le 6 juin 1944, le débarquement des armées alliées en Normandie déclenche les plans d'action de la Résistance et les combats pour la libération. En Provence, le débarquement débute les 14 et 15 août 1944 sur les côtes de Cavalaire, de Fréjus et dans la région du Muy.
L'action des résistants conforte la progression de l'armée. Le 24 août la ville de Cannes est libérée, le 28 les combats pour la libération de Nice commencent, le 29 le préfet Maurice Moyon prend ses fonctions,
nommé par le gouvernement provisoire. Les destructions ont été très importantes. C'est également après des combats très rudes que Menton est libérée : les FFI y entrent le 6 septembre, mais à partir du 9 les combats reprennent et le 28 septembre la population (6500 personnes) est une nouvelle fois évacuée. En janvier 1945 les bombardements allemands se poursuivent, sans succès. Enfin, le 24 mars le retour de la population est décidé et s'échelonne jusqu'à l'automne.
Dernière étape, le 9 avril 1945 le général De Gaulle, président du gouvernement provisoire, vient à Nice pour annoncer les débuts de l'offensive qui doit apporter la libération totale du territoire et des enclaves laissées à l'Italie en 1860. La 1ère DFL doit s'emparer du massif de l'Authion transformé en forteresse par les Allemands, libérer la vallée de la Roya et occuper une partie du territoire italien. Le 24 avril, après des combats très difficiles et de lourdes pertes humaines, les troupes allemandes battent en retraite ; le 25 et le 26 les Français pénètrent dans Tende, La Brigue et Vintimille. Le 8 mai les Allemands capitulent à Berlin. Le 10 février 1947, le traité signé par les alliés à Paris attribue La Brigue et Tende à la France.9

07/08/2011

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L'internement des "indésirables"

On peut presque dire que les années noires commencent dès 1938, sous la 3ème République, cette année de la capitulation devant Hitler des démocraties à Munich, car en 1938 est promulguée une loi prévoyant l'internement d'hommes, de femmes et d'enfants d'origine étrangère à isoler et à surveiller en cas de conflit. Cette loi trouve son application dès janvier 1939 par l'internement des républicains espagnols réfugiés de la guerre d'Espagne, militaires et civils,  qui sont parqués, en hiver, derrière des barbelés à même le sable des plages du Roussillon.

Puis, dès la déclaration de guerre en septembre 1939, c'est le tour des Allemands et autres réfugiés du IIIème Reich qui avaient fui leur pays après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933. Dans le Sud-Est ils seront internés au camp des Milles, près d'Aix-en-Provence.

Les internés français sont surtout les communistes ou considérés comme tels ; ils sont arrêtés chez eux ou à l'armée pour ceux qui avaient été rappelés en 1939 . Les prisons étant pleines des camps spéciaux s'ouvrirent à leur intention.

Puis, sous le régime de Vichy des camps concerneront aussi les juifs, adultes et enfants et des résistants.

Tous ces camps français d'internement appelés officiellement à l'époque "camps de concentration" deviendront bientôt l'antichambre des camps de la mort du IIIème Reich et de Pologne.

Dans les Basses-Alpes

Dans les Basses-Alpes on trouve toutes les catégories "d'indésirables", français et étrangers,  dans divers camps et centres d'internement, amenés là en application des mesures prises par la IIIème République finissante puis par le gouvernement de Vichy :

Des internés furent présents sur des lieux de séjour passagers et sur des chantiers à :  Blégiers, Castel-Beuvons, Céreste, Chabrières, Espinouse, La Brillanne, Norante, Peyruis, Sigonce, Saint-Maime, Sainte-Tulle, Ubaye-village.

Un rapport du préfet des Basses-Alpes daté de janvier 1941 indique le chiffre de 1045 détenus politiques. La plupart de ces camps fermeront bientôt,  les internés étant alors regroupés dans de grands camps du centre de la France avec miradors et barbelé, d'où les évasions ne seront plus possibles.  "Les fortes têtes" seront expédiées dans les camps-bagnes d'Afrique du Nord, comme Georges Bonnaire qu'on retrouvera plus tard dans la résistance bas-alpine. Des internés, à la demande des nazis, seront déportés dans les camps de concentration en Allemagne afin de travailler pour la machine de guerre nazie, comme le barrèmois François Béraud mort d'épuisement à Buchenwald.

Il nous paraît essentiel de sauvegarder la mémoire de ces événements, des hommes, des femmes et des enfants pris dans cette tourmente.  

Pour le moment, seulement deux plaques symbolisent ces internements : l'une à la citadelle de Sisteron (internement de politiques et de résistants) et au Mas-des-Près à Reillanne en souvenir des familles juives déportées de là à Auschwitz.

05/12/2012
Lien : Basses-Alpes 39-45

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Toutes les communes des Alpes-Maritimes

Les camps et les lieux d'internement des Alpes-Maritimes


Si vous connaissez des camps ou des lieux d'internement dans le département, merci de nous les signaler par mail.

Les lieux de sauvetage des Alpes-Maritimes

Si vous connaissez des lieux de sauvetage dans le département, merci de nous les signaler par mail.

Les 145 Justes parmi les Nations des Alpes-Maritimes


Familles hébergées, cachées ou sauvées des Alpes-Maritimes[Compléter]


Article non renseigné. Si vous avez connaissance de personnes hébergées, sauvées ou cachées dans la commune, cliquez ci-dessus sur “Compléter” et ajoutez leur nom, prénom, leur date de naissance, les circonstances du sauvetage, si possible.

Familles arrêtées dans le département [Compléter]


Article non renseigné. Si vous avez connaissance de personnes arrêtées ou exécutées dans la commune, cliquez ci-dessus sur “Compléter” et ajoutez leur nom, prénom, les circonstances de l'arrestation et la date de l'arrestation, si possible.

Chronologie [Ajouter]

02/11/1940 - Le gouvernement de Vichy révoque 3 préfets et les place en disponibilités. M. Jouany, préfet d'Ille-et-Vilaine, M. Moulin, préfet d'Eure-et-Loir, et M. Morel, préfet dans les Hautes Alpes.
26/08/1942 - Rafle des Juifs étrangers par la police de Vichy dans les Alpes-Maritimes, les Basses-Alpes (54 personnes) et la principauté de Monaco.
03/07/1943 - Rafle programmée et exécutée à Cannes, probablement suite à une dénonciation, à la Clinique Montmorency (9 route de Fréjus - actuellement Avenue Picaud). Six personnes sont arrêtées et déportées par le convoi 77 du 31 juillet 1944 : Amélie Delporto, 78 ans, son fils Georges Delporto, 55 ans, et sa belle-fille Marthe Delporto, 51 ans, Fernand Ochsé, 65 ans et son épouse Louise Ochsé, 60 ans, ainsi que Rudolf Winterberg, 70 ans. Cannes
08/09/1943 - Rafle des Juifs par la Gestapo dans les Alpes-Maritimes.
09/09/1943 - Occupation allemande des Alpes-Maritimes.
15/08/1944 - Débarquement franco-américain en Provence (opération Dragoon).
08/05/1945 - Les Allemands capitulent à Berlin.


Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires [Ajouter le votre]

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Pas de travaux actuellement sur ce sujet… Vous pouvez mettre le votre en ligne sur le site ajpn.org.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Les enfants et amis Abadi (Voir le site Les enfants et amis Abadi, remarquable !
Odette Rosenstock et Moussa Abadi avec le concours de Monseigneur Paul Rémond, Archevêque-Évêque de Nice, ont créé le réseau Marcel pour lutter contre le nazisme et les lois antijuives de Vichy. Ils ont caché et sauvé, dans le diocèse de Nice, 527 enfants juifs de 1942 à 1944.
« Les Enfants et Amis Abadi » est une association loi 1901 créée le 4 mai 2000 par Jeannette Wolgust. Elle a pour but de réunir les amis et les enfants cachés par Odette et Moussa Abadi, afin de préserver et perpétuer leur mémoire, et plus généralement de préserver et perpétuer la mémoire de la Shoah. )
2 Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés des Alpes Maritimes (l’AMEJDAM a été créée, à l’initiative de fils et filles de déportés, d’enfants cachés et d’anciens élèves des écoles de Nice et des Alpes-Maritimes, afin de pérenniser la mémoire des enfants juifs scolarisés dans ces établissements, arrêtés et exterminés en déportation, durant la Seconde Guerre mondiale. )
3 Guide des Archives départementales des Alpes maritimes (Guide des sources d'histoire de la Seconde Guerre mondiale conservées aux Archives départementales des Alpes maritimes )
4 Camp de Saliers. 1942-1944. Une mémoire en héritage. (Histoires et mémoires du camp d'internement pour Nomades de Saliers (Bouches-du-Rhône) ayant accueilli près de 700 voyageurs, sinti, manouches, gitans, yeniches, mais aussi forains, dont 26 ne sont pas revenus… Na bister! (N'oublions pas!) )

Notes

- 1 - Geneviève Profit (chargée d'études documentaires), Aperçu historique, in Guide des sources d'histoire de la Seconde Guerre mondiale conservées aux Archives départementales des Alpes maritimes, Nice, 2001, p. 5.
- 2 - Geneviève Profit (chargée d'études documentaires), Aperçu historique, in Guide des sources d'histoire de la Seconde Guerre mondiale conservées aux Archives départementales des Alpes maritimes, Nice, 2001, p. 6-7.
- 3 - Jean-Louis Panicacci, L'Occupation italiennePresses universitaires de Rennes, 2010.
- 4 - Hôtels des Alpes, de Londres, de la Gare, Stefany, Mignon, Victoria, La Châtaigneraie, Chalet Ferrix, Chalet Ugo, Chalet Sainte-Anne.
- 5 - L’activité des organisations juives sous l’Occupation, p. 112.
- 6 - Keren Or Baschoschechà, p. 39, traduit de l’Hébreu et cité par Alberto Cavaglion, Les Juifs de Saint-Martin-Vésubie, p. 40.
- 7 - Liste établie par Serge Klarsfeld, Nice la Caserne Auvare, page 2, FFDJ Paris 1998
- 8 - Geneviève Profit (chargée d'études documentaires), Aperçu historique, in Guide des sources d'histoire de la Seconde Guerre mondiale conservées aux Archives départementales des Alpes maritimes, Nice, 2001, p. 5.
- 9 - Geneviève Profit (chargée d'études documentaires), Aperçu historique, in Guide des sources d'histoire de la Seconde Guerre mondiale conservées aux Archives départementales des Alpes maritimes, Nice, 2001, p. 5.

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***  Circonstances de l'arrestation de Elie Bensussan et Marie Lavelaine Déposée le 22/04/2019

    Bonjour,
    Marie Lavelaine (ma grande Tante née le 13 juillet 1872 à Cherbourg, décédée le 18 avril 1944 à Auschwitz (Pologne) et son époux médecin, Elie Bensussan ont fait l'objet des mesures anti-juives par le JO du 14 10 1942 alors qu'ils habitaient à Antibes, chemin de l'Ermitage, villa Chapeau-Rouge. Ils furent ensuite déportés et assassinés à Auschwitz via Drancy par le convoi 71.
    Je souhaiterais connaître tout détail sur leur vie entre 1942 et 1944.
    Je vous en remercie
    [répondre]
Répondue le 09/11/2020
    Le cas de votre grand tante est effectivement rarissime : déportée alors que non-juive quand, d'habitude, les épouses n'étaient pas inquiétées.
    Journaliste, enquêtant sur les médecins et la médecine sous l'Occupation, j'avais une fiche au nom d'Élie, que je tiens à votre disposition
    mail@jeanpoldurand.fr
     

***  Abraham Achache Roux Déposée le 29/11/2015

    Je recherche toute information concernant Abraham Albert Achache Roux, arrêté 31 rue Verdi à Nice le 8 novembre 1943, puis déporté à Auschwitz par le convoi 62. je recherche notamment une éventuelle dénonciation. Et des éléments sur son père adoptif, Justin Auguste Roux.
    Abraham Albert était homosexuel, mais il a été arrêté en tant que juif. Il était rentier, mais il avait longtemps été bijoutier et négociant en pierres et diamants. Il avait habité la villa "Mon caprice", avenue Cap de Croix avant de résider 31 rue Verdi.
    [répondre]
Répondue le 20/06/2020
    Bonjour,

    Voilà :
    http://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=ACHACHE&spec_expand=1&start=4

    Cordialement,
    Jean-Louis DELATTRE
    Contributeur AJPN
     

***  Recherche famille cachée à Clans (Alpes Maritimes) Déposée le 25/04/2020

    Mon grand-père César Filippot a caché une ou des familles juives à Clans (O6) pendant la guerre, qui n'ont pas été arrêtées lors de la rafle de 1943. Encouragée par Jean-Marc Dreyfus, je cherche à reconstituer l'histoire de mon grand-père. J'aimerais savoir qui étaient ces personnes cachées et si elles ont des descendants. Un grand merci.
    Wanda D.
    [répondre]

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